Skip Navigation
Festival Cinergie 2024 150 ans

Prince Albert: Le projet de l’école Rivier expliqué à la communauté

Image
La session d’information a réuni une vingtaine de personnes.
Crédit: Capture écran

En décembre dernier, la Société canadienne-française de Prince Albert (SCFPA) avait demandé aux organismes fransaskois, lors d’une rencontre de la Table des élus, de soutenir leur projet d’acquisition de l’Académie Rivier de Prince Albert. Plusieurs organismes ont répondu à l’appel en envoyant une lettre d’appui au ministère de l’Éducation. Le 12 février, au cours d’une session d’information, les détails du projet ont été explicités.

La session Zoom a pris la forme d’une conférence présentée par Denis Desgagné, directeur des partenariats au Conseil des écoles fransaskoises (CÉF). Pour ce dernier, le projet est d’une importance capitale pour la fransaskoisie : « C’est un projet à Prince Albert, mais il a un impact sur toute la communauté. On est tous liés ensemble quand on a un bon coup quelque part », souligne-t-il.

En expliquant les impacts positifs du projet, Denis Desgagné met l’emphase sur « l’attraction et la rétention des élèves ». En effet, beaucoup des ayants droit de la ville préfèrent fréquenter les écoles secondaires anglophones, plus attrayantes avec leurs nombreux programmes et grands espaces.

Un espace polyvalent

Académie Rivier

Académie Rivier

La communauté fransaskoise convoite l’Académie Rivier à Prince Albert pour en faire un projet scolaire et communautaire d’envergure.
Crédit : Google street view

L’école Rivier a le potentiel de mettre fin à ses difficultés. Le grand édifice d’environ 160 000 pieds carrés comprend une piscine, une cuisine industrielle, une cafétéria, une salle de couture, des laboratoires de science, deux gymnases, un grand auditorium et des salles de répétition musicale et de théâtre. Ces espaces seraient gérés par une entreprise d’économie sociale formée par les partenaires du projet, à savoir le CÉF et la SCFPA.

Dans la vision des promoteurs, l’école Valois et le centre de petite enfance occuperaient le tiers des espaces. Un quart serait réservé à des appartements habités par des membres de la communauté. 

Dix mille pieds carrés serviraient à des groupes communautaires et à des espaces de bureaux, pour faire revivre l’idée du centre scolaire communautaire à l’origine de l’école Valois. La superficie permettrait aussi la venue de groupes non fransaskois. Des employeurs comme Services Canada, Coalition of Aboriginal Peoples of Saskatchewan ou l’association des étudiants de Saskatchewan Polytechnic ont déjà signalé leur intérêt pour les locaux.

Des réflexions sont aussi en cours pour inclure un volet post-secondaire au projet. Des discussions ont été engagées avec la Cité universitaire francophone de Regina. Néanmoins, Francis Kasongo, directeur général du Collège Mathieu, avertit que les élèves ne souhaitent généralement pas rester dans leur école secondaire pour faire leurs études post-secondaires.

Un projet chiffré

Avec ce projet, les promoteurs du projet espèrent faire naître l’« esprit d’entrepreneuriat social » dans le développement communautaire fransaskois. La monétisation des espaces pourrait apporter des revenus annuels estimés à 2,3 millions de dollars. Cela signifierait « des revenus annuels de 878 000 dollars à réinvestir dans le développement communautaire », indique Denis Desgagné.

La plupart des revenus seraient issus des loyers résidentiels et commerciaux. De plus, les résidents seront encouragés à consacrer certaines heures de bénévolat à l’école Valois dans le but de soutenir la relève fransaskoise. Les promoteurs estiment la valeur de cet engagement citoyen potentiel à environ 250 000 dollars.

Toutefois, ce projet lucratif demande un investissement immédiat important. En effet, l’édifice mis en vente par les Sœurs de la présentation de Marie coûte 9 millions de dollars. Denis Desgagné explique que des négociations sont en cours pour différer le paiement sur plusieurs années. 

Le plan d’affaires compte sur des financements du gouvernement provincial pour acquérir l’édifice ainsi que pour rénover les espaces scolaires et la garderie, une opération estimée à un peu moins de 11 millions de dollars. Côté résidentiel et communautaire, ce sont près de 10 millions qui seront nécessaires pour remettre à neuf les espaces.

Le directeur des partenariats du CÉF espère pouvoir compter sur Patrimoine canadien, mais aussi sur d’autres sources comme des prêts à faible taux d’intérêt réservés aux projets d’infrastructure publique, ou bien Saskbuilds, une société de la Couronne provinciale qui offre surtout des fonds pour des projets de partenariat public-privé. 

Par ailleurs, la SCFPA a récemment été approchée par des firmes d’investissements qui ont eu vent du projet et qui sont prêtes à financer l’intégralité du volet commercial. Cependant, la SCFPA refuse d’inclure des partenaires privés, ce qui éloignerait des valeurs d’économie sociale qui guident le projet depuis le début.

Éviter les écueils

Plusieurs membres de l’auditoire se sont montrés sceptiques concernant certains aspects du projet, notamment sur son ampleur et la possibilité de construire une nouvelle école fransaskoise. 

Certains s’inquiètent en effet que la taille de l’édifice fasse qu’une grande partie de l’école reste sous-utilisée, comme dans le cas du Collège Mathieu de Gravelbourg. Denis Desgagné répond que le contexte est bien différent puisque le Collège Mathieu accueillait encore des pensionnaires de partout dans l’Ouest à l’époque de sa reconstruction. 

De plus, Christian Furet, directeur de la SCFPA, explique qu’un projet de nouvelle école fransaskoise ne tiendrait compte que des besoins actuels et non pas des besoins à long terme. En ce sens, l’acquisition de l’école Rivier assurerait une plus large viabilité aux infrastructures scolaires et communautaires fransaskoises de la ville.

Article précédent Le Mois de l'histoire des Noirs à l’honneur au CÉF
Prochain article Comment démarrer une garderie francophone en milieu familial ?
Imprimer
16143

Emmanuel MassonEmmanuel Masson

Autres messages par Emmanuel Masson
Contacter l'auteur

Contacter l'auteur

x
Addison Shyluk, jeune Fransaskoise passionnée, lauréate d’un concours international

Addison Shyluk, jeune Fransaskoise passionnée, lauréate d’un concours international

Addison Shyluk, élève en 11e année à l’École canadienne-française de Saskatoon, Pavillon Gustave-Dubois, vient de remporter le concours international Ma minute francophone.

18 décembre 2020/Auteur: Emmanuel Masson/Nombre de vues (14284)/Commentaires (0)/
Infrastructures scolaires à Saskatoon : un sondage confirme les besoins

Infrastructures scolaires à Saskatoon : un sondage confirme les besoins

Alors que Regina a obtenu l’aval du gouvernement pour le financement de nouveaux espaces scolaires, Saskatoon et Prince Albert attendent toujours. Le Comité vision des espaces scolaires francophones à Saskatoon, créé en juin 2020, a consulté la communauté pour identifier les besoins dans la ville des ponts.

11 décembre 2020/Auteur: Arthur Béague/Nombre de vues (16405)/Commentaires (0)/
Ma thèse en 180 secondes : trois Fransaskois dans la course

Ma thèse en 180 secondes : trois Fransaskois dans la course

L’Association francophone pour le savoir propose à des étudiants, via son concours Ma thèse en 180 secondes, de présenter leur sujet de recherche en termes simples à un auditoire. Le défi : exposer de façon claire, concise et convaincante un projet d’envergure en trois minutes.

14 novembre 2020/Auteur: Leslie Diaz/Nombre de vues (13636)/Commentaires (0)/
Alpha Barry réélu pour un deuxième mandat

Alpha Barry réélu pour un deuxième mandat

Entretien avec Alpha Barry, été réélu au poste de conseiller scolaire pour la région scolaire n°3 incluant Regina et Moose Jaw. Celui qui est aussi président du Conseil scolaire fransaskois l’a emporté avec 70 % des voix face à son adversaire Siriki Diabagaté.

11 novembre 2020/Auteur: Marie-Lou Bernatchez/Nombre de vues (13568)/Commentaires (0)/
Liberté académique : la parole aux universités de l’Ouest

Liberté académique : la parole aux universités de l’Ouest

Les établissements universitaires de l’Ouest du pays ont des outils en place pour assurer la liberté académique de leurs professeurs tout en assurant un traitement rigoureux des plaintes des étudiants.

7 novembre 2020/Auteur: Marie-Paule Berthiaume (Initiative de journalisme local – APF - Ouest)/Nombre de vues (14545)/Commentaires (0)/
Les professeurs de moins en moins protégés dans leur liberté universitaire

Les professeurs de moins en moins protégés dans leur liberté universitaire

Selon un nouveau sondage Léger, près de la moitié des Canadiens sont au courant de la récente controverse à l’Université d’Ottawa, et plus de la moitié ont tendance à soutenir la professeure ayant prononcé le «mot en n» dans le cadre de son cours Art and Gender plutôt que les étudiants.

7 novembre 2020/Auteur: Marie-Paule Berthiaume (Francopresse)/Nombre de vues (12818)/Commentaires (0)/
Campus Saint-Jean : vers une intervention fédérale?

Campus Saint-Jean : vers une intervention fédérale?

La ministre Mélanie Joly invite le gouvernement de l’Alberta à annuler sa décision de couper le financement du campus Saint-Jean de l’Université de l’Alberta, dans une lettre adressée au premier ministre de la province, Jason Kenney.

1 novembre 2020/Auteur: Bruno Cournoyer Paquin (Francopresse)/Nombre de vues (15373)/Commentaires (0)/
Débats corsés entre les candidats au poste de conseiller scolaire

Débats corsés entre les candidats au poste de conseiller scolaire

C'est un premier débat radiophonique parfois houleux qui a eu lieu le 20 octobre entre Alpha Barry et Siriki Diabagaté, les deux prétendants au poste de conseiller scolaire de Regina.

23 octobre 2020/Auteur: Marie-Lou Bernatchez/Nombre de vues (11869)/Commentaires (0)/
Professeure suspendue à l’Ud'O : «deux principes à réconcilier», selon le recteur

Professeure suspendue à l’Ud'O : «deux principes à réconcilier», selon le recteur

LE DROIT (Ontario) – Le débat autour de la suspension d’une professeure de l’Université d’Ottawa pour avoir utilisé le mot «n**ger» continue de faire rage.

21 octobre 2020/Auteur: Daniel LeBlanc e)t Julien Paquette (Le Droit)/Nombre de vues (14006)/Commentaires (0)/
Course électorale au CSF: continuité ou changement ?

Course électorale au CSF: continuité ou changement ?

Les parents fransaskois de Regina et Saskatoon seront appelés aux urnes le 28 octobre pour choisir leur conseiller scolaire dans le cadre des élections générales du Conseil scolaire fransaskois.

15 octobre 2020/Auteur: Estelle Bonetto/Nombre de vues (14663)/Commentaires (0)/
Les écoles fransaskoises réussissent leur rentrée malgré la pandémie

Les écoles fransaskoises réussissent leur rentrée malgré la pandémie

Rentrée scolaire

La rentrée scolaire fransaskoise a eu lieu du 8 au 11 septembre partout dans la province. L’eau vive s’est entretenue avec quelques parents pour faire le bilan d’une semaine riche en émotions.

17 septembre 2020/Auteur: Estelle Bonetto/Nombre de vues (14542)/Commentaires (0)/
Des pistes de réflexion pour financer l’éducation postsecondaire francophone

Des pistes de réflexion pour financer l’éducation postsecondaire francophone

La récente victoire du Conseil scolaire francophone de la Colombie-Britannique (CSFCB) en Cour suprême laisse présager une possible expansion de l’article 23 de la Charte canadienne des droits et libertés.

28 août 2020/Auteur: Bruno Cournoyer Paquin (Francopresse)/Nombre de vues (14641)/Commentaires (0)/
Quand on l’attaque, la francophonie contre-attaque

Quand on l’attaque, la francophonie contre-attaque

Le Franco (Alberta) – L’Association canadienne-française de l’Alberta (ACFA) promet une phase II de la campagne «Sauvons Saint-Jean» dès la rentrée. L’appel à des manifestations et une action en justice sont sur la table. 

24 août 2020/Auteur: Geoffrey Gaye (Le Franco)/Nombre de vues (17072)/Commentaires (0)/
Rentrée scolaire : des parents se confient

Rentrée scolaire : des parents se confient

Une rentrée sous le signe de la fébrilité et de la solidarité

À quelques semaines du jour J, beaucoup d’interrogations subsistent. Tantôt confiants, tantôt inquiets, plusieurs parents fransaskois se sont confiés à l’Eau vive.

20 août 2020/Auteur: Estelle Bonetto/Nombre de vues (14475)/Commentaires (0)/
Dans ce temps-là !

Dans ce temps-là !

À l’époque où j’étais élève à la fin de l’élémentaire, quand arrivait le mois de juin, nous étions assez intenables dans les classes... La fête de la Saint-Jean-Baptiste marquait le début des vacances estivales. Les classes s’étaient terminées la veille et on avait vidé nos pupitres. Plus de devoirs. Plus de leçons. 

16 juillet 2020/Auteur: Michel Vézina/Nombre de vues (20530)/Commentaires (0)/
RSS
123468910Dernière

 - jeudi 25 avril 2024