Skip Navigation
Festival Cinergie 2024
Réjean Paulin

Parlons de francophobie

« Francophobie ». Voilà que ce mot nauséabond réapparait dans le vocabulaire courant. Il plane sur tout le Canada. Le Nouveau-Brunswick est gouverné par un gouvernement minoritaire à la merci d’un parti hostile aux francophones.

L’Ontario de Doug Ford a indiqué ses couleurs l’automne dernier. Des voix leur font écho ailleurs au pays selon la Fédération des communautés francophones et acadienne (FCFA). La situation ne serait pas rose au Manitoba, en Saskatchewan et en Colombie-Britannique.

La FCFA s’en inquiète au point de le signaler au premier ministre du Canada. Son président, Jean Johnson, et Justin Trudeau se sont rencontrés le 15 février pour en discuter.

Cela se passe alors que la Loi sur les langues officiellescélèbre un demi-siècle d’existence.

Curieux comment l’histoire fait les choses. Il y a 50 ans, un maire est devenu tristement célèbre chez les francophones à cause de son hostilité à leur endroit. Leonard Jones, alors à la mairie de Moncton au Nouveau-Brunswick, hantait les Acadiens. On l’avait coiffé du titre de francophobe.

En même temps, il y avait éveil francophone au Canada et ailleurs dans le monde. On assistait à la création de l’Agence de coopération culturelle et technique devenue l’Organisation internationale de la francophonie (OIF). Ici, nos communautés s’organisaient pour mieux revendiquer leurs droits. C’est à cette époque que la Fédération des francophones hors Québec (FFHQ) a vu le jour avec toutes les associations qui font maintenant partie de la FCFA.

Dans ce tourbillon, le Canada confirmait son statut d’état bilingue, avec sa Loi sur les langues officielles.

Un mal qui accable encore le pays

La francophonie a connu de belles avancées pendant ce demi-siècle.

Le système scolaire s’est développé, la participation des francophones aux affaires de l’État a pris de l’ampleur, divers programmes de soutien aux minorités linguistiques ont pris naissance, des anglophones sont devenus francophiles… Bref, il y a du positif. Malgré tout, une tache indélébile jusqu’à ce jour nécessite un coup d’abrasif. La francophobie, virulente à l’époque, est un mal dont le pays n’est pas encore guéri.

Une idée a surgi lors d’une récente séance du Comité permanent des langues officielles à Ottawa : la tenue d’un sommet sur les langues officielles. C’est le néodémocrate François Choquette qui en a fait mention. Il voit « un recul, de manière générale, de la défense des langues officielles partout au pays ».

Il est certain qu’une réflexion pancanadienne est nécessaire, car l’enjeu dépasse la seule question linguistique. Il en va de la reconnaissance de notre histoire et de l’ouverture à l’autre, un trait de caractère qui gagne en importance avec la mobilité des peuples qui occupent notre Terre.

Le Canada est beaucoup plus diversifié au plan culturel et ethnique qu’il l’était il y a 50 ans. Une communauté sénégalaise vit au Manitoba. Des Philippins viennent de s’installer à Saint-Quentin dans le nord du Nouveau-Brunswick. Cette diversité l’enrichit et continuera à le faire.

Revenons à ce francophobe qu’était le maire de Moncton à la fin des années 60. Ces francophones qui lui faisaient tellement peur ont fait de Moncton une ville universitaire, puis une ville d’envergure internationale qui a accueilli tout un cortège de chefs d’État dans le cadre du Sommet de la Francophonie de 1999. François Mitterrand s’y était rendu en 1987.

Manifestement, il reste des Canadiens qui n’y croient pas. Un autre demi-siècle suffira peut-être? Un bon sommet qui réunirait beaucoup de monde, premiers ministres, ministres, ténors des langues officielles, même des diplomates témoins de l’apport du bilinguisme pour la reconnaissance du Canada dans le monde, donnerait un nouvel élan à une Loiqui n’a pas encore terminé son œuvre.

Ce serait l’occasion de donner un bon coup « d’effaçouère » (ça me semble plus fort qu’une « efface ») à un mot délétère tristement réapparu dans un lexique qui pourrait être plus beau.

Imprimer
14747

Réjean PaulinRéjean Paulin

Autres messages par Réjean Paulin
Contacter l'auteur

Contacter l'auteur

x
Addison Shyluk, jeune Fransaskoise passionnée, lauréate d’un concours international

Addison Shyluk, jeune Fransaskoise passionnée, lauréate d’un concours international

Addison Shyluk, élève en 11e année à l’École canadienne-française de Saskatoon, Pavillon Gustave-Dubois, vient de remporter le concours international Ma minute francophone.

18 décembre 2020/Auteur: Emmanuel Masson/Nombre de vues (14350)/Commentaires (0)/
Infrastructures scolaires à Saskatoon : un sondage confirme les besoins

Infrastructures scolaires à Saskatoon : un sondage confirme les besoins

Alors que Regina a obtenu l’aval du gouvernement pour le financement de nouveaux espaces scolaires, Saskatoon et Prince Albert attendent toujours. Le Comité vision des espaces scolaires francophones à Saskatoon, créé en juin 2020, a consulté la communauté pour identifier les besoins dans la ville des ponts.

11 décembre 2020/Auteur: Arthur Béague/Nombre de vues (16606)/Commentaires (0)/
Ma thèse en 180 secondes : trois Fransaskois dans la course

Ma thèse en 180 secondes : trois Fransaskois dans la course

L’Association francophone pour le savoir propose à des étudiants, via son concours Ma thèse en 180 secondes, de présenter leur sujet de recherche en termes simples à un auditoire. Le défi : exposer de façon claire, concise et convaincante un projet d’envergure en trois minutes.

14 novembre 2020/Auteur: Leslie Diaz/Nombre de vues (13718)/Commentaires (0)/
Alpha Barry réélu pour un deuxième mandat

Alpha Barry réélu pour un deuxième mandat

Entretien avec Alpha Barry, été réélu au poste de conseiller scolaire pour la région scolaire n°3 incluant Regina et Moose Jaw. Celui qui est aussi président du Conseil scolaire fransaskois l’a emporté avec 70 % des voix face à son adversaire Siriki Diabagaté.

11 novembre 2020/Auteur: Marie-Lou Bernatchez/Nombre de vues (13651)/Commentaires (0)/
Liberté académique : la parole aux universités de l’Ouest

Liberté académique : la parole aux universités de l’Ouest

Les établissements universitaires de l’Ouest du pays ont des outils en place pour assurer la liberté académique de leurs professeurs tout en assurant un traitement rigoureux des plaintes des étudiants.

7 novembre 2020/Auteur: Marie-Paule Berthiaume (Initiative de journalisme local – APF - Ouest)/Nombre de vues (14636)/Commentaires (0)/
Les professeurs de moins en moins protégés dans leur liberté universitaire

Les professeurs de moins en moins protégés dans leur liberté universitaire

Selon un nouveau sondage Léger, près de la moitié des Canadiens sont au courant de la récente controverse à l’Université d’Ottawa, et plus de la moitié ont tendance à soutenir la professeure ayant prononcé le «mot en n» dans le cadre de son cours Art and Gender plutôt que les étudiants.

7 novembre 2020/Auteur: Marie-Paule Berthiaume (Francopresse)/Nombre de vues (12885)/Commentaires (0)/
Campus Saint-Jean : vers une intervention fédérale?

Campus Saint-Jean : vers une intervention fédérale?

La ministre Mélanie Joly invite le gouvernement de l’Alberta à annuler sa décision de couper le financement du campus Saint-Jean de l’Université de l’Alberta, dans une lettre adressée au premier ministre de la province, Jason Kenney.

1 novembre 2020/Auteur: Bruno Cournoyer Paquin (Francopresse)/Nombre de vues (15438)/Commentaires (0)/
Débats corsés entre les candidats au poste de conseiller scolaire

Débats corsés entre les candidats au poste de conseiller scolaire

C'est un premier débat radiophonique parfois houleux qui a eu lieu le 20 octobre entre Alpha Barry et Siriki Diabagaté, les deux prétendants au poste de conseiller scolaire de Regina.

23 octobre 2020/Auteur: Marie-Lou Bernatchez/Nombre de vues (11915)/Commentaires (0)/
Professeure suspendue à l’Ud'O : «deux principes à réconcilier», selon le recteur

Professeure suspendue à l’Ud'O : «deux principes à réconcilier», selon le recteur

LE DROIT (Ontario) – Le débat autour de la suspension d’une professeure de l’Université d’Ottawa pour avoir utilisé le mot «n**ger» continue de faire rage.

21 octobre 2020/Auteur: Daniel LeBlanc e)t Julien Paquette (Le Droit)/Nombre de vues (14071)/Commentaires (0)/
Course électorale au CSF: continuité ou changement ?

Course électorale au CSF: continuité ou changement ?

Les parents fransaskois de Regina et Saskatoon seront appelés aux urnes le 28 octobre pour choisir leur conseiller scolaire dans le cadre des élections générales du Conseil scolaire fransaskois.

15 octobre 2020/Auteur: Estelle Bonetto/Nombre de vues (14742)/Commentaires (0)/
Les écoles fransaskoises réussissent leur rentrée malgré la pandémie

Les écoles fransaskoises réussissent leur rentrée malgré la pandémie

Rentrée scolaire

La rentrée scolaire fransaskoise a eu lieu du 8 au 11 septembre partout dans la province. L’eau vive s’est entretenue avec quelques parents pour faire le bilan d’une semaine riche en émotions.

17 septembre 2020/Auteur: Estelle Bonetto/Nombre de vues (14609)/Commentaires (0)/
Des pistes de réflexion pour financer l’éducation postsecondaire francophone

Des pistes de réflexion pour financer l’éducation postsecondaire francophone

La récente victoire du Conseil scolaire francophone de la Colombie-Britannique (CSFCB) en Cour suprême laisse présager une possible expansion de l’article 23 de la Charte canadienne des droits et libertés.

28 août 2020/Auteur: Bruno Cournoyer Paquin (Francopresse)/Nombre de vues (14688)/Commentaires (0)/
Quand on l’attaque, la francophonie contre-attaque

Quand on l’attaque, la francophonie contre-attaque

Le Franco (Alberta) – L’Association canadienne-française de l’Alberta (ACFA) promet une phase II de la campagne «Sauvons Saint-Jean» dès la rentrée. L’appel à des manifestations et une action en justice sont sur la table. 

24 août 2020/Auteur: Geoffrey Gaye (Le Franco)/Nombre de vues (17179)/Commentaires (0)/
Rentrée scolaire : des parents se confient

Rentrée scolaire : des parents se confient

Une rentrée sous le signe de la fébrilité et de la solidarité

À quelques semaines du jour J, beaucoup d’interrogations subsistent. Tantôt confiants, tantôt inquiets, plusieurs parents fransaskois se sont confiés à l’Eau vive.

20 août 2020/Auteur: Estelle Bonetto/Nombre de vues (14538)/Commentaires (0)/
Dans ce temps-là !

Dans ce temps-là !

À l’époque où j’étais élève à la fin de l’élémentaire, quand arrivait le mois de juin, nous étions assez intenables dans les classes... La fête de la Saint-Jean-Baptiste marquait le début des vacances estivales. Les classes s’étaient terminées la veille et on avait vidé nos pupitres. Plus de devoirs. Plus de leçons. 

16 juillet 2020/Auteur: Michel Vézina/Nombre de vues (20591)/Commentaires (0)/
RSS
123468910Dernière

 - samedi 4 mai 2024