Skip Navigation
Fonds l'Eau vive banniere Nouveau système d'abonnement
Alexandra Drame (EV)

Rencontre avec Miles Muri, directeur de deux écoles du CEF

“Je n‘ai pas de contrôle sur les affaires politiques, alors concentrons-nous sur ce qui est important pour vos enfants!” - Miles Muri

Miles Muri, directeur de deux écoles du Conseil des écoles fransaskoises

Miles Muri, directeur de deux écoles du Conseil des écoles fransaskoises

NORTH BATTLEFORD -

Le Conseil des écoles fransaskoises a connu bien des remous au cours des dernières années. Au cœur de la tempête, un homme a accepté de relever le défi d’assurer la direction de deux petites écoles du nord de la province, distantes d’une centaine de kilomètres : l’école Père Mercure de North Battleford et l’école Sans fronti

ère de Lloydminster. L’Eau Vive a rencontré Miles Muri, un directeur

à la pointe de la technologie qui a su faire rimer distance avec confiance.

Eau Vive : Parlez-nous de votre parcours. Comment êtes-vous devenu directeur des écoles Père Mercure et Sans frontière?

Miles Muri : J’étais parmi les tous premiers à la création du CEF il y a vingt ans. J’ai travaillé un peu partout pendant ma carrière : à l’École canadienne-française de Saskatoon, aux services d’éducation à distance, j’ai aussi été conseiller pédagogique en technologie à Saskatoon, j’ai assuré la direction de l’école secondaire de Gravelbourg pendant deux ans. Mon poste de leader pédagogique en technologies pour tout le conseil a été supprimé pendant les compressions. C’est au printemps 2014 que j’ai pris la direction des écoles Père Mercure et Sans frontière et ça s‘est très bien passé. C‘est correct de gérer les turbulences quand on sait dans quoi on s’embarque et qu’on s’y attend. Il faut faire de son mieux pour changer ce qu’on peut et savoir ne pas mettre toutes ses énergies sur ce qu’on ne peut pas changer.

EV: Comment se passe la gestion de deux écoles?

M.M : L’orientation que j‘ai prise pour les deux écoles cette année, c‘est de mettre le focus sur un aspect spécifique de l‘enseignement et de l‘apprentissage. Nous avons ainsi bâti un projet de littératie, c’est gagnant dans n‘importe quelle école, c‘est ça notre job! On a synchronisé les stratégies préconisées dans les deux écoles dans toutes les classes en même temps. En hiver, un monsieur est venu avec un planétarium, donc on a eu une semaine de préparation avec une thématique sur l’espace : des histoires, des projets d‘art pour les plus petits, etc... Les élèves de Lloydminster ont pu venir ici et faire la visite du planétarium. Les enseignants avaient préparé des activités pour que les élèves travaillent avec leurs pairs.

EV : Durant l‘année, avez-vous réussi à faire un taux de présence équitable de 50% dans les deux écoles?

M.M : Non, ce n’est pas la structure qui a été mise en place. On avait une direction adjointe à Lloydminster et j‘étais là-bas minimum une fois par semaine, et plus selon les besoins, les activités etc… Beaucoup plus en début d‘année, puis les choses se sont mises en place.

EV : Comment les parents ont-ils accueilli cette organisation?

M.M : À Père Mercure, une fois que la grosse course de la rentrée a été terminée, j‘étais sur les lieux quatre jours par semaine. Mais bien sûr, je traitais des affaires pour les deux écoles en même temps aussi. Que je sois ici ou là, je réponds au besoin. De toute façon, je suis toujours disponible. Par téléphone, par courriel, je suis branché tout le temps. On s‘organise! Les parents passent par le secrétariat pour prendre rendez-vous et on s‘organise comme ça. Il n‘y a pas eu de problème particulier.

A l’école Sans frontière, cétait un cas particulier vu le statut de l‘école. J‘ai vu beaucoup beaucoup de parents. Tôt dans l‘année, je me suis assuré d‘être disponible pour les rencontrer. On a aussi organisé des activités qui impliquaient les parents, pour les inviter à manger avec nous, les rencontrer, dire bonjour.

EV : Les parents étaient-ils inquiets, ou pas plus qu’à l‘habitude?

M.M : Quand même un peu. Mais ce n‘était à cause du fait que je n‘étais pas a l‘école tout le temps, c‘était plus des questions comme “Ça sera quoi le statut de l‘école l‘année prochaine?”

Ici, à Père Mercure, je n’ai pas eu ce genre d‘inquiétudes. Mon message c‘était “Voici ce sur quoi on va travailler! Je n‘ai pas de contrôle sur les affaires politiques, alors concentrons-nous sur ce qui est important pour vos enfants.”

EV : Et du côté des professeurs, quelle a été la réaction?

M.M : Je suis arrivé avec un certain bagage car je suis au CEF depuis longtemps. Avec les technologies, je connais pratiquement tous les professeurs. J‘ai été impliqué dans beaucoup de choses non seulement au niveau de la formation professionnelle, mais aussi des activités comme les Jeux du CEF, l‘Omnium de volley-ball, CEFOU. J’étais présent et actif dans toutes ces activités culturelles qui ont été organisées, et donc j‘ai eu la chance de rencontrer ces gens-là. Ils me connaissent déjà un peu. J’ai quand même, je l‘espère, une bonne réputation à ce niveau-là!  Avec mes assises pédagogiques, je ne pars pas de zéro. Alors j’ai pu commencer en disant “Voici ce sur quoi on va travailler.” Certains sont venus me rencontrer. Dans les deux écoles, les professeurs étaient bien contents de pouvoir parler de pédagogie au lieu des inquiétudes et de la politique.

À Père Mercure, on a eu une série de directions intérimaires, et la dernière personne qui était là de façon permanente est  tombée malade. Cette instabilité là a eu un effet sur la communauté et sur l’équipe. La première chose que j‘ai fait quand je suis arrivé: j‘ai promis de ne pas tomber malade et que je resterai jusqu’à la fin de l’année au moins.

EV : Quels sont les avantages et les inconvénients d‘être sur deux écoles? Vous avez été directeur d’autres écoles, qu‘est-ce que ca a changé pour vous?

M.M : Tout cas est différent, on vit avec les situations particulières de chaque école. Pour ce qui est de faire de la route, je fais beaucoup de route de toute façon car ma famille est toujours à Saskatoon, donc je pars pour toute la semaine.

L‘avantage pour les écoles, c‘est qu‘on peut travailler de consort. Ce sont de petites écoles, avec environ 70 élèves à North Battleford  et une cinquantaine à Lloydminster. Les profs des deux écoles peuvent se parler, on peut échanger des stratégies, mettre des ressources en commun. Avec le projet de littératie, on a pu faire du développement professionnel en même temps, mettre en contact les jeunes des deux écoles, et ça c‘est tellement important pour des petites écoles.

Une fois qu’on passe les portes de l’école, il n‘y a pas une grande panoplie de services en français. Il y en a quelques uns, comme le Centre francophone des Battlefords et c‘est parfait. Mais on n’est pas à Montréal, c’est une réalité dans l’ouest canadien. Ce dont a besoin pour ces jeunes qui n’ont pas vu ce que c’est que de vivre dans une communauté franco-majoritaire, c’est de leur faire voir comment marche la communauté fransaskoise. Si c‘est juste moi et mes quatre amis de 5è année, ça ne vaut pas la peine. Mais plus on les met ensemble, mieux c‘est. Ça donne des relations d’amitié avec leurs pairs, et surtout cela donne un lien affectif à l‘expérience dans l’école. Si l’enfant se dit “Pendant ma vie scolaire, c‘était le fun de faire ça, on est allés aux Jeux et on a fait le volleyball. J‘ai rencontré mes amis de Saskatoon…”, à ce moment-là, l‘expérience scolaire devient un plus.

Si on regarde plus loin, avec la belle expérience que ces enfants vivent dans leur école maintenant, d‘ici 15 ans, quand eux aussi vont avoir des enfants, ils penseront “C‘est quoi la meilleure école pour mon enfant? Sais-tu, j‘ai eu une belle expérience dans cette école!” C‘est ça le lien affectif.

EV : Pour terminer, si vous pouviez changer une chose sur comment s‘est passée votre année à la tête de deux écoles?

M.M : J’ai beaucoup aimé mon expérience. Je ne passe pas beaucoup de temps à imaginer la perfection. Je passe du temps à travailler pour l‘amélioration. Ça a été plein de réussites, je suis bien content avec le projet de littératie et toutes les choses qu‘on a faites. La semaine sur l’espace, on a aussi fait une semaine Juste pour rire, on a eu du fun avec ça! C’était une nouvelle expérience qu‘on a rattaché à notre projet d’éducation. S’il fallait changer quelque chose, je ne vois vraiment pas quoi…

Article précédent De plus en plus d'élèves font l'école à la maison depuis 5 ans
Prochain article Match de basket anciens vs nouveaux élèves de l’ÉCF
Imprimer
26696

Alexandra Drame (EV)Alexandra Drame (EV)

Autres messages par Alexandra Drame (EV)
Contacter l'auteur

Contacter l'auteur

x
Journée de la francophonie

Journée de la francophonie

Je me souviens...

Portrait croisé de deux pionniers, à qui l’éducation en français tient à cœur depuis longtemp: Roger Gauthier et Wilfrid DenisTous les élèves du secondaire se sont retrouvés dans l’amphithéâtre du Pavillon Gustave Dubois pour écouter deux personnes qui connaissent le chemin parcouru depuis la petite École canadienne-française, qui comptait quelques élèves il y a une trentaine d’années, jusqu’aux pavillons élémentaire et secondaire, qui accueillent désormais plusieurs centaines d’élèves.

27 mars 2014/Auteur: Alexandra Drame (EV)/Nombre de vues (26030)/Commentaires (0)/
2014-04-01 18:30/Auteur: Anonym/Nombre de vues (16877)/Commentaires (0)/
Braver les routes enneigées pour honorer l’orthographe et la grammaire

Braver les routes enneigées pour honorer l’orthographe et la grammaire

Mercredi matin 12 mars. L’ambiance est pesante au bistro du Carrefour des Plaines à Regina. Les responsables de l’école Mgr de Laval scrutent nerveusement la rue Hillsdale dans l’espoir de voir arriver les participants de la finale provinciale de la dictée Paul Gérin-Lajoie (PGL). 

20 mars 2014/Auteur: Luc Bengono/Nombre de vues (25999)/Commentaires (0)/

Les textes gagnants du programme Les Mots d’Ados

Le relève littéraire fransaskoise présentée au Festival Découverte

Depuis 2009, La Troupe du Jour (LTDJ), en collaboration avec le Conseil des écoles fransaskoises (CÉF), offre le programme Mots d’ado, destiné à former la relève littéraire fransaskoise. 

2014-03-21 19:00/Auteur: Jean-Pierre Picard/Nombre de vues (18632)/Commentaires (0)/
Non à l’intimidation

Non à l’intimidation

Conférence de Nancy Doyon, Coach familial

Nancy Doyon aide les enfants dans leur famille, mais aussi à l’école. 

6 mars 2014/Auteur: Alexandra Drame (EV)/Nombre de vues (28761)/Commentaires (0)/

Le CÉFOU « en pause » pour le printemps 2014

La nouvelle a fait le tour de la fransaskoisie : cette année le CÉFOU n’aura pas lieu en 2014.

6 mars 2014/Auteur: Anonym/Nombre de vues (27620)/Commentaires (0)/
Le nouveau cabinet Juristes Power

Le nouveau cabinet Juristes Power

Un appui aux conseils scolaires francophones en période turbulente

Mark Power dirige un nouveau cabinet bilingue à mandat national et réunissant dix passionnés de droit. Les conseils scolaires francophones comptent sur lui pour traverser des années sombres pour la jurisprudence.

6 mars 2014/Auteur: Anonym/Nombre de vues (22877)/Commentaires (0)/
Les élèves de Mgr de Laval à l’école du recyclage

Les élèves de Mgr de Laval à l’école du recyclage

Visite des élèves de Mgr de Laval aux installations de recyclage de Regina.

6 mars 2014/Auteur: Luc Bengono/Nombre de vues (30417)/Commentaires (0)/
Symposium des 2014 de l’Association des parents fransaskois

Symposium des 2014 de l’Association des parents fransaskois

Toutes les familles étaient invitées au Pavillon Gustave Dubois, ce samedi 1er mars, pour échanger sur des thématiques liées au bien-être et à la sécurité des petits comme des grands. 

6 mars 2014/Auteur: Alexandra Drame (EV)/Nombre de vues (25106)/Commentaires (0)/

Le budget fédéral et la formation à l’emploi

Les francophones pris entre les colonnes

Les provinces, les employeurs et les sans emploi sont poussés au pied du mur.

27 février 2014/Auteur: Anonym/Nombre de vues (36509)/Commentaires (0)/
Le nouveau directeur du CÉF veut une analyse de la situation

Le nouveau directeur du CÉF veut une analyse de la situation

Le Conseil scolaire fransaskois (CFS) a annoncé la nomination de monsieur Donald Michaud au poste de directeur par intérim du Conseil des écoles fransaskoises (CÉF). 

20 février 2014/Auteur: Jean-Pierre Picard/Nombre de vues (27176)/Commentaires (0)/
Êtes-vous business?

Êtes-vous business?

Des ateliers bien appréciés

C’est le samedi 1er février 2014 que le Conseil de la Coopération de la Saskatchewan (CCS) offrait son quatrième et dernier atelier pour l’année 2013 – 2014, et ce, dans le cadre de son projet « Êtes-vous business? »

20 février 2014/Auteur: Conseil économique et coopératif de la Saskatchewan/Nombre de vues (40595)/Commentaires (0)/
Toute la province a fêté la Journée de l’Alphabétisation Familiale

Toute la province a fêté la Journée de l’Alphabétisation Familiale

Comme chaque année, le 27 janvier a été synonyme de Journée de l’Alphabétisation Familiale. 

30 janvier 2014/Auteur: Alexandra Drame (EV)/Nombre de vues (22888)/Commentaires (0)/

Entrevue avec Marcel Michaud, directeur général du Collège Mathieu

Il l’affirme sans broncher, les défis que devra relever le Collège Mathieu sont énormes. De plus, la diminution du nombre d’élèves fréquentant son école l’inquiète beaucoup.

12 avril 2001/Auteur: L'Eau vive/Nombre de vues (22124)/Commentaires (0)/
RSS
Première272829303132333436

 - dimanche 22 décembre 2024