Skip Navigation
Fonds l'Eau vive banniere
Anonym

Droits ancestraux des autochtones

L’obligation de consulter est immédiate

L’avocate métisse Aimée Craft est spécialiste de droit autochtone.

L’avocate métisse Aimée Craft est spécialiste de droit autochtone.

Photo : Malachi Griffith

La Cour suprême du Canada vient alourdir le fardeau des gouvernements et des entreprises dans l’exploitation des ressources sur les terres ancestrales. Le jugement du 26 juin pourrait impacter un grand nombre de négociations, partout au pays.

 

« L’obligation de consulter avec les Premières nations s’applique partout où il y a une réclamation, même si elle n’est pas encore prouvée », explique Me Aimée Craft, spécialiste du droit autochtone. C’est l’essentiel de la décision.

 

« La majorité des terres en Colombie-Britannique est encore sujette à des négociations de traité, poursuit-elle, où la question du titre ancestral n’a pas été réglée. Les quelques traités qui existent actuellement ne portent pas sur des grandes étendues. La décision aura donc un grand impact dans cette province, mais aussi là où rien n’est encore décidé, comme dans les Prairies et dans l’Est canadien. » 

 

« J’ai hâte de voir comment vont se jouer les négociations », affirme la professeure associée de l’Université du Manitoba. « Les traités 1, 2 et 3 (Saskatchewan, Manitoba et Ontario) décrivent le territoire avec ses marqueurs géographiques. Le texte des traités parle d’une pleine cession de terre : ce qui est à l’extérieur du territoire décrit pourrait faire partie du titre ancestral. »

 

L’affaire remonte à 1989, au moment où la nation de Tsilhqot’in s’opposait au permis accordé par la Colombie-Britannique pour la coupe du bois sur leur territoire. Le procès a traîné quelques décennies avant que la Cour suprême de la Colombie-Britannique reconnaisse le titre ancestral sur les 1 750 km2 des terres revendiquées. En 2012, la Cour d’appel infirmait cette décision.

 

Dans son jugement unanime, le plus haut tribunal affirme que les Premières Nations ont le premier et dernier mot quant au sort de leurs terres ancestrales. Les conditions pour empiéter sur ces territoires sont précises : l’État doit obtenir le consentement de la communauté concernée. 

 

Sinon il doit produire des preuves d’un « objectif public impérieux et réel » et que son atteinte ne détruira pas le territoire pour les générations présentes et futures. Pour la Cour, les dommages de cet empiétement doivent être inférieurs aux avantages potentiels.

 

Selon Aimée Craft, la décision donne des précisions sur l’obligation de consulter. « Ça permet de clarifier ce qu’on peut demander et où sont les possibilités de réussir. » La Cour a également fait le lien entre l’envergure de la réclamation et celle de la consultation. Le mot clé des négociations serait la certitude.

 

« L’ampleur de la preuve détermine ce qui constitue une réclamation forte, précise-t-elle. La preuve est souvent difficile à obtenir et la certitude encore plus difficile. Les gouvernements, l’industrie et les autochtones n’ont pas la même position. La décision de la Cour va mener à une nouvelle relation tripartite. »

 

Le fédéral étudiera le jugement, a indiqué par communiqué le ministre des Affaires autochtones Bernard Valcourt. « Notre gouvernement croit que la négociation constitue le meilleur moyen de régler les revendications fondées sur les droits et titres ancestraux ». 

 

Dans les Territoires du Nord-Ouest, toutes les terres sont ancestrales, à l’exception de l’extrême-nord, qui fait l’objet d’une entente avec les Inuits. Trois sur cinq réclamations ont été réglées avec le fédéral au cours des années 1990, selon Alain Bessette, le directeur du journal L’Aquilon.

 

« Deux des ententes écartent les droits ancestraux, réglés en vertu de traités remontant à la fin du 19e siècle. La formulation de la troisième n’est pas aussi nette sur l’abandon des droits. Deux autres réclamations en suspens seront touchées par le jugement. »

 

Les autochtones auront un plus grand mot à dire, explique Alain Bessette, résident de Yellowknife depuis 25 ans. « S’il y avait un désaccord, il faudrait que les promoteurs démontrent qu’il n’y aura pas de dommages à long terme. Dans le cas d’une mine d’uranium, par exemple, si ça va faire un gâchis durant un millénaire, un peuple autochtone pourra dire non. Ou il voudra avoir de meilleures garanties que tout sera nettoyé. »

 

Les affaires ne ralentiront pas aux TNO, d’après le journaliste. « L’industrie rebondit toujours. Surtout si, comme pour l’uranium, on ne peut pas en trouver ailleurs. Le jugement n’empêchera pas le développement, mais il donnera plus de poids aux Premières Nations. »

 

Selon l’avocate manitobaine, le jugement pourrait écarter des « positions ridicules » prises par les gouvernements. Comme : « Démontrez que vous étiez ici avant les Européens. » Ou encore : « Nous ne sommes pas d’accord qu’il y avait des Métis au Manitoba en 1870 ».

 

La Cour suprême a reconnu en 2013 les terres promises aux Métis dans l’Acte du Manitoba. « Si les titres ancestraux ont été validés dans cette province, estime Aimée Craft, c’est possible ailleurs, comme en Ontario et au Québec. » Les négociations avec la Couronne sur des compensations n’ont pas encore débuté.

Previous Article L’École secondaire Collège Mathieu récompense ses élèves méritants lors de son Gala 2014
Next Article Les parents déplorent la nouvelle cause juridique du CSF
Print
25689
 

Contact author

x
Une première cohorte de juristes obtient des certifications en français

Une première cohorte de juristes obtient des certifications en français

SASKATOON - Pour la première fois, cinq étudiantes de l’Université de la Saskatchewan ont reçu ce 5 juin à Saskatoon une certification de common law en français de l’Université d’Ottawa. 

Friday, June 21, 2019/Author: Lucas Pilleri/Number of views (33251)/Comments (0)/
62,6 millions de dollars pour lutter contre la pénurie d’enseignants

62,6 millions de dollars pour lutter contre la pénurie d’enseignants

VANCOUVER - Le lundi 13 mai 2019, la ministre des Langues officielles Mélanie Joly a annoncé une stratégie nationale de recrutement et de rétention des enseignants francophones.

Tuesday, June 4, 2019/Author: Lucas Pilleri/Number of views (35942)/Comments (0)/
Lettre du président de la SCFPA: Déménagement à l’Académie Rivier

Lettre du président de la SCFPA: Déménagement à l’Académie Rivier

Malgré le fait que l’édifice des Sœurs de la Présentation de Marie ait été construit dans les années 1960, sauf la piscine (années 1980), il s’agit d’une occasion de créer, au-delà du concept de centre scolaire communautaire, un pôle d’attraction et de développement unique en Saskatchewan et dans l’Ouest canadien.

Thursday, April 25, 2019/Author: Michel Dubé/Number of views (30726)/Comments (0)/
Le Collège Mathieu en pleine planification

Le Collège Mathieu en pleine planification

Avec un questionnaire en ligne distribué aux membres des organismes francophones, du gouvernement et de la communauté, le Collège Mathieu réalise une étude, première étape d’un vaste plan de développement. L’objectif : mieux répondre aux besoins de la communauté et du marché de l’emploi en Saskatchewan.

Thursday, April 25, 2019/Author: Lucas Pilleri/Number of views (28862)/Comments (0)/
Transferts en éducation: Ah, si les provinces voulaient…

Transferts en éducation: Ah, si les provinces voulaient…

Le gouvernement fédéral a prévu de l’argent dans son récent budget pour les écoles françaises. Cela dit, le bât blesse quelque part. Les provinces hésitent à montrer ce qu’elles vont faire de cet argent.

Monday, April 22, 2019/Author: Réjean Paulin/Number of views (27185)/Comments (0)/
L’école Valois prête à quitter le pire quartier de Prince Albert

L’école Valois prête à quitter le pire quartier de Prince Albert

L'école fransaskoise envisage un déménagement à l'Académie Rivier

PRINCE ALBERT - Le ministre de l’Éducation, Gordon Wyant, est venu visiter l’Académie Rivier, un bâtiment qui pourrait permettre un déménagement rapide de l’école Valois et du centre communautaire dans un espace et un quartier plus adéquats.

Friday, March 29, 2019/Author: Frédéric Dupré/Number of views (30886)/Comments (0)/
La Cité universitaire francophone : un nouveau nom pour l'édifice

La Cité universitaire francophone : un nouveau nom pour l'édifice

REGINA - Le Language Institute Building sera renommé La Cité. Le lancement officiel devrait avoir lieu lors de la rentrée 2019.

Thursday, February 14, 2019/Author: L'Eau vive/Number of views (31062)/Comments (0)/
Ottawa débloque 1,9 million pour l'Université de l'Ontario français

Ottawa débloque 1,9 million pour l'Université de l'Ontario français

Le gouvernement fédéral veut assurer la continuité en 2019

La ministre fédérale Mélanie Joly financera la prochaine étape du développement de l’Université de l’Ontario français afin d’assurer sa continuité pour un an. L’aide ponctuelle de 1,9 M se veut un appui communautaire

Monday, January 14, 2019/Author: Anonym/Number of views (24581)/Comments (0)/
Journalisme en français : Des journalistes formés en Saskatchewan dès 2019

Journalisme en français : Des journalistes formés en Saskatchewan dès 2019

Le Collège Mathieu, situé à Saskatoon et Regina, importera le programme de journalisme de la Cité collégiale d’Ottawa pour la rentrée d’automne 2019. Le cours viendra étoffer une relève journalistique de plus en plus rare en milieu minoritaire. La Saskatchewan deviendra ainsi la province la plus à l’ouest du pays à offrir des cours de journalisme en français.

Tuesday, December 18, 2018/Author: Lucas Pilleri (Francopresse)/Number of views (26731)/Comments (0)/
Le Prix Bravo Bénévole 2018 décerné au Collectif des parents inquiets et préoccupés

Le Prix Bravo Bénévole 2018 décerné au Collectif des parents inquiets et préoccupés

Cette année, le prix Bravo bénévoles reconnait de manière solennelle les efforts du collectif des parents inquiets et préoccupés (CPIP).

Saturday, November 10, 2018/Author: Simb Simb/Number of views (37335)/Comments (0)/
Participation record au Symposium des parents fransaskois 2018

Participation record au Symposium des parents fransaskois 2018

Des parents et des enfants comblés

REGINA - Le samedi 20 octobre dernier avait lieu le Symposium des parents organisé annuellement par l’Association des parents fransaskois (APF) et d’après le sourire affiché par les 175 personnes présentes (un record), cette édition a été une réussite.

Sunday, October 28, 2018/Author: Nicolas Roussy/Number of views (45822)/Comments (0)/
Plan d’action de l’APF et Symposium des parents 2018

Plan d’action de l’APF et Symposium des parents 2018

Diversité, visibilité et renforcement

L’Eau vive s’est entretenue avec M. Carol-Guillaume Gagné, directeur de l’organisme, à quelques jours du Symposium des parents, l’événement phare de l’Association des parents fransaskois (APF),

Friday, October 19, 2018/Author: Nicolas Roussy/Number of views (31912)/Comments (0)/
Éducation 2.0

Éducation 2.0

On attribue à l’empereur Charlemagne la création de l’école. Depuis ce temps, l’éducation a pris une importance primordiale dans nos sociétés. Évidemment, la définition de ce concept a évolué au fil des siècles.

Friday, September 14, 2018/Author: Michel Vézina/Number of views (27294)/Comments (0)/
Un immeuble historique pour le Collège Mathieu

Un immeuble historique pour le Collège Mathieu

REGINA - Le  1er août dernier, le Campus de Regina du Collège Mathieu déménageait dans un bâtiment historique situé au 3304, Dewdney Avenue à Regina.

Saturday, August 18, 2018/Author: Nicolas Roussy/Number of views (37072)/Comments (0)/
L’enseignement peut-il sauver le français en Louisiane ?

L’enseignement peut-il sauver le français en Louisiane ?

Le choix de Théo, documentaire coproduit par le professeur Thomas Cauvin et réalisé par Mi KL Espinasse, met en lumière le renouveau du français en Louisiane grâce au succès de l’immersion.

Thursday, July 5, 2018/Author: Lucas Pilleri (Francopresse)/Number of views (34706)/Comments (0)/
RSS
First678911131415Last

 - Friday 22 November 2024