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Alexandra Drame (EV)
/ Catégories: 2015, Voyages

La journée d'une plantation de café au Honduras

Parcours d’un grain de café, de la plantation à votre tasse

La vie dans une plantation de café au Honduras (3)

La vie dans une plantation de café au Honduras (3)

Un coq bien caféiné
Photos: Alexandra Drame (2015)
Comme il fait encore froid dehors, pendant quelques semaines j’ai décidé de vous envoyer un peu de chaleur en partageant quelques histoires sur nos voisins du Sud. ¡Bienvenidos!

L’Amérique centrale, je la connais plutôt bien, pour avoir passé plus d’un an sur les hauteurs des montagnes du Guatemala. Lors de mon récent séjour au Honduras pour Noël 2014, je me suis dit qu’une petite chronique pour démystifier ces petits pays si proches et si lointains en même temps ne ferait pas de mal pendant les longs et froids mois d’hiver.

Parcours d’un grain de café, de la plantation à votre tasse

Quoi de mieux pour se réchauffer qu’une bonne tasse de café, n’est-ce pas? Et bien si vous saviez combien d’étapes connait un petit grain de café pour arriver jusqu’à vous, vous ne jetteriez pas une seule goutte de votre breuvage et le savoureriez jusqu’à plus soif. J’ai eu la chance de vivre une expérience hors du commun, loin des plages, loin des foules de touristes, sur les terres des cafetaleros, les producteurs de café.

Tout commence à l’aube. La tournée des trucks qui récupèrent les travailleurs passe de maison en maison. Des voitures chargées d’une trentaine de personnes entassées les unes sur les autres se dirigent ensuite vers les plantations. On nous assigne un endroit où commencer la cueillette des grains. Seulement les plus mûrs, les rouges. Les verts, on les laisse pour la seconde équipe qui repassera quelques semaines plus tard. Pas un grain ne doit être oublié, le revenu du café est trop précieux dans ces régions. Avec mon petit seau accroché autour des reins, je me lance moi aussi dans la cueillette. Travailleuse d’un jour, je suis venue aider une mère de famille et ses 5 enfants qui habitent dans mon quartier. Partager leur quotidien, si différent du mien. Les enfants commencent à cueillir depuis tout petits : ils cueillent les grains situés au pied des arbres et les adultes cueillent en haut. Pendant que vous vous levez, à quelques heures d’ici, des enfants de parfois 5 ans cueillent ce breuvage qui accompagnera votre beigne sur le chemin du travail.

À la fin de la journée, on passe à la pesée. J’aurais gagné 3$ pour la journée si j’avais accepté mon salaire. Mais je remets de bon cœur ce montant à ma compagne d’infortune qui pourra acheter quelque chose à mettre dans le ventre de sa marmaille. Je rêve en secret qu’elle leur achète quelque chose de nutritif, mais je sais qu’elle leur achètera des chips et du soda comme tous les jours. La saine alimentation est une notion très abstraite ici…

Une fois pesé, le café part pour une deuxième étape : une décortiqueuse sépare le grain de son enveloppe. Les cosses servent d’engrais et seront déversées aux pieds des jeunes arbres. Le grain sera mis à sécher pour être mis en sac. Les sacs partent ensuite pour être revendus à des acheteurs de café qui pullulent le long des routes. C’est là que s’arrête la tâche du producteur, qui vend à cet intermédiaire le café qui partira hors du pays. Et si vous avez suivi la logique, c’est cet intermédiaire qui fera monter les enchères et récoltera les gros sous des ventes à l’international. Les cueilleurs récoltent des miettes. Le producteur quelques morceaux de pain. Le revendeur mange du bon pain frais.

Le malheur des uns fait le bonheur des autres

Pour que les producteurs honduriens puissent vivre de leur récolte, il faut que la situation soit mauvaise ailleurs, en l’occurrence au Brésil. C’est le cas en ce moment, à cause d’une météo capricieuse au pays des cariocas. Depuis quelques années, ça va plutôt bien pour le café hondurien. Les producteurs croient donc que leur chance a tourné, et achètent tous de nouveaux terrains, des grosses voitures, refont leur maison. Mais la saison du café, ce n’est que pendant trois mois, de novembre à janvier. Comme dans la fable La cigale et la fourmi, s’ils ne gèrent pas leur budget sagement ou ont une deuxième activité, la plupart des cafetaleros ne tiennent pas l’année avec ces revenus. Comme me l’indique mon guide et hôte Genaro Acosta “On fait de très bonnes affaires si on veut acheter un terrain ou une voiture vers le mois de mai car tout le monde veut vendre pour récupérer un peu d’argent!”

Après tout ce périple, notre petit grain de café sera brûlé, moulu, puis dégusté. À votre prochaine tasse, pensez à mes voisins Miguelito, Nicole et tous les autres qui se courbent l’échine sous le soleil pour que vous puissiez passer une bonne journée. Fermez les yeux, et savourez. Ça n’en sera que meilleur…
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