Skip Navigation
À ciel ouvert

À la découverte de Laurier Gareau

Laurier Gareau honoré par la Campus St-Jean

Laurier Gareau honoré par la Campus St-Jean

Laurier Gareau (a gauche) recevant le Prix d'honneur Saint-Jean du doyen du Campus Saint-Jean, Pierre-Yves Moquais, en novembre 2016 lors du Rendez-vous fransaskois.

Photo: Jean-Pierre Picard (2016)

Première partie : une courte biographie

Né à Saint Isidore de Bellevue (SK), Laurier Gareau, bien connu comme dramaturge, comédien et metteur en scène depuis 1975, est l’auteur de plus de 40 pièces de théâtre. Ayant lancé un premier roman en 2016, De poussière et de vent, M. Gareau est présentement à écrire un premier roman pour jeunes lecteurs, À la recherche de Will James. De plus, un extrait de la pièce La nation provisoire a été publié dans le magazine Prairie fire (40 years of French writing in Western Canada) en 2015-2016.

Le travail d’éditeur de Laurier Gareau ne peut non plus être passé sous silence. Les Éditions de la nouvelle plume, basées à Regina (SK), est la seule maison d'édition francophone à l'ouest de Winnipeg et ses récents développements sont des plus encourageants pour la communauté francophone des Prairies et de l’Ouest en général. M. Gareau est l’actuel président de la Nouvelle Plume. En 1990, il a fondé la Revue historique de la Société historique de la Saskatchewan, et en a été l‘éditeur pendant 25 ans.

M. Gareau fut intronisé au Temple de la renommée du théâtre de la Saskatchewan (Margaret Woodward Saskatchewan Theatre Hall of Fame) en 2004 pour sa contribution au théâtre fransaskois. Il a aussi gagné deux fois le Prix du livre français du Saskatchewan Book Awards.

L’auteur, dramaturge, éditeur et historien est parmi les 105 personnes qui recevront l’Ordre du Canada en 2018. Dans l’annonce officielle des nominations, on peut lire que M. Gareau recevra cet honneur « pour sa contribution aux domaines historique et culturel au niveau provincial, et pour son leadership dans le développement de l’identité fransaskoise. »

Deuxième partie : un sous-texte à Laurier Gareau

Quelle est votre expérience d’auteur la plus riche?
C’est sûrement La trahison qui serait ma plus riche expérience comme auteur dramatique. La pièce continue d’être jouée en français et en anglais 36 ans après sa première représentation comme dramatique radiophonique en 1982. La version écrite est aussi un « bestseller » pour un livre français dans l’Ouest canadien, ayant vendu plus de 3000 exemplaires à jour.

Quel est votre souvenir le plus mémorable de vos années aux Éditions de la nouvelle plume?  
Je crois qu’il s’agirait de l’entente négociée avec Diffusion Dimédia de Montréal. Grâce à cette entente, le volume de ventes de nos livres a doublé en deux ans.

Des textes que vous avez écrits, lequel ou lesquels, selon vous, trouvent encore un écho?
La trahison / The Betrayal demeure très populaire et de plus en plus on le retrouve aux programmes d’études dans les écoles secondaires, les collèges et les universités. Les aventures de Jos Bolduc, Private Eye continue d’être joué et est populaire dans les écoles.

Pourriez-vous raconter une anecdote reliée à votre expérience théâtrale?
En 1990, je venais d’établir le Théâtre Oskana à Regina et y produisait la pièce de Ken Mitchell, Wheat City. En même temps, la Troupe du Jour m’avait demandé de faire la mise en scène de Balconville de David Fennario à Saskatoon. Je ne connaissais pas tellement bien les comédiens, sauf ma petite sœur, Adrienne. Un soir, la répétition avait été plutôt cahoteuse et je m’en suis pris aux comédiens, réservant mes plus sévères critiques pour Adrienne, car je ne croyais pas qu’elle allait abandonner le projet. Plus tard, ce soir-là, en parlant à mon épouse, Simone qui surveillait les répétitions de Wheat City durant mon absence, je lui ai dit que je me sentais mal d’avoir ainsi « blasté » ma petite sœur. À mon retour à Regina, je me suis rendu-compte que Simone avait partagé avec les comédiens mon explosion à Saskatoon. Il faut dire que les deux comédiens de Regina étaient toujours prêts pour s’assurer qu’un coup de foudre semblable ne tomberait pas sur leurs épaules. 

Comment l’écriture contribue-t-elle au milieu culturel en situation minoritaire?
Je crois que les arts en général aident à définir une communauté culturelle, qu’elle soit en milieu minoritaire ou majoritaire. Une décision prise par Denis Rouleau de développer une dramaturgie fransaskoise a aidé à la communauté fransaskoise de se retrouver dans son théâtre. En écriture, la décision des Éditions de la nouvelle plume de développer sa collection eSKapade a aidé à faire valoir chez les élèves des écoles fransaskoises et d’immersion qu’il y a cette communauté fransaskoise qui les entoure. Cette même réalité, on la retrouve qu’il s’agisse des œuvres de Joe Fafard, des chansons de Shawn Jobin ou Étienne Fletcher ou d’un projet de danse de Jacques Poulin-Denis.

Quelle est selon vous l’importance de l’histoire dans la discussion contemporaine sur la diversité?
Comme historien, je crois qu’il est important de connaître son histoire, d’où on vient, qui nous sommes et comment nous sommes devenus des Fransaskois. Toutefois, il ne faut pas devenir esclave de l’histoire. Comme toute culture, l’histoire d’un peuple va évoluer au fil des ans et selon les influences qu’elle subira avec le passage du temps. Ma culture fransaskoise en 2018 n’est plus la même que celle que je vivais en 1975 quand j’ai écrit ma première pièce de théâtre. Dans les 43 dernières années, mon environnement fransaskois a changé et sa culture a aussi été transformée, parfois pour le bien, parfois non.

Selon vous, quel est un des meilleurs textes de la littérature jamais écrits? Pourquoi?
Ne soyons pas pédants. Il est trop facile de citer Shakespeare, Molière, etc. Mais ne laissons pas les académiques dicter ce qui est bon et moins bon en littérature. En théâtre, moi, personnellement, j’aime bien les œuvres de Harold Pinter, David Mamet et Sam Shepherd. J’aime aussi les nouvelles de W.P. Kinsella au sujet de Silas Erminskine et ses amis dans leur réserve en Alberta. Enfin, le meilleur texte de littérature devrait être le dernier livre que vous avez lu ou le prochain que vous allez lire.

Qu’aimeriez-vous dire aux artistes émergents de la francophonie des Prairies?
N’ayez pas peur de foncer. Quand je vois tous les jeunes artistes fransaskois qui percent aujourd’hui, je vois qu’ils le font parce qu’ils ont confiance en eux-mêmes et dans leur talent. Il ne faut surtout pas avoir peur d’essayer – en théâtre, en écriture, en musique, en danse. 

Le questionnaire Fenêtre ouverte :

Quel est votre livre en français préféré et pourquoi?
J’aime bien lire les romans de Michel Tremblay, car il a été, au théâtre, une de mes premières inspirations. J’aime aussi lire les romans eSKapade de Martine Noël-Maw parce qu’elle me plonge dans mon monde Saskatchewanais.

Quelles sont vos conditions d’écriture idéales?
Dernièrement, il me semble que je passe le gros de mon temps à écrire des demandes de subvention. Mais, quand je me plonge dans l’écriture, j’aime ça être entouré de ma bibliothèque personnelle. Je vais souvent avoir quatre-cinq projets en marche en même temps et je peux passer d’un texte dramatique à une nouvelle, d’un texte historique à un roman. Donc, quand je bloque dans un projet, je vais le mettre de côté et passer à un autre projet. J’aime consacrer au moins deux heures chaque jour (préférablement le matin) sur mes projets d’écriture.

Selon vous, quel est le symbole des Prairies le plus évocateur?
Les cathédrales des Prairies (élévateurs à grain en bois) qui sont presque toutes disparues.

Quel est un de vos films préférés? Pourquoi?
Moi, je suis un gars de télévision et je vais surtout regarder des émissions policières ou des films de détective. Parfois, je vais aller au cinéma et un film que j’ai bien aimé dernièrement est Book Club, probablement à cause du jeu des quatre comédiennes.

Quel est votre dessert préféré et pourquoi?
J’aime le sucré, malgré mon diabète, mais je n’ai aucune préférence.

Veuillez décrire au moins un de vos endroits préférés dans les Prairies, au Canada et ailleurs dans la francophonie ? (3 endroits, le cas échéant)
La Montagne de Cyprès, comme la vallée de la Saskatchewan, il y a tellement d’endroits intéressants en Saskatchewan, comme au Canada où j’ai visité le Fort de Louisbourg et le Vieux Québec, mais aussi Banff et Jasper. Ailleurs dans la francophonie, j’ai passé dix jours à Limoges en 1995 et c’est un endroit de la France que j’aimerais revisiter.

 

Imprimer
28037

À ciel ouvertWebmestre

Autres messages par À ciel ouvert
Contacter l'auteur

Contacter l'auteur

x
L’enseignement peut-il sauver le français en Louisiane ?

L’enseignement peut-il sauver le français en Louisiane ?

Le choix de Théo, documentaire coproduit par le professeur Thomas Cauvin et réalisé par Mi KL Espinasse, met en lumière le renouveau du français en Louisiane grâce au succès de l’immersion.

5 juillet 2018/Auteur: Lucas Pilleri (Francopresse)/Nombre de vues (33452)/Commentaires (0)/
Appui des députés communautaires aux revendications scolaires fransaskoises

Appui des députés communautaires aux revendications scolaires fransaskoises

Pour le président de l’ACF, Roger Gauthier, « quand il est question de nos droits constitutionnels, on a un devoir d’appuyer ceux qui les revendiquent. »

25 juin 2018/Auteur: Jean-Pierre Picard/Nombre de vues (32724)/Commentaires (0)/
Une belle initiative au CÉF

Une belle initiative au CÉF

Le Conseil des écoles fransaskoises (CÉF) a décidé de remettre une ceinture fléchée fransaskoise à ses finissantes et finissants.

12 juin 2018/Auteur: Michel Vézina/Nombre de vues (34212)/Commentaires (0)/
Les jeunes Fransaskois et la dimension oubliée des années 1968

Les jeunes Fransaskois et la dimension oubliée des années 1968

Les jeunes Fransaskois et la dimension oubliée des années 1968

REGINA - Les années 1968 étaient une période de beaucoup de changements, de revendications politiques, culturelles et sociales, ce qui explique pourquoi les chercheurs s’y attardent.

7 juin 2018/Auteur: Hervé Niragira/Nombre de vues (28113)/Commentaires (0)/
Cours sur les premiers soins en santé mentale

Cours sur les premiers soins en santé mentale

MOOSE JAW - Les 5 et 6 mai derniers, une douzaine de personnes ont participé à une formation sur les premiers soins en santé mentale, animée par Francine Proulx-Kenzle et Roger Gauthier à Moose Jaw.

10 mai 2018/Auteur: L'Eau vive/Nombre de vues (33010)/Commentaires (0)/
Une soirée de célébrations pour La Cité et le Bac !

Une soirée de célébrations pour La Cité et le Bac !

50 ans d'enseignement en français à l'Université de Regina

REGINA - Voilà maintenant 50 ans que les étudiants et professionnels ont la possibilité d’étudier le français et d’apprendre en français à l'Université de Regina.

10 mai 2018/Auteur: Céline Galophe/Nombre de vues (35789)/Commentaires (0)/
Un deuxième pavillon pour l'école élémentaire fransaskoise à Regina

Un deuxième pavillon pour l'école élémentaire fransaskoise à Regina

REGINA - Selon un communiqué émis par le Collectif des parents inquiets et préoccupés (CPIP), une entente conclue avec la province permettra à l’École Mgr de Laval de compter sur un deuxième pavillon pour désengorger ses locaux actuels.

24 avril 2018/Auteur: Jean-Pierre Picard/Nombre de vues (37277)/Commentaires (0)/

C’est fait, une bataille gagnée par le CPIP !

Regina aura une deuxième école élémentaire

Communiqué du Collectif des parents inquiets et préoccupés faisant part de la décision du gouvernement de la Saskatchewan de louer les anciens locaux de l’école St Andrew pour dépeupler le pavillon primaire de l’école Monseigneur de Laval. 

24 avril 2018/Auteur: Jean de Dieu Ndayahundwa/Nombre de vues (28608)/Commentaires (0)/
Mise à jour de la cause du CPIP

Mise à jour de la cause du CPIP

Résultats prometteurs de la médiation !

En octobre 2017, le Collectif des parents inquiets et préoccupés (CPIP) a déposé un recours judiciaire contre le gouvernement de la Saskatchewan et le Conseil scolaire fransaskois (CSF) pour la construction d’une nouvelle école primaire à Regina et l’offre des programmes et services équivalents à ceux des écoles de la majorité anglophone.

12 avril 2018/Auteur: Jean de Dieu Ndayahundwa/Nombre de vues (31891)/Commentaires (0)/
Lancement de "Contre toute attente"

Lancement de "Contre toute attente"

50 de vie francophone à l’Université de Regina

REGINA - Le 15 mars 2018 , une quarantaine de personnes se sont rendues à La Cité universitaire francophone pour assister au lancement du livre Contre toute attente de l’historien Michael Poplyansky et du chercheur Abdoulaye Yoh.

29 mars 2018/Auteur: Jean-Pierre Picard/Nombre de vues (33904)/Commentaires (0)/
Lire avec fiston

Lire avec fiston

Travail d’équipe pour donner le gout de la lecture aux garçons

Lire avec fiston est un projet qui vise à donner le gout de la lecture aux garçons de 3e et 4e années en prêchant par l’exemple.

29 mars 2018/Auteur: Julien Cayouette (Le Voyageur)/Nombre de vues (31987)/Commentaires (0)/
Un cri d’alarme dans les garderies de l’Ouest

Un cri d’alarme dans les garderies de l’Ouest

Comité des langues officielles en tournée

Un groupe de sept membres du Comité permanent des langues officielles des Communes a récemment séjourné dans l’Ouest canadien pour s’informer sur place de l’état critique des services à la petite enfance francophone.

25 mars 2018/Auteur: Anonym/Nombre de vues (32788)/Commentaires (0)/
Un livre sur 50 ans de présence francophone à l’Université de Regina

Un livre sur 50 ans de présence francophone à l’Université de Regina

En septembre 1968, le Centre d’études bilingues de Regina voyait le jour au cœur de l’Université de Regina. Cinquante ans plus tard, La Cité universitaire francophone et le programme du Bac en éducation française sont les fiers représentants de la francophonie à l'université.

1 mars 2018/Auteur: Marie Galophe/Nombre de vues (37967)/Commentaires (0)/
Ponteix obtient sa région scolaire fransaskoise

Ponteix obtient sa région scolaire fransaskoise

Le 7 février dernier, lors de sa séance régulière à Regina, le Conseil scolaire fransaskois (CSF) a décidé d’accorder une région scolaire distincte à Ponteix, accompagnée d’un siège à la table des conseillers scolaires.

24 février 2018/Auteur: Pierre-Émile Claveau/Nombre de vues (34692)/Commentaires (0)/
Un soutien au
 développement de 
l’éducation postsecondaire en français

Un soutien au
 développement de 
l’éducation postsecondaire en français

Collaboration du Collège Mathieu, Saskatchewan Polytechnic et l'Université de Regina

Le Collège Mathieu, la Saskatchewan Polytechnic et l’Université de Regina ont signé une lettre d’intention visant la collaboration mutuelle au chapitre des programmes d’éducation en français dans le domaine de la santé, le 18 janvier dernier, à la Rotonde de la Cité universitaire.

1 février 2018/Auteur: Pierre-Émile Claveau/Nombre de vues (33105)/Commentaires (0)/
RSS
Première678911131415Dernière

 - jeudi 13 juin 2024