Skip Navigation
Gilles Levasseur
/ Catégories: 2016, Société, Francophonie

Les accents de la francophonie

Ma coloration linguistique

Gilles Levasseur

Gilles Levasseur

Avocat et professeur de gestion et de droit à l’Université d’Ottawa
« Je n’ai pas un accent, mais une coloration linguistique.  Si j’ai un accent, toi aussi tu as un accent ».   Lorsque quelqu’un nous dit que nous avons un accent ou que nous parlons différemment ou que c’est amusant de nous entendre parler en français, ceci s’applique aussi à cette personne qui commente notre parler.   

Faire référence à un accent linguistique implique qu’il existe une norme de référence pour parler la langue française, un bon parler voire un français correct.  Alors, qui est propriétaire de cette norme?  Qui définit la qualité, la prononciation, l’usage de termes et de mots?  Comment doit-on définir ce qui est correct en langue française au Canada?

Les médias électroniques ont un pouvoir immense sur la prononciation et l’usage de termes et expressions d’où l’importance de la publicité et des émissions radiophoniques ou de télévision.  Comme le marché francophone est principalement localisé au Québec, il est certain que les francophones à travers le Canada sont grandement influencés par le parler « québécois » qui, par la force des choses, est devenu dans bien des cas un parler « canadien ».   Ceci est tout à fait naturel, car le pouvoir des médias électroniques harmonise les sons employés et les mots utilisés.  

Le développement des nouveaux mots en langue française se fait principalement au Québec et par les systèmes de traduction au Gouvernement du Canada, à un point tel que le français de l’avenir est défini par des autorités gouvernementales ou des spécialistes en langue française.

Plus de 40 % des mots employés par les jeunes aujourd’hui n’existaient pas en 1980.  Il  faut juste nous remettre dans cette période où les portables et les cellulaires n’existaient pas afin de réaliser des autoportraits pouvant être diffusés sur des tablettes électroniques en les accompagnant de gazouillis.

Toutefois, pour les minorités de langues officielles hors Québec, il est souvent difficile de partager ce nouveau « parler ».  L’usage de la langue française est souvent limité pour ces derniers à un espace ou un environnement restreint ce qui les oblige à utiliser la langue anglaise dans leur quotidien.  L’exogamie accentue souvent cette réalité linguistique au jour le jour au point où les francophones hors Québec ne partagent pas aussi aisément les nouveaux mots en langue française.

Une intonation propre   

Par l’usage des mots anglophones et les anglicismes, l’écoute des médias électroniques incluant le divertissement dans cette même langue, les francophones développent une intonation linguistique adaptée à leur environnement  au point où ils possèdent une coloration linguistique régionalisée. 

Cette réalité linguistique  ne veut pas dire que les francophones hors Québec sont moins francophones ou que leur « parler » soit fautif.  Par leur volonté au départ de s’identifier comme francophone et de parler leur français régionalisé, leur coloration linguistique est un symbole identitaire et d’identification de leur réalité linguistique.

Un des grands défis est de partager le nouveau vocabulaire de langue française et en particulier les mots créés afin de faire face aux changements de la société.   Il faut valoriser le bon vocabulaire par les médias électroniques, mais aussi par une visibilité accrue de la publicité en langue française et dans le système économique afin que l’on puisse épouser le français correct contemporain.

L’importance des réseaux électroniques et les moyens de communication électroniques sont vitaux au partage d’un français correct à travers le Canada et nous devons accentuer la coordination entre les différents réseaux d’éducation, les agences de publicité et les systèmes d’enseignement. 

Toutefois, ceci ne doit pas empêcher les régionalismes ou les différences linguistiques.  Chaque individu a droit à sa coloration linguistique et ceci doit être respecté, car son vécu est tributaire de son environnement, la visibilité de la présence du français dans son quotidien et la volonté de parler la langue française à sa manière.

 

 

 

 

 


Imprimer
15766

Gilles LevasseurFrancopresse

Autres messages par Gilles Levasseur
Contacter l'auteur

Contacter l'auteur

x
Le Collège Mathieu en pleine planification

Le Collège Mathieu en pleine planification

Avec un questionnaire en ligne distribué aux membres des organismes francophones, du gouvernement et de la communauté, le Collège Mathieu réalise une étude, première étape d’un vaste plan de développement. L’objectif : mieux répondre aux besoins de la communauté et du marché de l’emploi en Saskatchewan.

25 avril 2019/Auteur: Lucas Pilleri/Nombre de vues (27231)/Commentaires (0)/
Transferts en éducation: Ah, si les provinces voulaient…

Transferts en éducation: Ah, si les provinces voulaient…

Le gouvernement fédéral a prévu de l’argent dans son récent budget pour les écoles françaises. Cela dit, le bât blesse quelque part. Les provinces hésitent à montrer ce qu’elles vont faire de cet argent.

22 avril 2019/Auteur: Réjean Paulin/Nombre de vues (25296)/Commentaires (0)/
L’école Valois prête à quitter le pire quartier de Prince Albert

L’école Valois prête à quitter le pire quartier de Prince Albert

L'école fransaskoise envisage un déménagement à l'Académie Rivier

PRINCE ALBERT - Le ministre de l’Éducation, Gordon Wyant, est venu visiter l’Académie Rivier, un bâtiment qui pourrait permettre un déménagement rapide de l’école Valois et du centre communautaire dans un espace et un quartier plus adéquats.

29 mars 2019/Auteur: Frédéric Dupré/Nombre de vues (28220)/Commentaires (0)/
La Cité universitaire francophone : un nouveau nom pour l'édifice

La Cité universitaire francophone : un nouveau nom pour l'édifice

REGINA - Le Language Institute Building sera renommé La Cité. Le lancement officiel devrait avoir lieu lors de la rentrée 2019.

14 février 2019/Auteur: L'Eau vive/Nombre de vues (29280)/Commentaires (0)/
Ottawa débloque 1,9 million pour l'Université de l'Ontario français

Ottawa débloque 1,9 million pour l'Université de l'Ontario français

Le gouvernement fédéral veut assurer la continuité en 2019

La ministre fédérale Mélanie Joly financera la prochaine étape du développement de l’Université de l’Ontario français afin d’assurer sa continuité pour un an. L’aide ponctuelle de 1,9 M se veut un appui communautaire

14 janvier 2019/Auteur: Anonym/Nombre de vues (23743)/Commentaires (0)/
Journalisme en français : Des journalistes formés en Saskatchewan dès 2019

Journalisme en français : Des journalistes formés en Saskatchewan dès 2019

Le Collège Mathieu, situé à Saskatoon et Regina, importera le programme de journalisme de la Cité collégiale d’Ottawa pour la rentrée d’automne 2019. Le cours viendra étoffer une relève journalistique de plus en plus rare en milieu minoritaire. La Saskatchewan deviendra ainsi la province la plus à l’ouest du pays à offrir des cours de journalisme en français.

18 décembre 2018/Auteur: Lucas Pilleri (Francopresse)/Nombre de vues (25160)/Commentaires (0)/
Le Prix Bravo Bénévole 2018 décerné au Collectif des parents inquiets et préoccupés

Le Prix Bravo Bénévole 2018 décerné au Collectif des parents inquiets et préoccupés

Cette année, le prix Bravo bénévoles reconnait de manière solennelle les efforts du collectif des parents inquiets et préoccupés (CPIP).

10 novembre 2018/Auteur: Simb Simb/Nombre de vues (33599)/Commentaires (0)/
Participation record au Symposium des parents fransaskois 2018

Participation record au Symposium des parents fransaskois 2018

Des parents et des enfants comblés

REGINA - Le samedi 20 octobre dernier avait lieu le Symposium des parents organisé annuellement par l’Association des parents fransaskois (APF) et d’après le sourire affiché par les 175 personnes présentes (un record), cette édition a été une réussite.

28 octobre 2018/Auteur: Nicolas Roussy/Nombre de vues (31778)/Commentaires (0)/
Plan d’action de l’APF et Symposium des parents 2018

Plan d’action de l’APF et Symposium des parents 2018

Diversité, visibilité et renforcement

L’Eau vive s’est entretenue avec M. Carol-Guillaume Gagné, directeur de l’organisme, à quelques jours du Symposium des parents, l’événement phare de l’Association des parents fransaskois (APF),

19 octobre 2018/Auteur: Nicolas Roussy/Nombre de vues (29026)/Commentaires (0)/
Éducation 2.0

Éducation 2.0

On attribue à l’empereur Charlemagne la création de l’école. Depuis ce temps, l’éducation a pris une importance primordiale dans nos sociétés. Évidemment, la définition de ce concept a évolué au fil des siècles.

14 septembre 2018/Auteur: Michel Vézina/Nombre de vues (25764)/Commentaires (0)/
Un immeuble historique pour le Collège Mathieu

Un immeuble historique pour le Collège Mathieu

REGINA - Le  1er août dernier, le Campus de Regina du Collège Mathieu déménageait dans un bâtiment historique situé au 3304, Dewdney Avenue à Regina.

18 août 2018/Auteur: Nicolas Roussy/Nombre de vues (32887)/Commentaires (0)/
L’enseignement peut-il sauver le français en Louisiane ?

L’enseignement peut-il sauver le français en Louisiane ?

Le choix de Théo, documentaire coproduit par le professeur Thomas Cauvin et réalisé par Mi KL Espinasse, met en lumière le renouveau du français en Louisiane grâce au succès de l’immersion.

5 juillet 2018/Auteur: Lucas Pilleri (Francopresse)/Nombre de vues (33300)/Commentaires (0)/
Appui des députés communautaires aux revendications scolaires fransaskoises

Appui des députés communautaires aux revendications scolaires fransaskoises

Pour le président de l’ACF, Roger Gauthier, « quand il est question de nos droits constitutionnels, on a un devoir d’appuyer ceux qui les revendiquent. »

25 juin 2018/Auteur: Jean-Pierre Picard/Nombre de vues (32469)/Commentaires (0)/
Une belle initiative au CÉF

Une belle initiative au CÉF

Le Conseil des écoles fransaskoises (CÉF) a décidé de remettre une ceinture fléchée fransaskoise à ses finissantes et finissants.

12 juin 2018/Auteur: Michel Vézina/Nombre de vues (34025)/Commentaires (0)/
Les jeunes Fransaskois et la dimension oubliée des années 1968

Les jeunes Fransaskois et la dimension oubliée des années 1968

Les jeunes Fransaskois et la dimension oubliée des années 1968

REGINA - Les années 1968 étaient une période de beaucoup de changements, de revendications politiques, culturelles et sociales, ce qui explique pourquoi les chercheurs s’y attardent.

7 juin 2018/Auteur: Hervé Niragira/Nombre de vues (27801)/Commentaires (0)/
RSS
Première567810121314Dernière

 - vendredi 17 mai 2024