Skip Navigation
150 ans
L'Eau vive

Entrevue avec Marcel Michaud, directeur général du Collège Mathieu

Il l’affirme sans broncher, les défis que devra relever le Collège Mathieu sont énormes. De plus, la diminution du nombre d’élèves fréquentant son école l’inquiète beaucoup. L’Eau vive a rencontré Marcel Michaud, directeur général du Collège Mathieu. Il nous fait part de ses projets, de son avenir et celui de son institution.

L’Eau vive : Cette année, nous dénombrons 94 élèves dans votre institution. Nous savons que ce nombre n’est pas suffisant pour arriver à boucler le budget. Combien d’élèves supplémentaires le Collège Mathieu doit-il avoir dans ses rangs pour assurer la survie du Collège? 

Marcel Michaud : On aimerait avoir 120 élèves. Malheureusement, nous notons une baisse d’élèves partout en province tant chez les anglophones que les fran-cophones, mais particulièrement chez les francophones. Une des raisons, c’est bien sûr l’assimilation. Nous perdons aussi nos élèves qui, souvent, décident de se joindre à de grandes écoles d’immersion. Finalement, le taux de natalité très bas nous affecte. Malgré cela, le nombre d’élèves augmente à la Division scolaire francophone. Elle est, bien sûr, nouvelle, mais, ce qui est plus important encore, elle accomplit de très bonne chose. Nous devons nous servir de ce phénomène comme un élément motivateur. 

L’Eau vive : Peut-on s’attendre à un nombre plus élevé d’élèves au Collège Mathieu l’an prochain? 

Marcel Michaud : C’est sûr et certain que nous visons toujours une augmentation. Cette année, nous avons resserré des liens, nous avons refait certaines choses que nous aurions dû faire l’an dernier. À vrai dire, nous avions présumé que nous aurions le même nombre d’élèves année après année. Nous n’avons probablement pas fait le travail que nous nous devions de faire et je pense qu’il va falloir remettre le Collège sur la bonne voie et le valoriser auprès de la communauté. D’ailleurs, nos programmes de musique, de théâtre et de sport prouvent que le travail effectué cette année a été exceptionnel. Il y a des défis qui se présentent à nous, de très gros défis même, comme la stabilité du personnel qui se veut une priorité surtout dans les domaines comme les sciences et les mathématiques. 

L’Eau vive : Afin d’augmenter le nombre d’élèves au Collège Mathieu, qu’est-ce que vous comptez faire? 

Marcel Michaud : Nous espérons que ceux et celles qui nous ont quit-té l’an dernier vont revenir. On parle ici d’une dizaine d’élèves. Il y a aussi un recrutement plus intensif à faire. 

L’Eau vive : Est-ce que le chiffre de 120 élèves est encore réaliste dans les circonstances ? 

Marcel Michaud : Le chiffre est encore réaliste, mais pas facile à obtenir. Comme je le disais tout à l’heure le nombre d’élèves sur le marché est en diminution. De plus, Il y a des parents qui ne reconnaissent pas tout ce que le Collège peut offrir à leur enfant. 

L’Eau vive : Êtes-vous toujours en négociation d’une entente avec la Division scolaire francophone n° 310? 

Marcel Michaud : Oui, nous sommes toujours en négociation. Nous devons d’ailleurs nous rencontrer très bientôt pour rediscuter la question du partenariat et les nouvelles ententes. 

L’Eau vive : Quels sont les points de discussion que entretenez avec la Division scolaire francophone? 

Marcel Michaud : Nous discutons du recrutement, du travail en partenariat, d’achat de services de la DSF au Collège Mathieu et des points spécifiques pour les deux parties. 

L’Eau vive : Une des parties de la présente entente souligne le fait que le Collège Mathieu ne doit pas recruter les élèves dans les régions où il y a une école de la DSF. Estce que cet accord fera toujours partie de l’entente l’an prochain? 

Marcel Michaud : Oui, il faut présumer que cela puisse continuer la saison prochaine. 

L’Eau vive : Le Collège Mathieu chérit un nouveau projet en ce moment qui est l’implantation d’un programme de hockey. Ce projet peut-il contribuer à augmenter le nombre d’élèves fréquentant le Collège? 

Marcel Michaud : Oui, c’est exactement ce que nous visons. Nous voulons attirer d’autres jeunes au Collège en particulier des francophones. Les jeunes garçons et les jeunes filles parlant français, en ce moment, n’ont aucun endroit pour pratiquer leur sport favori. Il n’existe aucune infrastructure leur permettant de le faire. Par contre, pour parvenir à aller les chercher, nous devons, dès cette année, organiser de bonnes équipes et surtout un bon programme de hockey. La réalité sera telle que ces jeunes ne se joindront pas aux équipes du Collège si le calibre n’est pas excellent. Déjà une dizaine de jeunes ont montré un certain intérêt. 

L’Eau vive : Avez-vous déjà trouvé les personnes qui seront responsables de ce nouveau programme? 

Marcel Michaud : Oui, nous avons déjà nos entraîneurs. MM. Stan Olson et Warren Chabot sont des personnes qui ont déjà fait leur preuve dans le monde du hockey. Ils sont captivés par ce nouveau défi. 

L’Eau vive : Est-ce que ces entraîneurs parlent français? 

Marcel Michaud : Non, mais les assistants seront des gens de la communauté qui devront parler français. Si on se lance dans un programme de hockey, c’est sans contredit, pour garder l’effectif que nous avons, car, avec 90 élèves environ, nous ne pourrons pas continuer nos activités très longtemps. Nous ne pouvons pas nous tromper et je crois que ces hommes de hockey nous mènerons à bon port. 

L’Eau vive : Quel est le budget de ce nouveau programme de hockey? 

Marcel Michaud : Si nous calculons les coûts des études et de résidence, il en coûtera 12 000 $ par élève de la Saskatchewan pour participer au programme de hockey. Quant au budget global du programme, il sera d’environ 228 000 $. 

L’Eau vive : Changeons de sujet maintenant, parlons un peu de vous. Qu’en est-il de votre situation présentement? Peut-on s’attendre à ce que vous restiez en poste pour plusieurs années encore? 

Marcel Michaud : Oui, le conseil d’administration de la Corporation du Collège Mathieu a renouvelé mon contrat. Je serai donc ici les trois prochaines années. Je suis très heureux. Il y a beaucoup de dossiers qui ont été entamés depuis mon arrivée et je serai en mesure de les concrétiser. Beaucoup de travail m’attend et il y a de gros gros défis à relever au cours des prochains mois. La vie est très intense au Collège Mathieu. Je pourrais travailler 24 h par jour si je voulais et il y aurait encore du travail à effectuer. 

L’Eau vive : Peut-être que vous ne déléguez pas assez? 

Marcel Michaud : Non, j’aimerais bien déléguer un peu plus, mais les gens travaillant ici se trouvent déjà débordés. Alors, il faut être réaliste quant aux attentes. Déjà, nous avons des gens qui par-tent à cause de cela, car dès qu’ils entrent dans le Collège ils se font prendre dans l’engrenage. Le Collège, c’est une vie. Cette semaine, je n’ai pas vu ma famille et je ne sais pas combien de temps je pourrai lui consacrer la semaine prochaine. Par contre, j’aime les défis et je crois en avoir un à ma 

L’Eau vive : Quelle est la relation du Collège Mathieu avec le Service fransaskois d’éducation aux adultes (SFEA)? 

Marcel Michaud : Le Collège Mathieu a toujours été impliqué avec le SFEA. Le Collège Mathieu a la responsabilité de la charte du secondaire et du postsecondaire. Donc le SFEA doit travailler sous cette charte. C’est cela qui lui donne le droit d’offrir des cours postsecondaires. Soit que le SFEA travaille sous cette charte, soit qu’elle travaille sous une autre charte qui pourrait être créée par le gouvernement provincial d’ici quelque temps. Pour l’instant, le SFEA est toujours sous la tutelle de la charte de la Corporation du Collège Mathieu. Le budget de fonctionnement de la SFEA a été coupé de 62 % depuis les cinq dernières années. Alors là, tout ce qui reste c’est une sorte de squelette qui ne peut répondre qu’au quart des besoins de la population. Nous essayons de mettre le projet du postsecondaire en priorité et nous tentons de voir comment nous pourrions aller chercher de l’aide. En mai 1997, il y a eu un colloque concernant le postsecondaire. Nous voulions démontrer au gouvernement provincial qu’il a un devoir, qu’il est responsable d’offrir des possibilités d’études postsecondaires, et ce, même en français. La province ne veut malheureusement pas accepter cette responsabilité. Il y a donc le côté politique qui entraîne des revendications et le côté communautaire pour offrir des opportunités à nos jeunes qui déser-tent la province. Le SFEA devra faire une meilleure mise en marché et devra aussi se transformer pour mieux répondre aux besoins de la communauté. Mais, il n’y aura jamais de transformation si le gouvernement ne délie pas les cordes de sa bourse. 

L’Eau vive : Éventuellement, si le gouvernement provincial décidait de financer le postsecondaire en français, le Collège Mathieu pour-rait-il devenir un Collège communautaire? 

Marcel Michaud : Oui, certainement, nous avons les infrastructures pour le faire. Par contre, nous exigeons un statut particulier. Nous ne voulons pas être obligé de suivre les mêmes règlements et les mêmes modèles que nos voisins anglophones. Nous vivons une situation particulière et il faudrait que le gouvernement provincial la reconnaisse. L’Eau vive : Qui doit faire des pressions auprès du gouvernement? Marcel Michaud : Nous, le Collège Mathieu, en collaboration avec l’Assemblée communautaire fransaskoise (ACF), la Division scolaire francophone (DSF) et le Bureau de la minorité de langue officielle (BMLO) nous nous devons de pousser le gouvernement à bouger. Je crois que, ensemble, nous pouvons faire quelque chose et que sous la charte du Collège Mathieu nous pourrions créer un postsecondaire flexible et qui nous appartiendrait. Maintenant assuré d’être en poste pour les trois prochaines années, Marcel Michaud compte arriver, dans les prochains mois, à augmenter le nombre d’élèves, à mettre sur pied un tout nouveau programme de hockey, à redéfinir le rôle du SFEA avec ses partenaires et à négocier, avec la Division scolaire francophone, une nouvelle entente qui serait satisfaisante pour les deux parties. C’est ce que nous appelons un agenda bien rempli. Merci M. Michaud et bonne chance.

Next Article Toute la province a fêté la Journée de l’Alphabétisation Familiale
Print
20773

L'Eau viveL'Eau vive

Other posts by L'Eau vive
Contact author

Contact author

x
Addison Shyluk, jeune Fransaskoise passionnée, lauréate d’un concours international

Addison Shyluk, jeune Fransaskoise passionnée, lauréate d’un concours international

Addison Shyluk, élève en 11e année à l’École canadienne-française de Saskatoon, Pavillon Gustave-Dubois, vient de remporter le concours international Ma minute francophone.

Friday, December 18, 2020/Author: Emmanuel Masson/Number of views (14222)/Comments (0)/
Infrastructures scolaires à Saskatoon : un sondage confirme les besoins

Infrastructures scolaires à Saskatoon : un sondage confirme les besoins

Alors que Regina a obtenu l’aval du gouvernement pour le financement de nouveaux espaces scolaires, Saskatoon et Prince Albert attendent toujours. Le Comité vision des espaces scolaires francophones à Saskatoon, créé en juin 2020, a consulté la communauté pour identifier les besoins dans la ville des ponts.

Friday, December 11, 2020/Author: Arthur Béague/Number of views (16325)/Comments (0)/
Ma thèse en 180 secondes : trois Fransaskois dans la course

Ma thèse en 180 secondes : trois Fransaskois dans la course

L’Association francophone pour le savoir propose à des étudiants, via son concours Ma thèse en 180 secondes, de présenter leur sujet de recherche en termes simples à un auditoire. Le défi : exposer de façon claire, concise et convaincante un projet d’envergure en trois minutes.

Saturday, November 14, 2020/Author: Leslie Diaz/Number of views (13585)/Comments (0)/
Alpha Barry réélu pour un deuxième mandat

Alpha Barry réélu pour un deuxième mandat

Entretien avec Alpha Barry, été réélu au poste de conseiller scolaire pour la région scolaire n°3 incluant Regina et Moose Jaw. Celui qui est aussi président du Conseil scolaire fransaskois l’a emporté avec 70 % des voix face à son adversaire Siriki Diabagaté.

Wednesday, November 11, 2020/Author: Marie-Lou Bernatchez/Number of views (13505)/Comments (0)/
Liberté académique : la parole aux universités de l’Ouest

Liberté académique : la parole aux universités de l’Ouest

Les établissements universitaires de l’Ouest du pays ont des outils en place pour assurer la liberté académique de leurs professeurs tout en assurant un traitement rigoureux des plaintes des étudiants.

Saturday, November 7, 2020/Author: Marie-Paule Berthiaume (Initiative de journalisme local – APF - Ouest)/Number of views (14490)/Comments (0)/
Les professeurs de moins en moins protégés dans leur liberté universitaire

Les professeurs de moins en moins protégés dans leur liberté universitaire

Selon un nouveau sondage Léger, près de la moitié des Canadiens sont au courant de la récente controverse à l’Université d’Ottawa, et plus de la moitié ont tendance à soutenir la professeure ayant prononcé le «mot en n» dans le cadre de son cours Art and Gender plutôt que les étudiants.

Saturday, November 7, 2020/Author: Marie-Paule Berthiaume (Francopresse)/Number of views (12766)/Comments (0)/
Campus Saint-Jean : vers une intervention fédérale?

Campus Saint-Jean : vers une intervention fédérale?

La ministre Mélanie Joly invite le gouvernement de l’Alberta à annuler sa décision de couper le financement du campus Saint-Jean de l’Université de l’Alberta, dans une lettre adressée au premier ministre de la province, Jason Kenney.

Sunday, November 1, 2020/Author: Bruno Cournoyer Paquin (Francopresse)/Number of views (15326)/Comments (0)/
Débats corsés entre les candidats au poste de conseiller scolaire

Débats corsés entre les candidats au poste de conseiller scolaire

C'est un premier débat radiophonique parfois houleux qui a eu lieu le 20 octobre entre Alpha Barry et Siriki Diabagaté, les deux prétendants au poste de conseiller scolaire de Regina.

Friday, October 23, 2020/Author: Marie-Lou Bernatchez/Number of views (11815)/Comments (0)/
Professeure suspendue à l’Ud'O : «deux principes à réconcilier», selon le recteur

Professeure suspendue à l’Ud'O : «deux principes à réconcilier», selon le recteur

LE DROIT (Ontario) – Le débat autour de la suspension d’une professeure de l’Université d’Ottawa pour avoir utilisé le mot «n**ger» continue de faire rage.

Wednesday, October 21, 2020/Author: Daniel LeBlanc e)t Julien Paquette (Le Droit)/Number of views (13946)/Comments (0)/
Course électorale au CSF: continuité ou changement ?

Course électorale au CSF: continuité ou changement ?

Les parents fransaskois de Regina et Saskatoon seront appelés aux urnes le 28 octobre pour choisir leur conseiller scolaire dans le cadre des élections générales du Conseil scolaire fransaskois.

Thursday, October 15, 2020/Author: Estelle Bonetto/Number of views (14607)/Comments (0)/
Les écoles fransaskoises réussissent leur rentrée malgré la pandémie

Les écoles fransaskoises réussissent leur rentrée malgré la pandémie

Rentrée scolaire

La rentrée scolaire fransaskoise a eu lieu du 8 au 11 septembre partout dans la province. L’eau vive s’est entretenue avec quelques parents pour faire le bilan d’une semaine riche en émotions.

Thursday, September 17, 2020/Author: Estelle Bonetto/Number of views (14486)/Comments (0)/
Des pistes de réflexion pour financer l’éducation postsecondaire francophone

Des pistes de réflexion pour financer l’éducation postsecondaire francophone

La récente victoire du Conseil scolaire francophone de la Colombie-Britannique (CSFCB) en Cour suprême laisse présager une possible expansion de l’article 23 de la Charte canadienne des droits et libertés.

Friday, August 28, 2020/Author: Bruno Cournoyer Paquin (Francopresse)/Number of views (14591)/Comments (0)/
Quand on l’attaque, la francophonie contre-attaque

Quand on l’attaque, la francophonie contre-attaque

Le Franco (Alberta) – L’Association canadienne-française de l’Alberta (ACFA) promet une phase II de la campagne «Sauvons Saint-Jean» dès la rentrée. L’appel à des manifestations et une action en justice sont sur la table. 

Monday, August 24, 2020/Author: Geoffrey Gaye (Le Franco)/Number of views (17016)/Comments (0)/
Rentrée scolaire : des parents se confient

Rentrée scolaire : des parents se confient

Une rentrée sous le signe de la fébrilité et de la solidarité

À quelques semaines du jour J, beaucoup d’interrogations subsistent. Tantôt confiants, tantôt inquiets, plusieurs parents fransaskois se sont confiés à l’Eau vive.

Thursday, August 20, 2020/Author: Estelle Bonetto/Number of views (14425)/Comments (0)/
Dans ce temps-là !

Dans ce temps-là !

À l’époque où j’étais élève à la fin de l’élémentaire, quand arrivait le mois de juin, nous étions assez intenables dans les classes... La fête de la Saint-Jean-Baptiste marquait le début des vacances estivales. Les classes s’étaient terminées la veille et on avait vidé nos pupitres. Plus de devoirs. Plus de leçons. 

Thursday, July 16, 2020/Author: Michel Vézina/Number of views (20481)/Comments (0)/
RSS
123468910Last

 - Saturday 20 April 2024