Suicide et maladie mentale restent tabous de nos jours malgré des efforts de sensibilisation. Ils sont pourtant perçus comme des questions de santé et de société sur lesquelles il est possible d’intervenir. En 2012, le Parlement a voté la Loi sur le cadre fédéral de prévention du suicide destinée à prévenir le suicide au Canada de manière plus efficace, grâce aux efforts de la sénatrice de la Saskatchewan Denise Batters dont le mari, Dave Batters, s’était ôté la vie.
Parce que le suicide est un sujet sensible, les chiffres sur le phénomène sont difficiles à obtenir. Certains suicides sont classés comme des accidents ou déclarés comme tels. On estime à 200 le nombre de tentatives pour chaque suicide accompli.
Chaque suicide est unique, les causes sont multiples. C’est un problème complexe, comportant des facteurs biologiques, psychologiques, sociaux et spirituels, qui concerne tout le monde.
Le suicide représente la dixième cause de décès en importance au Canada. Les femmes font plus de tentatives que les hommes mais ceux-ci sont plus nombreux à réellement s’ôter la vie. Le Québec est la province comptant le plus de suicides et les populations autochtones sont les plus à risque au pays. Entre 2003 et 2007, le taux de suicides chez les hommes était de 18.4 pour 100 000 et de 16.7 pour 100 000 chez les femmes à travers le pays. Nationalement, les hommes âgés de 30 à 50 ans sont le plus à risque.
En Saskatchewan, selon le ministère de la Santé, le taux annuel de suicides était de 12,4 pour 100 000 personnes, tous genres et âges confondus, de 2007 à 2011. Les agriculteurs et les populations autochtones du nord de la province étaient les plus à risque.
En termes de prévention, le ministère de la Santé finance les services de santé mentale et d’addiction, incluant le traitement de la dépression, des 13 régions de santé de la Saskatchewan. Le personnel de santé est formé pour mettre en place les mesures d’identification des risques de suicide lors de leurs procédures de filtrage dans leurs services. Le ministère poursuit ses efforts de développement de procédures de prévention du suicide aux services des urgences et de soins de longue durée. Le ministère finance également des programmes de prévention et de sensibilisation chez les populations métisses et autochtones à travers des conférences et des ateliers. L’un des autres moyens de prévention du suicide est la ligne téléphonique en 811 mise en place pour venir en aide à toute personne atteinte de dépression ou de pensée suicidaires.
Dans les écoles d’immersion et les écoles du Conseil des écoles fransaskoises (CÉF) le programme de Bien-être en 9e année propose une sensibilisation au suicide. Dans les écoles du CÉF, un psychologue anime un atelier en 11e et 12e années, intitulé SafeTalk (inspiré du programme ASIST – Applied Suicide Intervention Skills Training – qui permet de se former à la sensibilisation et à la prévention du suicide grâce à des ateliers pour adultes). De plus, si un jeune a un problème, il peut en parler à un conseiller, à un orthopédagogue ou à un enseignant. En tout cas, à un adulte en qui il ou elle a confiance. Si le jeune n’est pas à l’aise de faire ainsi, le numéro d’aide de JeunesseJecoute.ca, 1 800 668 6868, est disponible dans toutes les écoles. Il s’agit d’un service de consultation professionnel pour les jeunes, par téléphone et en ligne, gratuit, anonyme et confidentiel, disponible 24/7.
Liens :
• org.jeunessejecoute.ca
• www.health.gov.sk.ca/depression-and-suicide-booklet
• www.suicideinfo.ca
Lignes d’aide :
• JeunesseJecoute : 1 800 668 6868
• Prévention du suicide : 811 (service en français avec traducteur selon le ministère de la Santé)
• Prévention du suicide (Regina) : 306 525 5333(Saskatoon) : 306 655 7800
• Prévention du suicide (nationale) : 1 800 273 8255