Skip Navigation
Fonds l'Eau vive banniere
Extrême droite : tout va bien
Mychèle Fortin

Extrême droite : tout va bien

Tous les regards étaient braqués sur la France le 24 avril dernier. La réélection d’Emmanuel Macron a été accueillie avec soulagement par plusieurs. Comme son élection l’avait été en 2017. Je m’en souviens, j’y étais. (1)  Mais la donne internationale a bien changé depuis. Rarement a-t-on vu le secrétaire général de l’ONU et les chefs de la plupart des démocraties se réjouir aussi ouvertement d’une victoire électorale. Et on imagine la déception de Vladimir Poutine.

Si Marine Le Pen a dû s’incliner cette fois encore, la lutte a été plus serrée. À plus de 41 % des votes, contre 33,9 % en 2017, on peut dire que l’extrême droite française est en progression. Mais il n’y a pas qu’en France qu’elle se porte bien. Elle prend du galon partout. Y compris chez nous.

La grande séduction du populisme

L’extrême droite est devenue le refuge, l’espoir des classes populaires et rurales qui perdent leur pouvoir d’achat, se sentent méprisées par les « élites », brimées dans leurs « droits ». Bon nombre de groupuscules s’en réclament : skinheads, neo-Nazis, anti-vax, anti-immigration, anti-LGBT, etc.

Selon Barbara Perry, directrice du Centre d’étude sur la haine, les préjugés et l’extrémisme de l’Institut de technologie de l’Ontario, il y aurait près de 300 de ces groupes au Canada. (2) Certains ne comptent que quelques membres, d’autres en regroupent 1 000. Et certains sont armés.

Bien que ce phénomène demeure marginal, la mouvance extrême droite, qui a pour objectif d’affaiblir les gouvernements, a de plus en plus d’adeptes. Son discours populiste, fondé sur la critique du système et de ses représentants, séduit. Les classes populaires qui votaient traditionnellement à gauche se déplacent vers la droite. La Saskatchewan, berceau du socialisme canadien, est devenue le fief du Parti de la Saskatchewan.

Le populisme n’a pas d’idées, il a une recette : dénigrer les « élites », exploiter la colère et la peur de ceux qui se sentent opprimés ou laissés pour compte (ce en quoi ils n’ont pas toujours tort), tordre ou ignorer les faits, proposer des solutions simplistes à des problèmes complexes. La recette est toujours la même, elle ne fait que s’adapter aux circonstances. Qui sont cette fois le prix de l’essence, l’inflation, la précarité, et la pandémie.

Le prochain chef du PCC ?

Le candidat à la chefferie du Parti conservateur du Canada, Pierre Poilievre, nage allègrement dans les eaux de la fatigue pandémique.

Qu’importe que certains citoyens conservateurs n’aient pas du tout apprécié le soutien qu’il a manifesté au « Convoi de la liberté » qui a paralysé Ottawa il y a deux mois, qu’importe l’inquiétude qui règne au sein de la députation conservatrice, partout où il passe, il fait salle comble. La trudeaumanie des années 60, ça vous dit quelque chose ? Et bien Poilievre, ça commence à ressembler à ça.

Si ceux et celles à qui il fait peur évoquent Trump, il faut reconnaître qu’il se démarque parfois de l’ancien président, notamment au chapitre de l’immigration dont il parle comme d’une richesse collective.

Mais, comme Trump, il s’en prend aux « élites politico-médiatico-bureaucratiques » qu’il accuse de travailler contre le peuple. S’il devient premier ministre, il réglera la crise économique avec les bitcoins. Il abolira les règles environnementales introduites par le gouvernement Trudeau. Les sénateurs seront élus, et une pétition de leurs électeurs suffira à les démettre de leurs fonctions.

On a dit que Éric Zemmour avait largement contribué à dédiaboliser Marine Le Pen. On pourrait dire que Maxime Bernier rend le même service à Pierre Poilievre. À côté de déclarations du genre « Le Canada a un fasciste comme premier ministre et une nazie comme vice-première ministre », monsieur Poilievre a des allures de modéré. Il est des limites qu’il ne franchit pas, contrairement à certains qui le soutiennent, dont l’ex-chef Andrew Scheer qui a écrit que « Trudeau est la plus grande menace contre la liberté au Canada ».

Pierre Poilievre, premier ministre en devenir ? Vais-je pour la première fois de ma vie souhaiter une victoire à Jean Charest ? Oui, il y a six candidats dans cette course fratricide. Un candidat modéré comme Scott Aitchison a-t-il une chance ? Je crains que non. À mon avis, la lutte se fera entre Poilievre et Charest. Misère…

  1. La France : place aux jeunes !, L’Eau vive, mai 2017
  2. L’extrême-droite en embuscade au Canada, Francopresse, février 2022
Imprimer
6345

Mychèle FortinMychèle Fortin

Autres messages par Mychèle Fortin
Contacter l'auteur

Contacter l'auteur

x
Une miniécole de médecine pour y voir clair

Une miniécole de médecine pour y voir clair

Le premier volet de la 24e édition de la Miniécole de médecine de l’Université d’Ottawa s’est consacré entièrement au sens de la vue, présentant l’anatomie de l’œil et jetant les bases de la prévention des troubles de la vision.

19 mai 2020/Auteur: Sébastien Durand/Nombre de vues (30883)/Commentaires (0)/
Des élèves fransaskois se livrent face à la pandémie

Des élèves fransaskois se livrent face à la pandémie

Déjà un peu plus d’un mois que les jeunes Fransaskois sont passés de la salle de classe à la table du salon et ont échangé leurs stylos pour un clavier. Comment vivent-ils cette transition et quel regard portent-ils sur la situation?

16 mai 2020/Auteur: Leslie Diaz/Nombre de vues (37517)/Commentaires (0)/
La francophonie de l’Ouest menacée : «Sauvons Saint-Jean!»

La francophonie de l’Ouest menacée : «Sauvons Saint-Jean!»

L’Association canadienne-française de l’Alberta, soutenue par plusieurs associations, est partie en croisade pour défendre le Campus Saint-Jean dont l'avenir est menacé par d’importantes coupes budgétaires.

16 mai 2020/Auteur: Geoffrey Gaye – (Le Franco)/Nombre de vues (21426)/Commentaires (0)/
Le téléenseignement, une forme de théâtre expérientiel pour Colette George

Le téléenseignement, une forme de théâtre expérientiel pour Colette George

Je me sens un peu plus animée durant mes leçons virtuelles. C'est comme si j'étais une comédienne dans une pièce de théâtre.

14 mai 2020/Auteur: Webmestre/Nombre de vues (22075)/Commentaires (0)/
Le téléenseignement, une expérience formatrice

Le téléenseignement, une expérience formatrice

J'ai eu le bonheur de vivre l'expérience de l'enseignement à distance il y a une douzaine d'années dans un autre contexte et cette expérience continue d'influencer l'utilisation que je fais de la technologie dans l'enseignement des mathématiques en salle de classe depuis ce temps.

1 mai 2020/Auteur: Webmestre/Nombre de vues (23193)/Commentaires (0)/
Les jeunes de l’école Père Mercure au fait de l’actualité sanitaire

Les jeunes de l’école Père Mercure au fait de l’actualité sanitaire

J’ai proposé à mes élèves un défi, non obligatoire : faire une capsule vidéo pour la salle de classe au sujet de la COVID-19. J’ai reçu 10 vidéos sur 13 élèves !

30 avril 2020/Auteur: Conseil des écoles fransaskoises/Nombre de vues (26666)/Commentaires (0)/
Pénurie de juristes bilingues : la solution du côté de l’immersion ?

Pénurie de juristes bilingues : la solution du côté de l’immersion ?

Le manque de juges, avocats, procureurs et greffiers bilingues en milieu minoritaire est une réalité de longue date. Mais l’immersion, de plus en plus populaire au pays, pourrait constituer une piste de solution.

14 avril 2020/Auteur: Lucas Pilleri – Initiative de journalisme local – APF /Nombre de vues (28893)/Commentaires (0)/
Les nouvelles écoles fransaskoises absentes du budget provincial

Les nouvelles écoles fransaskoises absentes du budget provincial

La construction de nouvelles écoles fransaskoises devra attendre

Dans son plan de dépenses de plus de 14 milliards de dollars, rien n’est prévu pour la construction des nouvelles écoles tant attendues par les Fransaskois.

9 avril 2020/Auteur: Lucas Pilleri – Initiative de journalisme local – APF /Nombre de vues (25397)/Commentaires (0)/
Le CÉF adopte le télétravail et le télé-enseignement

Le CÉF adopte le télétravail et le télé-enseignement

Depuis le 20 mars, les écoles fransaskoises sont fermées en raison de la pandémie de la COVID-19. Le personnel du CÉF opte désormais pour le télétravail et le télé-enseignement.

3 avril 2020/Auteur: Conseil des écoles fransaskoises/Nombre de vues (25403)/Commentaires (0)/
École à distance : Les élèves du CÉF ont hâte de se brancher

École à distance : Les élèves du CÉF ont hâte de se brancher

Les élèves du Conseil des écoles fransaskoises pourront suivre leurs cours en ligne dès le 6 avril.

3 avril 2020/Auteur: Sébastien Durand – Initiative de journalisme local – APF /Nombre de vues (27533)/Commentaires (0)/
Le CÉF lance une application pour téléphone intelligent

Le CÉF lance une application pour téléphone intelligent

Le CÉF a dévoilé, le 12 mars 2020 une a,pplication pour téléphone intelligent qui permettra aux familles et aux élèves d'avoir accès en tout temps à l'information dont elles ont besoin.

19 mars 2020/Auteur: Conseil des écoles fransaskoises/Nombre de vues (24344)/Commentaires (0)/
« Maman, je garde les enfants ! »

« Maman, je garde les enfants ! »

L’Association des parents fransaskois (APF) a offert un atelier sur la garde d’enfants en proposant aux jeunes âgés de 11 à 15 ans la formation Gardiens avertis à Saskatoon le 15 février, à Regina le 22 et à Prince Albert le 29.

12 mars 2020/Auteur: Leslie Garrido Diaz – Initiative de journalisme local – APF/Nombre de vues (22130)/Commentaires (0)/
Le Collège Mathieu formera la relève journalistique dès l’automne

Le Collège Mathieu formera la relève journalistique dès l’automne

Les inscriptions pour le programme de journalisme en français du Collège Mathieu sont finalement ouvertes. 

29 février 2020/Auteur: Lucas Pilleri – Initiative de journalisme local - APF/Nombre de vues (29683)/Commentaires (0)/
Un nouvel examen de certification pour les infirmières

Un nouvel examen de certification pour les infirmières

Plusieurs intervenants francophones espèrent qu’un nouvel examen devienne une alternative à l’examen d’agrément national pour les infirmières qui est, depuis 2015, le seul examen obligatoire pour être certifié infirmière au Canada, exception faite du Québec et du Yukon, mais dont la traduction fait l’objet de critiques.

28 janvier 2020/Auteur: Marc Poirier (Francopresse)/Nombre de vues (24900)/Commentaires (0)/
La bienveillance à l’honneur à l’école Ducharme

La bienveillance à l’honneur à l’école Ducharme

Les 80 élèves de l’école Ducharme de Moose Jaw ont fait preuve de bienveillance au cours des mois de novembre et décembre 2019.

27 janvier 2020/Auteur: Conseil des écoles fransaskoises/Nombre de vues (22559)/Commentaires (0)/
RSS
Première45679111213Dernière

 - vendredi 22 novembre 2024