Skip Navigation
150 ans Festival Cinergie 2024

Joe Poirier: Une passion pour la fransaskoisie récompensée

Joseph, dit Joe, Poirier a passé sa vie à défendre la cause fransaskoise. À 78 ans, il est récompensé pour ce dévouement en recevant, en avril dernier à Ottawa, la Médaille du souverain pour les bénévoles des mains de la gouverneure générale du Canada Mary Simon.

C’est en famille, avec sa femme, son fils le plus âgé et sa belle-fille que Joseph Poirier a reçu cet honneur lors d’une cérémonie à Rideau Hall le 21 avril.  

« C’était un beau séjour, on en a profité pour aller voir de la famille, ma famille est très fière que j’aie reçu cet honneur, commente-t-il. Ça a été toute une surprise. Je pensais que c’était pour souligner mon implication comme conseiller scolaire, mais quand j’ai reçu cette médaille, ça m’a comme réveillé, je suis content de tout ce que j’ai accompli. » 

Depuis quarante-cinq ans, le Fransaskois s’implique au niveau du conseil scolaire de l’école de Bellegarde en plus d’avoir donné beaucoup de son temps aux différentes associations et causes fransaskoises.

Image
Le conseiller d'école Joseph Poirier lauréat de la Médaille du souverain pour les bénévoles. Crédit: Gouverneur général du Canada

Être francophone, un combat de tous les jours

Joseph Poirier a notamment été président de l’Association canadienne-française de Bellegarde, village situé au sud-est de la province, à quelques kilomètres de la frontière avec le Manitoba. Il y est resté pendant 20 ans après avoir aidé à remettre sur pied l’organisme en 1987.

On a dû faire beaucoup de sacrifices en tant que francophones

L’homme, fier de sa langue première, concède qu’être francophone en milieu minoritaire est parfois ardu et que ce n’est pas par hasard si, à près de 80 ans, il parle encore couramment la langue de Molière.

« Ça a été très difficile, on a dû faire beaucoup de sacrifices en tant que francophones », souligne-t-il. Il évoque ici le gouvernement saskatchewanais de James Thomas Milton Anderson qui, en 1930-1931, a aboli le droit à l’enseignement de la première année en français et a interdit les symboles religieux dans les écoles publiques.

Joseph Poirier se souvient ainsi de ses premières années sur les bancs d’école, alors que l’enseignement du français et de la religion catholique était prohibé, deux pans essentiels de son identité. 

« On continuait quand même et on apprenait le français une demi-heure après les heures de classes régulières. Il y avait toujours un élève mandaté pour aller enlever le crucifix sur le mur si un inspecteur des écoles arrivait. Et les enseignantes cachaient leur crucifix dans leur robe », se remémore-t-il.

Joseph Poirier le dit : c’est grâce à l’école de Bellegarde, qui comptait jusqu’à 270 élèves à une époque, ainsi qu’à la religion catholique si le français a su tenir le coup dans cette région de la province.  « C’est un cadeau du ciel que je parle encore le français aujourd’hui », s’exclame-t-il.

C’est un cadeau du ciel que je parle encore le français aujourd’hui

Joseph Poirier le dit : c’est grâce à l’école de Bellegarde, qui comptait jusqu’à 270 élèves à une époque, ainsi qu’à la religion catholique si le français a su tenir le coup dans cette région de la province.  « C’est un cadeau du ciel que je parle encore le français aujourd’hui », s’exclame-t-il.

Une perte de vitesse

Père de neuf enfants et grand-père de vingt-quatre petits-enfants, Joseph Poirier est fier que ses descendants continuent à parler le français, tout comme ses parents le lui ont enseigné.

« Mon père Rosario Poirier est arrivé dans la région en 1910 avec ses deux oncles curés qui partaient en mission. Il a été orphelin très jeune », dit-il.

Aujourd’hui, celui qui a rencontré son épouse Irène, elle aussi fransaskoise, à l’Université de Regina observe et déplore un déclin de la langue française dans son village.

« Le français perd des plumes, on a perdu les sœurs et les frères pour la religion et aussi il y a de plus en plus de mariages bilingues, ce qui n’aide pas à la cause. Je pense que c’est en déclin, je ne sais pas si ça va remonter la pente. »

Malgré tout, Joseph Poirier continuera de s’impliquer à l’école de Bellegarde pour au moins trois ans. « Ça m’intéresse encore de m’engager, je n’ai pas envie que le français meure. »

L’homme qui travaille également pour la ferme familiale prévoit de ralentir le rythme et songe à la retraite. « J’ai aimé l’enseignement, mais ce que j’aime par-dessus tout, c’est la ferme. J’adore la ferme, c’est là qu’on a été élevés. Je vais m’y consacrer davantage quand l’un de mes fils va venir m’aider prochainement. »

Je n’ai pas envie que le français meure

 

Une médaille riche de sens

La Médaille du souverain pour les bénévoles souligne les engagements bénévoles exceptionnels de Canadiens partout au pays. Cette distinction honorifique remplace le Prix du gouverneur général pour l’entraide et vise à rendre hommage au dévouement et à l’implication des bénévoles.

Elle est remise par la Fondation Rideau Hall dont l’objectif est de constituer un fonds de dotation de 5 millions de dollars. Ce fonds permettra au Bureau du gouverneur général d’honorer tous les ans de nombreux bénévoles à travers le pays.

Article précédent La francophonie entre privilèges et marginalisations
Prochain article Café le Réseau : les élèves aux manettes derrière le comptoir
Imprimer
4543

Marie-Lou Bernatchez – IJL-Réseau.PresseMarie-Lou Bernatchez

Autres messages par Marie-Lou Bernatchez – IJL-Réseau.Presse
Contacter l'auteur

Contacter l'auteur

x
Au CÉF, l’école se veut communautaire et citoyenne !

Au CÉF, l’école se veut communautaire et citoyenne !

Entretien avec Ronald Ajavon, directeur général du Conseil des écoles fransaskoises

Le CÉF travaille à établir un modèle unique d’école communautaire citoyenne en Saskatchewan. Il vise à favoriser à la fois la réussite des élèves et l’épanouissement des communautés.

19 novembre 2019/Auteur: Conseil des écoles fransaskoises/Nombre de vues (22969)/Commentaires (0)/
École et descendance française : Les francophones doivent-ils se satisfaire du minimum?

École et descendance française : Les francophones doivent-ils se satisfaire du minimum?

Une semaine après que les Franco-Colombiens aient demandé de meilleures écoles devant la Cour Suprême…

2 novembre 2019/Auteur: Réjean Paulin/Nombre de vues (22444)/Commentaires (0)/
Sciences infirmières : un examen national décrié par les francophones

Sciences infirmières : un examen national décrié par les francophones

Le NCLEX (National Council Licensing Examination) fait trembler bien des candidats francophones au programme de sciences infirmières. Si dans sa version anglaise plus de 80 % d’entre eux réussissent au niveau national, le taux de réussite tombe à 30 % pour les candidats en français.

31 octobre 2019/Auteur: Lucas Pilleri/Nombre de vues (27333)/Commentaires (0)/
Une communauté dévouée pour son école

Une communauté dévouée pour son école

Un nouveau terrain de jeu pour l'École Providence de Vonda

Grâce à la mobilisation des parents, du personnel et de la ville, l’École Providence de Vonda s’est paré d’un terrain de jeu flambant neuf pour le plus grand plaisir des enfants.

23 septembre 2019/Auteur: Conseil des écoles fransaskoises/Nombre de vues (29804)/Commentaires (0)/
Coup d'oeil sur l'École Mgr de Laval de Regina

Coup d'oeil sur l'École Mgr de Laval de Regina

L’école Monseigneur de Laval, Pavillon secondaire des Quatre Vents à Regina, n’a rien à envier aux établissements de la majorité.

23 septembre 2019/Auteur: Conseil des écoles fransaskoises/Nombre de vues (23564)/Commentaires (0)/
La langue michif au programme d'une école de Saskatoon

La langue michif au programme d'une école de Saskatoon

Un programme offert de la maternelle à la 3e année

SASKATOON - Les étudiants de la maternelle à la 3e année de l’école St. Michael Community School à Saskatoon auront l’occasion de suivre le premier programme d’apprentissage de la langue michif offert dans la ville et l’un des deux seuls programmes à l’échelle de la province.

15 septembre 2019/Auteur: Jean-Philippe Deneault/Nombre de vues (25864)/Commentaires (0)/
Retrouvailles au Collège Mathieu

Retrouvailles au Collège Mathieu

45 ans après avoir terminé leurs études au Collège Mathieu d'anciens élèves se sont rencontrés à Gravelbourg.

 

29 août 2019/Auteur: Conseil des écoles fransaskoises/Nombre de vues (26423)/Commentaires (0)/
Portraits de professeurs francophones de l’Université de la Saskatchewan

Portraits de professeurs francophones de l’Université de la Saskatchewan

SASKATOON - Sur près de 1 200 professeurs à l’Université de la Saskatchewan, on compte une vingtaine de francophones. L'Eau vive en a rencontré six.

21 juillet 2019/Auteur: Jean-Philippe Deneault/Nombre de vues (27564)/Commentaires (0)/
Amélie Boutin, diplômée de l'École canadienne-française de Saskatoon

Amélie Boutin, diplômée de l'École canadienne-française de Saskatoon

Née à Saskatoon, Amélie a effectué tout son parcours scolaire à l’École canadienne-française, depuis la garderie jusqu’à la 12e année. Elle part maintenant étudier les sciences en français à l’Université d’Ottawa.

19 juillet 2019/Auteur: Conseil des écoles fransaskoises/Nombre de vues (24496)/Commentaires (0)/
Quand les jeunes s’investissent pour la science !

Quand les jeunes s’investissent pour la science !

Remise des prix Expo-science 2019

REGINA - Le 20 juin dernier, à l’école Monseigneur de Laval de Regina, on a pu assister à un spectacle de chansons, de danses concocté par les classes de 3e année,ainsi qu'à la remise des prix aux gagnants de l’Expo-sciences qui s‘était déroulée au début du mois.

16 juillet 2019/Auteur: Linda Morales/Nombre de vues (25191)/Commentaires (0)/
Deux enseignants reconnus pour leur engagement sportif

Deux enseignants reconnus pour leur engagement sportif

Terry Gaudet et Michel Forest honorés par la Saskatchewan High Schools Athletic Association

Terry Gaudet et Michel Forest, enseignants respectivement à l’École St-Isidore à Bellevue et à l’École Mathieu de Gravelbourg, ont chacun reçu le Prix du service de la Saskatchewan High Schools Athletic Association (SHSAA). Ces récompenses viennent souligner l’implication remarquable des deux instituteurs pour le sport à l’école.

13 juillet 2019/Auteur: Lucas Pilleri/Nombre de vues (27411)/Commentaires (0)/
Une foire des sciences totalement en français

Une foire des sciences totalement en français

Expo-sciences à Mgr de Laval

REGINA - Le jeudi 6 juin 2019 avait lieu la foire des sciences de l’école Monseigneur de Laval. Les élèves de la 3e et de la 5e année étaient présents pour exposer leurs projets de recherche. 

22 juin 2019/Auteur: Linda A. Morales/Nombre de vues (26007)/Commentaires (0)/
Une première cohorte de juristes obtient des certifications en français

Une première cohorte de juristes obtient des certifications en français

SASKATOON - Pour la première fois, cinq étudiantes de l’Université de la Saskatchewan ont reçu ce 5 juin à Saskatoon une certification de common law en français de l’Université d’Ottawa. 

21 juin 2019/Auteur: Lucas Pilleri/Nombre de vues (30042)/Commentaires (0)/
62,6 millions de dollars pour lutter contre la pénurie d’enseignants

62,6 millions de dollars pour lutter contre la pénurie d’enseignants

VANCOUVER - Le lundi 13 mai 2019, la ministre des Langues officielles Mélanie Joly a annoncé une stratégie nationale de recrutement et de rétention des enseignants francophones.

4 juin 2019/Auteur: Lucas Pilleri/Nombre de vues (32622)/Commentaires (0)/
Lettre du président de la SCFPA: Déménagement à l’Académie Rivier

Lettre du président de la SCFPA: Déménagement à l’Académie Rivier

Malgré le fait que l’édifice des Sœurs de la Présentation de Marie ait été construit dans les années 1960, sauf la piscine (années 1980), il s’agit d’une occasion de créer, au-delà du concept de centre scolaire communautaire, un pôle d’attraction et de développement unique en Saskatchewan et dans l’Ouest canadien.

25 avril 2019/Auteur: Michel Dubé/Nombre de vues (27289)/Commentaires (0)/
RSS
Première45679111213Dernière

 - mercredi 24 avril 2024