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Faire face aux préjugés

Faire face aux préjugés

L’Assemblée communautaire fransaskoise (ACF) a organisé le 4 février un webinaire dans le cadre de son projet En toute fierté ! L’objectif : lutter contre les préjugés et la discrimination visant les membres de la communauté LGBTQ+ en Saskatchewan.

Démanteler les préjugés et la discrimination : mieux comprendre l’orientation sexuelle et l’identité de genre et d’expression. Voilà le thème et l’objectif de l’atelier virtuel animé par Jacq Brasseur, personne non binaire et militante communautaire.

Car il resterait du chemin à parcourir au sein de la fransaskoisie : « Cela fait plus de 20 ans que je vis et que je travaille dans la communauté francophone de la Saskatchewan, mais j’avoue que je ne m’épanouissais pas, reconnaît un participant. Lorsque je travaille, je suis francophone, mais quand je suis à la maison, je me sens plus gai. »

Image
Jacq Brasseur atelier L’atelier était animé par Jacq Brasseur.

De ce point de vue, les activités du projet de l’ACF semblent nécessaires pour l’inclusion de cette partie de la population.

« Lorsque la plupart des gens entendent parler de la communauté 2ELGBTQ+, ils pensent à deux composantes majeures de l’identité, à savoir le genre et la sexualité. Or, les composantes de l’orientation sexuelle, de l’identité et de l’expression de genre que les théoriciens et les sociologues découvrent sont beaucoup plus complexes, même si cela semble excessif », explique Jacq Brasseur.

Mieux comprendre

Jacq Brasseur a profité de la rencontre pour présenter trois aspects de l’orientation sexuelle, de l’identité et de l’expression de genre.

Tout d’abord, il s’agit d’un rapport entre le corps et soi-même. Si le sexe assigné à la naissance est souvent défini par les organes génitaux, le genre et l’expression du genre sont quant à eux définis par la façon dont une personne s’identifie et dont elle choisit d’exprimer son genre à travers son apparence.

Pour simplifier ses propos, Jacq Brasseur explique que le sexe figurant sur une pièce d’identité ou un passeport n’a rien à voir avec le genre et l’expression de genre.

En outre, la relation de la personne au monde genré joue un rôle. Celui-ci se décline en trois éléments, à savoir les pronoms personnels, l’attribution du genre par les autres et la modalité de genre. Ce dernier élément fait référence à la relation entre le genre d’une personne et celui qui lui a été assigné à la naissance.

Enfin, l’attirance est un autre élément à prendre en compte. Celle-ci a un double sens d’après Jacq Brasseur, qui évoque l’attirance au niveau sexuel et l’attirance au niveau de l’affection.

Démanteler les fausses idées

Après cette introduction, la discussion a fait place aux phénomènes qui fâchent et dont pâtissent les minorités sexuelles malgré les avancées qui ont eu lieu au Canada ces dernières années.

À commencer par les préjugés. Si n’importe qui peut faire l’objet de préjugés sur la base d’un trait ou d’une caractéristique intrinsèque, les préjugés dont souffrent les individus de la communauté LGBTQ+ se distinguent par la présence d’un préjudice systémique.

« Une personne de grande de taille peut être préjugée comme étant une bonne joueuse de basket sur la base de stéréotypes, illustre Jacq Brasseur. Or, une personne gaie qui se fait insulter par une autre personne avec une terminologie homophobe est un préjudice systémique à l’encontre des personnes gaies. »

Homophobie, biphobie, transphobie, hétérosexisme… Ce sont là autant de formes de discriminations ciblant la communauté LGBTQ+ sur la base de l’orientation sexuelle, de l’identité et de l’expression de genre.

Aux préjugés s’ajoutent l’oppression et la violence. Pour Jacq Brasseur, l’oppression résulterait de la jonction entre les préjugés et le pouvoir. Du fait qu’elles sont une minorité ayant été longtemps opprimée, la communauté LGBTQ+ n’a pas accès au pouvoir afin de mieux défendre ses intérêts.

Combinée aux préjugés, l’oppression peut mener à la violence, aussi symbolique soit-elle. Jacq Brasseur en veut pour exemple la politique du lieu du travail qui ne permet pas aux couples de gais et lesbiennes de bénéficier d’avantages familiaux dont bénéficient les couples hétérosexuels.

Autre illustration de discrimination, et non des moindres : un individu qui change de nom et qui s’identifie désormais comme une femme, mais dont un collègue de travail refuse de respecter cette nouvelle réalité en considérant ce choix de vie comme immoral.

« Je ne suis pas de la communauté LGBTQ+, témoigne un participant, mais depuis que je manifeste mon appui à cette communauté à travers la promotion des activités du projet En toute fierté, il y a du monde qui m’interroge si j’ai changé mon orientation sexuelle », soulignant ici que même les alliés des minorités sexuelles ne sont pas épargnés par les préjugés.

Selon ce Fransaskois, beaucoup de croyances dans la majorité des religions pourraient être à l’origine de la stigmatisation des individus de la communauté LGBTQ+, d’où l’intérêt d’ouvrir le débat et de sensibiliser le public au sein dans communautés religieuses.

Les prochaines activités du programme En toute fierté ! sont affichées sur le site web de l’Assemblée communautaire fransaskoise (ACF).

C’est quoi, 2ELGBTQ+ ?
2E : deux esprits
L : lesbienne
G : gai
B : bisexuel
T : transgenre
Q : queer et/ou en questionnement
+ : autres identités
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Mehdi Jaouhari – IJL-Réseau.PresseMehdi Jaouhari

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