Skip Navigation
Festival Cinergie 2024
Faire face aux préjugés

Faire face aux préjugés

L’Assemblée communautaire fransaskoise (ACF) a organisé le 4 février un webinaire dans le cadre de son projet En toute fierté ! L’objectif : lutter contre les préjugés et la discrimination visant les membres de la communauté LGBTQ+ en Saskatchewan.

Démanteler les préjugés et la discrimination : mieux comprendre l’orientation sexuelle et l’identité de genre et d’expression. Voilà le thème et l’objectif de l’atelier virtuel animé par Jacq Brasseur, personne non binaire et militante communautaire.

Car il resterait du chemin à parcourir au sein de la fransaskoisie : « Cela fait plus de 20 ans que je vis et que je travaille dans la communauté francophone de la Saskatchewan, mais j’avoue que je ne m’épanouissais pas, reconnaît un participant. Lorsque je travaille, je suis francophone, mais quand je suis à la maison, je me sens plus gai. »

Image
Jacq Brasseur atelier L’atelier était animé par Jacq Brasseur.

De ce point de vue, les activités du projet de l’ACF semblent nécessaires pour l’inclusion de cette partie de la population.

« Lorsque la plupart des gens entendent parler de la communauté 2ELGBTQ+, ils pensent à deux composantes majeures de l’identité, à savoir le genre et la sexualité. Or, les composantes de l’orientation sexuelle, de l’identité et de l’expression de genre que les théoriciens et les sociologues découvrent sont beaucoup plus complexes, même si cela semble excessif », explique Jacq Brasseur.

Mieux comprendre

Jacq Brasseur a profité de la rencontre pour présenter trois aspects de l’orientation sexuelle, de l’identité et de l’expression de genre.

Tout d’abord, il s’agit d’un rapport entre le corps et soi-même. Si le sexe assigné à la naissance est souvent défini par les organes génitaux, le genre et l’expression du genre sont quant à eux définis par la façon dont une personne s’identifie et dont elle choisit d’exprimer son genre à travers son apparence.

Pour simplifier ses propos, Jacq Brasseur explique que le sexe figurant sur une pièce d’identité ou un passeport n’a rien à voir avec le genre et l’expression de genre.

En outre, la relation de la personne au monde genré joue un rôle. Celui-ci se décline en trois éléments, à savoir les pronoms personnels, l’attribution du genre par les autres et la modalité de genre. Ce dernier élément fait référence à la relation entre le genre d’une personne et celui qui lui a été assigné à la naissance.

Enfin, l’attirance est un autre élément à prendre en compte. Celle-ci a un double sens d’après Jacq Brasseur, qui évoque l’attirance au niveau sexuel et l’attirance au niveau de l’affection.

Démanteler les fausses idées

Après cette introduction, la discussion a fait place aux phénomènes qui fâchent et dont pâtissent les minorités sexuelles malgré les avancées qui ont eu lieu au Canada ces dernières années.

À commencer par les préjugés. Si n’importe qui peut faire l’objet de préjugés sur la base d’un trait ou d’une caractéristique intrinsèque, les préjugés dont souffrent les individus de la communauté LGBTQ+ se distinguent par la présence d’un préjudice systémique.

« Une personne de grande de taille peut être préjugée comme étant une bonne joueuse de basket sur la base de stéréotypes, illustre Jacq Brasseur. Or, une personne gaie qui se fait insulter par une autre personne avec une terminologie homophobe est un préjudice systémique à l’encontre des personnes gaies. »

Homophobie, biphobie, transphobie, hétérosexisme… Ce sont là autant de formes de discriminations ciblant la communauté LGBTQ+ sur la base de l’orientation sexuelle, de l’identité et de l’expression de genre.

Aux préjugés s’ajoutent l’oppression et la violence. Pour Jacq Brasseur, l’oppression résulterait de la jonction entre les préjugés et le pouvoir. Du fait qu’elles sont une minorité ayant été longtemps opprimée, la communauté LGBTQ+ n’a pas accès au pouvoir afin de mieux défendre ses intérêts.

Combinée aux préjugés, l’oppression peut mener à la violence, aussi symbolique soit-elle. Jacq Brasseur en veut pour exemple la politique du lieu du travail qui ne permet pas aux couples de gais et lesbiennes de bénéficier d’avantages familiaux dont bénéficient les couples hétérosexuels.

Autre illustration de discrimination, et non des moindres : un individu qui change de nom et qui s’identifie désormais comme une femme, mais dont un collègue de travail refuse de respecter cette nouvelle réalité en considérant ce choix de vie comme immoral.

« Je ne suis pas de la communauté LGBTQ+, témoigne un participant, mais depuis que je manifeste mon appui à cette communauté à travers la promotion des activités du projet En toute fierté, il y a du monde qui m’interroge si j’ai changé mon orientation sexuelle », soulignant ici que même les alliés des minorités sexuelles ne sont pas épargnés par les préjugés.

Selon ce Fransaskois, beaucoup de croyances dans la majorité des religions pourraient être à l’origine de la stigmatisation des individus de la communauté LGBTQ+, d’où l’intérêt d’ouvrir le débat et de sensibiliser le public au sein dans communautés religieuses.

Les prochaines activités du programme En toute fierté ! sont affichées sur le site web de l’Assemblée communautaire fransaskoise (ACF).

C’est quoi, 2ELGBTQ+ ?
2E : deux esprits
L : lesbienne
G : gai
B : bisexuel
T : transgenre
Q : queer et/ou en questionnement
+ : autres identités
Imprimer
3719

Mehdi Jaouhari – IJL-Réseau.PresseMehdi Jaouhari

Autres messages par Mehdi Jaouhari – IJL-Réseau.Presse
Contacter l'auteur

Contacter l'auteur

x
Reconnaissance nationale pour Ronald Ajavon du CÉF

Reconnaissance nationale pour Ronald Ajavon du CÉF

Ronald Ajavon du Conseil des écoles fransaskoises est reconnu parmi les 10 personnalités influentes de la francophonie canadienne de 2021.

3 janvier 2022/Auteur: Francopresse/Nombre de vues (6730)/Commentaires (0)/
Garderies à 10 $ : pas de clause linguistique pour les francophones

Garderies à 10 $ : pas de clause linguistique pour les francophones

La Fédération des communautés francophones et acadiennes craint désengagement du fédéral de sa responsabilité de protéger l'éducation de la petite enfance en français. 

 

17 décembre 2021/Auteur: Inès Lombardo – Francopresse /Nombre de vues (7770)/Commentaires (0)/
Étudier en français sans le parler : le défi des élèves allophones

Étudier en français sans le parler : le défi des élèves allophones

L’intégration des élèves allophones, de plus en plus nombreux, représente un défi pour les écoles francophones en milieu minoritaire. 

16 décembre 2021/Auteur: Marine Ernoult – Francopresse/Nombre de vues (6397)/Commentaires (0)/
Qu'est-ce que la communauté fransaskqueer?

Qu'est-ce que la communauté fransaskqueer?

La Cité universitaire francophone de Regina organisait une table ronde sur la communauté fransaskqueer, du nom d’un projet d’études sur l’identité et les expériences queer et trans des Fransaskois.

28 novembre 2021/Auteur: Estelle Bonetto – IJL-Réseau.Presse /Nombre de vues (9631)/Commentaires (0)/
Éducation francophone : Me  Roger Lepage décortique l’article 23

Éducation francophone : Me Roger Lepage décortique l’article 23

Me Roger Lepage nous explique que la francophonie canadienne en situation minoritaire revient de loin en matière d’éducation en français.

21 novembre 2021/Auteur: Mehdi Jaouhari – IJL-Réseau.Presse/Nombre de vues (9890)/Commentaires (0)/
Quel continuum en éducation pour les Fransaskois ?

Quel continuum en éducation pour les Fransaskois ?

Le Rendez-vous fransaskois qui avait lieu du 1er au 7 novembre touchait un sujet sensible et urgent : l’éducation. Dans cet article, vous trouverez un résumé des discussions qui ont eu lieu à ce sujet.

13 novembre 2021/Auteur: Marie-Lou Bernatchez/Nombre de vues (9063)/Commentaires (0)/
Jean Féron : à la découverte d’un trésor bien caché

Jean Féron : à la découverte d’un trésor bien caché

Le Conseil culturel fransaskois a publié un troisième guide pédagogique consacre à Joseph-Marc Lebel, alias Jean Féron, l’un des joyaux les plus méconnus de la littérature francophone de l’Ouest.

 

1 novembre 2021/Auteur: Estelle Bonetto/Nombre de vues (8637)/Commentaires (0)/
Des balados en français pour les écoles

Des balados en français pour les écoles

Le Conseil culturel fransaskois a dévoilé son projet déCLIC, une série de balados éducatifs qui explore la construction langagière, identitaire et culturelle en Saskatchewan.

25 octobre 2021/Auteur: Leslie Diaz/Nombre de vues (7293)/Commentaires (0)/
Garderies à 10 $ : ententes opaques sur d’éventuelles clauses linguistiques

Garderies à 10 $ : ententes opaques sur d’éventuelles clauses linguistiques

La création d’un système public pancanadien de garderies à 10 $ améliorera le sort des parents canadiens, mais les francophones en situation minoritaire s’inquiètent du manque de places de garderie pour eux malgré tout.

8 octobre 2021/Auteur: Marine Ernoult – Francopresse/Nombre de vues (7882)/Commentaires (0)/
Garderies francophones : une cinquantaine de nouvelles places à Saskatoon

Garderies francophones : une cinquantaine de nouvelles places à Saskatoon

Apprenez-en plus sur les deux nouveaux établissements de la petite enfance francophones qui ont ouvert leurs portes récemment à Saskatoon.

7 octobre 2021/Auteur: Mehdi Jaouhari – IJL-Réseau.Presse/Nombre de vues (8609)/Commentaires (0)/
Une Journée d’orientation scolaire réussie

Une Journée d’orientation scolaire réussie

La Journée d’orientation scolaire du SAIF-SK pour les nouveaux arrivants a attiré plus d’une quinzaine de familles francophones et non francophones.

6 septembre 2021/Auteur: Mehdi Jaouhari/Nombre de vues (9622)/Commentaires (0)/
Projet de loi 96 : quel impact pour les étudiants fransaskois ?

Projet de loi 96 : quel impact pour les étudiants fransaskois ?

Le gouvernement québécois veut rapprocher la francophonie canadienne et québécoise, notamment en réduisant les frais de scolarité des programmes universitaires et collégiaux offerts en français. 

14 juin 2021/Auteur: Emmanuel Masson/Nombre de vues (13614)/Commentaires (0)/
Une troisième école élémentaire déjà en pourparlers à Regina

Une troisième école élémentaire déjà en pourparlers à Regina

Depuis l’automne 2018, l’école du Parc de Regina accueille quelque 200 enfants francophones dans l’attente de l’ouverture d’un établissement flambant neuf d’ici septembre 2023.

11 juin 2021/Auteur: Lucas Pilleri – IJL-Réseau.Presse/Nombre de vues (13038)/Commentaires (0)/
Assemblée des députés communautaires: du PDG à l’Académie Rivier

Assemblée des députés communautaires: du PDG à l’Académie Rivier

Pour la deuxième fois cette année, les députés de l’Assemblée communautaire fransaskoise se sont réunis en ligne pour discuter des enjeux touchant la fransaskoisie.

11 juin 2021/Auteur: Emmanuel Masson – IJL-Réseau.Presse/Nombre de vues (15482)/Commentaires (0)/
Les Fransaskois de Saskatoon se préparent à recevoir une nouvelle école élémentaire

Les Fransaskois de Saskatoon se préparent à recevoir une nouvelle école élémentaire

D’ici 2025, les francophones de la ville des ponts sont consultés pour identifier leurs besoins en infrastructure en vue de la construction d'une nouvelle école élémentaire.

27 mai 2021/Auteur: Emmanuel Masson – IJL – Réseau.Presse/Nombre de vues (14342)/Commentaires (0)/
RSS
124678910Dernière

 - mercredi 8 mai 2024