Skip Navigation
Festival Cinergie 2024

Élections et tensions à la CAFS

La communauté africaine divisée autour de son organisme provincial

Jean Nepo Murwanashaka

Jean Nepo Murwanashaka

Le président de la CAFS lors d'un point de presse à Radio-Canada
Photo : Hervé Niragira (2018)
REGINA - C’est sous un climat de tension que se sont déroulées, le samedi 16 juin, les élections du conseil d’administration de la Communauté des Africains francophones de la Saskatchewan (CAFS).

Lors de cette rencontre, les membres du conseil d’administration de la CAFS, à l’exception du comité exécutif, devaient combler six postes. C’est cependant une motion de censure qui a retenu l’attention et nourri un climat de tension lors des élections.

En effet, plus tôt cette semaine, le 13 juin, des membres de la CAFS ont décidé de dissoudre le comité exécutif de la CAFS et par conséquent, de restreindre le pouvoir du président par intérim, M. Jean Nepo Murwanashaka. Les auteurs de la motion de censure reprochent au comité exécutif un manque de transparence et une éthique douteuse.

Lors d’un point de presse, M. Nepo a dénoncé cette motion qui, d’après lui, n’est pas légale selon les statuts de la CAFS. « Je suis ici pour répondre à la motion de censure qui a été signée par les membres du CA sortant et pour affirmer que le président reste président », a-t-il mentionné.

Selon les informations recueillies, tout porte à croire que les membres du conseil d'administration de la CAFS se sont récemment rencontrés sans la présidence et la majorité des membres présents à cette rencontre a voté pour cette motion. Selon l’article 11.4 des statuts de l’organisation, il est indiqué que le CA peut se réunir sur convocation de la présidence ou à la demande d'au moins le tiers de ses membres. Il est aussi mentionné que le CA ne délibère valablement que si au moins sept membres sont présents à cette rencontre. « Il n’y a eu ni ordre du jour, ni procès-verbal, ni résolution et on ne sait même pas qui était présent. Est-ce que le tiers des membres a demandé une telle rencontre ? Est-ce qu’il y avait sept membres ? », s’est interrogé M. Nepo.

Des statuts au cœur du conflit

Denis Tassiako

Denis Tassiako

D’après Denis Tassiako, membre du CA et ancien président, les statuts de l’organisation ne sont pas représentatifs de la réalité actuelle de la communauté africaine en Saskatchewan. Selon lui, la CAFS est menée par quelques pays de l’Afrique et ne représente pas tous les pays africains présents en Saskatchewan. D’après ce dernier, cette perception est partagée par la majorité des membres de la communauté africaine francophone : « Nous avions eu une Assemblée générale extraordinaire (AGE) en mars dernier et les membres ont décidé de mettre sur place un comité de réforme des statuts afin que les textes officiels de l’organisation deviennent plus inclusifs. Ces textes devaient suivre les résultats des concertations présentés à l’AGE », a mentionné M. Tassiako.

Toujours selon M. Tassiako, en avril, les membres du CA ont jugé que les travaux de ce comité n’avançaient pas. Pour eux, il était impossible d’organiser des élections transparentes et inclusives avec les statuts actuels. Les membres du CA ont donc décidé, à l’unanimité, que si les nouveaux statuts n’étaient pas prêts avant l’Assemblée générale annuelle de la CAFS, prévue pour le 30 juin, cette rencontre serait non-élective. Il appert aussi que certains membres du comité de réforme se sont montrés réticents aux changements : « Le travail du comité a été bloqué par des membres de ce comité qui ne voulaient pas de changements, et c’est la raison pour laquelle aucun texte n’a encore été déposé » d’ajouter M. Tassiako.

Denis Tassiako affirme que M. Nepo Murwanashaka, s’est opposé au changement et qu’il ne voulait pas d’une AGA non-élective. Cette prise de position par le président par intérim explique, en partie, les événements des derniers jours : « Le CA a décidé, à l’unanimité, d’aller avec une AGA non-élective, alors que M. Nepo voulait des élections. Il a ensuite pris une décision qui allait dans ce sens et de façon unilatérale. Les membres du CA l’ont alors invité à expliquer sa position, mais il n’a jamais accepté de nous rencontrer. Alors, lorsqu’un président fuit les membres du CA et qu’il prend des décisions unilatérales, on se rend compte qu’il ne nous représente pas. Le CA a donc décidé d’établir une motion de censure et de dissoudre le comité exécutif. Il ne faut pas oublier que M. Nepo était président par intérim, choisi par les membres du CA, il n’a donc jamais été élu », de conclure M. Tassiako. 

La CAFS : un engagement individuel

M. Nepo, mis au fait des propos de M. Tassiako, n’apprécie guère que l’on évoque le manque d’ouverture de la CAFS et son opposition aux changements : « Ces propos sont totalement faux ! Les derniers changements des statuts ont été faits en 2016 et c’est M. Tassiako qui était président à ce moment-là. Ce sont ces mêmes textes que l’on doit suivre aujourd’hui et c’est à titre individuel que les personnes s’engagent dans la CAFS. Ici, il n’est pas question de favoriser des pays au détriment des autres. Quant aux changements, ce n’est pas moi qui décide des changements, c’est le CA. Un comité de réforme travaille d’ailleurs sur ces changements. Je ne suis pas opposé aux changements, je vais plutôt suivre les recommandations de ce comité » a mentionné M. Nepo.

Le président par intérim évoque également l’idée que ces manoeuvres inhabituelles viennent de la volonté des dissidents à taire certains faits. En effet, selon M. Nepo, au cours des dernières années, des actes déplorables ont été signalés, tels que le piratage de courriels et une gestion financière qui n’était pas conforme aux attentes de nos vérificateurs et de nos bailleurs de fonds et qui a mené, à deux reprises, à la fermeture de l’organisme. « Cet exercice d’enquête sur le passé et de transparence semble avoir dérangé certains membres du CA qui auraient préféré balayer, sous le tapis, les problèmes du passé, bref, que l’on se taise. Je vous rappelle aussi que l’Assemblée générale est souveraine et que le CA ou le comité exécutif ne peut pas, unilatéralement, décider d’annuler les élections », conclut M. Nepo.

L’AGA de la CAFS est prévue le 30 juin prochain et les membres pourront mettre sur pied un comité provisoire qui organisera de nouvelles élections.

Imprimer
21402

Nicolas RoussyNicolas Roussy

Autres messages par Nicolas Roussy
Contacter l'auteur

Contacter l'auteur

x
Les Fransaskois obtiennent enfin une nouvelle école

Les Fransaskois obtiennent enfin une nouvelle école

Après plusieurs années d’attente et une entente de principe avec le gouvernement de la Saskatchewan qui tardait à se concrétiser, une nouvelle école primaire francophone verra finalement le jour dans la capitale provinciale.

13 juillet 2020/Auteur: Lucas Pilleri/Nombre de vues (25758)/Commentaires (0)/
Immersion : Cinquante ans d’une formule éprouvée

Immersion : Cinquante ans d’une formule éprouvée

Le tout premier programme d’immersion en Saskatchewan est apparu à Saskatoon en 1968. Cinquante ans plus tard, ils sont plus de 16 500 à travers la province à se retrouver sur les bancs du programme qui fait de plus en plus d’adeptes.

8 juillet 2020/Auteur: Lucas Pilleri, avec les informations de Diane Lacasse/Nombre de vues (23379)/Commentaires (0)/
Un jardin communautaire à l’école Mgr de Laval à Regina

Un jardin communautaire à l’école Mgr de Laval à Regina

Produire local, le nouveau défi des francophones de Regina

REGINA - LAssociation canadienne-française de Regina a inauguré son tout premier jardin communautaire le 15 juin dernier sur le terrain de l'École Mgr de Laval.

1 juillet 2020/Auteur: Leslie Diaz – Initiative de journalisme local – APF /Nombre de vues (28454)/Commentaires (0)/
Les Fransaskois applaudissent la victoire des parents franco-colombiens en Cour suprême

Les Fransaskois applaudissent la victoire des parents franco-colombiens en Cour suprême

Après 10 ans de lutte judiciaire, la Cour suprême du Canada a tranché en faveur des parents franco-colombiens. Cette décision historique a été chaudement saluée par la communauté fransaskoise.

29 juin 2020/Auteur: Lucas Pilleri – Initiative de journalisme local – APF/Nombre de vues (24637)/Commentaires (0)/
L’histoire de la fransaskoisie narrée aux jeunes

L’histoire de la fransaskoisie narrée aux jeunes

Ateliers scolaires Gardiens de lys'toire par la Société historique de la Saskatchewan

À travers sa série d’ateliers pédagogiques, la Société historique de la Saskatchewan (SHS) donne vie à l’histoire dans la salle de classe des écoles de la province. 

28 juin 2020/Auteur: Lucas Pilleri – Initiative de journalisme local – APF/Nombre de vues (25224)/Commentaires (0)/
La pandémie risque de nuire à la francophonie des universités

La pandémie risque de nuire à la francophonie des universités

Les universités francophones du pays misent sur l’inscription d’étudiants internationaux. Les mesures sanitaires en place affecteront directement les inscriptions.

14 juin 2020/Auteur: André Magny (Francopresse)/Nombre de vues (20577)/Commentaires (0)/
Toujours pas de déblocage pour le Campus Saint-Jean

Toujours pas de déblocage pour le Campus Saint-Jean

Trois semaines après que l’Association canadienne-française de l’Alberta a lancé une campagne de mobilisation pour sauver le Campus Saint-Jean de l’Université de l’Alberta, l’incertitude règne toujours quant à l’avenir de l’établissement.

13 juin 2020/Auteur: Guillaume Deschênes-Thériault – Francopresse /Nombre de vues (22028)/Commentaires (0)/
Conseil des écoles fransaskoises: À vos pupitres, citoyens!

Conseil des écoles fransaskoises: À vos pupitres, citoyens!

Si tout va bien à la rentrée de septembre, le Conseil des écoles fransaskoises (CEF) ira de l’avant avec un concept nouveau en Saskatchewan, mais qui a fait ses preuves dans d’autres provinces: l’école communautaire citoyenne.

13 juin 2020/Auteur: André Magny (Initiative de journalisme local – APF – Ouest)/Nombre de vues (23166)/Commentaires (0)/
La Cour suprême donne gain de cause aux parents franco-colombiens

La Cour suprême donne gain de cause aux parents franco-colombiens

La Cour suprême du Canada a donné raison aux francophone de la Colombie-Britannique, qui réclame depuis dix ans devant les tribunaux que le système scolaire de langue française soit mis à égalité avec le système anglophone.

12 juin 2020/Auteur: Marc Poirier – Francopresse /Nombre de vues (27034)/Commentaires (0)/
André Moquin, récit vivant de la fransaskoisie

André Moquin, récit vivant de la fransaskoisie

Fils et petit-fils de colons de l’Ouest, André Moquin a œuvré toute sa vie pour l’avancement de l’éducation en français dans sa province.

2 juin 2020/Auteur: Lucas Pilleri – Initiative de journalisme local – APF /Nombre de vues (29025)/Commentaires (0)/
L'École Mgr de Laval slame ses accents à Regina

L'École Mgr de Laval slame ses accents à Regina

L'école fransaskoise remporte un prix international

Six élèves de la 8e année du Pavillon secondaire des Quatre Vents de l'école de Monseigneur on remporté un des deux Prix du public offerts dans le cadre du concours « Slame tes accents » du Centre de la Francophonie des Amériques.

23 mai 2020/Auteur: Conseil des écoles fransaskoises/Nombre de vues (26687)/Commentaires (0)/
Un vent de solidarité au Canada pour sauver le Campus Saint-Jean

Un vent de solidarité au Canada pour sauver le Campus Saint-Jean

L’appel à l’action de l’ACFA dans le cadre de la campagne «Sauvons Saint-Jean» a été entendu d’un bout à l’autre du pays, et même au-delà de nos frontières. 

19 mai 2020/Auteur: Guillaume Deschênes-Thériault (Francopresse)/Nombre de vues (22676)/Commentaires (0)/
Une miniécole de médecine pour y voir clair

Une miniécole de médecine pour y voir clair

Le premier volet de la 24e édition de la Miniécole de médecine de l’Université d’Ottawa s’est consacré entièrement au sens de la vue, présentant l’anatomie de l’œil et jetant les bases de la prévention des troubles de la vision.

19 mai 2020/Auteur: Sébastien Durand/Nombre de vues (29086)/Commentaires (0)/
Des élèves fransaskois se livrent face à la pandémie

Des élèves fransaskois se livrent face à la pandémie

Déjà un peu plus d’un mois que les jeunes Fransaskois sont passés de la salle de classe à la table du salon et ont échangé leurs stylos pour un clavier. Comment vivent-ils cette transition et quel regard portent-ils sur la situation?

16 mai 2020/Auteur: Leslie Diaz/Nombre de vues (32048)/Commentaires (0)/
La francophonie de l’Ouest menacée : «Sauvons Saint-Jean!»

La francophonie de l’Ouest menacée : «Sauvons Saint-Jean!»

L’Association canadienne-française de l’Alberta, soutenue par plusieurs associations, est partie en croisade pour défendre le Campus Saint-Jean dont l'avenir est menacé par d’importantes coupes budgétaires.

16 mai 2020/Auteur: Geoffrey Gaye – (Le Franco)/Nombre de vues (19986)/Commentaires (0)/
RSS
Première2345791011Dernière

 - mardi 30 avril 2024