Skip Navigation
Festival Cinergie 2024 150 ans

L’université franco-ontarienne ira de l’avant

Une jeunesse que le gouvernement ontarien ne semble plus pouvoir ignorer.

Une jeunesse que le gouvernement ontarien ne semble plus pouvoir ignorer.


Photo: Le Métropolitain (2016)
En cette matinée du 18 février dernier, les parterres de la législature ontarienne (Queen’s Park) étaient francophones ! Plus de 200 personnes, principalement de jeunes étudiants, s’y étaient regroupées pour cette journée de manifestation pour la création d’une université de langue française en Ontario. 

« Quelle autre société de 600 000 personnes dans une province aussi riche que l’Ontario est privée d’une institution universitaire qui lui est propre ? », demande Rym Ben Berrah, coprésidente du Regroupement étudiant franco-ontarien (RÉFO), organisateur de l’évènement en association avec la Fédération de la jeunesse franco-ontarienne (FESFO) et l’Assemblée de la francophonie de l’Ontario (AFO).

Il y a quasiment un an, une première demande officielle est déposée pour la création d’une université francophone, gérée par et pour les francophones d’ici 2018. Cette demande est le fruit de décennies de revendications d’une communauté qui, ayant la gouvernance sur l’éducation élémentaire, secondaire et collégiale, souhaite logiquement gérer son programme universitaire.

C’est la députée provinciale France Gélinas, porte-parole de l’opposition néo-démocrate en matière de francophonie, qui avait déposé le projet de loi 104 en novembre 2015, adopté à l’unanimité par les trois partis. Pourtant, aucune action n’a été mise en place depuis par la première ministre Kathleen Wynne.

« Avec la manifestation, on dénonce l’inaction du gouvernement. Ça fait assez longtemps, il faut faire quelque chose, explique le président de la FESFO, Jérémie Spadafora. À chaque mois qu’on est en train d’attendre, c’est des jeunes qu’on empêche d’étudier dans leur langue ! »

L’un des enjeux principaux est évidemment la lutte contre l’assimilation, un facteur inévitable quand seulement 22 % des programmes universitaires de premier cycle sont donnés en français dans la province et 3 à 7 % dans la région du Sud-Ouest.

« Je suis à l’université Laurentienne. Certains cours sont annulés parce qu’il n’y a pas assez d’étudiants ou pas assez de profs. Et pour continuer ma maîtrise, je n’ai pas un programme spécifique à moi en français. Il faudrait que j’aille étudier en anglais », explique Edréa, membre du RÉFO et l’une des nombreuses manifestantes rassemblées devant le ministère de la Formation et des Collèges et Universités.

Les manifestants affluent malgré le froid de cette matinée de février. Des autobus venant de Sudbury, Ottawa, Welland, Barrie, Kingston, Hamilton et du Collège universitaire Glendon ont été apprêtés pour l’occasion afin de rassembler dans sa totalité la communauté.

Drapeaux franco-ontariens, pancartes aux slogans recherchés, trompettes et chants : « 1, 2,  3, 4, les cours en anglais c’est plate! », scande la foule en se mettant en route vers Queen’s Park.

Sur les parterres de l’Assemblée législative de l’Ontario attendaient les représentants des trois partis politiques dont la députée France Gélinas qui souligne l’importance de la mise en place d’un conseil des gouverneurs transitoire : « Combien ça va coûter, où sera basé le campus, c’est notre conseil de gouvernance qui doit dire tout cela ».

Les représentants de la FESFO, du RÉFO et de l’Assemblée ont également pris le micro. « Cette université, c’est créer un lieu de vie où la culture francophone rayonne tous les jours, pas seulement durant la Semaine de la francophonie ou par l’entremise d’un traducteur », martèle Rym Ben Berrah sous les clameurs de la foule.

Une foule qui n’hésite pas à apostropher la représentante du Parti libéral, Marie-France Lalonde, lors de son discours. « Engagez-vous à quelque chose! », entend-on dans la foule. Est-ce pour cette raison que la ministre déléguée aux Affaires francophones, Madeleine Meilleur, fera une apparition de dernière minute ?

Quoi qu’il en soit, la ministre Meilleur avait une annonce pour la foule. « Le comité a remis son rapport et ses recommandations ». Au ministre de la Formation et des Collèges et Universités, Reza Moridi, d’en prendre note et de rendre le rapport public. « Le plan d’action va suivre », assure Madeleine Meilleur.

Pour France Gélinas, qui souhaite avoir accès à ce dossier, c’est un « petit pas timide, mais c’est un pas ». Elle attend cependant en priorité le budget de la province qui s’en vient jeudi prochain.

« S’il y a un peu d’argent pour mettre en place le conseil des gouverneurs transitoire, je dirais que 2018 est encore possible », assure la députée néo-démocrate.

Cette journée, qui a mobilisé 8000 élèves à l’échelle provinciale, ressemble décidément à une journée historique et les organisateurs l’ont bien compris. « L’avenir de la francophonie passe par nous les jeunes », note Jérémie Spadafora. Une jeunesse que le gouvernement ne semble plus pouvoir ignorer.

Article précédent La grande aventure de la petite enfance
Prochain article Le centre éducatif Trésors du Monde : entre défis et réussites
Imprimer
23977

Laurence Stenvot (Le Métropolitain) Francopresse

Autres messages par Laurence Stenvot (Le Métropolitain)
Contacter l'auteur

Contacter l'auteur

x
Les Fransaskois obtiennent enfin une nouvelle école

Les Fransaskois obtiennent enfin une nouvelle école

Après plusieurs années d’attente et une entente de principe avec le gouvernement de la Saskatchewan qui tardait à se concrétiser, une nouvelle école primaire francophone verra finalement le jour dans la capitale provinciale.

13 juillet 2020/Auteur: Lucas Pilleri/Nombre de vues (25712)/Commentaires (0)/
Immersion : Cinquante ans d’une formule éprouvée

Immersion : Cinquante ans d’une formule éprouvée

Le tout premier programme d’immersion en Saskatchewan est apparu à Saskatoon en 1968. Cinquante ans plus tard, ils sont plus de 16 500 à travers la province à se retrouver sur les bancs du programme qui fait de plus en plus d’adeptes.

8 juillet 2020/Auteur: Lucas Pilleri, avec les informations de Diane Lacasse/Nombre de vues (23341)/Commentaires (0)/
Un jardin communautaire à l’école Mgr de Laval à Regina

Un jardin communautaire à l’école Mgr de Laval à Regina

Produire local, le nouveau défi des francophones de Regina

REGINA - LAssociation canadienne-française de Regina a inauguré son tout premier jardin communautaire le 15 juin dernier sur le terrain de l'École Mgr de Laval.

1 juillet 2020/Auteur: Leslie Diaz – Initiative de journalisme local – APF /Nombre de vues (28431)/Commentaires (0)/
Les Fransaskois applaudissent la victoire des parents franco-colombiens en Cour suprême

Les Fransaskois applaudissent la victoire des parents franco-colombiens en Cour suprême

Après 10 ans de lutte judiciaire, la Cour suprême du Canada a tranché en faveur des parents franco-colombiens. Cette décision historique a été chaudement saluée par la communauté fransaskoise.

29 juin 2020/Auteur: Lucas Pilleri – Initiative de journalisme local – APF/Nombre de vues (24609)/Commentaires (0)/
L’histoire de la fransaskoisie narrée aux jeunes

L’histoire de la fransaskoisie narrée aux jeunes

Ateliers scolaires Gardiens de lys'toire par la Société historique de la Saskatchewan

À travers sa série d’ateliers pédagogiques, la Société historique de la Saskatchewan (SHS) donne vie à l’histoire dans la salle de classe des écoles de la province. 

28 juin 2020/Auteur: Lucas Pilleri – Initiative de journalisme local – APF/Nombre de vues (25195)/Commentaires (0)/
La pandémie risque de nuire à la francophonie des universités

La pandémie risque de nuire à la francophonie des universités

Les universités francophones du pays misent sur l’inscription d’étudiants internationaux. Les mesures sanitaires en place affecteront directement les inscriptions.

14 juin 2020/Auteur: André Magny (Francopresse)/Nombre de vues (20546)/Commentaires (0)/
Toujours pas de déblocage pour le Campus Saint-Jean

Toujours pas de déblocage pour le Campus Saint-Jean

Trois semaines après que l’Association canadienne-française de l’Alberta a lancé une campagne de mobilisation pour sauver le Campus Saint-Jean de l’Université de l’Alberta, l’incertitude règne toujours quant à l’avenir de l’établissement.

13 juin 2020/Auteur: Guillaume Deschênes-Thériault – Francopresse /Nombre de vues (22001)/Commentaires (0)/
Conseil des écoles fransaskoises: À vos pupitres, citoyens!

Conseil des écoles fransaskoises: À vos pupitres, citoyens!

Si tout va bien à la rentrée de septembre, le Conseil des écoles fransaskoises (CEF) ira de l’avant avec un concept nouveau en Saskatchewan, mais qui a fait ses preuves dans d’autres provinces: l’école communautaire citoyenne.

13 juin 2020/Auteur: André Magny (Initiative de journalisme local – APF – Ouest)/Nombre de vues (23145)/Commentaires (0)/
La Cour suprême donne gain de cause aux parents franco-colombiens

La Cour suprême donne gain de cause aux parents franco-colombiens

La Cour suprême du Canada a donné raison aux francophone de la Colombie-Britannique, qui réclame depuis dix ans devant les tribunaux que le système scolaire de langue française soit mis à égalité avec le système anglophone.

12 juin 2020/Auteur: Marc Poirier – Francopresse /Nombre de vues (27008)/Commentaires (0)/
André Moquin, récit vivant de la fransaskoisie

André Moquin, récit vivant de la fransaskoisie

Fils et petit-fils de colons de l’Ouest, André Moquin a œuvré toute sa vie pour l’avancement de l’éducation en français dans sa province.

2 juin 2020/Auteur: Lucas Pilleri – Initiative de journalisme local – APF /Nombre de vues (28978)/Commentaires (0)/
L'École Mgr de Laval slame ses accents à Regina

L'École Mgr de Laval slame ses accents à Regina

L'école fransaskoise remporte un prix international

Six élèves de la 8e année du Pavillon secondaire des Quatre Vents de l'école de Monseigneur on remporté un des deux Prix du public offerts dans le cadre du concours « Slame tes accents » du Centre de la Francophonie des Amériques.

23 mai 2020/Auteur: Conseil des écoles fransaskoises/Nombre de vues (26641)/Commentaires (0)/
Un vent de solidarité au Canada pour sauver le Campus Saint-Jean

Un vent de solidarité au Canada pour sauver le Campus Saint-Jean

L’appel à l’action de l’ACFA dans le cadre de la campagne «Sauvons Saint-Jean» a été entendu d’un bout à l’autre du pays, et même au-delà de nos frontières. 

19 mai 2020/Auteur: Guillaume Deschênes-Thériault (Francopresse)/Nombre de vues (22639)/Commentaires (0)/
Une miniécole de médecine pour y voir clair

Une miniécole de médecine pour y voir clair

Le premier volet de la 24e édition de la Miniécole de médecine de l’Université d’Ottawa s’est consacré entièrement au sens de la vue, présentant l’anatomie de l’œil et jetant les bases de la prévention des troubles de la vision.

19 mai 2020/Auteur: Sébastien Durand/Nombre de vues (29054)/Commentaires (0)/
Des élèves fransaskois se livrent face à la pandémie

Des élèves fransaskois se livrent face à la pandémie

Déjà un peu plus d’un mois que les jeunes Fransaskois sont passés de la salle de classe à la table du salon et ont échangé leurs stylos pour un clavier. Comment vivent-ils cette transition et quel regard portent-ils sur la situation?

16 mai 2020/Auteur: Leslie Diaz/Nombre de vues (31971)/Commentaires (0)/
La francophonie de l’Ouest menacée : «Sauvons Saint-Jean!»

La francophonie de l’Ouest menacée : «Sauvons Saint-Jean!»

L’Association canadienne-française de l’Alberta, soutenue par plusieurs associations, est partie en croisade pour défendre le Campus Saint-Jean dont l'avenir est menacé par d’importantes coupes budgétaires.

16 mai 2020/Auteur: Geoffrey Gaye – (Le Franco)/Nombre de vues (19963)/Commentaires (0)/
RSS
Première2345791011Dernière

 - vendredi 26 avril 2024