Skip Navigation
Festival Cinergie 2024
Anonym

Progression de l’immersion française malgré les obstacles

« L’immersion francophone est l’une des expériences éducatives les mieux réussies de l’histoire du Canada ». - Graham Fraser, commissaire aux langues officielles

Nicole Thibault

Nicole Thibault

Directrice générale de Canadian Parents for French
Photo : Kinga Michalsk (2015)

En cinq ans, la médiane des inscrits à l’école d’immersion dans les provinces est passée de 8,4 à 9,9 %. Malgré la résistance des divisions scolaires et le manque de places disponibles. Quelle serait la progression s’il y avait moins d’obstacles ?
 

Nicole Thibault ne veut pas s’aventurer à faire des projections. « C’est clair que ça continue à augmenter à chaque année depuis 13 ans, explique la directrice générale de l’organisme national Canadian Parents for French (CPF). On n’a pas encore les chiffres de 2014 parce que ça prend au moins un an pour que les données des ministères soient validées. »

Mais si on répondait aux besoins et qu’il n’y avait pas d’obstacles, croit-elle, l’augmentation annuelle serait plus forte encore. « La popularité des programmes est là. Pas un parent ne se plaint, ils voient les avantages aux niveaux linguistique, cognitif et économique. 

« Ça augmente aussi en 2015, poursuit Nicole Thibault. Il y a des situations, en Colombie-Britannique, en Alberta et en Ontario, où c’est établi depuis des années. Il y a beaucoup, beaucoup de demandes à cause de la mobilité : des allophones qui arrivent et des travailleurs. On a beaucoup d’inscriptions dans l’Atlantique, mais les nombres n’augmentent pas, les écoles perdent des effectifs. »

En Saskatchewan, certaines commissions scolaire on connu une hausse significative. Pour l’année 2013-14, la Regina Catholic School Division avait vu le nombre d’inscriptions dans les programmes d’immersion augmenter de 22%.

Année/ inscriptions/ taux[1]

1992     300 403     7,9 %

2000     283 544     7,9 %

2008     324 117     8,4 %

2011     352 108     9,1 %

2013     377 838     9,9 % 

Cette année, les obstacles à la croissance de l’immersion ont fait les manchettes, notamment dans les villes de Vancouver, Grande-Prairie, Mississauga et Winnipeg.

Dans la capitale manitobaine, trois commissions scolaires ont récemment lancé des consultations pour minimiser le dérangement au sein de quartiers où la hausse des inscriptions a un effet domino récurrent sur la vocation des écoles. Dans la division scolaire Louis-Riel, par exemple, qui couvre le quartier de Saint-Boniface, les changements auront un impact sur trois écoles dès septembre. 

Mais les gouvernements scolaires ne sont pas tous accommodants. Le principal empêchement serait le manque de volonté politique. Dans sept provinces, des plafonds sont imposés quant au nombre de places. Dans certaines situations, on organise des loteries; ailleurs, des parents passent la nuit à faire la queue dans une ligne de préinscription.

« Si on faisait une planification à long terme, signale Nicole Thibault, on verrait la demande et on mettrait plus de programmes en place. Les mécanismes existent à l’interne pour faire ce genre de sondage. Ce dont on a besoin, c’est d’un leadership pour donner aux familles les avantages qu’ils demandent. 

La résistance vient de syndicats qui craignent la perte des postes acquis. Elle vient aussi de parents qui veulent protéger leur école de quartier et de commissaires qui veulent éviter de voir les parents se monter les uns contre les autres. Le défi du financement est également bien réel, souligne la directrice générale.

« L’enseignement du français langue première en milieu minoritaire reçoit un appui fédéral.[2] Ce soutien n’existe pas pour le français langue seconde. Le financement de l’immersion vient du budget provincial. Ça revient à nos membres, des groupes de personnes ayant des valeurs communes, de mettre des pressions sur les gouvernements. » 

CPF reçoit aussi l’appui stratégique du commissaire aux langues officielles, Graham Fraser, qui a rappelé en mai devant le Comité sénatorial des langues officielles l’importance de la langue seconde :

«  Le succès de nos programmes d’immersion n’est limité que par les ressources que les gouvernements consentent à y accorder. L’immersion francophone est l’une des expériences éducatives les mieux réussies de l’histoire du Canada.

«  On dit qu’il s’agit du programme le plus populaire jamais répertorié dans la littérature sur l’enseignement des langues. Nous célèbrerons l’an prochain le 50e anniversaire du premier programme d’immersion qui a été instauré à Saint‑Lambert, au Québec. »


[1]

[1] Le taux n’est pas une moyenne nationale par rapport au total du nombre d’élèves, mais la médiane des inscriptions dans les provinces et territoires. L’Ontario compte le plus grand nombre d’inscriptions en immersion (175 000) par rapport à l’ensemble des autres juridictions (203 000).

 

[2]

[2] En 2013, quelque 155 000 inscriptions étaient enregistrées dans les écoles francophones au pays, comparativement aux 378 000 inscriptions en immersion française.

Article précédent L’École canadienne-française honore ses finissants
Prochain article Treaty4Project : The Next Generation Project / La prochaine génération
Imprimer
31472

Contacter l'auteur

x
Les Fransaskois obtiennent enfin une nouvelle école

Les Fransaskois obtiennent enfin une nouvelle école

Après plusieurs années d’attente et une entente de principe avec le gouvernement de la Saskatchewan qui tardait à se concrétiser, une nouvelle école primaire francophone verra finalement le jour dans la capitale provinciale.

13 juillet 2020/Auteur: Lucas Pilleri/Nombre de vues (25791)/Commentaires (0)/
Immersion : Cinquante ans d’une formule éprouvée

Immersion : Cinquante ans d’une formule éprouvée

Le tout premier programme d’immersion en Saskatchewan est apparu à Saskatoon en 1968. Cinquante ans plus tard, ils sont plus de 16 500 à travers la province à se retrouver sur les bancs du programme qui fait de plus en plus d’adeptes.

8 juillet 2020/Auteur: Lucas Pilleri, avec les informations de Diane Lacasse/Nombre de vues (23411)/Commentaires (0)/
Un jardin communautaire à l’école Mgr de Laval à Regina

Un jardin communautaire à l’école Mgr de Laval à Regina

Produire local, le nouveau défi des francophones de Regina

REGINA - LAssociation canadienne-française de Regina a inauguré son tout premier jardin communautaire le 15 juin dernier sur le terrain de l'École Mgr de Laval.

1 juillet 2020/Auteur: Leslie Diaz – Initiative de journalisme local – APF /Nombre de vues (28474)/Commentaires (0)/
Les Fransaskois applaudissent la victoire des parents franco-colombiens en Cour suprême

Les Fransaskois applaudissent la victoire des parents franco-colombiens en Cour suprême

Après 10 ans de lutte judiciaire, la Cour suprême du Canada a tranché en faveur des parents franco-colombiens. Cette décision historique a été chaudement saluée par la communauté fransaskoise.

29 juin 2020/Auteur: Lucas Pilleri – Initiative de journalisme local – APF/Nombre de vues (24662)/Commentaires (0)/
L’histoire de la fransaskoisie narrée aux jeunes

L’histoire de la fransaskoisie narrée aux jeunes

Ateliers scolaires Gardiens de lys'toire par la Société historique de la Saskatchewan

À travers sa série d’ateliers pédagogiques, la Société historique de la Saskatchewan (SHS) donne vie à l’histoire dans la salle de classe des écoles de la province. 

28 juin 2020/Auteur: Lucas Pilleri – Initiative de journalisme local – APF/Nombre de vues (25253)/Commentaires (0)/
La pandémie risque de nuire à la francophonie des universités

La pandémie risque de nuire à la francophonie des universités

Les universités francophones du pays misent sur l’inscription d’étudiants internationaux. Les mesures sanitaires en place affecteront directement les inscriptions.

14 juin 2020/Auteur: André Magny (Francopresse)/Nombre de vues (20596)/Commentaires (0)/
Toujours pas de déblocage pour le Campus Saint-Jean

Toujours pas de déblocage pour le Campus Saint-Jean

Trois semaines après que l’Association canadienne-française de l’Alberta a lancé une campagne de mobilisation pour sauver le Campus Saint-Jean de l’Université de l’Alberta, l’incertitude règne toujours quant à l’avenir de l’établissement.

13 juin 2020/Auteur: Guillaume Deschênes-Thériault – Francopresse /Nombre de vues (22061)/Commentaires (0)/
Conseil des écoles fransaskoises: À vos pupitres, citoyens!

Conseil des écoles fransaskoises: À vos pupitres, citoyens!

Si tout va bien à la rentrée de septembre, le Conseil des écoles fransaskoises (CEF) ira de l’avant avec un concept nouveau en Saskatchewan, mais qui a fait ses preuves dans d’autres provinces: l’école communautaire citoyenne.

13 juin 2020/Auteur: André Magny (Initiative de journalisme local – APF – Ouest)/Nombre de vues (23175)/Commentaires (0)/
La Cour suprême donne gain de cause aux parents franco-colombiens

La Cour suprême donne gain de cause aux parents franco-colombiens

La Cour suprême du Canada a donné raison aux francophone de la Colombie-Britannique, qui réclame depuis dix ans devant les tribunaux que le système scolaire de langue française soit mis à égalité avec le système anglophone.

12 juin 2020/Auteur: Marc Poirier – Francopresse /Nombre de vues (27061)/Commentaires (0)/
André Moquin, récit vivant de la fransaskoisie

André Moquin, récit vivant de la fransaskoisie

Fils et petit-fils de colons de l’Ouest, André Moquin a œuvré toute sa vie pour l’avancement de l’éducation en français dans sa province.

2 juin 2020/Auteur: Lucas Pilleri – Initiative de journalisme local – APF /Nombre de vues (29058)/Commentaires (0)/
L'École Mgr de Laval slame ses accents à Regina

L'École Mgr de Laval slame ses accents à Regina

L'école fransaskoise remporte un prix international

Six élèves de la 8e année du Pavillon secondaire des Quatre Vents de l'école de Monseigneur on remporté un des deux Prix du public offerts dans le cadre du concours « Slame tes accents » du Centre de la Francophonie des Amériques.

23 mai 2020/Auteur: Conseil des écoles fransaskoises/Nombre de vues (26709)/Commentaires (0)/
Un vent de solidarité au Canada pour sauver le Campus Saint-Jean

Un vent de solidarité au Canada pour sauver le Campus Saint-Jean

L’appel à l’action de l’ACFA dans le cadre de la campagne «Sauvons Saint-Jean» a été entendu d’un bout à l’autre du pays, et même au-delà de nos frontières. 

19 mai 2020/Auteur: Guillaume Deschênes-Thériault (Francopresse)/Nombre de vues (22695)/Commentaires (0)/
Une miniécole de médecine pour y voir clair

Une miniécole de médecine pour y voir clair

Le premier volet de la 24e édition de la Miniécole de médecine de l’Université d’Ottawa s’est consacré entièrement au sens de la vue, présentant l’anatomie de l’œil et jetant les bases de la prévention des troubles de la vision.

19 mai 2020/Auteur: Sébastien Durand/Nombre de vues (29111)/Commentaires (0)/
Des élèves fransaskois se livrent face à la pandémie

Des élèves fransaskois se livrent face à la pandémie

Déjà un peu plus d’un mois que les jeunes Fransaskois sont passés de la salle de classe à la table du salon et ont échangé leurs stylos pour un clavier. Comment vivent-ils cette transition et quel regard portent-ils sur la situation?

16 mai 2020/Auteur: Leslie Diaz/Nombre de vues (32100)/Commentaires (0)/
La francophonie de l’Ouest menacée : «Sauvons Saint-Jean!»

La francophonie de l’Ouest menacée : «Sauvons Saint-Jean!»

L’Association canadienne-française de l’Alberta, soutenue par plusieurs associations, est partie en croisade pour défendre le Campus Saint-Jean dont l'avenir est menacé par d’importantes coupes budgétaires.

16 mai 2020/Auteur: Geoffrey Gaye – (Le Franco)/Nombre de vues (20009)/Commentaires (0)/
RSS
Première2345791011Dernière

 - vendredi 3 mai 2024