Skip Navigation
Bon 36366
Réjean Paulin
/ Catégories: 2015, Politique

Voter au nom du français

Réjean Paulin

Réjean Paulin

De souche acadienne, Réjean Paulin a parcouru la Francophonie tout au long de sa carrière de journaliste.
Photo: Francopresse (2015)
C’est le temps ou jamais d’aborder la question du vote francophone. Est-il possible au Canada de se servir du scrutin pour promouvoir sa langue et sa culture? Difficile de répondre à cette question, tant il faut en nuancer la réponse selon la région où on vit. Cela dit, elle est fondamentale, parce que c’est en choisissant ses gouvernants que l’on bâtit son pays. 

Le citoyen heureux peut vivre et s’exprimer librement. La démocratie lui donne une voix pleine et entière autant pour lui que pour sa communauté. L’état assure la pérennité de sa culture et de sa langue, lesquelles trouvent une assise dans cet acte démocratique qui est de choisir son représentant derrière l’isoloir.

Or, il semble difficile d’affirmer que tous les francophones vivent cet idéal dans tout le Canada. Avec le temps, leur poids politique décline par rapport à celui de la majorité anglophone.

Québec compris, les Canadiens d’expression française représentaient 26 % de la population du pays en 1981. Le pourcentage est tombé à 23 % selon le recensement de 2011. Cela dit, il ne faut pas aller jusqu’à annoncer la fin prochaine des francophones en terre d’Amérique, leur nombre total étant passé de 6 338 870 à 7 691 705 pendant cette période. Ces chiffres, toutefois, n’effacent pas une triste réalité. Les francophones diminuent en nombre dans certaines provinces. Par exemple, les Franco-manitobains sont aujourd’hui environ 10 000 de moins qu’en 1951 selon Statistique Canada.

On peut bien sûr attribuer ce déclin à la domination souvent manifeste des anglophones. Des lois ont déjà interdit l’enseignement du français. Il faut encore recourir aux tribunaux pour faire respecter des droits reconnus dans la Constitution. Cela dit, la réalité ne se résume pas à des questions juridiques. Elle est beaucoup plus complexe que cela.

L’adaptation

Nul ne pourra nier que l’adaptation est un phénomène vieux comme le monde. C’est en s’adaptant que les vivants de toutes espèces ont traversé les millénaires pour pouvoir encore respirer aujourd’hui. Quand il se trouve perdu dans la masse, l’individu doit se conformer. C’est souvent à force de courage et de détermination que certains minoritaires isolées résistent en supportant le poids d’une pénible solitude.

Cela s’ajoute bien sûr au caractère incertain des forces politiques… Certaines jugent le bilinguisme trop coûteux en se disant qu’il vaudrait mieux laisser aller les choses.

Mais d’autres promettent que le Canada saura démontrer que cette logique n’a rien d’implacable. Cette immense mosaïque bilingue officiellement, le deviendrait de plus en plus dans les faits, permettant ainsi à tous ses citoyens d’expression française de se développer et de s’épanouir.

Mais en attendant que l’histoire se fasse, des citoyens vivent le quotidien sans faire de bruit. Contrairement à leurs leaders, on ne les voit jamais sur les tribunes ni devant les caméras. Ils ne font pas de politique, ne fréquentent pas les associations qui les représentent. Ils forment la partie immergée de l’iceberg, celle que l’on ne voit pas mais qui en constitue quand même l’essentiel.

Ce sont eux qui parlent une fois aux quatre ou cinq ans… Les électeurs…

C’est à eux, en tant que peuple, qu’incombe le devoir de faire vivre et vibrer le français. C’est aussi grâce à eux que le français est toujours vivant. 

Ils sont les héritiers du rêve de leurs ancêtres, celui de non seulement vivre en ce pays, mais de le bâtir à leur image.

Le Canada français existe-t-il? Pour éviter de se compliquer la vie, on dira un beau « oui » sans équivoque, les francophones étant encore trop nombreux pour affirmer le contraire. Mais ce Canada français n’est pas le même pour tout le monde.

Le vote francophone domine au Québec et dans certaines régions de l’Ontario et de l’Acadie. Ailleurs, il peut parfois avoir une certaine influence. Il lui arrive aussi, hélas, de se diluer dans la masse anglophone.

Dans tout cela, il faut se rappeler que le Canada est le résultat d’un effort, celui de la cohabitation de deux groupes linguistiques officiels. Cet effort louable vaut certes mieux que l’intolérance. S’il fallait un jour que de guerre lasse, les politiques y renoncent, ce pays prendrait, aux yeux des minorités francophones, le visage hideux du pire des prédateurs. Il est vrai qu’il y a eu des tentatives de les anéantir. En revanche, l’histoire récente a été témoin de belles ouvertures, résultat d’une vision que certains ont épousée.

Comment voter dans l’intérêt de sa culture, de sa langue, de sa communauté quand celle-ci ne fait pas le poids électoral? Il faut espérer que le respect des minorités soit une valeur profondément canadienne que le vainqueur voudra partager.

Imprimer
21860

Réjean PaulinFrancopresse

Autres messages par Réjean Paulin
Contacter l'auteur

Contacter l'auteur

x
Le répertoire FRÉSK se met à la page du numérique

Le répertoire FRÉSK se met à la page du numérique

Depuis le 6 janvier, FRÉSK, le répertoire de ressources éducatives en français pour la Saskatchewan, a délaisser la version papier du catalogue au profit d’un site web.

25 janvier 2021/Auteur: Lucas Pilleri/Nombre de vues (11305)/Commentaires (0)/
Étudier en pandémie : les étudiants de La Cité se confient

Étudier en pandémie : les étudiants de La Cité se confient

Le début du semestre d’hiver est l’occasion de revenir sur l'expérience étudiante inédite à la Cité universitaire francophone de Regina depuis le début de la pandémie.

24 janvier 2021/Auteur: Emmanuel Masson/Nombre de vues (16114)/Commentaires (0)/
Une fenêtre s’ouvre entre les ainés et l’école Boréale à Ponteix

Une fenêtre s’ouvre entre les ainés et l’école Boréale à Ponteix

L’école Boréale a ainsi pu donner un nouveau souffle à sa collaboration communautaire avec le Foyer Saint-Joseph de Ponteix :

 

21 janvier 2021/Auteur: Conseil des écoles fransaskoises/Nombre de vues (15498)/Commentaires (0)/
Addison Shyluk, jeune Fransaskoise passionnée, lauréate d’un concours international

Addison Shyluk, jeune Fransaskoise passionnée, lauréate d’un concours international

Addison Shyluk, élève en 11e année à l’École canadienne-française de Saskatoon, Pavillon Gustave-Dubois, vient de remporter le concours international Ma minute francophone.

18 décembre 2020/Auteur: Emmanuel Masson/Nombre de vues (14640)/Commentaires (0)/
Infrastructures scolaires à Saskatoon : un sondage confirme les besoins

Infrastructures scolaires à Saskatoon : un sondage confirme les besoins

Alors que Regina a obtenu l’aval du gouvernement pour le financement de nouveaux espaces scolaires, Saskatoon et Prince Albert attendent toujours. Le Comité vision des espaces scolaires francophones à Saskatoon, créé en juin 2020, a consulté la communauté pour identifier les besoins dans la ville des ponts.

11 décembre 2020/Auteur: Arthur Béague/Nombre de vues (16975)/Commentaires (0)/
Ma thèse en 180 secondes : trois Fransaskois dans la course

Ma thèse en 180 secondes : trois Fransaskois dans la course

L’Association francophone pour le savoir propose à des étudiants, via son concours Ma thèse en 180 secondes, de présenter leur sujet de recherche en termes simples à un auditoire. Le défi : exposer de façon claire, concise et convaincante un projet d’envergure en trois minutes.

14 novembre 2020/Auteur: Leslie Diaz/Nombre de vues (13951)/Commentaires (0)/
Alpha Barry réélu pour un deuxième mandat

Alpha Barry réélu pour un deuxième mandat

Entretien avec Alpha Barry, été réélu au poste de conseiller scolaire pour la région scolaire n°3 incluant Regina et Moose Jaw. Celui qui est aussi président du Conseil scolaire fransaskois l’a emporté avec 70 % des voix face à son adversaire Siriki Diabagaté.

11 novembre 2020/Auteur: Marie-Lou Bernatchez/Nombre de vues (13900)/Commentaires (0)/
Liberté académique : la parole aux universités de l’Ouest

Liberté académique : la parole aux universités de l’Ouest

Les établissements universitaires de l’Ouest du pays ont des outils en place pour assurer la liberté académique de leurs professeurs tout en assurant un traitement rigoureux des plaintes des étudiants.

7 novembre 2020/Auteur: Marie-Paule Berthiaume (Initiative de journalisme local – APF - Ouest)/Nombre de vues (14995)/Commentaires (0)/
Les professeurs de moins en moins protégés dans leur liberté universitaire

Les professeurs de moins en moins protégés dans leur liberté universitaire

Selon un nouveau sondage Léger, près de la moitié des Canadiens sont au courant de la récente controverse à l’Université d’Ottawa, et plus de la moitié ont tendance à soutenir la professeure ayant prononcé le «mot en n» dans le cadre de son cours Art and Gender plutôt que les étudiants.

7 novembre 2020/Auteur: Marie-Paule Berthiaume (Francopresse)/Nombre de vues (13051)/Commentaires (0)/
Campus Saint-Jean : vers une intervention fédérale?

Campus Saint-Jean : vers une intervention fédérale?

La ministre Mélanie Joly invite le gouvernement de l’Alberta à annuler sa décision de couper le financement du campus Saint-Jean de l’Université de l’Alberta, dans une lettre adressée au premier ministre de la province, Jason Kenney.

1 novembre 2020/Auteur: Bruno Cournoyer Paquin (Francopresse)/Nombre de vues (15604)/Commentaires (0)/
Débats corsés entre les candidats au poste de conseiller scolaire

Débats corsés entre les candidats au poste de conseiller scolaire

C'est un premier débat radiophonique parfois houleux qui a eu lieu le 20 octobre entre Alpha Barry et Siriki Diabagaté, les deux prétendants au poste de conseiller scolaire de Regina.

23 octobre 2020/Auteur: Marie-Lou Bernatchez/Nombre de vues (12066)/Commentaires (0)/
Professeure suspendue à l’Ud'O : «deux principes à réconcilier», selon le recteur

Professeure suspendue à l’Ud'O : «deux principes à réconcilier», selon le recteur

LE DROIT (Ontario) – Le débat autour de la suspension d’une professeure de l’Université d’Ottawa pour avoir utilisé le mot «n**ger» continue de faire rage.

21 octobre 2020/Auteur: Daniel LeBlanc e)t Julien Paquette (Le Droit)/Nombre de vues (14236)/Commentaires (0)/
Course électorale au CSF: continuité ou changement ?

Course électorale au CSF: continuité ou changement ?

Les parents fransaskois de Regina et Saskatoon seront appelés aux urnes le 28 octobre pour choisir leur conseiller scolaire dans le cadre des élections générales du Conseil scolaire fransaskois.

15 octobre 2020/Auteur: Estelle Bonetto/Nombre de vues (15046)/Commentaires (0)/
Les écoles fransaskoises réussissent leur rentrée malgré la pandémie

Les écoles fransaskoises réussissent leur rentrée malgré la pandémie

Rentrée scolaire

La rentrée scolaire fransaskoise a eu lieu du 8 au 11 septembre partout dans la province. L’eau vive s’est entretenue avec quelques parents pour faire le bilan d’une semaine riche en émotions.

17 septembre 2020/Auteur: Estelle Bonetto/Nombre de vues (14868)/Commentaires (0)/
Des pistes de réflexion pour financer l’éducation postsecondaire francophone

Des pistes de réflexion pour financer l’éducation postsecondaire francophone

La récente victoire du Conseil scolaire francophone de la Colombie-Britannique (CSFCB) en Cour suprême laisse présager une possible expansion de l’article 23 de la Charte canadienne des droits et libertés.

28 août 2020/Auteur: Bruno Cournoyer Paquin (Francopresse)/Nombre de vues (14803)/Commentaires (0)/
RSS
123468910Dernière

 - mercredi 29 mai 2024