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Une miniécole de médecine pour y voir clair

C’est sous le regard de 172 participants à travers le Canada que la docteure et optométriste Nathalie Renaud a donné une conférence en ligne ce 6 mai. Dans le cadre de la Miniécole de médecine de l’Université d’Ottawa, ce premier volet de la 24e édition s’est consacré entièrement au sens de la vue, présentant l’anatomie de l’œil et jetant les bases de la prévention des troubles de la vision.

L’œil est une machine complexe. Cet organe a pour fonction de capter la lumière et d’acheminer l’information au cerveau. Partant d’un schéma en coupe de l’œil, la conférencière a présenté les éléments de sa structure et expliqué leur fonction.

La lumière est ainsi captée à travers la cornée qui « contribue à focaliser la lumière sur la rétine », indique l’optométriste. Elle passe ensuite à travers la pupille dont la fonction de modulation de la quantité de lumière a inspiré le diaphragme des appareils photo.

Situé derrière la pupille, le cristallin agit comme une lentille convergente et se déforme pour « permettre le focus sur un objet rapproché », ajoute la scientifique, qui glisse alors un mot sur la presbytie et la cataracte, toutes deux des pathologies du cristallin. En bout de chaîne, la rétine capte la lumière et la convertit en influx nerveux via les photorécepteurs (cônes et bâtonnets).

La myopie, un mal contemporain

Lorsque la distance entre la cornée et la rétine devient trop importante, en raison d’un œil trop long, la focalisation de l’image s’opère en avant de la rétine et non au-dessus : c’est la myopie. Cette pathologie se caractérise par une vision floue des objets éloignés tandis que la vision de près n'est pas affectée. La myopie peut être héréditaire ou comportementale. Dans les deux cas, elle se manifeste au cours de l’enfance et va évoluer jusqu’à l’âge de 20 ans environ.

Selon l’Association canadienne des optométristes (ACO), environ 30 % de la population canadienne présente une myopie et, plus grave, le phénomène touche désormais les enfants à un âge de plus en plus précoce.

Attention aux écrans !

Nathalie Renaud met en garde : « Chez l’enfant, l’utilisation prolongée des écrans pourrait faire apparaître ou progresser la myopie. » L’ACO a d’ailleurs émis des recommandations de temps d’exposition aux écrans en fonction de l’âge : pas plus d’une heure par jour pour les 2-5 ans et moins de deux heures pour les 5-18 ans.

Alors que les beaux jours reviennent, les enfants sont amenés à profiter du plein air. Et ce n’est pas la conférencière qui les en empêchera : « La lumière naturelle du soleil est essentielle au bon développement de la vision », souligne-t-elle. L’experte préconise de passer une heure à une heure et demie par jour à l’extérieur pour prévenir l’apparition de la myopie chez les jeunes.

Chez l’adulte, le travail à l’ordinateur n’est pas dangereux pour la vision, mais entraînera fatigue visuelle et sécheresse oculaire. La fatigue est provoquée par la contraction répétée des muscles pour la vision de près tandis que la sécheresse est liée à une diminution de la fréquence de clignement des yeux.

Pour pallier ces effets, Nathalie Renaud recommande la règle du 20-20-20-20 : « Prendre une pause de 20 secondes toutes les 20 minutes et fixer quelque chose qui se trouve à au moins 20 pieds en clignant des yeux 20 fois ! ».

Prochain rendez-vous en automne

La Miniécole de médecine est une initiative des Affaires francophones en collaboration avec le Consortium national de formation en santé (CNFS). Chaque édition comporte deux soirées de vulgarisation en santé adaptées au grand public et offertes aux communautés francophones dans un cadre convivial. Des spécialistes de la santé s’y réunissent afin d’aider la communauté à en apprendre davantage sur la santé et le corps humain.

Le docteur Patrick Leclair est le directeur du programme depuis 10 ans. Ce médecin de famille originaire de Montréal coordonne l’équipe : « Je choisis les thèmes avec eux et avec les participants, puis je dois trouver les conférenciers, établir le contenu et les guider dans le développement de leurs présentations », explique-t-il. Une fois le thème de l’œil retenu, il a ainsi recruté Dre Renaud pour animer le « cours 101 », cours initial dans le monde universitaire.

Le second volet de cette édition a eu lieu le 13 mai et était présenté par les docteures Annick V. Fournier et Kay-Anne Haykal. La séance abordait plus en détail les pathologies communes de la vision chez l’enfant ainsi que les troubles de l’œil vieillissant.

En raison de la COVID-19, cette édition était exceptionnellement gratuite, mais toujours sur inscription. La prochaine édition de la Miniécole de médecine aura lieu en automne. Plus de renseignements sur le site de La Cité universitaire francophone de l’Université de Regina, partenaire du CNFS dans cette initiative.

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Sébastien DurandSébastien Durand

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