Skip Navigation
Nouveau système d'abonnement Fonds l'Eau vive banniere
Jean-Pierre Picard

Quel avenir pour le couvent Jésus-Marie?

Gravelbourg se mobilise pour sauver un joyau de notre patrimoine

Couvent de Gravelbourg

Couvent de Gravelbourg

L’architecture, les boiseries et les nombreuses toiles de l’aile nord du couvent offrent un effet saisissant.

Photo: Jean-Pierre Picard (2018)
GRAVELBOURG - Depuis sa construction en 1918, c’est la première année scolaire qui voit les couloirs du couvent Jésus-Marie de Gravelbourg rester déserts. Le silence règne dans les 90 000 pieds carrés de l’imposant édifice. Presque centenaire, il a vu des générations d’élèves sillonner ses couloirs comme en témoignent les nombreuses photos de finissants qui ornent encore les murs. Avec son architecture riche en boiseries et ses nombreuses peintures ramenées d’Europe, l’ancien Collège Thévenet ne peut qu’émerveiller. Mais c’est un émerveillement teinté d’inquiétude car l’avenir de l’édifice se joue en ce moment.  Est-ce que ce monument à un pan de l’histoire fransaskoise ne survivra qu’en photos? 

L’avenir du couvent est un sujet qui divise la communauté de Gravelbourg. D’un côté il y a des résidents soucieux du fardeau fiscal que peut représenter cet édifice pour une municipalité d’environ 1 000 personnes. De l’autre, il y a ceux qui mettent tout en œuvre pour éviter de voir une pièce du patrimoine architectural disparaître. Ils ont mis sur pied le comité Les amis du couvent et travaillent activement pour assurer la survie de l’édifice. L’Eau vive a rencontré deux membres du comité, André Moquin et Louis Stringer, pour une visite de l’édifice.

Au-delà d’une visite des lieux, c’est un voyage dans les souvenirs que nous ont offert nos guides. Chaque détour d’un couloir amenait son lot d’anecdotes qui rappellent qu’au delà de la brique et des boiseries, ce sont des pans de vies que ces couloirs ont abrités. André Moquin s’est arrêté un instant devant l’une des nombreuses portes et s’est tourné vers nous, ému, pour dire « c’est la première classe où j’ai enseigné en 1966 ».

Trouver une vocation à l’édifice

Afin d’éviter que l’avenir du couvent ne se joue uniquement avec des colonnes de chiffres (15 millions pour rénover vs 4 millions pour démolir), il faut trouver une vocation à l’édifice.

Une des pistes qui suscite de l’intérêt est de le convertir en un bâtiment à usages multiples dont une grande partie pourrait être un centre d’excellence en soins pour personnes souffrant de démence, avec la possibilité de logements, tout en conservant une vocation se rattachant aux arts dans la partie nord du bâtiment. Monsieur Stringer affirme que s’il s’avère impossible de sauver le couvent, il faut au moins préserver cette partie nord qui est un véritable joyau architectural.

Le comité Les amis du couvent a déjà fait des activités de levée de fonds et a même eu une confirmation d’une contribution de 200 000$ de la municipalité de Gravelbourg pour faire avancer les études sur les coûts reliés aux réparations et au développement de divers scénarios.

Mais il faudra agir vite car certaines parties de la structure continuent de se détériorer. Au cours des dernières années, la division scolaire Prairie South s’est contentée de colmater le toit qui a un grand besoin d’être remplacé. Lorsque l’on visite le dernier étage, inutilisé depuis des années, on constate les nombreuses traces d’infiltration d’eau et de moisissure.

La Société centrale d’hypothèque et de logement est une source de financement qui pourrait appuyer le projet, mais, comme le rapporte Louis Stringer, « il nous ont dit qu’il ne donnerait rien en ce moment car le projet n’est pas ‘shovel ready’ ».

 


Couvent Jésus-Marie: un peu d’histoire

Fondée en 1816, à Lyon, France, par Claudine Thévenet, la communauté des Soeurs de Jésus-Marie est arrivée au Canada en 1855, à Lévis, Québec. En 1915, Mère Sainte-Émilienne et quatre autres religieuses arrivent à Gravelbourg et prennent la relève de l'école publique dès le 1er septembre. La communauté de Gravelbourg est alors en pleine croissance et l'école devient vite trop petite. Les religieuses décident de bâtir un couvent et le Canadien Pacifique leur donne un terrain de 30 acres. En 1918, l’édifice abrite le Collège Thévenet qui peut recevoir 80 pensionnaires et plus d'une centaine d'externes.

En 1995, le gouvernement a attribué la désignation Lieu historique national du Canada des Établissements-Religieux-de-Gravelbourg à l’ensemble formé par la co-cathédrale, l’évêché et le couvent Jésus-Marie.

En 1997, le couvent a été remis à la division scolaire Golden Plains.  En 2006 il est pris en main par la division scolaire Prairie South qui finira par quitter l’édifice à l’automne 2016 avec la construction d’une école plus petite qui correspond plus à ses besoins.

 

Article précédent Hommage à Monique Rousseau 1960-2017
Prochain article L’apprentissage de la propreté : entre stress, joie et patience
Imprimer
30022

Jean-Pierre PicardJean-Pierre Picard

Autres messages par Jean-Pierre Picard
Contacter l'auteur

Contacter l'auteur

x
Les enseignants renouent contact à Saskatoon

Les enseignants renouent contact à Saskatoon

Les enseignants fransaskois ont pu enfin se retrouver lors du premier congrès organisé en personne depuis le début de la pandémie les 30 et 31 mars à Saskatoon. Organisatrices de la rencontre, l’Association locale des enseignantes et des enseignants fransaskois (ALEF) et l’Association professionnelle des enseignants fransaskois (APEF) avaient logiquement choisi pour thème Des retrouvailles pour se ressourcer.

14 avril 2023/Auteur: Leanne Tremblay – IJL-Réseau.Presse/Nombre de vues (4465)/Commentaires (0)/
Le gouvernement donne son aval pour deux nouvelles écoles

Le gouvernement donne son aval pour deux nouvelles écoles

Bonne nouvelle pour les Fransaskois : deux nouvelles écoles se retrouvent dans le budget provincial 2023-2024 présenté le 22 mars. Si l’annonce des établissements, prévus pour Prince Albert et Saskatoon, enchante les communautés locales, la vigilance reste de mise.

4 avril 2023/Auteur: Lucas Pilleri – IJL-Réseau.Presse/Nombre de vues (5596)/Commentaires (0)/
Faire reconnaître l’apprentissage non formel et informel du français

Faire reconnaître l’apprentissage non formel et informel du français

En dehors du cursus scolaire, les situations d’apprentissage sont infinies. C’est le message que veut faire passer le Réseau pour le développement de l’alphabétisme et des compétences (RESDAC). Une considération que l’organisme veut faire inscrire dans la modernisation de la Loi sur les langues officielles.

3 avril 2023/Auteur: Anne-Hélène Mai – IJL-Réseau.Presse/Nombre de vues (6078)/Commentaires (0)/
Trois minutes pour convaincre

Trois minutes pour convaincre

Le 13 mars, l'Association francophone pour le savoir (ACFAS) a convié en ligne le public à la finale fransaskoise du concours Ma thèse en 180 secondes. La relève universitaire d’expression française de la province a ainsi présenté ses projets de recherche en un format accessible, ludique et dynamique.

23 mars 2023/Auteur: Lucas Pilleri/Nombre de vues (6703)/Commentaires (0)/
Une pionnière de l’enseignement des arts industriels récompensée

Une pionnière de l’enseignement des arts industriels récompensée

La Fransaskoise Julie Lemire s’est vu remettre, le 4 novembre 2022, le Saskatchewan Youth Apprenticeship (SYA) Champion Award, un prix qui souligne les réalisations d’enseignants du secteur des arts industriels de la province.

27 janvier 2023/Auteur: Estelle Bonetto/Nombre de vues (7291)/Commentaires (0)/
Près de 16 000 ayants droit : un argument massue pour plus d’écoles fransaskoises

Près de 16 000 ayants droit : un argument massue pour plus d’écoles fransaskoises

En novembre dernier, Statistique Canada a révélé que près de 16 000 jeunes Saskatchewanais étaient admissibles à l’instruction en français en 2021. Pourtant, seulement 2 000 élèves fréquentent les écoles francophones de la province. Des personnalités de la communauté réagissent.

25 janvier 2023/Auteur: Anne-Hélène Mai – IJL-Réseau.Presse/Nombre de vues (6426)/Commentaires (0)/
Francis Kasongo, un pilier de l’éducation en français

Francis Kasongo, un pilier de l’éducation en français

Le 9 novembre, lors du congrès national du Réseau des cégeps et collèges francophones du Canada (RCCFC) à Montréal, le directeur général du Collège Mathieu Francis Kasongo a reçu le prix Pilier collégial francophone. Cette distinction vient ainsi souligner son travail pour le développement de l’éducation postsecondaire collégiale en français en Saskatchewan. Le fier récipiendaire revient sur son engagement.

25 novembre 2022/Auteur: Lucas Pilleri/Nombre de vues (7833)/Commentaires (0)/
Des bibliothèques communautaires à Regina

Des bibliothèques communautaires à Regina

Dans le cadre de la rentrée des classes, l’Association communautaire fransaskoise de Regina (ACFR), en partenariat avec le Conseil des écoles fransaskoises (CÉF), a dévoilé trois bibliothèques communautaires extérieures. L’objectif : favoriser le partage de livres et encourager à la lecture en français.

18 octobre 2022/Auteur: Marie-Lou Bernatchez – IJL-Réseau.Presse/Nombre de vues (7912)/Commentaires (0)/
Le Conseil culturel fransaskois plus près des écoles

Le Conseil culturel fransaskois plus près des écoles

En cette période de rentrée, le Conseil culturel fransaskois (CCF) veut resserrer ses liens avec le secteur scolaire. 

29 septembre 2022/Auteur: Leanne Tremblay – IJL-Réseau.Presse/Nombre de vues (7773)/Commentaires (0)/
Collège Mathieu : une nouvelle Charte pour une nouvelle ère

Collège Mathieu : une nouvelle Charte pour une nouvelle ère

Une nouvelle époque s’ouvre pour le Collège Mathieu qui vient de renouveler sa charte le 17 août. Alors que l’Église catholique ne sera plus représentée dans le conseil d’administration de l’établissement, la nouvelle loi veut faire plus de place à la jeunesse et aux femmes, ainsi qu’à certaines compétences clés. 

1 septembre 2022/Auteur: Mehdi Mehenni – IJL-Réseau.Presse/Nombre de vues (6913)/Commentaires (0)/
Le fédéral assure défendre les droits des Fransaskois

Le fédéral assure défendre les droits des Fransaskois

Mehdi Mehenni – IJL-Réseau.Presse La ministre des Langues officielles et ministre responsable de l’Agence de promotion économique du Canada atlantique, Ginette Petitpas Taylor, était en visite le 29 juillet à Regina dans la cadre des consultations pancanadiennes sur les langues officielles entamées en mai dernier. Une visite durant laquelle une annonce de 7,1 millions de dollars a été faite au profit de la Cité universitaire francophone de l’Université de Regina et du Collège Mathieu.

En évoquant le projet de Loi sur les langues officielles, toujours en cours d’adoption au Parlement, Ginette Petitpas Taylor souligne l’engagement du fédéral à s’assurer que, à l’échelle provinciale, les communautés de langues officielles en situation minoritaire « reçoivent les services et droits nécessaires pour continuer à vivre et à travailler dans leur langue maternelle ».  

12 août 2022/Auteur: Mehdi Mehenni – IJL-Réseau.Presse /Nombre de vues (5210)/Commentaires (0)/
7,1 millions de dollars pour le postsecondaire fransaskois

7,1 millions de dollars pour le postsecondaire fransaskois

La Cité universitaire francophone de l’Université de Regina et le Collège Mathieu viennent de bénéficier d’un budget de plus de 7,1 millions de dollars pour la construction, la rénovation et le développement d’espaces éducatifs postsecondaires, mais aussi pour accroître l’offre de programmes qui desservent les communautés de langue officielle en situation minoritaire.

29 juillet 2022/Auteur: Mehdi Mehenni – IJL-Réseau.Presse/Nombre de vues (6912)/Commentaires (0)/
Café le Réseau : les élèves aux manettes derrière le comptoir

Café le Réseau : les élèves aux manettes derrière le comptoir

Depuis le 8 juin, le Café le Réseau a ouvert ses portes au sein même de l’école Monseigneur de Laval. Se voulant un lieu de rencontre, l’établissement est une initiative 100 % étudiante qui fait la fierté des jeunes et de leurs enseignants, et le bonheur des clients.

2 juillet 2022/Auteur: Lucas Pilleri – IJL-Réseau.Presse/Nombre de vues (4234)/Commentaires (0)/
Joe Poirier: Une passion pour la fransaskoisie récompensée

Joe Poirier: Une passion pour la fransaskoisie récompensée

Joseph, dit Joe, Poirier a passé sa vie à défendre la cause fransaskoise. À 78 ans, il est récompensé pour ce dévouement en recevant, en avril dernier à Ottawa, la Médaille du souverain pour les bénévoles des mains de la gouverneure générale du Canada Mary Simon.

13 mai 2022/Auteur: Marie-Lou Bernatchez – IJL-Réseau.Presse/Nombre de vues (8163)/Commentaires (0)/
La francophonie entre privilèges et marginalisations

La francophonie entre privilèges et marginalisations

Les chercheurs et membres des communautés francophones de l’Ouest et du Canada se sont rassemblés de manière virtuelle dans le cadre du colloque du Centre d’études franco-canadiennes de l’Ouest, organisé par La Cité universitaire francophone de l’Université de Régina.

6 avril 2022/Auteur: Marie-Lou Bernatchez/Nombre de vues (8190)/Commentaires (0)/
RSS
124678910Dernière

 - dimanche 22 décembre 2024