L'Inde au-delà de l'actualité
Trois semaines en Inde, trois semaines à surfer sur une culture plusieurs fois millénaire, c'est peu. Un moment, un grain de sable, une goutte de rosée dans laquelle miroitent les couleurs et la lumière, où défilent les temples, la mer, les plantations de thé et d'épices, les bidonvilles, les trains, les tuk-tuks, les marchés, les tea stalls, les vaches. Et partout, des roses et du jasmin.
Quand on pense Inde, on pense 1,3 milliard d'habitants, nationalisme hindou, tensions au Cachemire, misère des bidonvilles. Difficile d'exprimer en peu de mots ce que cette trop brève aventure m'a fait vivre et... goûter ! Mais l'Inde que j'ai vue est, dans une large mesure, une Inde au-delà des actualités.
Mon entrée dans ce pays s'est faite en douceur, en commençant par Pondichéry, ville de 244 000 habitants. Colonie française jusqu'en 1954, Pondichéry et ses murs jaune vif, son lycée français et ses rues fleuries - au moins aussi propres que celles de Saskatoon - est à des années-lumière des mégapoles indiennes. On m'avait dit que voir le jour se lever sur le golfe du Bengale, c'était quelque chose. On ne m'avait pas menti.
L'Inde du Sud
L'Inde dont j'ai eu le bonheur de découvrir quelques facettes est celle du Sud : le Tamil Nadu, le Karnataka, et surtout le Kerala, d'une douceur et d'une beauté à couper le souffle. À Alleypey, on vogue doucement sur les backwaters en traversant des nappes de lys d'eau, de jacinthes et de lotus. À la tombée du jour, la lumière des bougies éclaire les porches des maisons qui bordent les canaux, l’encens embaume l’air. C'est l'heure de la puja, rituel d'offrandes quotidien.
Comment oublier cette famille d'éléphants à la tombée du jour dans le parc national de Periyar et ces singes partout, qui n'hésitent pas à piquer la bouteille d'eau que vous tenez à la main !
La ville que j'ai préférée, c'est Cochin et ses couchers de soleil sur la mer d'Arabie. Son port date de 1341, son histoire en est une de longue cohabitation entre hindous, musulmans, chrétiens et juifs, cohabitation qui se traduit notamment dans l'architecture.
L'aéroport international de Cochin est certainement emblématique de la modernité de l’Inde. C'est le premier aéroport au monde qui fonctionne entièrement à l'énergie solaire, ce qui lui a valu de remporter en 2018 le Prix de l'environnement de l'ONU.
Les religions, hindouisme en tête avec son panthéon de 33 millions de dieux et sa pléthore de fêtes, sont omniprésentes. Temples, mais aussi églises et mosquées, abondent. Parmi les temples qu'il m'a été donné de visiter, je retiens surtout le temple de Hoysaleshwara de Helabid. Construit au XIIe siècle, il est orné de sculptures d’une grande finesse. Une merveille.
Des couleurs plein les yeux
Je n'ai pas vu le côté sombre de l'Inde. Ou presque. Parce qu'il y eut, en fin de parcours, Mumbai, dans l'État du Maharashtra, avec ses 18 millions d'habitants. Mais ça... c'est une toute autre histoire.
Même avec des couleurs plein les yeux, on ne revient pas indemne de l'Inde, pays de contrastes, où les plus beaux mandalas ornent les entrées des pires taudis, où les regards, les sourires, et la grâce des femmes en sari sont inoubliables. Namasté.
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