Skip Navigation
150 ans Festival Cinergie 2024
Lucas Pilleri
/ Catégories: Politique

Un Fransaskois au cœur des élections françaises

Parti fin mars pour la France, le Fransaskois Emmanuel Masson s’est joint aux équipes du candidat malheureux Jean-Luc Mélenchon qui briguait la présidence de la République française. Malgré la défaite au premier tour, les convictions du jeune homme restent inchangées, bien motivé à changer le monde.

Arrivé à Paris le 29 mars, le jeune Fransaskois avait une idée claire en tête : « Faire campagne pour Jean-Luc Mélenchon. »

Au cours de cette mobilisation qui a précédé le premier tour du scrutin, le 10 avril, le jeune homme a distribué des tracts dans l’espace public, devant les écoles, les stations de métro et les marchés.

« Je suis allé à Saint-Denis, au nord de Paris, où il y a énormément de soutien pour Jean-Luc Mélenchon, mais aussi un des plus forts taux d'abstention. Mon but était de lutter contre l'abstention qui augmente à chaque élection en France », explique celui qui a étudié les sciences politiques à l’Université d’Ottawa.

La démarche du jeune homme a pu en surprendre plus d’un sur place : « En expliquant aux électeurs que j'étais venu du Canada pour leur parler de ce candidat, j'espérais que cela fasse réfléchir les gens, et qu'ils aillent voter », dit-il.

« Changer le monde »

Le jeune homme n’en est pas à sa première aventure politique à l’international. En 2020, il avait déjà passé sept semaines à collaborer avec l’équipe du candidat Bernie Sanders aux primaires démocrates américaines.

Après avoir étudié les sciences politiques et l’histoire à l’Université d’Ottawa, Emmanuel Masson a travaillé un temps comme pigiste à l’Eau vive, puis comme journaliste à Radio-Canada Saskatchewan.

Au travers de tous ses choix se retrouve l’envie de peser sur l’avenir. « Cette élection en France était une occasion unique de changer le monde. Ça peut sembler naïf, mais je le crois sincèrement », confie ce dernier.

Le soutien à Jean-Luc Mélenchon, homme de gauche anciennement au Parti socialiste français, puis fondateur du parti de la France insoumise, est un choix de cœur mais aussi de tête pour Emmanuel Masson.

Image
Le candidat de la France insoumise Jean-Luc Mélenchon a terminé troisième lors du premier tour des élections présidentielles en France. Crédit: Emmanuel Masson

« Les éléments de son programme sont très différents de ce que l'on retrouve en politique canadienne. Partout dans le monde occidental, dans les trente dernières années, des gouvernements de différentes couleurs se sont succédé, mais ont tous appliqué plus ou moins la même politique économique et internationale », avance le bénévole.

Sur la scène internationale, là encore, les idées du candidat à la présidentielle française séduisent le Fransaskois. « C’est un vieux routier de la politique française qui critique depuis longtemps les politiques du "consensus de Washington" en vigueur depuis la fin de la guerre froide », analyse-t-il.

La victoire d’un tel homme politique aurait pu changer la donne selon lui : « La France a une influence qui dépasse ses frontières, surtout au sein de l'Union européenne et en Afrique. Si un gouvernement altermondialiste était élu en France, ce serait un grand obstacle au néolibéralisme. »

Pour l’amour de la politique

Dans la vingtaine, Emmanuel Masson a malgré tout la force de ses convictions, au point d’avoir abandonné son contrat chez Radio-Canada. « Mes motivations profondes sont de lutter pour un monde meilleur. Je crois que les défis de notre époque, que ce soit les inégalités sociales, la crise climatique, les féminicides ou la tendance vers l’autoritarisme, ne pourront être réglés sans une certaine radicalité », présente-t-il.

Mes motivations profondes sont de lutter pour un monde meilleur

Que ce soit aux côtés de Jean-Luc Mélenchon ou de Bernie Sanders, le jeune homme est résolument tourné vers l’avenir : « Ces deux campagnes étaient inspirantes et porteuses d'espoir, mais aussi crédibles. J'aurais regretté de ne pas être venu faire quelque chose pour les soutenir alors que la victoire était à portée de main. »

À portée de main, en effet, puisque Jean-Luc Mélenchon est passé à 400 000 voix d’un second tour. « Bien sûr, le résultat ne fut pas celui que j’espérais, mais c’est tout de même passé proche », souligne le militant qui compte rester en France jusqu’en septembre pour prendre part aux élections législatives.

Malgré la défaite, Emmanuel Masson retire de cette expérience une belle leçon de militantisme à la française. « Les campagnes électorales en France sont très différentes de celles au Canada. En France, les militants ne cherchent pas à recenser leurs électeurs, mais veulent plutôt faire circuler les messages de leur candidat au plus grand nombre. Il y a donc moins de porte-à-porte et plus de diffusion de tracts dans les espaces publics achalandés », note-t-il.

Même si l’élection est perdue, d’autres victoires, plus modestes, resteront dans la tête du Fransaskois : « Un homme de Saint-Denis m'a dit qu'il sentait que Mélenchon était le seul candidat qui respectait les personnes d'origine étrangère. Saint-Denis a d'ailleurs voté à 61 % pour lui, un score inédit et un bond de 20 points par rapport à la précédente élection présidentielle en 2017 », se félicite-t-il, avec, peut-être, l’idée que son passage n’est pas étranger à ce résultat.

Imprimer
2922

Lucas PilleriLucas Pilleri

Autres messages par Lucas Pilleri
Contacter l'auteur

Contacter l'auteur

x

Le CÉFOU « en pause » pour le printemps 2014

La nouvelle a fait le tour de la fransaskoisie : cette année le CÉFOU n’aura pas lieu en 2014.

6 mars 2014/Auteur: Anonym/Nombre de vues (25654)/Commentaires (0)/
Le nouveau cabinet Juristes Power

Le nouveau cabinet Juristes Power

Un appui aux conseils scolaires francophones en période turbulente

Mark Power dirige un nouveau cabinet bilingue à mandat national et réunissant dix passionnés de droit. Les conseils scolaires francophones comptent sur lui pour traverser des années sombres pour la jurisprudence.

6 mars 2014/Auteur: Anonym/Nombre de vues (21231)/Commentaires (0)/
Les élèves de Mgr de Laval à l’école du recyclage

Les élèves de Mgr de Laval à l’école du recyclage

Visite des élèves de Mgr de Laval aux installations de recyclage de Regina.

6 mars 2014/Auteur: Luc Bengono/Nombre de vues (27071)/Commentaires (0)/
Symposium des 2014 de l’Association des parents fransaskois

Symposium des 2014 de l’Association des parents fransaskois

Toutes les familles étaient invitées au Pavillon Gustave Dubois, ce samedi 1er mars, pour échanger sur des thématiques liées au bien-être et à la sécurité des petits comme des grands. 

6 mars 2014/Auteur: Alexandra Drame (EV)/Nombre de vues (23337)/Commentaires (0)/

Le budget fédéral et la formation à l’emploi

Les francophones pris entre les colonnes

Les provinces, les employeurs et les sans emploi sont poussés au pied du mur.

27 février 2014/Auteur: Anonym/Nombre de vues (33728)/Commentaires (0)/
Le nouveau directeur du CÉF veut une analyse de la situation

Le nouveau directeur du CÉF veut une analyse de la situation

Le Conseil scolaire fransaskois (CFS) a annoncé la nomination de monsieur Donald Michaud au poste de directeur par intérim du Conseil des écoles fransaskoises (CÉF). 

20 février 2014/Auteur: Jean-Pierre Picard/Nombre de vues (25084)/Commentaires (0)/
Êtes-vous business?

Êtes-vous business?

Des ateliers bien appréciés

C’est le samedi 1er février 2014 que le Conseil de la Coopération de la Saskatchewan (CCS) offrait son quatrième et dernier atelier pour l’année 2013 – 2014, et ce, dans le cadre de son projet « Êtes-vous business? »

20 février 2014/Auteur: Conseil économique et coopératif de la Saskatchewan/Nombre de vues (37224)/Commentaires (0)/
Toute la province a fêté la Journée de l’Alphabétisation Familiale

Toute la province a fêté la Journée de l’Alphabétisation Familiale

Comme chaque année, le 27 janvier a été synonyme de Journée de l’Alphabétisation Familiale. 

30 janvier 2014/Auteur: Alexandra Drame (EV)/Nombre de vues (21071)/Commentaires (0)/

Entrevue avec Marcel Michaud, directeur général du Collège Mathieu

Il l’affirme sans broncher, les défis que devra relever le Collège Mathieu sont énormes. De plus, la diminution du nombre d’élèves fréquentant son école l’inquiète beaucoup.

12 avril 2001/Auteur: L'Eau vive/Nombre de vues (20854)/Commentaires (0)/
RSS
Première262728293031323335

 - samedi 27 avril 2024