Skip Navigation
Emmanuel Masson

Pourquoi l’hiver est-il particulièrement chaud cette année

Image
Les neiges ont tendance à fonder de plus en plus au cours de l’hiver à cause des changements climatiques.
Crédit: Gauravdeep Singh Bansal - Unsplash

Les météorologues avaient prédit que l’hiver 2020-2021 serait plus froid que d’habitude. Au contraire, l’hiver s’est révélé être plus chaud avec des températures moyennes supérieures à la normale. Un climatologue explique pourquoi.

David Sauchyn, climatologue à l’Université de Regina, constate que l’hiver 2020-2021 a été jusqu’à présent particulièrement chaud. Dans le sud de la Saskatchewan, la température n’est pas descendue en dessous de -30 degrés Celsius jusqu’à la fin du mois de janvier 2021. 

Excepté le mois de février 2021, les températures quotidiennes ont été en moyenne bien supérieure aux normales de saison. En décembre 2020, à Regina, il a fait en moyenne -8,8 °C, alors que les normales sont plutôt autour de -12 °C. En janvier 2021, la différence était encore plus notable avec des températures moyennes proches de - 8 °C, soit plus de 6 °C plus chaudes qu’à l’accoutumée.  

Cette tendance s’est inversée en février 2021, avec des températures 8 °C plus froides que les moyennes de saisons. Néanmoins, le mois de mars commence avec des températures au-delà du point de congélation.

Ces données surprennent d’autant plus les météorologues que, cette année, la présence du phénomène de La Niña dans l’océan Pacifique aurait dû refroidir l’hiver. 

Comprendre la tendance générale

Image
David Sauchyn, professeur et chercheur au Prairie Adaptation Research Collaborative (PARC) de l’Université de Regina Crédit : Courtoisie

David Sauchyn étudie les changements climatiques dans les Prairies canadiennes. Bien qu’il affirme que le changement climatique ne soit jamais la cause directe des événements météorologiques, il explique que ce dernier donne lieu à de l’incertitude. « Plus on voit de météos inattendues, plus on sait que le climat change », résume-t-il.

En Saskatchewan, les changements climatiques sont surtout observables avec le réchauffement des hivers. À la différence des étés qui n’ont presque pas changé, il y a une forte tendance à la hausse dans les températures hivernales. En ce sens, l’hiver doux de cette année est conforme aux tendances climatiques observées au cours du siècle dernier, indique le spécialiste.

David Sauchyn mentionne que les phénomènes météorologiques extrêmes, comme les tempêtes, les inondations et les sécheresses, se produiront plus fréquemment et seront plus graves qu’autrefois.

L’expert précise aussi que les changements climatiques n’empêchent pas la possibilité d’hivers froids à l’avenir, mais que ces derniers seront moins fréquents. Les hivers plus chauds, quant à eux, seront plus communs. 

Saisir les conséquences

David Sauchyn souligne qu’en Saskatchewan les sols dépendent de deux principales sources d’eau : la neige et les pluies printanières. « La pluie que nous recevons en été n'est pas aussi efficace, car elle coule dans les ruisseaux ou s’évapore, alors que la neige s'accumule en hiver et fond au printemps. » 

Le climatologue explique que si les températures montent au-dessus de 0 °C plusieurs fois au cours de l’hiver, « le manteau neigeux fond périodiquement tout au long de la saison », entraînant un déficit de neige au printemps et donc une probabilité accrue de sécheresse en été. « Nous verrons ce phénomène cette année », avertit-il.

Si David Sauchyn prévoit la venue d’un climat plus sec et aride dans les Prairies canadiennes du fait des changements climatiques, des incertitudes demeurent. La montée des températures océaniques et atmosphériques augmentera par exemple le taux de précipitation dans le monde. Dans le meilleur des cas, ces précipitations accrues au printemps pourraient contrebalancer les pertes d’eau par la fonte des neiges en hiver. Au contraire, cela pourrait aussi signifier plus de pluies torrentielles, ce qui n’aurait pas l’effet escompté.

Poursuivre la recherche

Pour le climatologue, ces zones d’ombre démontrent notre besoin d’en savoir plus. Pour ce faire, son centre d’étude, le Prairie Adaptation Research Collaborative (PARC), a annoncé en janvier un partenariat avec ses homologues de l’Alberta et du Manitoba afin de former ClimateWest, un nouveau centre de recherche pour faciliter le partage d’informations dans le domaine. 

Le nouvel organisme, basé à Winnipeg, offrira aussi des services aux communautés, aux entreprises et aux gouvernements qui cherchent des conseils pour s’adapter aux changements climatiques.

Imprimer
7436

Emmanuel MassonEmmanuel Masson

Autres messages par Emmanuel Masson
Contacter l'auteur

Contacter l'auteur

x

Le CÉFOU « en pause » pour le printemps 2014

La nouvelle a fait le tour de la fransaskoisie : cette année le CÉFOU n’aura pas lieu en 2014.

6 mars 2014/Auteur: Anonym/Nombre de vues (25730)/Commentaires (0)/
Le nouveau cabinet Juristes Power

Le nouveau cabinet Juristes Power

Un appui aux conseils scolaires francophones en période turbulente

Mark Power dirige un nouveau cabinet bilingue à mandat national et réunissant dix passionnés de droit. Les conseils scolaires francophones comptent sur lui pour traverser des années sombres pour la jurisprudence.

6 mars 2014/Auteur: Anonym/Nombre de vues (21297)/Commentaires (0)/
Les élèves de Mgr de Laval à l’école du recyclage

Les élèves de Mgr de Laval à l’école du recyclage

Visite des élèves de Mgr de Laval aux installations de recyclage de Regina.

6 mars 2014/Auteur: Luc Bengono/Nombre de vues (27236)/Commentaires (0)/
Symposium des 2014 de l’Association des parents fransaskois

Symposium des 2014 de l’Association des parents fransaskois

Toutes les familles étaient invitées au Pavillon Gustave Dubois, ce samedi 1er mars, pour échanger sur des thématiques liées au bien-être et à la sécurité des petits comme des grands. 

6 mars 2014/Auteur: Alexandra Drame (EV)/Nombre de vues (23420)/Commentaires (0)/

Le budget fédéral et la formation à l’emploi

Les francophones pris entre les colonnes

Les provinces, les employeurs et les sans emploi sont poussés au pied du mur.

27 février 2014/Auteur: Anonym/Nombre de vues (33906)/Commentaires (0)/
Le nouveau directeur du CÉF veut une analyse de la situation

Le nouveau directeur du CÉF veut une analyse de la situation

Le Conseil scolaire fransaskois (CFS) a annoncé la nomination de monsieur Donald Michaud au poste de directeur par intérim du Conseil des écoles fransaskoises (CÉF). 

20 février 2014/Auteur: Jean-Pierre Picard/Nombre de vues (25168)/Commentaires (0)/
Êtes-vous business?

Êtes-vous business?

Des ateliers bien appréciés

C’est le samedi 1er février 2014 que le Conseil de la Coopération de la Saskatchewan (CCS) offrait son quatrième et dernier atelier pour l’année 2013 – 2014, et ce, dans le cadre de son projet « Êtes-vous business? »

20 février 2014/Auteur: Conseil économique et coopératif de la Saskatchewan/Nombre de vues (37455)/Commentaires (0)/
Toute la province a fêté la Journée de l’Alphabétisation Familiale

Toute la province a fêté la Journée de l’Alphabétisation Familiale

Comme chaque année, le 27 janvier a été synonyme de Journée de l’Alphabétisation Familiale. 

30 janvier 2014/Auteur: Alexandra Drame (EV)/Nombre de vues (21143)/Commentaires (0)/

Entrevue avec Marcel Michaud, directeur général du Collège Mathieu

Il l’affirme sans broncher, les défis que devra relever le Collège Mathieu sont énormes. De plus, la diminution du nombre d’élèves fréquentant son école l’inquiète beaucoup.

12 avril 2001/Auteur: L'Eau vive/Nombre de vues (20975)/Commentaires (0)/
RSS
Première262728293031323335

 - vendredi 17 mai 2024