Skip Navigation
Bon 36366
Inès Lombardo – Francopresse
/ Catégories: Société, Jeunesse

Franco-Rebelles : ces jeunes qui résistent pour défendre leur accent

Image
Crédit : Courtoisie FJCF

La jeunesse francophone en situation minoritaire résiste, encore et toujours. En témoigne la deuxième partie de la campagne de valorisation des accents lancée par la Fédération de la jeunesse canadienne-française (FJCF), intitulée Franco-Rebelle. La FJCF tente ainsi d’effacer la honte des jeunes pour leurs accents régionaux.

L’idée est née en décembre dernier, grâce à la contribution de Julien Robichaud, cinéaste acadien. Les Franco-Rebelles, ce sont deux jeunes Acadiens de Moncton et cinq autres jeunes francophones venant des quatre coins du pays. 

En partenariat avec l’Association des collèges et universités de la francophonie canadienne (ACUFC) et l’Association canadienne d’éducation de langue française (ACELF), ils dévoileront aux cours des prochaines semaines cinq capsules vidéos relatant leurs discussions sur les accents francophones dans le but de lutter contre l’insécurité linguistique et l’intimidation.

La première partie de la campagne de valorisation des accents de la FJCF est intitulée « Le téléphone » et met en avant les diverses expressions utilisées par les francophones, selon les provinces. La campagne a été lancée dans le cadre de la mise en œuvre de la Stratégie nationale pour la sécurité linguistique (SNLS) de la FJCF.

Pas de « bon » français

Alec Victor et Patrick Martin
Patrick Martin (à gauche) et Alec Victor (à droite) sont les deux animateurs de la minisérie Franco-Rebelle.
Crédit : Courtoisie

Les Franco-Rebelles Patrick Martin et Alec Victor sont bien placés pour animer la campagne. Ils savent ce que c’est que de grandir avec des gens qui leur font remarquer qu’ils « parlent mal ».

Cela a entraîné une insécurité linguistique chez les deux amis, notamment lorsqu’ils travaillent avec des Québécois : « Avec eux autres, parfois, on a de la misère à se comprendre. On va leur parler, puis ils vont nous répondre en anglais, car ils pensent qu’on parle anglais. Vu notre accent, ils assument qu’on est anglophones. Non, on est francophones, mais on parle le chiac », explique Alec Victor.  

Cette fierté qu’ils ont à le parler n’est pas encore tout à fait assumée, indiquent-ils. « Pour cette entrevue, on dirait qu’on cache notre accent, mais faut qu’on le laisse shiner, parce que c’est ça, la couleur de la langue. C’est de la belle saturation !», plaisante Patrick Martin.

« Cette insécurité-là existe vraiment dans les écoles, ajoute-t-il, plus sérieux. Là, on dial back [notre accent] de cinquante pour cent pour coller au “bon français”. »

La grande surprise pour eux à travers Franco-Rebelle a été de découvrir la diversité d’accents qui existent dans les communautés francophones en situation minoritaire. 

« On ne pensait déjà pas qu’il y avait autant de francophones hors Québec, avec autant d’accents différents de place en place. Mais on arrive toujours à se comprendre », résume Patrick Martin. 

Faire valoir son accent

Patrick Martin souligne néanmoins qu’« il y a des endroits où les jeunes ne sont pas aussi chanceux que nous. À Moncton, si je veux commander une pizza, j’ai l’option de le faire en français. Mais en parlant avec ces jeunes, on a vu que beaucoup d’entre eux n’ont pas [cette] chance. »

« Tu vois un peu leur français disparaître. Ces jeunes vont-ils perdre leur langue et, parfois, ça vaut-tu même la peine de parler français, quand tu es entouré de gens qui parlent l’anglais ? », s’interroge-t-il.

Les deux co-animateurs citent l’exemple de Pierre, un Français ayant déménagé à Vancouver qui « avait de la misère à parler français, avec son accent à lui, tant la communauté francophone est réduite ».

Ils évoquent aussi Chéticamp, en Nouvelle-Écosse, où Michelle ne rencontre aucune difficulté à parler français, car la ville est fortement francophone. Mais dès qu’elle en sort, langue et accent sont mis de côté au profit de l’anglais. 

« C’est là que Franco-Rebelle intervient  : [la série décrit] le francophone minoritaire qui essaie d’utiliser sa langue, qui ne surrender pas, quel que soit son accent », insiste Patrick Martin.  

Au Nouveau-Brunswick, les deux Acadiens remarquent que le combat est moins présent, car il y a plus de francophones et donc plus d’occasions de parler français. « Ces rebelles-là sont les derniers sur la ligne d’attaque », plaisante Patrick Martin. 

Malgré tout, les deux Franco-Rebelles ont appris à l’école que les francophones du Nouveau-Brunswick devaient se battre pour garder leur langue. « Ça nous a inspirés à continuer cette tradition. On a quand même encore cette pression du gouvernement [de délaisser] le français, mais on garde cet effet des générations d’avant qui se sont battues », assure Alec Victor, avec fierté.

Imprimer
5210

Inès Lombardo – FrancopresseFrancopresse

Autres messages par Inès Lombardo – Francopresse
Contacter l'auteur

Contacter l'auteur

x
L’importance de la lecture avec les enfants

L’importance de la lecture avec les enfants

Selon les résultats des recherches de C.A. Nelson, du Centre du développement de l’enfant de l’Université Harvard, le développement langagier d’un enfant se manifeste longtemps avant le premier balbutiement des mots « mmman » ou « pa, pa, papa ». Les études du développement cérébral révèlent que les neurones et les synapses pour le langage apparaissent trois mois avant la naissance. La croissance de cette zone du cerveau atteint son sommet vers l’âge de 4 ans.

4 février 2015/Auteur: Rita Denius (CM)/Nombre de vues (27944)/Commentaires (0)/
Des élèves voudraient une heure de... 60 minutes

Des élèves voudraient une heure de... 60 minutes

SASKATOON - C’est une délégation de jeunes élèves de l’École canadienne-française de Saskatoon, qui a donné le coup d’envoi de l’Assemblée annuelle des électeurs du Conseil scolaire fransaskois.
4 février 2015/Auteur: Michèle Fortin (EV)/Nombre de vues (27900)/Commentaires (0)/
Assemblée annuelle du Conseil scolaire fransaskois : Une soirée bien tranquille

Assemblée annuelle du Conseil scolaire fransaskois : Une soirée bien tranquille

SASKATOON - Le vendredi 30 janvier, le Conseil scolaire fransaksois (CSF) a rencontré ses électeurs pour la première fois depuis le dépôt d’un rapport sévère de la vérificatrice provinciale et la fermeture annoncée de l’école Sans-frontières de Lloydminster.

4 février 2015/Auteur: Mychèle Fortin (EV)/Nombre de vues (33204)/Commentaires (0)/
La cause de la Commission scolaire francophone du Yukon entendue à la Cour suprême du Canada

La cause de la Commission scolaire francophone du Yukon entendue à la Cour suprême du Canada

La Cour suprême du Canada a pris en délibéré, le 21 janvier 2015, la cause qui oppose depuis plusieurs années la Commission scolaire francophone du Yukon (CSFY) au gouvernement du Yukon. Le litige repose sur les droits de gestion scolaire en contexte minoritaire.

29 janvier 2015/Auteur: Anonym/Nombre de vues (31009)/Commentaires (0)/
Après 20 ans de gestion scolaire fransaskoise:  Comment se porte le français dans nos écoles?

Après 20 ans de gestion scolaire fransaskoise: Comment se porte le français dans nos écoles?

Rencontre avec un parent inquiet, mais optimiste

La Saskatchewan a bien changé depuis l’obtention de la gestion scolaire il y a 20 ans. Depuis deux décennies, l’épanouissement du Conseil des écoles fransakoises (CÉF) est évident. La gestion scolaire est-elle garante de la qualité de l'éducation française? Nous en avons discuté avec un parent de Regina qui a accepté de répondre à nos questions mais qui a préféré garder l'anonymat.

29 janvier 2015/Auteur: Mychèle Fortin (EV)/Nombre de vues (86336)/Commentaires (0)/
Le Québec refuse d'appuyer les francophones minoritaires

Le Québec refuse d'appuyer les francophones minoritaires

La Commission scolaire francophone du Yukon devant la Cour suprême

J’ai appris avec stupéfaction la position du gouvernement du Québec devant la Cour suprême en ce qui concerne la gestion des écoles par les minorités francophones du reste du pays. En effet, par l’entremise de sa ministre de la justice, Stéphanie Vallée, Québec a signifié son refus d’appuyer des communautés francophones hors Québec. 

29 janvier 2015/Auteur: Jean-François Larose/Nombre de vues (30580)/Commentaires (0)/
Turbulences dans les conseils scolaires francophones

Turbulences dans les conseils scolaires francophones

La CSFTNO se tourne vers la Cour suprême

La Commission scolaire francophone des Territoires du Nord-Ouest (CSFTNO) et l'Association des parents ayant droit de Yellowknife (APADY) viennent de subir un cuisant revers devant la Cour d’appel des TNO.

20 janvier 2015/Auteur: Denis Lord (L’Aquilon) et Paul Mengoumou (Francopresse)/Nombre de vues (31148)/Commentaires (0)/
Le 27 janvier est la Journée de l’alphabétisation familiale

Le 27 janvier est la Journée de l’alphabétisation familiale

À l'initiative d'ABC Alpha pour la vie Canada, la Journée de l'alphabétisation familiale a été introduite en 1999 et elle est célébrée le 27 janvier de chaque année. En plus de célébrer le plaisir de lire et d'apprendre en famille, cette journée est l'occasion d'intégrer l'apprentissage à sa routine familiale.

2015-01-27/Auteur: Collège Mathieu/Nombre de vues (13747)/Commentaires (0)/
Deux enseignants québécois mieux outillés par un séjour en Saskatchewan

Deux enseignants québécois mieux outillés par un séjour en Saskatchewan

Bilan d'un stage de de l'ACELF de six semaines par deux étudiants de l'Université de Sherbrooke à l'école fransaskoise Mgr de Laval à Regina.
15 janvier 2015/Auteur: (ACELF)/Nombre de vues (21518)/Commentaires (0)/
Lancement du Grand Quiz

Lancement du Grand Quiz

La Grande Dictée fait peau neuve!

REGINA - C’est le 7 janvier 2015 que le Collège Mathieu et Radio-Canada ont tenu une conférence de presse dans le but de présenter leur nouveau concept tant attendu, Le Grand Quiz.
15 janvier 2015/Auteur: Marie-Pier Boilard (EV)/Nombre de vues (37140)/Commentaires (0)/

Rapport de la vérificatrice sur la gestion scolaire : Un besoin de rigueur

On attendait de pied ferme le rapport de la vérificatrice provinciale sur la gestion du Conseil scolaire fransaskois (CSF) et l’administration du Conseil des écoles fransaskoises (CÉF). Jetons un coup d’œil sur certains éléments clé de ce document qui démontrent que les déboires financiers n’étaient pas dus qu’à un manque de financement. 

11 décembre 2014/Auteur: Jean-Pierre Picard (EV)/Nombre de vues (27903)/Commentaires (0)/
Symposium des parents 2014

Symposium des parents 2014

REGINA - Plus de 100 personnes se sont retrouvées au Symposium des parents ce samedi 29 novembre à Regina. Sous le thème Trouver son équilibre!, l’Association des parents fransaskois (APF) présentait son évènement annuel.

4 décembre 2014/Auteur: Stéphanie Alain/Nombre de vues (26883)/Commentaires (0)/

Une ouverture qui pourrait devenir une brèche

Je vois la dominance de l’anglais à une rencontre aussi importante que celle de Lloydminster comme un signal d’alarme. Qu’on se rappelle l’exemple de la Coopérative d’habitation Villa Bonheur à Saskatoon. Par souci de rentabilité, elle avait accepté d’accueillir des anglophones. Aujourd’hui, les rencontres de son conseil d’administration se déroulent en anglais uniquement.

3 décembre 2014/Auteur: Jean-Pierre Picard/Nombre de vues (24622)/Commentaires (0)/
Le CSF accepte les conclusions de la vérificatrice provinciale

Le CSF accepte les conclusions de la vérificatrice provinciale

 Il y a plus d’un an, le Conseil scolaire fransaskois a entamé un long processus de redressement, nécessitant la mise en place de pratiques de gestion financière et de gouvernance améliorées. Selon le CSF, ces pratiques vont dans le sens des recommandations exprimées dans le rapport qui a été rendu public aujourd’hui.

3 décembre 2014/Auteur: Conseil des écoles fransaskoises/Nombre de vues (30020)/Commentaires (0)/
Rencontre sur l’avenir de l’école fransaskoise de Lloydminster : Des discussions presqu’uniquement en anglais

Rencontre sur l’avenir de l’école fransaskoise de Lloydminster : Des discussions presqu’uniquement en anglais

L'attrait des anglophones pour l'école fransaskoise est-il uniquement culturel et linguistique?

Grâce à la nouvelle stratégie numérique de la Société Radio-Canada, le grand public a pu assister par Webdiffusion à la rencontre qu’a organisée le Conseil des écoles fransaskoises (CÉF) avec les parents dont les enfants fréquentent l’école fransaskoise Sans-Frontières de Lloydminster. La direction du CÉF et le président du Conseil scolaire fransaskois ont voulu faire le point avec la vingtaine de participants sur la situation du financement de cette école dont la fermeture est sur l’écran radar avec son déficit annuel de 650 000$. 

27 novembre 2014/Auteur: Jean-Pierre Picard (EV)/Nombre de vues (25499)/Commentaires (0)/
RSS
Première2021222325272829Dernière

 - dimanche 2 juin 2024