Skip Navigation
Inès Lombardo – Francopresse
/ Catégories: Société, Jeunesse

Franco-Rebelles : ces jeunes qui résistent pour défendre leur accent

Image
Crédit : Courtoisie FJCF

La jeunesse francophone en situation minoritaire résiste, encore et toujours. En témoigne la deuxième partie de la campagne de valorisation des accents lancée par la Fédération de la jeunesse canadienne-française (FJCF), intitulée Franco-Rebelle. La FJCF tente ainsi d’effacer la honte des jeunes pour leurs accents régionaux.

L’idée est née en décembre dernier, grâce à la contribution de Julien Robichaud, cinéaste acadien. Les Franco-Rebelles, ce sont deux jeunes Acadiens de Moncton et cinq autres jeunes francophones venant des quatre coins du pays. 

En partenariat avec l’Association des collèges et universités de la francophonie canadienne (ACUFC) et l’Association canadienne d’éducation de langue française (ACELF), ils dévoileront aux cours des prochaines semaines cinq capsules vidéos relatant leurs discussions sur les accents francophones dans le but de lutter contre l’insécurité linguistique et l’intimidation.

La première partie de la campagne de valorisation des accents de la FJCF est intitulée « Le téléphone » et met en avant les diverses expressions utilisées par les francophones, selon les provinces. La campagne a été lancée dans le cadre de la mise en œuvre de la Stratégie nationale pour la sécurité linguistique (SNLS) de la FJCF.

Pas de « bon » français

Alec Victor et Patrick Martin
Patrick Martin (à gauche) et Alec Victor (à droite) sont les deux animateurs de la minisérie Franco-Rebelle.
Crédit : Courtoisie

Les Franco-Rebelles Patrick Martin et Alec Victor sont bien placés pour animer la campagne. Ils savent ce que c’est que de grandir avec des gens qui leur font remarquer qu’ils « parlent mal ».

Cela a entraîné une insécurité linguistique chez les deux amis, notamment lorsqu’ils travaillent avec des Québécois : « Avec eux autres, parfois, on a de la misère à se comprendre. On va leur parler, puis ils vont nous répondre en anglais, car ils pensent qu’on parle anglais. Vu notre accent, ils assument qu’on est anglophones. Non, on est francophones, mais on parle le chiac », explique Alec Victor.  

Cette fierté qu’ils ont à le parler n’est pas encore tout à fait assumée, indiquent-ils. « Pour cette entrevue, on dirait qu’on cache notre accent, mais faut qu’on le laisse shiner, parce que c’est ça, la couleur de la langue. C’est de la belle saturation !», plaisante Patrick Martin.

« Cette insécurité-là existe vraiment dans les écoles, ajoute-t-il, plus sérieux. Là, on dial back [notre accent] de cinquante pour cent pour coller au “bon français”. »

La grande surprise pour eux à travers Franco-Rebelle a été de découvrir la diversité d’accents qui existent dans les communautés francophones en situation minoritaire. 

« On ne pensait déjà pas qu’il y avait autant de francophones hors Québec, avec autant d’accents différents de place en place. Mais on arrive toujours à se comprendre », résume Patrick Martin. 

Faire valoir son accent

Patrick Martin souligne néanmoins qu’« il y a des endroits où les jeunes ne sont pas aussi chanceux que nous. À Moncton, si je veux commander une pizza, j’ai l’option de le faire en français. Mais en parlant avec ces jeunes, on a vu que beaucoup d’entre eux n’ont pas [cette] chance. »

« Tu vois un peu leur français disparaître. Ces jeunes vont-ils perdre leur langue et, parfois, ça vaut-tu même la peine de parler français, quand tu es entouré de gens qui parlent l’anglais ? », s’interroge-t-il.

Les deux co-animateurs citent l’exemple de Pierre, un Français ayant déménagé à Vancouver qui « avait de la misère à parler français, avec son accent à lui, tant la communauté francophone est réduite ».

Ils évoquent aussi Chéticamp, en Nouvelle-Écosse, où Michelle ne rencontre aucune difficulté à parler français, car la ville est fortement francophone. Mais dès qu’elle en sort, langue et accent sont mis de côté au profit de l’anglais. 

« C’est là que Franco-Rebelle intervient  : [la série décrit] le francophone minoritaire qui essaie d’utiliser sa langue, qui ne surrender pas, quel que soit son accent », insiste Patrick Martin.  

Au Nouveau-Brunswick, les deux Acadiens remarquent que le combat est moins présent, car il y a plus de francophones et donc plus d’occasions de parler français. « Ces rebelles-là sont les derniers sur la ligne d’attaque », plaisante Patrick Martin. 

Malgré tout, les deux Franco-Rebelles ont appris à l’école que les francophones du Nouveau-Brunswick devaient se battre pour garder leur langue. « Ça nous a inspirés à continuer cette tradition. On a quand même encore cette pression du gouvernement [de délaisser] le français, mais on garde cet effet des générations d’avant qui se sont battues », assure Alec Victor, avec fierté.

Imprimer
6100

Inès Lombardo – FrancopresseFrancopresse

Autres messages par Inès Lombardo – Francopresse
Contacter l'auteur

Contacter l'auteur

x
Moins d'élèves dans les écoles fransaskoises

Moins d'élèves dans les écoles fransaskoises

Entrevue avec André Denis, président du Conseil scolaire fransaskois

REGINA - Depuis la rentrée, les écoles fransaskoises ont enregistré plusieurs dizaines d’inscrits en moins par rapport à l’an dernier. Le président du Conseil scolaire fransaskois (CSF), André Denis, se dit inquiet mais veut attendre d’en savoir plus.

14 octobre 2015/Auteur: Propos recueillis par Sébastien Németh/Nombre de vues (35478)/Commentaires (0)/
Le Collège Mathieu commence l’année en bonne santé

Le Collège Mathieu commence l’année en bonne santé

Des nouveautés dévoilées à l'Assemblée générale annuelle

GRAVELBOURG - Le Collège Mathieu a tenu, le 2 octobre dernier, son Assemblée générale à Gravelbourg. Les sujets d’ordre financier, la création de nouveaux partenariats et aussi de nouvelles techniques étaient à l’ordre du jour.

8 octobre 2015/Auteur: Gary Ouellette (EV)/Nombre de vues (27225)/Commentaires (0)/
Des parents chargent à nouveau le Conseil scolaire

Des parents chargent à nouveau le Conseil scolaire

REGINA - Moins de six semaines après une Assemblée générale extraordinaire plutôt houleuse, le Conseil scolaire fransaskois (CSF) est de nouveau attaqué.

8 octobre 2015/Auteur: Sébastien Németh (EV)/Nombre de vues (29217)/Commentaires (0)/
Formation pour les animatrices de groupes de jeux

Formation pour les animatrices de groupes de jeux

SASKATOON - L’Association des parents fransaskois (APF) et le Collège Mathieu ont offert aux animatrices de groupes de jeux de toute la province une formation gratuite le samedi 26 septembre dans

1 octobre 2015/Auteur: Sandra Hassan Farah (EV)/Nombre de vues (24818)/Commentaires (0)/
Nouvelle classe portative livrée à l’école Boréale

Nouvelle classe portative livrée à l’école Boréale

Mardi 15 septembre, une classe portative a été livrée à l’école Boréale de Ponteix. Un équipement qui devrait apporter davantage de confort pour les élèves et les enseignants. 

24 septembre 2015/Auteur: Sébastien Németh (EV)/Nombre de vues (38566)/Commentaires (0)/

Enseignement portatif

À l’école Boréale de Ponteix, on n’aura plus besoin d’étudier ou de travailler dans la cuisine. Une nouvelle classe portative vient d’arriver. 

24 septembre 2015/Auteur: Sébastien Németh/Nombre de vues (30876)/Commentaires (0)/
Les demandes de services sont en hausse, mais pas les budgets

Les demandes de services sont en hausse, mais pas les budgets

Rencontre avec Frédérique Baudemont, directrice de l'Association des parents fransaskois

SASKATOON - Arrivée à la direction de l’Association des parents fransaskois (APF) au début du mois, Frédérique Baudemont nous donne les orientations de l’organisme en cette nouvelle année scolaire qui commence pour les élèves et les parents.

17 septembre 2015/Auteur: Alexandra Drame (EV)/Nombre de vues (27904)/Commentaires (0)/
AGE du CSF: trois heures d'échanges difficiles

AGE du CSF: trois heures d'échanges difficiles

Très attendue, l’Assemblée générale extraordinaire du Conseil scolaire fransaskois (CSF) n’a pas répondu aux attentes. La réunion provoquée par un groupe de parents d’élèves, devait évoquer les questions sensibles des finances et de l’abandon des recours en justice.

3 septembre 2015/Auteur: Jean-Pierre Picard (EV)/Nombre de vues (37764)/Commentaires (0)/
Une Fransaskoise à la tête de l'école Père Mercure

Une Fransaskoise à la tête de l'école Père Mercure

NORTH BATTLEFORD - Julie Lemire, ancienne enseignante, prend les rênes de l’école Père Mercure, à North Battleford.

3 septembre 2015/Auteur: Sébastien Németh (EV)/Nombre de vues (39110)/Commentaires (0)/
Luc Handfield, nouveau directeur adjoint de l’éducation au CÉF

Luc Handfield, nouveau directeur adjoint de l’éducation au CÉF

Un expert de l’éducation minoritaire rejoint le CEF

D’origine québécoise, Luc Handfield est le nouveau directeur adjoint de l’éducation au Conseil des écoles fransaskoises.
3 septembre 2015/Auteur: Sébastien Németh (EV)/Nombre de vues (36510)/Commentaires (0)/
Système anglo, franco ou immersion?

Système anglo, franco ou immersion?

Alors que des centaines de familles sont en pleine rentrée des classes depuis mardi dernier, des parents francophones et anglophones ont choisi d’inscrire leurs enfants dans l’autre système linguistique. Témoignages.

3 septembre 2015/Auteur: Sébastien Németh (EV)/Nombre de vues (35955)/Commentaires (0)/
Thérapie de couple

Thérapie de couple

Réflexion autour de l'AGE du Conseil scolaire fransaskois

 Difficile d’entamer une rentrée scolaire après une Assemblée générale extraordinaire demandée par des parents en colère et inquiets.
3 septembre 2015/Auteur: Sébastien Németh/Nombre de vues (32402)/Commentaires (0)/
Fréquentation toujours en hausse à l’école Valois

Fréquentation toujours en hausse à l’école Valois

PRINCE ALBERT - Comme toutes les écoles de Prince Albert, la cloche de l’école Valois a retenti pour la première fois depuis 2 mois.

3 septembre 2015/Auteur: Sandra Hassan Farah (EV)/Nombre de vues (32419)/Commentaires (0)/
La Cité universitaire francophone officiellement lancée

La Cité universitaire francophone officiellement lancée

REGINA - La Cité universitaire francophone (CUF) a été inaugurée le 1er septembre 2015 devant un parterre de personnalités issues de la communauté, du monde académique et politique. La nouvelle entité a pour mission de promouvoir l’enseignement en français.


2 septembre 2015/Auteur: Émilie Dessureault-Paquette (EV)/Nombre de vues (29791)/Commentaires (0)/
La cloche va sonner

La cloche va sonner

C’est l’heure du retour en classe pour des centaines de jeunes Fransaskois. Et cette nouvelle rentrée scolaire apporte encore une fois son lot de débats sur l’éducation francophone dans la province.

27 août 2015/Auteur: Sébastien Németh/Nombre de vues (23156)/Commentaires (0)/
RSS
Première1516171820222324Dernière

 - vendredi 15 novembre 2024