Skip Navigation
Bon 36366

« Je veux montrer qu’être francophone ouvre des portes. »

Chylisse Marchand est la présidente de l’Association communautaire francophone de Bellegarde (ACFB), un hameau établi en 1898 au sud-est de la Saskatchewan, à deux pas de la frontière manitobaine. Originaire de Gravelbourg, cette dernière vit depuis plus de 15 ans dans ce coin du pays où elle mène une double carrière d’enseignante et de peintre. Mère de deux filles, elle connaît bien la communauté locale, tant francophone qu’anglophone. L’Eau vive l’a rencontrée.

Chylisse Marchand
Chylisse Marchand, présidente de l’Association communautaire francophone de Bellegarde (ACFB)
Crédit : Abdoulaye Barry

Faisons plus ample connaissance. Comment vous présenteriez-vous aux lecteurs qui ne vous connaissent pas encore ? 

Je suis née à Gravelbourg. Mes parents, Roger et Diane Marchand, travaillaient comme enseignants. Ils sont à la retraite depuis plusieurs années, mais demeurent actifs dans la communauté. C’est donc tout naturellement que j’ai suivi leurs pas dans l’enseignement en plus d’être une artiste peintre. 

Je suis aussi une mère de famille qui a deux filles, Alli et Shay. Elles diraient certes que je suis une mère un peu folle, car j’adore les activités d’arts et les chats. 

Parlez-nous un peu plus de votre carrière en enseignement.

J’ai commencé ma carrière à Carlyle, puis à Redvers. Là, j’ai enseigné le français de base pour quelques d’années jusqu’en 2021. Puis, comme enseignante de RTI [Response to Intervention, un programme de soutien aux élèves avec des difficultés d’apprentissage] et d’arts. 

J’étais bien établie dans la communauté et dans l’école, mais je trouvais que mes priorités, mes espoirs et mes rêves devaient changer.  

Comment en êtes-vous arrivée à enseigner à l’école de Bellegarde du Conseil des écoles fransaskoises (CÉF) ?

Ce n’est pas que je n’aimais pas mes collègues ni mon boulot, mais j’avais tout simplement besoin de changements. Je savais que l’école de Bellegarde avait des ouvertures, et j’étais finalement prête à poursuivre mon destin et mes rêves ailleurs. 

Je n’avais pas parlé français pendant une vingtaine d’années, mais j’étais prête pour ce défi de continuer ma carrière en français. Donc j’ai démissionné après 12 années passées à l’école de Redvers pour commencer une vie professionnelle ici, à Bellegarde. 

Quelles sont vos principales motivations en tant qu’enseignante ?

Je veux montrer à mes filles et à mes élèves qu’être francophone ouvre bien des portes dans le monde entier. Quand j’étais mariée, le père de mes filles et moi avions décidé que le français serait mis en valeur dans notre couple. 

C’est ainsi que nous nous sommes joints à la communauté de Bellegarde, de son école et de l’ACFB qui nous a aussitôt acceptés comme membres de la famille. Ici, la culture francophone fait partie de nos priorités chaque jour. Cette culture francophone me tient beaucoup à cœur.

 La culture francophone fait partie de nos priorités chaque jour.

La vie francophone en milieu minoritaire n’est pas chose aisée. Comment envisagez-vous le rôle de l’ACFB à cet égard, notamment sous fond de pandémie ? 

Nous sommes toujours à la recherche de nouveaux membres pour notre comité, cela fait beaucoup d’années que j’en fais partie. La plupart du temps, on a environ 4-5 personnes. C’est difficile de prendre des décisions avec seulement deux personnes, mais j’espère que d’autres vont décider de nous rejoindre. 

Notre culture francophone est notre priorité. On veut que nos élèves puissent continuer à parler en français quand ils rentrent dans les locaux de l’ACFB. Ils adorent les activités que notre directrice [Marlie Wolensky] organise, on a beaucoup d’élèves dans le secondaire qui aiment ça et qui font du bénévolat et du travail rémunéré. On aime organiser des événements en collaboration avec l’école et la communauté comme le bingo, la fête d’Halloween, des théâtres-dîners. Avec la COVID, nous sommes incapables de continuer ce genre d’activités, mais on fait ce qu’on peut. 

Comment vivez-vous personnellement cette période difficile ?

La COVID nous a tellement affectés et ouvert les yeux. Tout cet isolement et les difficultés qu’elle a engendrées dans nos vies m’ont poussée à agir en faveur des causes humanitaires. 

Je savais que je pouvais faire beaucoup plus pour moi-même, mes filles et les membres de la communauté. Je suis une passionnée des droits humains, militante du BLM [Black Lives Matter], de la communauté LGBTQS, ainsi que des Premières Nations. 

Les révélations sur les pensionnats autochtones m’ont beaucoup choquée. Je me suis plongée dans ce sujet comme artiste, car les arts constituent une excellente forme d’expression des émotions et des pensées humaines. Et c’est aussi une façon d’éduquer le monde sur les causes humanitaires, même si certains de ces sujets paraissent controversés. 

L’actuelle directrice, Marlie Wolensky, a démissionné le 2 décembre dernier. Pour quelle raison et que comptez-vous faire pour la suite des choses ? 

On était en recherche d’un directeur ou d’une directrice depuis le mois de mai, car Marlie Wolensky est désormais étudiante à l’Université de Saskatoon. Elle travaillait fort pour l’ACFB, et comme ancienne étudiante de l’école de Bellegarde, elle savait diriger les opérations d’une journée à l’autre. On lui souhaite bonne chance avec ses cours à l’Université à Saskatoon ! 

Marlie part en ayant accepté de nous aider avec notre transition pour coacher notre nouvelle directrice, Fatoumata Barry. Elle vient d’Edmonton en Alberta et on espère qu’elle pourra nous apporter beaucoup de nouvelles idées.

Les petites communautés sont frappées par l’exode rural depuis plusieurs décennies. Que diriez-vous pour attirer des familles dans votre coin de pays ? 

Bellegarde et les environs ont beaucoup à offrir. Beaucoup de personnes ici voient que le français est important. Bellegarde est la seule école dans notre coin qui offre une éducation en français langue première. Les élèves ont beaucoup d’aide du fait que nous avons de petites cohortes d’environ 10-12 élèves par classe, contre 20-30 élèves dans les écoles anglophones. 

Bellegarde et les environs ont beaucoup à offrir. 

Ici, à l’école de Bellegarde, notre équipe travaille pour que nos élèves réussissent. Les parents savent que leurs jeunes sont entre de bonnes mains, capables et professionnelles, qui font en sorte qu’ils aient accès à des expériences uniques. 

Les gens d’ici sont comme une famille. Les personnes peuvent laisser leurs portes ouvertes. En plus, beaucoup de compagnies et d’entreprises sont bien établies et les gens ont beaucoup d’opportunités d’emploi.

Et sur le plan touristique ?

Nous avons quelques curiosités locales à faire découvrir aux visiteurs, telles que le Cannington Manor, le parc provincial Kenosee pour les amateurs de camping, de randonnées, de ski de fond et de patin. Nous sommes à 15 minutes du Manitoba et à environ 30 minutes des États-Unis. 

Un dernier mot ?

Il faut suivre ses rêves, ne jamais arrêter d’apprendre, toujours tenter de relever de nouveaux défis, d'explorer de nouveaux horizons. Avec du travail, de la patience et des efforts, tout finit par prendre forme et se mettre en place.

Imprimer
7899

Abdoulaye BarryEmmanuel Masson

Autres messages par Abdoulaye Barry
Contacter l'auteur

Contacter l'auteur

x
La cloche va sonner

La cloche va sonner

C’est l’heure du retour en classe pour des centaines de jeunes Fransaskois. Et cette nouvelle rentrée scolaire apporte encore une fois son lot de débats sur l’éducation francophone dans la province.

27 août 2015/Auteur: Sébastien Németh/Nombre de vues (21877)/Commentaires (0)/
La rentrée au CÉF: « Malgré les défis, nos services se bonifient »

La rentrée au CÉF: « Malgré les défis, nos services se bonifient »

Rencontre avec Donald Michaud, directeur de l'éducation par intérim

REGINA - Ce 1er septembre, c’est jour de rentrée scolaire pour des centaines de jeunes Fransaskois. Le Conseil des écoles fransaskoises (CEF) va gérer 14 établissements à travers la province. Comme chaque année, les défis sont nombreux. A l’orée de cette journée cruciale, entretien avec Donald Michaud, directeur de l’éducation du CEF.
27 août 2015/Auteur: Sébastien Németh/Nombre de vues (22527)/Commentaires (0)/
Transport scolaire : l’inquiétude des parents

Transport scolaire : l’inquiétude des parents

REGINA - Depuis le 17 août, le Conseil des écoles fransaskoises a commencé la diffusion d’un communiqué  annonçant des réductions du transport des élèves de Regina et Saskatoon inscrits dans ses écoles. Une mesure qui inquiète certaines familles.

27 août 2015/Auteur: Émilie Dessureault-Paquette et Sébastien Németh (EV)/Nombre de vues (22111)/Commentaires (0)/
Des parents provoquent une Assemblée générale extraordinaire

Des parents provoquent une Assemblée générale extraordinaire

Le Conseil scolaire fransaskois doit convoquer ce mercredi 26 août, une Assemblée générale exceptionnelle (AGE), au Pavillon secondaire des Quatre vents, à Régina.

24 août 2015/Auteur: Anonym/Nombre de vues (22156)/Commentaires (0)/
Frédérique Baudemont à la tête de l'Association des parents fransaskois

Frédérique Baudemont à la tête de l'Association des parents fransaskois

Arrivant de Patrimoine Canadien, Frédérique Baudemont remplacera Danielle Raymond à la direction de l’Association des parents fransaskois (APF), à partir du 1er septembre.

20 août 2015/Auteur: Sébastien Németh (EV)/Nombre de vues (28655)/Commentaires (0)/
Treaty4Project : The Next Generation Project / La prochaine génération

Treaty4Project : The Next Generation Project / La prochaine génération

Des élèves produisent une œuvre artistique à partir d’un enjeu social

« Nous espérons que ce projet permettra aux élèves d’imaginer un monde meilleur et de créer un impact dans la province où ils désirent vivre. » -- le comité Treaty4Project

16 juillet 2015/Auteur: Leia Laing et Naomi Fortier-Fréçon (EV)/Nombre de vues (47127)/Commentaires (0)/
Progression de l’immersion française malgré les obstacles

Progression de l’immersion française malgré les obstacles

« L’immersion francophone est l’une des expériences éducatives les mieux réussies de l’histoire du Canada ». - Graham Fraser, commissaire aux langues officielles

En cinq ans, la médiane des inscrits à l’école d’immersion dans les provinces est passée de 8,4 à 9,9 %. Malgré la résistance des divisions scolaires et le manque de places disponibles.

15 juillet 2015/Auteur: Anonym/Nombre de vues (31732)/Commentaires (0)/
L’École canadienne-française honore ses finissants

L’École canadienne-française honore ses finissants

Remise des diplômes 2015

SASKATOON - Le samedi 27 juin c’était la cérémonie de remise des diplômes pour l’année 2014-2015 aux 22 finissants et finissantes de l’École canadienne-française (ECF) du Pavillon Gustave Dubois.

9 juillet 2015/Auteur: Martin Kakra-Kouame (EV)/Nombre de vues (41252)/Commentaires (0)/
Joshua Fizel : premier finissant de l'école Père Mercure

Joshua Fizel : premier finissant de l'école Père Mercure

Notre futur proche et notre futur lointain

La petite école Père Mercure, aux arômes d'esprit de famille et de partage, Josh l’a arpentée, fréquentée pendant treize années, de la pré-maternelle à la douzième.

9 juillet 2015/Auteur: Céline Grenier (EV)/Nombre de vues (36862)/Commentaires (0)/
Le Grand cabaret à Mgr de Laval

Le Grand cabaret à Mgr de Laval

Le plaisir et le dépassement de soi

REGINA - Le 24 juin dernier avait lieu le Grand Cabaret de l'école Monseigneur de Laval pavillon élémentaire. C'est plus de 80 élèves, sept enseignants et les artistes de Cirque Nova Circus qui se sont investis dans la 3e édition de ce projet ArtsSmart financé par le Saskatchewan Arts Board.

3 juillet 2015/Auteur: Vanessa Fortin (EV)/Nombre de vues (30855)/Commentaires (0)/

Cercle université-communauté: réflexion autour de la petite enfance fransaskoise

Le 17 juin 2015 se tenait à l’Université de Regina, en collaboration avec l’Association des parents fransaskois, le Cercle université-communauté sur le développement des services fransaskois à la petite enfance.

26 juin 2015/Auteur: Sandra Hassan Farah (EV)/Nombre de vues (22739)/Commentaires (0)/

André Denis est réélu à la présidence du CSF

Le Conseil scolaire fransaskois (CSF) a réélu par acclamation André Denis à la présidence du CSF et Denis Marchildon à la Vice-présidence, dans le cadre de la séance d’organisation du 24 juin 2015.

 

25 juin 2015/Auteur: Conseil des écoles fransaskoises/Nombre de vues (30821)/Commentaires (0)/
L’admission des non ayants-droit dans les écoles francophones

L’admission des non ayants-droit dans les écoles francophones

Suivant la récente décision de la Cour suprême du Canada sur l’école franco-yukonaise, le Conseil scolaire francophone de la Colombie-Britannique a suspendu l’admission de non ayants droit. Craint-on un effet domino ?

18 juin 2015/Auteur: Anonym/Nombre de vues (30091)/Commentaires (0)/
Match de basket anciens vs nouveaux élèves de l’ÉCF

Match de basket anciens vs nouveaux élèves de l’ÉCF

Une activité intégrante organisée par l’AJF

SASKATOON - Un choc des titans a eu lieu au Pavillon Gustave Dubois le mardi 9 juin : un match de basket-ball opposant les élèves actuels et les anciens élèves de l’École canadienne-française (ÉCF). 

18 juin 2015/Auteur: Alexandra Drame (EV)/Nombre de vues (33323)/Commentaires (0)/
Rencontre avec Miles Muri, directeur de deux écoles du CEF

Rencontre avec Miles Muri, directeur de deux écoles du CEF

“Je n‘ai pas de contrôle sur les affaires politiques, alors concentrons-nous sur ce qui est important pour vos enfants!” - Miles Muri

NORTH BATTLEFORD - Miles Muri a accepté de relever le défi d’assurer la direction de deux petites écoles du nord de la province, distantes d’une centaine de kilomètres : l’école Père Mercure de North Battleford et l’école Sans frontière de Lloydminster. 
18 juin 2015/Auteur: Alexandra Drame (EV)/Nombre de vues (25268)/Commentaires (0)/
RSS
Première1516171820222324Dernière

 - lundi 3 juin 2024