Des organismes nationaux collaborent pour faciliter la démarche de candidats à l’immigration avant de quitter leur pays, grâce à un programme d’intégration maintenant disponible en français.
« Nous sommes le premier point d’accès avant que l’immigrant n’arrive au Canada et nous sommes la première source de référence pour eux », déclare Jocelyne Lalonde, la directrice générale de l’Association des collèges et universités de la francophonie canadienne. L’organisme gère depuis quelques mois la version française du Programme canadien d’intégration des immigrants, un service fédéral offert depuis cinq ans.
Après deux ans de démarches auprès de Citoyenneté et Immigration Canada pour obtenir la version francophone du programme, l’association a reçu un financement pour les deux prochaines années, explique-t-elle. Treize des vingt membres font partie de l’initiative.
« L’immigrant économique avec qui nous entrons en contact a déjà entamé le processus et demandé un visa. Dans un premier temps, nous offrons un atelier d’orientation de groupe d’une journée. Ensuite, il y a une séance de planification individuelle. Avec notre premier groupe de treize candidats, dix ont fait la deuxième étape de planification. Tout cela se fait en ligne. »
Le premier jour est consacré à renseigner les candidats sur les communautés francophones. Le deuxième permet d’explorer les capacités des demandeurs et les besoins de formation. Ces services sont offerts gratuitement.
« Nous faisons un plan avec chacun des candidats, souligne Jocelyne Lalonde. Si par exemple, la personne se dirige vers Winnipeg, on va lui parler de l’Université de Saint-Boniface, des possibilités de formation et d’accueil dans la ville. Et on va lui donner les coordonnées du Réseau de développement économique et d’employabilité dans la province. Les RDÉE sont nos partenaires, nous sommes une source de référence pour eux. »
Le RDÉE Canada participe au service pré-départ, confirme la gestionnaire de la concertation nationale, Roukya Abdi Aden. « Avant, on s’occupait des immigrants économiques une fois qu’il étaient arrivés au Canada. Depuis septembre, le service est étendu aux candidats dans leur pays d’origine. Tout francophone désigné pour recevoir la résidence peut obtenir notre aide au cours des trois à six mois avant son arrivée. L’immigrant qui cherche un emploi peut faire des démarches pour obtenir une formation, ajoute-t-elle. Un professionnel, comme un vétérinaire, peut obtenir l’information nécessaire pour entrer sur le marché du travail. Avant, ce niveau de service taillé sur mesure n’existait pas avant l’arrivée au pays. »
Intégration accélérée
Selon Roukya Abdi Aden, les évaluations portant sur les immigrants anglophones ont montré un taux élevé et plus rapide d’intégration sur le marché du travail. Cette approche favoriserait aussi la rétention des nouveaux arrivants dans leur communauté d’adoption.
Au sein du réseau national, le dossier est piloté par l’Ontario, grâce à un programme existant, comme le signale le directeur général par intérim du RDÉE Ontario, Pierre Tessier. « Avec notre service La bonne affaire, nous sommes heureux d’avoir été désignés comme leader de la coordination. La moitié des immigrants s’établissent en Ontario et les nouveaux arrivants composent jusqu’à 29 % de la main-d’œuvre ontarienne. Il est crucial de les aiguiller avant leur arrivée afin d’optimiser leur chances de réussir. »
À leur arrivée, les immigrants économiques sont accueillis par l’un ou plusieurs des 250 membres des Réseaux d’immigration francophone établis dans chacune des provinces et territoires. Ces RIF sont représentés autour de la Table nationale de concertation communautaire en immigration francophone, coordonnée par la Fédération des communautés francophones et acadienne (FCFA) du Canada.
La FCFA joue plusieurs rôles en matière d’immigration, à titre d’interlocutrice principale des communautés auprès de Citoyenneté et Immigration Canada. Elle participe à l’élaboration de cibles nationales et copréside le Comité conjoint réunissant des représentants du ministère et de la francophonie. La fédération assure également le volet promotion du dossier en coordonnant la Semaine nationale de l’immigration francophone. La 3e édition aura lieu du 1er au 7 novembre.