Journée mondiale de la prévention du suicide
Photo : Francine Proulx-Kenzle (2017)
Quel est l’enjeu?
Qui n’a jamais été touché par le suicide ? Saviez-vous que le suicide est l’une des 10 principales causes de décès au Canada ? Que chez les personnes de 15 à 24 ans, le suicide est la 2e cause de décès après les accidents de la route ? Que 90% des personnes décédées par suicide étaient aux prises avec un trouble de santé mentale ?
À l’échelle mondiale, on estime qu’un suicide a lieu toutes les quarante secondes et une tentative toutes les trois secondes : 800 000 suicides chaque année. Triste et épeurant ! En effet, le suicide est un grave problème de santé publique qui a des effets à long terme sur les personnes, les familles et les communautés.
Qu’est-ce qu’on peut faire?
Imaginons…une communauté prémunie contre le suicide.1
Tout à fait possible en se donnant des outils tels que la formation safeTALK et la formation sur les Premiers soins en santé mentale. À date, plus de 150 personnes ont suivi ces deux formations en Saskatchewan, leur donnant une meilleure compréhension de l’enjeu du suicide et les outillant pour être vigilantes et répondre aux appels à l’aide.
Il est reconnu que la clé pour la prévention du suicide est d’en parler. Oui, ça peut vous sembler intimidant d’aborder le sujet du suicide. Vous ne savez pas quoi dire? Simplement demandez à la personne si elle a des idées suicidaires, si elle pense au suicide. Et surtout, écouter sans porter jugement! Vous pourriez dire « Parfois quand une personne est (insérez ce que vous voyez) c’est parce qu’elle pense au suicide. Est-ce que tu penses au suicide? »
Vous vous posez sans doute la question : « Est-ce que je ne risque pas de donner l’idée à la personne de se suicider en lui posant la question alors qu’elle n’y pensait pas ? » La réponse est NON. Ceci est une fausse idée, un mythe. Très souvent la personne qui ne pensait pas au suicide percevra la question comme étant un geste de sollicitude et de bienveillance de votre part.
Des fois, il est nécessaire d’agir de façon urgente pour protéger une personne vulnérable. Dans ces cas difficiles, soit qu’on appelle un intervenant en prévention du suicide et ou encore les services d’urgence. Nos actions et notre attention peuvent faire toute une différence dans la vie d’un proche, d’un voisin, d’un collègue. Grâce à la multiplication des actions de plusieurs personnes, un filet humain qui soutient des personnes en besoin est renforcé.
« Et si j’avais su… »
Les statistiques déployées par la Commission de la santé mentale du Canada démontrent que chaque année au Canada, 3 900 personnes mettent fin à leur vie. Et chaque suicide ou tentative de suicide affecte profondément jusqu’à 10 personnes.
Ma famille est représentée dans ces statistiques: j’écris cet article en gardant dans mon cœur la présence de notre fils Jérémy, décédé du suicide le 24 aout 2009.
« Et si j’avais su… », une phrase qui peut faire surgir beaucoup d’émotions et de culpabilisation. Je choisis de la remplacer avec la notion de vivre dans le moment présent avec gratitude pour ce que la Vie m’apporte.
Pour moi c’est clair : le présent est la seule réalité à ma portée! Le passé est déjà derrière moi et le futur, je n’en sais rien! Je choisis plutôt d’apprendre des événements passés, d’en retirer des leçons de vie, pour rendre mon présent (et ultimement mon futur) meilleur. Cette façon d’être ne se fait pas tout seul…d’où ma curiosité pour apprendre, grandir et développer mon plein potentiel.
« Prenez une minute, changez une vie »
Je vous invite donc à vous joindre à moi et à des milliers d’autres personnes qui vont souligner la Journée mondiale de la prévention du suicide en allumant une chandelle le dimanche 10 septembre. Une façon simple de démontrer son appui à la prévention du suicide, son soutien aux nombreux endeuillés par suicide ou en souvenir d’un être cher.
Pour terminer, n’oubliez surtout pas de prendre soin de vous et de profiter de la vie, comme elle se présente !