Skip Navigation
Festival Cinergie 2024
Ancien réfugié, Santos Ramos a trouvé son havre de paix à Prince Albert
Lucas Pilleri
/ Categories: 2020, Société, Immigration

Ancien réfugié, Santos Ramos a trouvé son havre de paix à Prince Albert

PRINCE ALBERT - Santos Ramos a fui un pays en guerre pour trouver la paix et la liberté au Canada. Du Salvador à Prince Albert en Saskatchewan, il a quitté la chaleur tropicale pour le froid des Prairies. Mais, comme pour beaucoup de réfugiés, sa vie aura connu un nouveau départ.

Le parcours de Santos Ramos est atypique. Né au Salvador, il est arrivé en Saskatchewan en 1990 à l’âge de 35 ans. S’il a quitté son pays natal, c’est qu’il n’avait pas le choix. « C’était la guerre civile. Je suis parti au Guatemala dans les années 1980. Puis j’ai pu faire une demande depuis le Guatemala pour venir au Canada », raconte-t-il.

Canada, Suède, Australie : Santos a considéré plusieurs options pour s’évader de son pays en crise. Il atterrira finalement à Prince Albert en Saskatchewan, où il rencontrera son épouse, Sylvie Charpentier. Il y passera un an avant de partir en Alberta, puis à Montréal où il restera 11 ans. Ce sera l’occasion pour lui d’apprendre le français. « J’aime beaucoup la langue française », répète-t-il plusieurs fois. Il revient en Saskatchewan en 2003, toujours à Prince Albert, où il vit depuis avec sa compagne et ses enfants.

Une nouvelle vie

Comme pour beaucoup de réfugiés, le Canada a changé la vie de Santos Ramos. « Le Canada m’a apporté la paix », dit-il. À ses enfants, il raconte parfois l’histoire de ses origines : « Je leur explique ma situation là-bas et ils comprennent. » Il est d’ailleurs déjà retourné au Salvador avec son épouse et sa fille pour rendre visite à sa mère. « Ma fille était contente parce que tous les fruits étaient par terre, comme les mangues, les bananes, les papayes, les ananas… »

S’il travaille aujourd’hui pour Superstore, l’un de ses passe-temps favoris est la photographie. Il aime prendre des clichés d’expositions dans la bibliothèque de Prince Albert et couvrir les événements de la francophonie locale. Sa femme travaille d’ailleurs à la Société canadienne-française de Prince Albert. Son travail de photographe aide ainsi à la visibilité de l’organisme : « J’aime que tout le monde connaisse la Société française. Tout le monde voit mes photos sur Facebook », se réjouit-il.

Cette passion est aussi l’occasion pour lui de côtoyer les Fransaskois de sa région. « J’aime beaucoup pratiquer mon français avec tout le monde. Au Superstore, je travaille avec beaucoup de clients d’Afrique qui parlent français », indique Santos.

Le photographe prend part à de nombreuses activités communautaires en français. « On va voir des films français à la bibliothèque et, chaque mois, un vendredi, il y a un 5 à 7. Je me sens bien dans cette communauté. Il y a beaucoup d’histoire avec Batoche et Louis Riel, et j’aime beaucoup parler le français », dit-il.

Au fil des ans, Santos est devenu l’un des défenseurs du fait français : « Je veux que tout le monde s’intéresse à la langue française et à l’histoire. Les francophones ont beaucoup souffert. J’aimerais que ce soit une société avec de l’égalité dans le langage, que tout le monde ait les mêmes opportunités », avance-t-il.

L’amour des langues

Si la langue française revêt un caractère particulier pour Santos, ce n’est pas la seule qu’il côtoie. « Ma fille parle quatre langues et mon garçon en parle trois », précise-t-il avec fierté. Sa fille de 26 ans parle espagnol, anglais, français, allemand et italien. Son fils de 12 ans, lui, parle français, anglais et pratique l’espagnol. Tous deux ont suivi l’école en français et le petit dernier est en immersion à l’école Sainte-Anne à Prince Albert, un choix d’éducation important pour Santos : « Le monde est plus ouvert quand on parle différentes langues », estime-t-il.

La famille de Ramos fait ainsi partie de ces familles qui manient plusieurs langues à la maison : « Je parle espagnol avec mes enfants et ma femme. Mes enfants parlent anglais et ma femme parle français », explique-t-il.

Santos enseigne lui-même sa langue natale, l’espagnol, depuis plusieurs années au centre culturel de Prince Albert. « Il y a beaucoup de monde qui vient dans mes classes, se réjouit-il. Des avocats, des professeurs, des infirmiers. » Jusqu’à une quinzaine de personnes assistent à ses cours inspirés par sa culture natale. « J’utilise de la musique espagnole », ajoute-t-il, heureux de pouvoir partager des pans de la culture salvadorienne.

Santos a encore un oncle de 99 ans qui vit au Salvador. Si la distance avec la famille restée au pays est toujours un défi, il ne regrette pas son départ. Car c’est à Prince Albert qu’il a trouvé son havre de paix. Et côté températures, la chaleur tropicale troquée pour l’hiver des Prairies ne le dérange pas : « L’humain s’adapte à n’importe quoi ! », lance-t-il.

Print
16919

Lucas PilleriLucas Pilleri

Other posts by Lucas Pilleri
Contact author

Contact author

x
Addison Shyluk, jeune Fransaskoise passionnée, lauréate d’un concours international

Addison Shyluk, jeune Fransaskoise passionnée, lauréate d’un concours international

Addison Shyluk, élève en 11e année à l’École canadienne-française de Saskatoon, Pavillon Gustave-Dubois, vient de remporter le concours international Ma minute francophone.

Friday, December 18, 2020/Author: Emmanuel Masson/Number of views (14397)/Comments (0)/
Infrastructures scolaires à Saskatoon : un sondage confirme les besoins

Infrastructures scolaires à Saskatoon : un sondage confirme les besoins

Alors que Regina a obtenu l’aval du gouvernement pour le financement de nouveaux espaces scolaires, Saskatoon et Prince Albert attendent toujours. Le Comité vision des espaces scolaires francophones à Saskatoon, créé en juin 2020, a consulté la communauté pour identifier les besoins dans la ville des ponts.

Friday, December 11, 2020/Author: Arthur Béague/Number of views (16688)/Comments (0)/
Ma thèse en 180 secondes : trois Fransaskois dans la course

Ma thèse en 180 secondes : trois Fransaskois dans la course

L’Association francophone pour le savoir propose à des étudiants, via son concours Ma thèse en 180 secondes, de présenter leur sujet de recherche en termes simples à un auditoire. Le défi : exposer de façon claire, concise et convaincante un projet d’envergure en trois minutes.

Saturday, November 14, 2020/Author: Leslie Diaz/Number of views (13749)/Comments (0)/
Alpha Barry réélu pour un deuxième mandat

Alpha Barry réélu pour un deuxième mandat

Entretien avec Alpha Barry, été réélu au poste de conseiller scolaire pour la région scolaire n°3 incluant Regina et Moose Jaw. Celui qui est aussi président du Conseil scolaire fransaskois l’a emporté avec 70 % des voix face à son adversaire Siriki Diabagaté.

Wednesday, November 11, 2020/Author: Marie-Lou Bernatchez/Number of views (13689)/Comments (0)/
Liberté académique : la parole aux universités de l’Ouest

Liberté académique : la parole aux universités de l’Ouest

Les établissements universitaires de l’Ouest du pays ont des outils en place pour assurer la liberté académique de leurs professeurs tout en assurant un traitement rigoureux des plaintes des étudiants.

Saturday, November 7, 2020/Author: Marie-Paule Berthiaume (Initiative de journalisme local – APF - Ouest)/Number of views (14712)/Comments (0)/
Les professeurs de moins en moins protégés dans leur liberté universitaire

Les professeurs de moins en moins protégés dans leur liberté universitaire

Selon un nouveau sondage Léger, près de la moitié des Canadiens sont au courant de la récente controverse à l’Université d’Ottawa, et plus de la moitié ont tendance à soutenir la professeure ayant prononcé le «mot en n» dans le cadre de son cours Art and Gender plutôt que les étudiants.

Saturday, November 7, 2020/Author: Marie-Paule Berthiaume (Francopresse)/Number of views (12918)/Comments (0)/
Campus Saint-Jean : vers une intervention fédérale?

Campus Saint-Jean : vers une intervention fédérale?

La ministre Mélanie Joly invite le gouvernement de l’Alberta à annuler sa décision de couper le financement du campus Saint-Jean de l’Université de l’Alberta, dans une lettre adressée au premier ministre de la province, Jason Kenney.

Sunday, November 1, 2020/Author: Bruno Cournoyer Paquin (Francopresse)/Number of views (15459)/Comments (0)/
Débats corsés entre les candidats au poste de conseiller scolaire

Débats corsés entre les candidats au poste de conseiller scolaire

C'est un premier débat radiophonique parfois houleux qui a eu lieu le 20 octobre entre Alpha Barry et Siriki Diabagaté, les deux prétendants au poste de conseiller scolaire de Regina.

Friday, October 23, 2020/Author: Marie-Lou Bernatchez/Number of views (11949)/Comments (0)/
Professeure suspendue à l’Ud'O : «deux principes à réconcilier», selon le recteur

Professeure suspendue à l’Ud'O : «deux principes à réconcilier», selon le recteur

LE DROIT (Ontario) – Le débat autour de la suspension d’une professeure de l’Université d’Ottawa pour avoir utilisé le mot «n**ger» continue de faire rage.

Wednesday, October 21, 2020/Author: Daniel LeBlanc e)t Julien Paquette (Le Droit)/Number of views (14103)/Comments (0)/
Course électorale au CSF: continuité ou changement ?

Course électorale au CSF: continuité ou changement ?

Les parents fransaskois de Regina et Saskatoon seront appelés aux urnes le 28 octobre pour choisir leur conseiller scolaire dans le cadre des élections générales du Conseil scolaire fransaskois.

Thursday, October 15, 2020/Author: Estelle Bonetto/Number of views (14772)/Comments (0)/
Les écoles fransaskoises réussissent leur rentrée malgré la pandémie

Les écoles fransaskoises réussissent leur rentrée malgré la pandémie

Rentrée scolaire

La rentrée scolaire fransaskoise a eu lieu du 8 au 11 septembre partout dans la province. L’eau vive s’est entretenue avec quelques parents pour faire le bilan d’une semaine riche en émotions.

Thursday, September 17, 2020/Author: Estelle Bonetto/Number of views (14651)/Comments (0)/
Des pistes de réflexion pour financer l’éducation postsecondaire francophone

Des pistes de réflexion pour financer l’éducation postsecondaire francophone

La récente victoire du Conseil scolaire francophone de la Colombie-Britannique (CSFCB) en Cour suprême laisse présager une possible expansion de l’article 23 de la Charte canadienne des droits et libertés.

Friday, August 28, 2020/Author: Bruno Cournoyer Paquin (Francopresse)/Number of views (14715)/Comments (0)/
Quand on l’attaque, la francophonie contre-attaque

Quand on l’attaque, la francophonie contre-attaque

Le Franco (Alberta) – L’Association canadienne-française de l’Alberta (ACFA) promet une phase II de la campagne «Sauvons Saint-Jean» dès la rentrée. L’appel à des manifestations et une action en justice sont sur la table. 

Monday, August 24, 2020/Author: Geoffrey Gaye (Le Franco)/Number of views (17211)/Comments (0)/
Rentrée scolaire : des parents se confient

Rentrée scolaire : des parents se confient

Une rentrée sous le signe de la fébrilité et de la solidarité

À quelques semaines du jour J, beaucoup d’interrogations subsistent. Tantôt confiants, tantôt inquiets, plusieurs parents fransaskois se sont confiés à l’Eau vive.

Thursday, August 20, 2020/Author: Estelle Bonetto/Number of views (14576)/Comments (0)/
Dans ce temps-là !

Dans ce temps-là !

À l’époque où j’étais élève à la fin de l’élémentaire, quand arrivait le mois de juin, nous étions assez intenables dans les classes... La fête de la Saint-Jean-Baptiste marquait le début des vacances estivales. Les classes s’étaient terminées la veille et on avait vidé nos pupitres. Plus de devoirs. Plus de leçons. 

Thursday, July 16, 2020/Author: Michel Vézina/Number of views (20621)/Comments (0)/
RSS
123468910Last

 - Tuesday 7 May 2024