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Sébastien Rock

Deux pirates des Caraïbes : une aventure de Jean Laffite

PERSONNAGES dans l’ordre de leur entrée en scène

JEAN LAFFITE :
Flibustier, cadet de Pierre de deux ans, ambitieux, un leader naturel, air raffiné mais intempestif, condescendant

PIERRE LAFFITE :
Quasi-flibustier, frère aîné de Jean de deux ans, soumis, jaloux de Jean, tatouages

JOHN LAMBERT (prononcé à l’anglaise) :
Espion anglais à la charge de Jean

DÉCOR

Intérieur d’une cabane inspirée des décors des Pirates des Caraïbes, avec accessoires marins, cartes, épées, coffres en bois, etc. Des bouteilles de rhum signalent que la veillée a été longue. 

ACTE 1

SCÈNE 1 

Matin. Jean et Pierre ronflent par terre, dans une cabane dont le décor est inspiré des Pirates des Caraïbes. Jean se réveille, se remettant péniblement d’une virée, prend son sabre, cherche une bouteille de rhum non vide, en trouve une presque pleine et se remet à boire avec difficulté. Il s’assoit, le sabre d’une main et la bouteille de l’autre. John cogne à la porte de l’extérieur.

JEAN : (grognon et autoritaire) : Morbleu ! Mais fichez-nous la paix gibiers de potence !

John cogne de nouveau, plus fort.

JEAN : (encore plus vexé) : J’estourbille la prochaine personne qui ose toucher cette porte !

John ouvre la porte.

JEAN : (reste bouche bée, puis se rue vers John, puis se retient quand il réalise de qui il s’agit. Il retourne s’asseoir) : Ah, John Lambert, sale bête de cul rouge, c’est toi.

John s’avance, remet un parchemin à Jean en toute soumission, et tend la main pour un pourboire. Jean le renvoie d’un coup de sabre dramatique qui fend le vent, sans le payer. John Lambert quitte la scène et referme la porte. Jean toujours assit, ouvre et lit le parchemin. Il lit et relit, commence à sourire puis se redresse rapidement, l’air aguerri, laissant tomber le parchemin. Il trouve Pierre et le frappe du pied, d’abord doucement puis fortement.

JEAN : Pierrot! Pierrot ! Réveille-toi espèce de pirate d’eau douce !

PIERRE : Donne-moi une chance le frère! Je viens juste de m’endormir. Un lendemain de Mardi gras, même les pirates respectent ça.

JEAN : Flibustier, pas pirate, flibustier ! (Il trouve un verre, y verse une rasade, puis donne le verre à Pierre.) Prends, et lève ton verre espèce de bois sans soif ! Une bonne nouvelle nous arrive !

PIERRE : (prend le verre, se lève tant bien que mal, sans verser son verre). : Lève mon verre, mais je viens juste de le vider. On a bu toute la soirée !

JEAN : Tu as raison mon cher Pierrot mais la journée est encore jeune. Et je viens d’avoir des nouvelles du nord.

PIERRE : Du nord ? À matin, qu’est-ce qui s’passe?

JEAN : Oui, on doit lever notre verre. En l’honneur de Bonaparte !

PIERRE : L’empereur Napoléon ou ton cheval ? (Il s’esclaffe et se tape sur les cuisses. Il voit Jean qui le dévisage et arrête de rire). 

JEAN : Pas le petit Corse, pas ce petit-cul de vendu de faux empereur de mes deux qui a vendu la Louisiane pour financer sa chute! Non, le seul Bonaparte qui se tienne encore debout, sur ses deux couilles, le seul et l’unique, mon fidèle destrier !

JEAN ET PIERRE : Bonaparte, le seul qui ne nous ait jamais abandonnés.

PIERRE : Bon, bon, on est bien fier de ton cheval mais tu radotes encore Ti-Jean. As-tu seulement dormi, ou t’as continué à boire toute la nuit ? C’est quoi ton histoire de cheval ?

JEAN (toujours le sabre à la main, la pointe vers Pierre, à quelques pieds de ce dernier) : Je t’ai déjà dit de ne pas m’appeler Ti-Jean. Tu te souviens de la dernière fois que tu m’as appelé de même ? Tu te souviens de ce qui t’es arrivé ?

PIERRE : Pas la peine de me le rappeler. J’ai envie de vomir chaque fois que j’y repense. Je ne serai plus jamais capable de manger du gumbo de ma vie. Hé, tu ne m’as jamais dit ce que t’avais mis dedans.

JEAN : Un secret de flibustier, ça se révèle au péril de sa vie.

PIERRE : Puis moi je suis quoi, hein, une vadrouille Ti-J… 

JEAN (fumant) : Oublie le Ti-Jean ! (Il s’approche de Pierre, tourne autour de lui.) La République de Barataria n’est pas assez grande pour deux grands flibustiers, Pierrot. (Il lui met le sabre sur la gorge).

PIERRE : Pas de problème, pas de problème mon frère, c’est toi le chef.

JEAN (range son sabre dans sa ceinture et respire) : Et puis j’ai besoin de toi.

PIERRE (en aparté, en marmonnant) : Ça paraît pas beaucoup.

JEAN : Pardon ?

PIERRE : Je disais que tu m’aimes beaucoup! Alors, dis-moi, pourquoi lève-t-on notre verre à ton cheval ?

 

Dans la première partie de cette scène, le célèbre pirate, pardon… le célèbre flibustier Jean Laffite reçoit une missive de son espion anglais. Jean réveille son frère Pierre avec qui il a fêté le Mardis gras, la veille, pour lui communiquer la bonne nouvelle.

PIERRE (confus) : Tu veux dire l’affaire entre Bonaparte puis Presly-Rose?

JEAN : Je ne peux rien te cacher cher frère.

PIERRE (incrédule) : Tu veux que moi, Pierre Laffite, je me tape dix jours de cheval jusqu’à Saint-Landry pour que ton Bonaparte fasse une fleur à la jument de James Bowie.

JEAN : Mais cesse donc d’être si simple cher Pierrot.

PIERRE : Je suis peut-être simple mais toi tu as des plans de fou!

JEAN : Pas de fou Pierrot, pas de fou, mais de génie! J’apprends, dans le parchemin que je viens de recevoir, que James Bowie est en train de se remplir les poches avec son commerce de mousquets.

PIERRE (soudainement vivement intéressé) : Des mousquets à Saint-Landry? Combien de mousquets ?

JEAN : Des centaines mon frère, en provenance de l’Espagne. 

JEAN ET PIERREcrachent par terre

JEAN : C’est John Lambert, l’espion Anglais, qui a vu les boîtes en chemin pour Saint-Landry.

PIERRE : Ah là je commence à comprendre. Bonaparte c’est juste une excuse pour mettre la main sur les mousquets à Bowie!

JEAN : Je le savais bien que tu y arriverais Pierrot. Avec les mousquets, on va équiper Barataria comme jamais, et puis avec ça, personne ne pourra venir nous prendre nos trésors, même pas ce fichu d’Andrew Jackson!

PIERRE : Mon frère, c’est vrai que tu as du génie! Le plus tordu des gentlemen au sud du Mississippi, mais un vrai génie! 

JEAN : Tu l’as dit ! (Posture et ton officiels, il lève sa bouteille) Comme je disais : à Bonaparte !

PIERRE (lève son verre) : À Bonaparte! 

JEAN prend une solide gorgée

PIERRE prend une gorgée puis vide son verre, le met sur la table.

JEAN remplit de nouveau le verre de Pierre.

JEAN (lève sa bouteille) : À la seule République de flibustiers du Nouveau-Monde, le joyau des Bayous ! À Barataria !

PIERRE : À Barataria !

JEAN, prend une solide gorgée.

PIERRE, prend une gorgée puis vide son verre, le met sur la table.

JEAN (remplis de nouveau le verre de Pierre et lève de nouveau sa bouteille) : Aux frères LAFFITE! 

PIERRE (il lève son verre) : Aux frères LAFFITE!

JEAN, prend une autre solide gorgée. PIERRE, prend sa gorgée puis tombe en bas de sa chaise, inconscient.

JEAN (ressort son sabre, irrité) : Pierrot Laffite, écrevisse de ramparts, lève-toi puis prépare ta selle ou je te lance aux crocodiles !

 

 

 

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