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« Le français n’est pas pris au sérieux dans la fonction publique »

Le bilinguisme fédéral selon Charles Le Blanc

Le professeur Charles Le Blanc commente l’étude intitulée Le Prochain niveau : « La business du gouvernement fédéral se fait en anglais ; le français, c’est traduit. »

Le professeur Charles Le Blanc commente l’étude intitulée Le Prochain niveau : « La business du gouvernement fédéral se fait en anglais ; le français, c’est traduit. »

Photo : Université d'Ottawa (2017)

À la suite du dévoilement par Radio-Canada d’un rapport interne sur le bilinguisme dans la fonction publique fédérale en 2016, le Conseil privé a demandé à deux hauts fonctionnaires d’élaborer Le Prochain niveau. Le rapport publié le 18 septembre dresse en 27 pages un portrait de l’érosion continue de l’usage du français.

Depuis l’adoption de la loi (1969) et du cadre politique sur les langues officielles, les mêmes constats déboulent dans un nombre d’enquêtes, de revendications des communautés francophones et de rapports du commissaire aux langues officielles.

Le président de la Fédération des communautés francophones et acadienne (FCFA) du Canada, Jean Johnson, n’est pas surpris des trouvailles, mais il estime que l’exercice présente une opportunité. « C’est le moment d’innover et de transformer la façon de faire. » Il signale par exemple qu’Ottawa n’investit pas assez dans la formation linguistique des fonctionnaires.

Pour le philosophe Charles Le Blanc de l’Université d’Ottawa, le rapport donne un signal d’échec. « Ça fait partie des exercices rhétoriques que le gouvernement doit faire à échéance pour montrer qu’il fait quelque chose, lance-t-il. Dans les faits, ça ne change pas. Ce rapport va très probablement contribuer à l’amélioration du tablettage du dossier. »

Le professeur de l’École de traduction et d’interprétation questionne certains chiffres présentés par les auteurs Patrick Borbey (Commission de la fonction publique) et Matthew Mendelsohn (Bureau du Conseil privé).

Les données sur la représentation des deux langues chez les fonctionnaires montrent que 74 % ont l’anglais et 26 % le français comme première langue. Selon le professeur, les proportions devraient se refléter dans le volume de traduction.

« Quand on parle du bilinguisme dans la fonction publique, on veut savoir dans quelle langue les textes sont rédigés et dans quelle langue ils sont traduits. Les chiffres du rapport n’expliquent pas pourquoi le flux de traduction du gouvernement se fait à plus de 90 % vers le français. »

Selon Charles Le Blanc, on peut présumer que le 10 % de traduction vers l’anglais se produit surtout au Québec et au Nouveau-Brunswick. « La business du fédéral se fait en anglais ; le français au Canada, c’est traduit, comme sur les boites de céréales ».

Le français n’est pas pris au sérieux dans la fonction publique, dit-il, « même par les francophones eux-mêmes, qui sont les premiers à passer à l’anglais à la première occasion ».

Le rapport confirme l’érosion des exigences linguistiques depuis 1978. Le nombre de postes français essentiel a fléchi de 8 à 4 %, tandis que les postes bilingues ont grimpé de 25 à 43 %. De plus, l’expression écrite en français affiche les plus faibles notes, soit 35 %, lors des examens de compétence.

Peut-on renverser la vapeur ? Jean Johnson propose de renforcer le leadership au sommet. « Il est important de faciliter les rencontres et préparer le document en français. On doit mener une campagne de sensibilisation des hauts fonctionnaires pour leur dire : vous allez devenir des champions. »

La FCFA attend encore de rencontrer le premier ministre, ce qui a été refusé depuis le scrutin de 2015. « Il faut que Justin Trudeau articule sa magnifique vision d’un Canada bilingue, souligne le président. On a besoin d’une déclaration de son engagement et de son soutien inconditionnel envers les communautés. La demande est là, il y a un dialogue entre notre équipe et celle du premier ministre. »

Le Prochain niveau fait plusieurs recommandations : encourager l’usage de la langue préférée, offrir de nouvelles occasions de formation, établir de structures pour soutenir un milieu de travail bilingue et reconnaitre les efforts dans ce sens. 

Charles Le Blanc émet sa propre recommandation : que l’appareil fédéral stimule davantage la production originale en français. « Ça créerait un réel besoin pour les anglophones d’apprendre le français et ça rééquilibrerait le flux de traduction. Si une langue ne nous sert pas, on ne va pas vouloir la maitriser. »

 

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