Skip Navigation
Fonds l'Eau vive banniere

Festival folk de Regina: Quand la musique est bonne

8125 of views

Amber Goodwyn
Amber Goodwyn, nouvelle directrice artistique du Festival folk de Regina
Crédit : Courtoisie

Pour une deuxième année consécutive, le célèbre festival réginois de musique folk n’enflammera pas le parc Victoria pendant l’été. Une trêve qui servira de tremplin à la nouvelle directrice artistique pour mieux entrer en scène. 

Fraîchement arrivée à la barre de la direction artistique du Festival folk de Regina, légendaire festival musical de Regina, Amber Goodwyn entame une nouvelle phase d’une carrière et d’une vie rythmées de musique.

Fille de Myles Goodwyn, célèbre chanteur et guitariste du groupe de hard rock néo-écossais April Wine, Amber Goodwyn a cependant vécu une enfance paisible et créative, loin des projecteurs et du rythme infernal des tournées d’un père en pleine ascension musicale.

« J’ai grandi dans les Bahamas, puis à Montréal où j’ai appris le français. J’ai surtout vécu avec ma mère après la séparation de mes parents. Elle avait un esprit profondément libre et libéré. J’ai donc évolué dans un milieu où l’anticonformisme était la norme. J’ai appris très jeune à explorer ma créativité et à me sentir confiante envers moi-même », explique-t-elle.

La fièvre musicale

Armée de cette confiance artistique, la jeune Amber atteint, elle aussi, des sommets musicaux dans sa vie, jusqu’au lancement en 2019 de son album Porous, à Regina. « Je ne me considère pas comme une musicienne professionnelle, tempère-t-elle. Ce n’est pas une vraie job, c’est plutôt une passion pour moi. Je ne suis pas une fille de tournée. Je préfère rester à la maison avec ma fille et mon chum. »

Si elle n’est pas portée sur les tournées, Amber Goodwyn est certainement attirée par la scène où elle est naturellement à l’aise. À Montréal, elle s’est produite dans le groupe rock Cobra and Vulture et, arrivée en sol saskatchewanais, elle fonde Natural Sympathies, un groupe électro pop aux accents psychédéliques. 

Ce regroupement, né d’un désir de briser l’isolement, constitue pour l’artiste une ode aux affinités et aux différences qui rapprochent sur le plan humain. Lancé avant la pandémie, l’album et court métrage Porous est précurseur d’une époque oùsolitude rime avec distanciation physique et mentale. « C’était un projet d’une grande ampleur qui a réuni de nombreux talents de la communauté artistique de Regina, une incroyable collaboration très éclectique ! », se réjouit-elle.

Une fille de film

Artiste aux multiples talents, Amber Goodwyn allie sons et images en un concert de couleurs et de métaphores. Diplômée de l’Université Concordia en production cinématographique, elle cofonde à Montréal le collectif de film expérimental Double Négatif. 

C’est dans cet univers créatif bouillonnant qu’Amber Goodwyn fait la connaissance du Fransaskois d’origine Michael Rollo avec qui elle crée le collectif. Ce dernier deviendra son compagnon de route, l’amenant à s’installer dans sa province natale où il officie en tant que professeur à l’Université de Regina en études cinématographiques. 

« Nous sommes proches de la communauté fransaskoise. La famille de Mike vient de Zénon Park et j’ai assisté à plusieurs mariages. J’ai donc rencontré beaucoup de monde ! Notre fille va aussi à l’école Monseigneur de Laval », souligne Amber Goodwyn qui, avant de se lancer dans l’aventure du Festival folk de Regina, était directrice générale de la station communautaire de Regina CJTR. 

La scène musicale fransaskoise ne lui est pas non plus étrangère. Parmi ses coups de cœur figurent les compositeurs-interprètes Étienne Fletcher et Mario Lepage du groupe Ponteix. « J’ai beaucoup de connexions dans la communauté musicale d’ici et du Québec, et j’adore faire des découvertes de nouvelles cultures et musiques », indique-t-elle.

Gestionnaire dans l’âme

Si la nouvelle directrice du Festival folk de Regina admet attendre avec impatience le retour des artistes sur la scène et du public pour les acclamer, elle s’estime chanceuse de pouvoir profiter de ce répit « forcé » pour parfaire ses connaissances du milieu musical local et des tâches administratives.

« J’ai beaucoup de choses à apprendre, alors je prends le temps d’écouter et de trouver de nouvelles façons de renouveler ce festival afin qu’il soit réellement à l’image de la communauté dans toute sa diversité, y compris du côté francophone », note Amber Goodwyn.

De belles surprises se dessinent à l’horizon, aussi bien pour la nouvelle directrice artistique que pour le public réginois en manque de sensations musicales fortes.