Skip Navigation
Un nouvel examen de certification pour les infirmières
Marc Poirier (Francopresse)
/ Catégories: Web, Éducation, Postsecondaire, Santé

Un nouvel examen de certification pour les infirmières

L’Association canadienne des écoles de sciences infirmières (ACÉSI) lancera sous peu, à l’échelle nationale, les inscriptions pour le nouvel examen de certification pour les infirmières sur lequel elle planche depuis quelques années.

Plusieurs intervenants francophones au pays espèrent que ce nouvel examen, intitulé «Examen canadien du baccalauréat en sciences infirmières», puisse devenir une alternative au NCLEX [le National Council Licensure Examination, soit l’examen d’agrément national pour les infirmières] qui est, depuis 2015, le seul examen obligatoire pour être certifié infirmière au Canada, exception faite du Québec et du Yukon.

Pour l’instant, le nouvel examen sera offert sur une base volontaire. «Au départ, il a été développé pour être une alternative aux instances de règlementations qui voudraient opter pour un examen différent du NCLEX», souligne Jessica Pearce Lamothe, porte-parole de l’ACÉSI. «Aucun des organismes de règlementations (provinciales) ne l’a fait jusqu’ici. Alors, on ne sait pas ce qui va se passer. Pour les diplômées qui choisiront de le faire, ce sera une accréditation supplémentaire à leur actif.»

Contrairement au NCLEX, l’examen de l’ACÉSI a été conçu en totalité au Canada et le quart de son contenu a été rédigé en français et traduit en anglais. «Nous croyons qu’il est important d’avoir un examen qui soit juste pour les Canadiens, qu’importe leur langue», ajoute Jessica Pearce Lamothe.

Les ratés du NCLEX

Le NCLEX a été conçu aux États-Unis et a été modifié pour les besoins canadiens, mais les lacunes de la version française sont devenues évidentes dès la première année qu’il a été utilisé, soit en 2015. Cette année-là, le taux de réussite chez les étudiantes qui ont passé l’examen en français était de 27 %, comparé à 70 % sur le plan national. Au Nouveau-Brunswick, le taux de réussite en 2015 pour les finissants de l’Université de Moncton a été de 32 %, comparé à 71 % chez les anglophones et comparé à 91 % l’année précédente. Ces écarts se sont rétrécis par la suite, mais ils persistent.

Malgré certaines améliorations apportées à la traduction française, l’examen est toujours, selon plusieurs groupes, défavorable aux étudiants francophones, surtout en raison du peu de matériel préparatoire en français et de la qualité de celui-ci.

C’est le Conseil canadien des organismes de règlementation de la profession infirmière qui a piloté l’adoption du NCLEX, mais ce sont les ordres provinciaux ou territoriaux qui décident quel examen ils veulent utiliser pour certifier leurs diplômées.

Une forte opposition au Nouveau-Brunswick

L’opposition au NCLEX a particulièrement été active au Nouveau-Brunswick. Le Commissariat aux langues officielles de la province a fait enquête et une poursuite pour non-respect de la loi provinciale sur les langues officielles a été lancée en 2019 par la Société de l’Acadie du Nouveau-Brunswick et la Fédération des étudiantes et étudiants du campus universitaire de Moncton.

Un groupe d’infirmières francophones de la province mène aussi la charge et essaie de convaincre l’association professionnelle provinciale d’opter pour le nouvel examen de l’ACÉSI. «On a déjà une pénurie d’infirmières et on a des gens qui sont en train de dire : on ne va pas aller dans la profession – ça semble bien trop compliqué cet examen-là. Il y en a qui ne le réussissent pas, ça coute beaucoup d’argent», fait valoir Lise Guérette-Daigle, l’une des porte-paroles du groupe.

Michel Doucet, avocat et expert en droits linguistiques qui conseille le groupe, estime que le nouvel examen apporte une solution au problème. «Rien n’empêcherait l’Association des infirmières et infirmiers du Nouveau-Brunswick (AIIPNB) de reconnaitre deux examens. L’examen canadien est un examen qui sera administré par les ordres professionnels, mais qui a été préparé par des personnes qui connaissent bien le système de santé canadien et non pas par des Américains, par des gens qui comprennent très bien la dimension linguistique du Canada et non pas des gens qui ne font que traduire tout ça.»

L’AIIPNB examine la situation depuis plusieurs mois, mais n’a toujours pas décidé si elle laissera tomber le NCLEX ou encore si elle ajoutera le nouvel examen.

Ailleurs au pays

Pour l’instant, les ordres professionnels des autres provinces et territoires qui utilisent le NCLEX maintiennent, eux aussi, leur position, notamment l’Ordre des infirmières et infirmiers de l’Ontario (OIIO), une province où l’inquiétude des francophones est également vive. L’OIIO estime que la traduction française est impeccable, mais dit continuer à réviser le matériel de préparation.

Le groupe d’infirmières francophones du Nouveau-Brunswick se dit de plus en plus insatisfait de son association professionnelle. En cas de statuquo, il n’est pas impossible qu’un mouvement se dessine pour créer une association professionnelle francophone distincte, affirme une autre porte-parole, Véronique Landry. «Mais c’est certain qu’à un moment donné, si l’on voit qu’on est les seuls qui veulent essayer, on n’aura peut-être pas le choix de se rendre là. Mais on essaie toujours.»

Article précédent La bienveillance à l’honneur à l’école Ducharme
Prochain article Le Collège Mathieu formera la relève journalistique dès l’automne
Imprimer
22969

Marc Poirier (Francopresse)Francopresse

Autres messages par Marc Poirier (Francopresse)
Contacter l'auteur

Contacter l'auteur

x
Sciences infirmières : un examen national décrié par les francophones

Sciences infirmières : un examen national décrié par les francophones

Le NCLEX (National Council Licensing Examination) fait trembler bien des candidats francophones au programme de sciences infirmières. Si dans sa version anglaise plus de 80 % d’entre eux réussissent au niveau national, le taux de réussite tombe à 30 % pour les candidats en français.

31 octobre 2019/Auteur: Lucas Pilleri/Nombre de vues (26823)/Commentaires (0)/
Une communauté dévouée pour son école

Une communauté dévouée pour son école

Un nouveau terrain de jeu pour l'École Providence de Vonda

Grâce à la mobilisation des parents, du personnel et de la ville, l’École Providence de Vonda s’est paré d’un terrain de jeu flambant neuf pour le plus grand plaisir des enfants.

23 septembre 2019/Auteur: Conseil des écoles fransaskoises/Nombre de vues (29395)/Commentaires (0)/
Coup d'oeil sur l'École Mgr de Laval de Regina

Coup d'oeil sur l'École Mgr de Laval de Regina

L’école Monseigneur de Laval, Pavillon secondaire des Quatre Vents à Regina, n’a rien à envier aux établissements de la majorité.

23 septembre 2019/Auteur: Conseil des écoles fransaskoises/Nombre de vues (23185)/Commentaires (0)/
La langue michif au programme d'une école de Saskatoon

La langue michif au programme d'une école de Saskatoon

Un programme offert de la maternelle à la 3e année

SASKATOON - Les étudiants de la maternelle à la 3e année de l’école St. Michael Community School à Saskatoon auront l’occasion de suivre le premier programme d’apprentissage de la langue michif offert dans la ville et l’un des deux seuls programmes à l’échelle de la province.

15 septembre 2019/Auteur: Jean-Philippe Deneault/Nombre de vues (25563)/Commentaires (0)/
Retrouvailles au Collège Mathieu

Retrouvailles au Collège Mathieu

45 ans après avoir terminé leurs études au Collège Mathieu d'anciens élèves se sont rencontrés à Gravelbourg.

 

29 août 2019/Auteur: Conseil des écoles fransaskoises/Nombre de vues (26025)/Commentaires (0)/
Portraits de professeurs francophones de l’Université de la Saskatchewan

Portraits de professeurs francophones de l’Université de la Saskatchewan

SASKATOON - Sur près de 1 200 professeurs à l’Université de la Saskatchewan, on compte une vingtaine de francophones. L'Eau vive en a rencontré six.

21 juillet 2019/Auteur: Jean-Philippe Deneault/Nombre de vues (27316)/Commentaires (0)/
Amélie Boutin, diplômée de l'École canadienne-française de Saskatoon

Amélie Boutin, diplômée de l'École canadienne-française de Saskatoon

Née à Saskatoon, Amélie a effectué tout son parcours scolaire à l’École canadienne-française, depuis la garderie jusqu’à la 12e année. Elle part maintenant étudier les sciences en français à l’Université d’Ottawa.

19 juillet 2019/Auteur: Conseil des écoles fransaskoises/Nombre de vues (24104)/Commentaires (0)/
Quand les jeunes s’investissent pour la science !

Quand les jeunes s’investissent pour la science !

Remise des prix Expo-science 2019

REGINA - Le 20 juin dernier, à l’école Monseigneur de Laval de Regina, on a pu assister à un spectacle de chansons, de danses concocté par les classes de 3e année,ainsi qu'à la remise des prix aux gagnants de l’Expo-sciences qui s‘était déroulée au début du mois.

16 juillet 2019/Auteur: Linda Morales/Nombre de vues (24829)/Commentaires (0)/
Deux enseignants reconnus pour leur engagement sportif

Deux enseignants reconnus pour leur engagement sportif

Terry Gaudet et Michel Forest honorés par la Saskatchewan High Schools Athletic Association

Terry Gaudet et Michel Forest, enseignants respectivement à l’École St-Isidore à Bellevue et à l’École Mathieu de Gravelbourg, ont chacun reçu le Prix du service de la Saskatchewan High Schools Athletic Association (SHSAA). Ces récompenses viennent souligner l’implication remarquable des deux instituteurs pour le sport à l’école.

13 juillet 2019/Auteur: Lucas Pilleri/Nombre de vues (27008)/Commentaires (0)/
Une foire des sciences totalement en français

Une foire des sciences totalement en français

Expo-sciences à Mgr de Laval

REGINA - Le jeudi 6 juin 2019 avait lieu la foire des sciences de l’école Monseigneur de Laval. Les élèves de la 3e et de la 5e année étaient présents pour exposer leurs projets de recherche. 

22 juin 2019/Auteur: Linda A. Morales/Nombre de vues (25712)/Commentaires (0)/
Une première cohorte de juristes obtient des certifications en français

Une première cohorte de juristes obtient des certifications en français

SASKATOON - Pour la première fois, cinq étudiantes de l’Université de la Saskatchewan ont reçu ce 5 juin à Saskatoon une certification de common law en français de l’Université d’Ottawa. 

21 juin 2019/Auteur: Lucas Pilleri/Nombre de vues (29776)/Commentaires (0)/
62,6 millions de dollars pour lutter contre la pénurie d’enseignants

62,6 millions de dollars pour lutter contre la pénurie d’enseignants

VANCOUVER - Le lundi 13 mai 2019, la ministre des Langues officielles Mélanie Joly a annoncé une stratégie nationale de recrutement et de rétention des enseignants francophones.

4 juin 2019/Auteur: Lucas Pilleri/Nombre de vues (32337)/Commentaires (0)/
Lettre du président de la SCFPA: Déménagement à l’Académie Rivier

Lettre du président de la SCFPA: Déménagement à l’Académie Rivier

Malgré le fait que l’édifice des Sœurs de la Présentation de Marie ait été construit dans les années 1960, sauf la piscine (années 1980), il s’agit d’une occasion de créer, au-delà du concept de centre scolaire communautaire, un pôle d’attraction et de développement unique en Saskatchewan et dans l’Ouest canadien.

25 avril 2019/Auteur: Michel Dubé/Nombre de vues (27045)/Commentaires (0)/
Le Collège Mathieu en pleine planification

Le Collège Mathieu en pleine planification

Avec un questionnaire en ligne distribué aux membres des organismes francophones, du gouvernement et de la communauté, le Collège Mathieu réalise une étude, première étape d’un vaste plan de développement. L’objectif : mieux répondre aux besoins de la communauté et du marché de l’emploi en Saskatchewan.

25 avril 2019/Auteur: Lucas Pilleri/Nombre de vues (26652)/Commentaires (0)/
Transferts en éducation: Ah, si les provinces voulaient…

Transferts en éducation: Ah, si les provinces voulaient…

Le gouvernement fédéral a prévu de l’argent dans son récent budget pour les écoles françaises. Cela dit, le bât blesse quelque part. Les provinces hésitent à montrer ce qu’elles vont faire de cet argent.

22 avril 2019/Auteur: Réjean Paulin/Nombre de vues (24691)/Commentaires (0)/
RSS
Première45679111213Dernière

 - jeudi 28 mars 2024