Skip Navigation
Festival Cinergie 2024

Des pissenlits pour nettoyer les résidus miniers

Les polluants émis dans l’environnement demeurent un problème important et ce, partout dans le monde. La pollution des sols et de l’eau liée à l’exploitation des sables bitumineux en Alberta en est un exemple frappant. Les méthodes traditionnelles employées afin de remédier aux problèmes de contamination des sols consistent à enlever le sol contaminé, à l’entreposer ailleurs et à remplacer le tout par du sol propre. Cependant, ces méthodes sont très coûteuses en termes de temps et d’argent et ajoutent des perturbations additionnelles dans l’environnement. De plus, cela déplace le problème plutôt que de le régler. Il est estimé que ces méthodes ont des coûts prohibitifs, pouvant coûter entre 30 000 et 3 millions de dollars par hectare [1]. Le besoin de nettoyage suite à l’exploitation des hydrocarbures ou à des déversements accidentels augmente aussi beaucoup plus rapidement que la vitesse à laquelle le nettoyage peut prendre place.L’évolution des technologies de bioremédiation permet de réduire les effets néfastes des polluants et d’aider à la restauration des environnements contaminés. Ces techniques peuvent aussi limiter les perturbations additionnelles et sont souvent moins coûteuses. La bioremédiation, aussi parfois appelée biorestauration ou biodécontamination, est un processus par lequel des organismes vivants sont utilisés afin d’améliorer les conditions du sol ou de l’eau de sites contaminés. Des bactéries ou champignons, parfois associés à des plantes, sont souvent utilisés à cette fin. Des espèces spécifiques de bactéries peuvent être utilisées afin de cibler certains types de contaminants. Les hydrocarbones sont des contaminants fréquents associés avec la production pétrolière et gazière qui peuvent être ciblés par certains micro-organismes.

Les résidus miniers sont des environnements difficiles sur lesquels peu de plantes arrivent à s’installer, ce qui complique les efforts de restauration écologique. Cependant, l’observation que des pissenlits y arrivent ont poussé les scientifiques à investiguer les raisons du succès de ce type de plante dans des conditions peu propices à la croissance. Les travaux réalisés par des chercheurs de l’Université de la Saskatchewan [1] et par l’entreprise MycoRemedy, en Alberta [2] ont récemment fait les manchettes à ce sujet. Le succès du pissenlit semble causé par les mycorhizes associés à ses racines. Les mycorhizes sont des champignons d’une grande variété d’espèces qui poussent en association symbiotique avec les racines de 85 à 90 % des espèces de plantes dans le monde. Le champignon augmente la capacité d’absorption de l’eau et des nutriments de la plante et en retour la plante lui fournit des carbohydrates (sucres) produits par la photosynthèse.

L’espèce de champignon isolée des racines de pissenlits possède des enzymes ayant la capacité de dégrader les hydrocarbones toxiques présents dans les résidus miniers. L’application de ce champignon sur des graines de plusieurs espèces de plantes couramment utilisées dans revégétalisation des résidus miniers, de même que des tomates et du blé, a permis aux semis de germer et de croître sans utilisation d’engrais. Le tout semble très prometteur pour développer des méthodes de restauration écologique. C’est aussi l’idée lancée par l’entreprise albertaine MycoRemedy, fondée par Kelcie Miller-Anderson, une étudiante en sciences environnementales à l’Université de l’Alberta [2]. Les mycorhizes de pissenlits ont été ajoutés à des pleurotes, une autre espèce de champignon commune dans la forêt boréale. Le tout est utilisé sous forme de tapis qui peut être étendu sur des résidus miniers contaminés solides ou liquides. Selon ses recherches, les conditions des sites contaminés s’étaient améliorées en seulement trois semaines, et la concentration d’hydrocarbones et d’acides naphténiques avait diminué significativement.

La bioremédiation a été utilisée entre autres pour aider au nettoyage suivant le désastreux déversement de pétrole de Deepwater Horizon, en 2010, dans le golfe du Mexique. La bioremédiation, en particulier l’utilisation de champignons présents dans la nature, est une avenue qui pourrait contribuer à significativement réduire les coûts associés à la restauration et à améliorer le nettoyage de sites contaminés par l’exploitation pétrolière et gazière. 

 

Pour en savoir plus…
[1] http://journals.plos.org/plosone/article/file?id=10.1371/journal.pone.0186704&type=printable
[2] http://www.cbc.ca/news/canada/edmonton/dandelion-fungi-research-toxic-tailings-reclamation-edmonton-1.3979976
http://ei.cornell.edu/biodeg/bioremed/
https://en.wikipedia.org/wiki/Mycorrhiza

Imprimer
19901

Mélanie JeanMélanie Jean

Autres messages par Mélanie Jean
Contacter l'auteur

Contacter l'auteur

x
Au CÉF, l’école se veut communautaire et citoyenne !

Au CÉF, l’école se veut communautaire et citoyenne !

Entretien avec Ronald Ajavon, directeur général du Conseil des écoles fransaskoises

Le CÉF travaille à établir un modèle unique d’école communautaire citoyenne en Saskatchewan. Il vise à favoriser à la fois la réussite des élèves et l’épanouissement des communautés.

19 novembre 2019/Auteur: Conseil des écoles fransaskoises/Nombre de vues (23125)/Commentaires (0)/
École et descendance française : Les francophones doivent-ils se satisfaire du minimum?

École et descendance française : Les francophones doivent-ils se satisfaire du minimum?

Une semaine après que les Franco-Colombiens aient demandé de meilleures écoles devant la Cour Suprême…

2 novembre 2019/Auteur: Réjean Paulin/Nombre de vues (22621)/Commentaires (0)/
Sciences infirmières : un examen national décrié par les francophones

Sciences infirmières : un examen national décrié par les francophones

Le NCLEX (National Council Licensing Examination) fait trembler bien des candidats francophones au programme de sciences infirmières. Si dans sa version anglaise plus de 80 % d’entre eux réussissent au niveau national, le taux de réussite tombe à 30 % pour les candidats en français.

31 octobre 2019/Auteur: Lucas Pilleri/Nombre de vues (27488)/Commentaires (0)/
Une communauté dévouée pour son école

Une communauté dévouée pour son école

Un nouveau terrain de jeu pour l'École Providence de Vonda

Grâce à la mobilisation des parents, du personnel et de la ville, l’École Providence de Vonda s’est paré d’un terrain de jeu flambant neuf pour le plus grand plaisir des enfants.

23 septembre 2019/Auteur: Conseil des écoles fransaskoises/Nombre de vues (30033)/Commentaires (0)/
Coup d'oeil sur l'École Mgr de Laval de Regina

Coup d'oeil sur l'École Mgr de Laval de Regina

L’école Monseigneur de Laval, Pavillon secondaire des Quatre Vents à Regina, n’a rien à envier aux établissements de la majorité.

23 septembre 2019/Auteur: Conseil des écoles fransaskoises/Nombre de vues (23742)/Commentaires (0)/
La langue michif au programme d'une école de Saskatoon

La langue michif au programme d'une école de Saskatoon

Un programme offert de la maternelle à la 3e année

SASKATOON - Les étudiants de la maternelle à la 3e année de l’école St. Michael Community School à Saskatoon auront l’occasion de suivre le premier programme d’apprentissage de la langue michif offert dans la ville et l’un des deux seuls programmes à l’échelle de la province.

15 septembre 2019/Auteur: Jean-Philippe Deneault/Nombre de vues (26054)/Commentaires (0)/
Retrouvailles au Collège Mathieu

Retrouvailles au Collège Mathieu

45 ans après avoir terminé leurs études au Collège Mathieu d'anciens élèves se sont rencontrés à Gravelbourg.

 

29 août 2019/Auteur: Conseil des écoles fransaskoises/Nombre de vues (26600)/Commentaires (0)/
Portraits de professeurs francophones de l’Université de la Saskatchewan

Portraits de professeurs francophones de l’Université de la Saskatchewan

SASKATOON - Sur près de 1 200 professeurs à l’Université de la Saskatchewan, on compte une vingtaine de francophones. L'Eau vive en a rencontré six.

21 juillet 2019/Auteur: Jean-Philippe Deneault/Nombre de vues (27732)/Commentaires (0)/
Amélie Boutin, diplômée de l'École canadienne-française de Saskatoon

Amélie Boutin, diplômée de l'École canadienne-française de Saskatoon

Née à Saskatoon, Amélie a effectué tout son parcours scolaire à l’École canadienne-française, depuis la garderie jusqu’à la 12e année. Elle part maintenant étudier les sciences en français à l’Université d’Ottawa.

19 juillet 2019/Auteur: Conseil des écoles fransaskoises/Nombre de vues (24695)/Commentaires (0)/
Quand les jeunes s’investissent pour la science !

Quand les jeunes s’investissent pour la science !

Remise des prix Expo-science 2019

REGINA - Le 20 juin dernier, à l’école Monseigneur de Laval de Regina, on a pu assister à un spectacle de chansons, de danses concocté par les classes de 3e année,ainsi qu'à la remise des prix aux gagnants de l’Expo-sciences qui s‘était déroulée au début du mois.

16 juillet 2019/Auteur: Linda Morales/Nombre de vues (25352)/Commentaires (0)/
Deux enseignants reconnus pour leur engagement sportif

Deux enseignants reconnus pour leur engagement sportif

Terry Gaudet et Michel Forest honorés par la Saskatchewan High Schools Athletic Association

Terry Gaudet et Michel Forest, enseignants respectivement à l’École St-Isidore à Bellevue et à l’École Mathieu de Gravelbourg, ont chacun reçu le Prix du service de la Saskatchewan High Schools Athletic Association (SHSAA). Ces récompenses viennent souligner l’implication remarquable des deux instituteurs pour le sport à l’école.

13 juillet 2019/Auteur: Lucas Pilleri/Nombre de vues (27575)/Commentaires (0)/
Une foire des sciences totalement en français

Une foire des sciences totalement en français

Expo-sciences à Mgr de Laval

REGINA - Le jeudi 6 juin 2019 avait lieu la foire des sciences de l’école Monseigneur de Laval. Les élèves de la 3e et de la 5e année étaient présents pour exposer leurs projets de recherche. 

22 juin 2019/Auteur: Linda A. Morales/Nombre de vues (26171)/Commentaires (0)/
Une première cohorte de juristes obtient des certifications en français

Une première cohorte de juristes obtient des certifications en français

SASKATOON - Pour la première fois, cinq étudiantes de l’Université de la Saskatchewan ont reçu ce 5 juin à Saskatoon une certification de common law en français de l’Université d’Ottawa. 

21 juin 2019/Auteur: Lucas Pilleri/Nombre de vues (30230)/Commentaires (0)/
62,6 millions de dollars pour lutter contre la pénurie d’enseignants

62,6 millions de dollars pour lutter contre la pénurie d’enseignants

VANCOUVER - Le lundi 13 mai 2019, la ministre des Langues officielles Mélanie Joly a annoncé une stratégie nationale de recrutement et de rétention des enseignants francophones.

4 juin 2019/Auteur: Lucas Pilleri/Nombre de vues (33425)/Commentaires (0)/
Lettre du président de la SCFPA: Déménagement à l’Académie Rivier

Lettre du président de la SCFPA: Déménagement à l’Académie Rivier

Malgré le fait que l’édifice des Sœurs de la Présentation de Marie ait été construit dans les années 1960, sauf la piscine (années 1980), il s’agit d’une occasion de créer, au-delà du concept de centre scolaire communautaire, un pôle d’attraction et de développement unique en Saskatchewan et dans l’Ouest canadien.

25 avril 2019/Auteur: Michel Dubé/Nombre de vues (27459)/Commentaires (0)/
RSS
Première45679111213Dernière

 - samedi 11 mai 2024