Skip Navigation
Festival Cinergie 2024

Le faux-gui du pin et les balais de sorcière

Plant de faux-gui sur une branche de pin gris

Plant de faux-gui sur une branche de pin gris

Photo: Megan Horachek
Plusieurs d’entre vous ont probablement pris la route vers le nord de la province durant la longue fin de semaine, ou le ferez à un moment durant l’été. Lorsque vous conduirez sur les routes au nord de Prince-Albert, prenez un moment pour observer la forêt qui la borde, en particulier lorsque celle-ci est composée de pins gris (Pinus banksiana Lamb.). Le pin gris est une espèce d’arbre commune dans la forêt boréale à travers le Canada, de l’Alberta au Québec. C’est un arbre important pour l’industrie forestière, et qui semble également important pour l’habitat du caribou forestier en Saskatchewan en raison de l’abondance de lichens qu’on trouve sous son couvert forestier1. Vous remarquerez peut-être qu’un grand nombre de pins ont des formes de croissance anormales s’apparentant à des balais de sorcière. Les arbres peu infectés ont quelques balais, alors que les arbres fortement atteints n’ont presque plus de branches normales et sont couverts de balais.

La raison de cette forme de croissance étrange en balais de sorcière est la présence d’une plante parasite indigène à l’Amérique du Nord : le faux–gui du pin (Arceuthobium americanum). Le faux-gui du pin est un parasite spécifique au pin gris et au pin tordu (lodgepole pine, Pinus contorta) qui est présent de la Colombie-Britannique à L’Ontario, et jusqu’en Californie et au Colorado. La zone de la plaine boréale de l’Alberta, de la Saskatchewan et du Manitoba est la plus affectée par ce parasite puisqu’on estime y retrouver environ 73% des pins gris infectés au Canada. Le faux-gui affecte l’allocation des ressources, l’utilisation de l’eau et la forme de croissance de l’arbre hôte. En plus des impacts évidents par la formation de balais de sorcière sur la forme de croissance, les arbres affectés présentent une diminution de la qualité du bois, une réduction de la production de graines et un déclin de la santé de l’arbre. Dans ses travaux de maîtrise, une étudiante de l’Université de la Saskatchewan, Megan Horachek, a découvert que les pins affectés par le faux-gui dans le sud de la zone boréale de la Saskatchewan ont une croissance radiale (du tronc) très réduite en comparaison avec les arbres sains, et perdent leur capacité de réponse aux variations climatiques. Les branches les plus affectées finissent souvent par casser puisqu’elles deviennent trop lourdes. Tous ces impacts négatifs mènent éventuellement à une mortalité accrue des pins infectés par le faux-gui.

Le faux-gui du pin est une plante parasite obligatoire, c’est-à-dire qu’elle peut seulement croître sur les espèces de pins hôte et nul part ailleurs. Lors de l’établissement du faux-gui sur un pin, le parasite envoie ses racines dans le système vasculaire de l’arbre, ce qui lui permet d’avoir un accès direct aux ressources. Les pousses du faux-gui apparaissent à la surface après 2 à 5 ans d’incubation et mesurent généralement de 5 à 9 cm de hauteur. Elles sont jaunâtre à vert olive et sans feuilles. Le faux-gui du pin est une plante dioïque, ce qui signifie que l’on retrouve des plantes mâles et femelles. Le faux-gui a un mode de dispersion de ses graines particulier impliquant un processus hydrostatique explosif qui expulse les graines à une dizaine de mètres! La dispersion sur de plus grandes distances est effectuée par le transport sur le plumage des oiseaux ou le pelage des mammifères.

Le faux-gui du pin, bien qu’étant une espèce indigène, est l’une des pestes les plus dommageables au pin gris dans la forêt boréale canadienne. Entre 1994 et 1996, on a estimé que la perte de bois due à l’infection par le faux-gui en Alberta, Saskatchewan et Manitoba était de 1.5 millions de mètres cubes. Malgré cela, on en sait encore relativement peu à son sujet, ce qui est particulièrement critique dans un contexte de changements climatiques. On prédit que les infections par des parasites (insectes, plantes et champignons) devraient augmenter dans la forêt boréale sous un climat plus chaud. Il est maintenant important de se pencher sur la manière dont ces parasites vont interagir avec un climat plus chaud et une augmentation du stress hydrique des arbres, mais aussi sur l’interaction avec les feux de forêt et les activités humaines dans la région.

 

1 Voir le rapport préliminaire sur l’état du caribou forestier en Saskatchewan : http://mcloughlinlab.ca/lab/wp-content/uploads/2016/11/2013-2016-SK-Boreal-Shield-Caribou-Project-Interim-Report-Nov-18-2016.pdf.

Pour en savoir plus :

Mémoire de maîtrise de Megan Horachek https://ecommons.usask.ca/xmlui/handle/10388/7459

http://journals.sfu.ca/cfn/index.php/cfn/article/viewFile/62/61

http://www.cabi.org/isc/datasheet/6824

Imprimer
20375

Mélanie JeanMélanie Jean

Autres messages par Mélanie Jean
Contacter l'auteur

Contacter l'auteur

x
Au CÉF, l’école se veut communautaire et citoyenne !

Au CÉF, l’école se veut communautaire et citoyenne !

Entretien avec Ronald Ajavon, directeur général du Conseil des écoles fransaskoises

Le CÉF travaille à établir un modèle unique d’école communautaire citoyenne en Saskatchewan. Il vise à favoriser à la fois la réussite des élèves et l’épanouissement des communautés.

19 novembre 2019/Auteur: Conseil des écoles fransaskoises/Nombre de vues (23126)/Commentaires (0)/
École et descendance française : Les francophones doivent-ils se satisfaire du minimum?

École et descendance française : Les francophones doivent-ils se satisfaire du minimum?

Une semaine après que les Franco-Colombiens aient demandé de meilleures écoles devant la Cour Suprême…

2 novembre 2019/Auteur: Réjean Paulin/Nombre de vues (22621)/Commentaires (0)/
Sciences infirmières : un examen national décrié par les francophones

Sciences infirmières : un examen national décrié par les francophones

Le NCLEX (National Council Licensing Examination) fait trembler bien des candidats francophones au programme de sciences infirmières. Si dans sa version anglaise plus de 80 % d’entre eux réussissent au niveau national, le taux de réussite tombe à 30 % pour les candidats en français.

31 octobre 2019/Auteur: Lucas Pilleri/Nombre de vues (27494)/Commentaires (0)/
Une communauté dévouée pour son école

Une communauté dévouée pour son école

Un nouveau terrain de jeu pour l'École Providence de Vonda

Grâce à la mobilisation des parents, du personnel et de la ville, l’École Providence de Vonda s’est paré d’un terrain de jeu flambant neuf pour le plus grand plaisir des enfants.

23 septembre 2019/Auteur: Conseil des écoles fransaskoises/Nombre de vues (30033)/Commentaires (0)/
Coup d'oeil sur l'École Mgr de Laval de Regina

Coup d'oeil sur l'École Mgr de Laval de Regina

L’école Monseigneur de Laval, Pavillon secondaire des Quatre Vents à Regina, n’a rien à envier aux établissements de la majorité.

23 septembre 2019/Auteur: Conseil des écoles fransaskoises/Nombre de vues (23743)/Commentaires (0)/
La langue michif au programme d'une école de Saskatoon

La langue michif au programme d'une école de Saskatoon

Un programme offert de la maternelle à la 3e année

SASKATOON - Les étudiants de la maternelle à la 3e année de l’école St. Michael Community School à Saskatoon auront l’occasion de suivre le premier programme d’apprentissage de la langue michif offert dans la ville et l’un des deux seuls programmes à l’échelle de la province.

15 septembre 2019/Auteur: Jean-Philippe Deneault/Nombre de vues (26055)/Commentaires (0)/
Retrouvailles au Collège Mathieu

Retrouvailles au Collège Mathieu

45 ans après avoir terminé leurs études au Collège Mathieu d'anciens élèves se sont rencontrés à Gravelbourg.

 

29 août 2019/Auteur: Conseil des écoles fransaskoises/Nombre de vues (26602)/Commentaires (0)/
Portraits de professeurs francophones de l’Université de la Saskatchewan

Portraits de professeurs francophones de l’Université de la Saskatchewan

SASKATOON - Sur près de 1 200 professeurs à l’Université de la Saskatchewan, on compte une vingtaine de francophones. L'Eau vive en a rencontré six.

21 juillet 2019/Auteur: Jean-Philippe Deneault/Nombre de vues (27742)/Commentaires (0)/
Amélie Boutin, diplômée de l'École canadienne-française de Saskatoon

Amélie Boutin, diplômée de l'École canadienne-française de Saskatoon

Née à Saskatoon, Amélie a effectué tout son parcours scolaire à l’École canadienne-française, depuis la garderie jusqu’à la 12e année. Elle part maintenant étudier les sciences en français à l’Université d’Ottawa.

19 juillet 2019/Auteur: Conseil des écoles fransaskoises/Nombre de vues (24698)/Commentaires (0)/
Quand les jeunes s’investissent pour la science !

Quand les jeunes s’investissent pour la science !

Remise des prix Expo-science 2019

REGINA - Le 20 juin dernier, à l’école Monseigneur de Laval de Regina, on a pu assister à un spectacle de chansons, de danses concocté par les classes de 3e année,ainsi qu'à la remise des prix aux gagnants de l’Expo-sciences qui s‘était déroulée au début du mois.

16 juillet 2019/Auteur: Linda Morales/Nombre de vues (25354)/Commentaires (0)/
Deux enseignants reconnus pour leur engagement sportif

Deux enseignants reconnus pour leur engagement sportif

Terry Gaudet et Michel Forest honorés par la Saskatchewan High Schools Athletic Association

Terry Gaudet et Michel Forest, enseignants respectivement à l’École St-Isidore à Bellevue et à l’École Mathieu de Gravelbourg, ont chacun reçu le Prix du service de la Saskatchewan High Schools Athletic Association (SHSAA). Ces récompenses viennent souligner l’implication remarquable des deux instituteurs pour le sport à l’école.

13 juillet 2019/Auteur: Lucas Pilleri/Nombre de vues (27576)/Commentaires (0)/
Une foire des sciences totalement en français

Une foire des sciences totalement en français

Expo-sciences à Mgr de Laval

REGINA - Le jeudi 6 juin 2019 avait lieu la foire des sciences de l’école Monseigneur de Laval. Les élèves de la 3e et de la 5e année étaient présents pour exposer leurs projets de recherche. 

22 juin 2019/Auteur: Linda A. Morales/Nombre de vues (26172)/Commentaires (0)/
Une première cohorte de juristes obtient des certifications en français

Une première cohorte de juristes obtient des certifications en français

SASKATOON - Pour la première fois, cinq étudiantes de l’Université de la Saskatchewan ont reçu ce 5 juin à Saskatoon une certification de common law en français de l’Université d’Ottawa. 

21 juin 2019/Auteur: Lucas Pilleri/Nombre de vues (30234)/Commentaires (0)/
62,6 millions de dollars pour lutter contre la pénurie d’enseignants

62,6 millions de dollars pour lutter contre la pénurie d’enseignants

VANCOUVER - Le lundi 13 mai 2019, la ministre des Langues officielles Mélanie Joly a annoncé une stratégie nationale de recrutement et de rétention des enseignants francophones.

4 juin 2019/Auteur: Lucas Pilleri/Nombre de vues (33429)/Commentaires (0)/
Lettre du président de la SCFPA: Déménagement à l’Académie Rivier

Lettre du président de la SCFPA: Déménagement à l’Académie Rivier

Malgré le fait que l’édifice des Sœurs de la Présentation de Marie ait été construit dans les années 1960, sauf la piscine (années 1980), il s’agit d’une occasion de créer, au-delà du concept de centre scolaire communautaire, un pôle d’attraction et de développement unique en Saskatchewan et dans l’Ouest canadien.

25 avril 2019/Auteur: Michel Dubé/Nombre de vues (27459)/Commentaires (0)/
RSS
Première45679111213Dernière

 - dimanche 12 mai 2024