Skip Navigation
Festival fransaskois 2024
Adrien Cantin

La représentativité des organismes porte-parole

Gilles Paquet, professeur émérite à l’École de gestion Telfer et chercheur principal au Centre d’études en gouvernance de l’Université d’Ottawa

Gilles Paquet, professeur émérite à l’École de gestion Telfer et chercheur principal au Centre d’études en gouvernance de l’Université d’Ottawa

« Quand un groupe veut et se dit activement défenseur des droits ou des besoins d’une communauté, il faut absolument qu’il ait un point d’ancrage dans cette communauté. Autrement, sa légitimité ou sa crédibilité est nulle. »
Photo courtoisie
À l’arrivée de l’automne la plupart des organismes qui s’affichent comme porte-parole des communautés francophones en milieu minoritaire au Canada tiennent leur assemblée générale annuelle (AGA).

C’est le moment, clament-ils, de renouveler et renforcer le lien qui doit les unir avec les francophones de ces communautés qu’ils veulent et disent représenter, leur « base », de faire le point et le plein et de parfois redéfinir leurs mandats.

Mais qu’en est-il vraiment ? Cette espèce de symbiose entre les organismes porte-parole et leur communauté s’exprime de façon très différente d’une communauté à une autre.

Représentativité variable

La Fédération franco-yukonnaise, par exemple, qui sert un peu plus de 1630 francophones tenait son AGA le 27 septembre avec une quarantaine de participants.

L’Assemblée de la francophonie de l’Ontario (AFO), sur le territoire de laquelle se trouvent plus de 560 000 francophones de langue maternelle, a accueilli un peu plus de 200 participants représentant des organismes et institutions à sa rencontre annuelle.

La Fédération acadienne de Nouvelle-Écosse (FANE) propose un modèle semblable à celui de l’AFO : tous les francophones de la province peuvent s’inscrire à l’AGA. Environ 80 participants, incluant deux délégués éligibles de chacun de 28 organismes membres y participent.

La Société franco-manitobaine (SFM), pour sa part, n’a aucun membre associatif : chaque Franco-Manitobain, explique son président – directeur général Daniel Boucher, a droit de cité à l’AGA s’il acquitte les droits d’adhésion de 10 $. De 150 à 200 personnes se présentent chaque année à l’AGA, sans compter les centaines de personnes qui ont été consultées dans le cadre des États généraux, en 2015.  

En Saskatchewan, environ 130 personnes ont assisté au Rendez-vous fransaskois de l’Assemblée communautaire fransaskoise (ACF) au mois de novembre. Le modèle de gouvernance de l’ACF est particulier en ce sens que les élus représentent une région et sont élus au suffrage universel dans des élections qui se tiennent dans chaque communauté de la province avant la tenue du Rendez-vous. L'ACF n'a pas de liste de membres.

Malgré la violente crise qui vient de l’agiter et la publication d’un récent sondage de l’Institut de recherche sur les minorités linguistiques au sujet des recommandations du Comité de gouvernance de l’organisme, la Société de l’Acadie du Nouveau-Brunswick (SANB) attendait une centaine de participants à son AGA.

Non-pertinence et inutilité ?

Ces nombres et ces pratiques font rouler des yeux Gilles Paquet, professeur émérite à l’École de gestion Telfer et chercheur principal au Centre d’études en gouvernance de l’Université d’Ottawa. Il soutient que plusieurs organismes ont, au fil des décennies, graduellement sombré dans la non-pertinence et l’inutilité.

« C’est un problème […] à propos duquel ces groupes-là ont été relativement insouciants, au point de trahir une certaine irresponsabilité. Quand un groupe veut et se dit activement défenseur des droits ou des besoins d’une communauté, il faut absolument qu’il ait un point d’ancrage dans cette communauté. Autrement, sa légitimité ou sa crédibilité est nulle ».

« Si on était sérieux (dans ces organismes de représentation), dit Gilles Paquet, on aurait activement fait la mobilisation du groupe, on aurait des cartes de membre, on aurait des listes de membres, on aurait des gens que l’on tient très informés de ce qu’on dit et auxquels on réfère » . Il est notamment dérangé par le fait que l’Assemblée de la francophonie de l’Ontario (AFO) compte 169 membres associatifs, 15 membres institutionnels et 141 membres individuels.

Autre son de cloche

Le président de l’AFO, Denis Vaillancourt, qui termine un deuxième et dernier mandat à la barre de l’organisme, ne souscrit pas aux conclusions de l’universitaire; il insiste qu’il est possible de bien représenter la majorité des membres d’une communauté malgré une structure axée sur un regroupement d’organismes, comme c’est le cas dans certaines provinces, en déployant assidûment des outils de consultation efficaces.

« C’est de là que prenons notre légitimité, martèle-t-il. Ce ne sont pas des organismes qui ont répondu au vaste sondage de l’été dernier, mais des individus ; 2500 ont été appelés, 2022 ont répondu. Ce n’est pas rien, ça. »

Or, croit Gilles Paquet, la faiblesse relative de la participation populaire aux instances annuelles de certains organismes indique que les choses ne tournent pas rond.

Imprimer
22610

Adrien CantinAdrien Cantin

Autres messages par Adrien Cantin
Contacter l'auteur

Contacter l'auteur

x
La réussite des enfants au coeur du congrès des parents fransaskois

La réussite des enfants au coeur du congrès des parents fransaskois

SASKATOON - L’Association des parents fransaskois (APF) a tenu son symposium le 26 octobre autour du thème « Être parent en 2019 ».  L’événement a rassemblé 128 participants.

1 décembre 2019/Auteur: Marie-Lou Bernatchez/Nombre de vues (25144)/Commentaires (0)/
Les élèves fransaskois honorent la mémoire des anciens combattants

Les élèves fransaskois honorent la mémoire des anciens combattants

Survol des activités organisées par les écoles fransaskoises pour souligner le jour du Souvenir.

29 novembre 2019/Auteur: Conseil des écoles fransaskoises/Nombre de vues (26393)/Commentaires (0)/
Le Collège Mathieu surfe sur la vague du numérique

Le Collège Mathieu surfe sur la vague du numérique

Regina a accueilli le congrès du Réseau des cégeps et des collèges francophones du Canada

REGINA - Le Collège Mathieu était l'hôte du congrès annuel du Réseau des cégeps et des collèges francophones du Canada les 6 et 7 novembre 2019. Le thème de cette année : « Le numérique, un dénominateur commun. »

28 novembre 2019/Auteur: Marie-Lou Bernatchez/Nombre de vues (27283)/Commentaires (0)/
Au CÉF, l’école se veut communautaire et citoyenne !

Au CÉF, l’école se veut communautaire et citoyenne !

Entretien avec Ronald Ajavon, directeur général du Conseil des écoles fransaskoises

Le CÉF travaille à établir un modèle unique d’école communautaire citoyenne en Saskatchewan. Il vise à favoriser à la fois la réussite des élèves et l’épanouissement des communautés.

19 novembre 2019/Auteur: Conseil des écoles fransaskoises/Nombre de vues (23526)/Commentaires (0)/
École et descendance française : Les francophones doivent-ils se satisfaire du minimum?

École et descendance française : Les francophones doivent-ils se satisfaire du minimum?

Une semaine après que les Franco-Colombiens aient demandé de meilleures écoles devant la Cour Suprême…

2 novembre 2019/Auteur: Réjean Paulin/Nombre de vues (23118)/Commentaires (0)/
Sciences infirmières : un examen national décrié par les francophones

Sciences infirmières : un examen national décrié par les francophones

Le NCLEX (National Council Licensing Examination) fait trembler bien des candidats francophones au programme de sciences infirmières. Si dans sa version anglaise plus de 80 % d’entre eux réussissent au niveau national, le taux de réussite tombe à 30 % pour les candidats en français.

31 octobre 2019/Auteur: Lucas Pilleri/Nombre de vues (27851)/Commentaires (0)/
Une communauté dévouée pour son école

Une communauté dévouée pour son école

Un nouveau terrain de jeu pour l'École Providence de Vonda

Grâce à la mobilisation des parents, du personnel et de la ville, l’École Providence de Vonda s’est paré d’un terrain de jeu flambant neuf pour le plus grand plaisir des enfants.

23 septembre 2019/Auteur: Conseil des écoles fransaskoises/Nombre de vues (30522)/Commentaires (0)/
Coup d'oeil sur l'École Mgr de Laval de Regina

Coup d'oeil sur l'École Mgr de Laval de Regina

L’école Monseigneur de Laval, Pavillon secondaire des Quatre Vents à Regina, n’a rien à envier aux établissements de la majorité.

23 septembre 2019/Auteur: Conseil des écoles fransaskoises/Nombre de vues (24059)/Commentaires (0)/
La langue michif au programme d'une école de Saskatoon

La langue michif au programme d'une école de Saskatoon

Un programme offert de la maternelle à la 3e année

SASKATOON - Les étudiants de la maternelle à la 3e année de l’école St. Michael Community School à Saskatoon auront l’occasion de suivre le premier programme d’apprentissage de la langue michif offert dans la ville et l’un des deux seuls programmes à l’échelle de la province.

15 septembre 2019/Auteur: Jean-Philippe Deneault/Nombre de vues (26506)/Commentaires (0)/
Retrouvailles au Collège Mathieu

Retrouvailles au Collège Mathieu

45 ans après avoir terminé leurs études au Collège Mathieu d'anciens élèves se sont rencontrés à Gravelbourg.

 

29 août 2019/Auteur: Conseil des écoles fransaskoises/Nombre de vues (26939)/Commentaires (0)/
Portraits de professeurs francophones de l’Université de la Saskatchewan

Portraits de professeurs francophones de l’Université de la Saskatchewan

SASKATOON - Sur près de 1 200 professeurs à l’Université de la Saskatchewan, on compte une vingtaine de francophones. L'Eau vive en a rencontré six.

21 juillet 2019/Auteur: Jean-Philippe Deneault/Nombre de vues (28240)/Commentaires (0)/
Amélie Boutin, diplômée de l'École canadienne-française de Saskatoon

Amélie Boutin, diplômée de l'École canadienne-française de Saskatoon

Née à Saskatoon, Amélie a effectué tout son parcours scolaire à l’École canadienne-française, depuis la garderie jusqu’à la 12e année. Elle part maintenant étudier les sciences en français à l’Université d’Ottawa.

19 juillet 2019/Auteur: Conseil des écoles fransaskoises/Nombre de vues (24994)/Commentaires (0)/
Quand les jeunes s’investissent pour la science !

Quand les jeunes s’investissent pour la science !

Remise des prix Expo-science 2019

REGINA - Le 20 juin dernier, à l’école Monseigneur de Laval de Regina, on a pu assister à un spectacle de chansons, de danses concocté par les classes de 3e année,ainsi qu'à la remise des prix aux gagnants de l’Expo-sciences qui s‘était déroulée au début du mois.

16 juillet 2019/Auteur: Linda Morales/Nombre de vues (25678)/Commentaires (0)/
Deux enseignants reconnus pour leur engagement sportif

Deux enseignants reconnus pour leur engagement sportif

Terry Gaudet et Michel Forest honorés par la Saskatchewan High Schools Athletic Association

Terry Gaudet et Michel Forest, enseignants respectivement à l’École St-Isidore à Bellevue et à l’École Mathieu de Gravelbourg, ont chacun reçu le Prix du service de la Saskatchewan High Schools Athletic Association (SHSAA). Ces récompenses viennent souligner l’implication remarquable des deux instituteurs pour le sport à l’école.

13 juillet 2019/Auteur: Lucas Pilleri/Nombre de vues (27925)/Commentaires (0)/
Une foire des sciences totalement en français

Une foire des sciences totalement en français

Expo-sciences à Mgr de Laval

REGINA - Le jeudi 6 juin 2019 avait lieu la foire des sciences de l’école Monseigneur de Laval. Les élèves de la 3e et de la 5e année étaient présents pour exposer leurs projets de recherche. 

22 juin 2019/Auteur: Linda A. Morales/Nombre de vues (26458)/Commentaires (0)/
RSS
Première45679111213Dernière

 - mercredi 26 juin 2024