Skip Navigation

Léguer son histoire, un travail de réminiscence

Image
Conférence de Nancy Mbatika en 2019
Crédits : Courtoisie

Un retour à la conscience d’une image, d’une impression, d’un passé parfois très clair, parfois flou. Des souvenirs qui inspirent et une mémoire profonde qu’il faut entretenir pour mieux léguer. Voilà les enjeux des ateliers de réminiscence de l’auteure et conférencière Nancy Mbatika. 

L’écrivaine originaire du Québec se sent proche des histoires de vie et c’est à travers une série d’ateliers d’écriture que cette dernière explore, avec douceur et générosité, les histoires du passé des participants. Auteure des livres et du jeu de cartes Léguez votre histoire, Nancy Mbatika propose des ateliers d’une durée de 6 à 8 semaines à des groupes composés de 10 participants.

« Même si le fait d’écrire est thérapeutique, ce n’est pas une thérapie. On revisite simplement la mémoire, les bons et les mauvais coups de chacun en faisant appel aux souvenirs et aux expériences », explique Nancy Mbatika.

D’avril à fin mai, les sessions sur Zoom ont réuni des participants de partout au Canada, dont deux en Saskatchewan. La plupart avaient entre 55 et 75 ans et les ateliers ont été organisés en partenariat avec la Fédération des aînées et aînés francophones du Canada (FAAF) au travers du programme Connect’Aînés.

Les aînés au cœur du processus 

Image
Nancy Mbatika, auteure du livre Léguez votre histoire, est passionnée par les récits familiaux.
Crédits : Courtoisie

Résidant au Québec aujourd’hui, Nancy a vécu en Saskatchewan lorsqu’elle avait 12 ans et est toujours restée attachée aux Prairies. « Mon père travaillait dans une école francophone de Gravelbourg, ce qui a tissé des liens avec la fransaskoisie », indique-t-elle.  

Après des études en soins infirmiers et en gérontologie sociale, puis des publications d’ouvrages aidant au travail de réminiscence, Nancy Mbatika partage désormais des ressources pour les aînés sur la plateforme Eugeria dont elle est la responsable du contenu. « Ces ressources sont là pour aider les proches aidants de personnes âgées et plus particulièrement de celles atteintes par la maladie d’Alzheimer », précise-t-elle. 

Cet intérêt et cette bienveillance pour les aînés et leurs récits, Nancy Mbatika le tient de sa propre expérience familiale : « Le déclic est venu de mes grands-parents qui ont rédigé leur histoire et qui ont pu la léguer à leurs enfants et petits-enfants », dit-elle.  

L’auteure québécoise tente de redonner de la couleur à l’histoire. L’histoire de gens ordinaires qui prennent plaisir à partager et être entendus : « Ceux qui pensent que leur histoire n’est pas intéressante sont ceux qui m’intéressent le plus. Je trouve fascinant de voir ce que l’on peut vivre au cours d’une vie », songe-t-elle. 

Selon cette dernière, il faut toujours tendre l’oreille auprès des parents et grands-parents afin de mieux comprendre le présent. « À travers les sessions, mais surtout les personnes, nous pouvons redécouvrir des contextes historiques et comparer avec le présent. La plupart des participants aux ateliers sont des baby-boomers, alors il arrive que l’on reparte dans les années 1970 et que l’on aborde les crises économiques passées, les grandes manifestations et autres moments charnières de l’histoire. Nous avons même pu parler du féminisme avec un groupe constitué essentiellement de femmes », détaille l’animatrice. 

Créer des liens

Au travers de la plateforme d’activités à distance Connect’Aînés, la conférencière propose aux participants de se rencontrer et de socialiser. « Les aînés se retrouvent pour beaucoup déjà isolés, alors avec la pandémie il était important de conserver ces ateliers qui leur donnent rendez-vous. » 

Les ateliers sont intimes et, au fil des exercices d’écriture, les participants se dévoilent, s’attachent et se reconnaissent dans les récits respectifs. « Les gens sont émotifs, se sentent écoutés et demandent à rester en contact les uns avec les autres », se réjouit Nancy Mbatika. Une intimité garantie entre autres par un nombre limité de dix participants : « Cette capacité de groupe est volontaire, car chaque session dure deux heures et il faut donner la chance à chacun de s’exprimer. » 

L’animatrice utilise des objets, de la musique ou encore des vidéos pour créer des expériences presque immersives. L’aspect très personnel des ateliers n’est d’ailleurs pas sans conséquence sur l’auteure elle-même, puisqu’elle aussi s’attache à son public. « Je me sens tellement privilégiée chaque semaine d’être avec ces personnes et d’avoir la chance de découvrir des histoires. J’en apprends beaucoup et la dernière session est souvent très émotive, autant pour eux que pour moi », confie-t-elle.

Un processus d’écriture complet  

S’appuyant sur le chemin de vie de chacun, les participants explorent leurs racines, l’enfance, puis l’âge adulte. Les thématiques sont variées et offrent de la flexibilité aux participants qui suivent un ordre chronologique et doivent s’adonner à plusieurs exercices d’écriture. « Je leur donne le choix entre deux ou trois thèmes pour chaque exercice demandé et ils peuvent écrire de cinq lignes à une page complète », explique Nancy Mbatika.

L’auteure va même plus loin en partageant des outils comme des lignes de temps pour se repérer à travers les événements de la vie, ou encore des lectures et des ressources. « J’aimerais qu’ils deviennent autonomes dans cette étape de transmission. Je partage également des liens s’ils souhaitent faire réviser leur texte, le faire imprimer ou même le faire publier. » 

Imprimer
10852

Leslie DiazLeslie Diaz

Autres messages par Leslie Diaz
Contacter l'auteur

Contacter l'auteur

x
Les Fransaskois obtiennent enfin une nouvelle école

Les Fransaskois obtiennent enfin une nouvelle école

Après plusieurs années d’attente et une entente de principe avec le gouvernement de la Saskatchewan qui tardait à se concrétiser, une nouvelle école primaire francophone verra finalement le jour dans la capitale provinciale.

13 juillet 2020/Auteur: Lucas Pilleri/Nombre de vues (25947)/Commentaires (0)/
Immersion : Cinquante ans d’une formule éprouvée

Immersion : Cinquante ans d’une formule éprouvée

Le tout premier programme d’immersion en Saskatchewan est apparu à Saskatoon en 1968. Cinquante ans plus tard, ils sont plus de 16 500 à travers la province à se retrouver sur les bancs du programme qui fait de plus en plus d’adeptes.

8 juillet 2020/Auteur: Lucas Pilleri, avec les informations de Diane Lacasse/Nombre de vues (23563)/Commentaires (0)/
Un jardin communautaire à l’école Mgr de Laval à Regina

Un jardin communautaire à l’école Mgr de Laval à Regina

Produire local, le nouveau défi des francophones de Regina

REGINA - LAssociation canadienne-française de Regina a inauguré son tout premier jardin communautaire le 15 juin dernier sur le terrain de l'École Mgr de Laval.

1 juillet 2020/Auteur: Leslie Diaz – Initiative de journalisme local – APF /Nombre de vues (28657)/Commentaires (0)/
Les Fransaskois applaudissent la victoire des parents franco-colombiens en Cour suprême

Les Fransaskois applaudissent la victoire des parents franco-colombiens en Cour suprême

Après 10 ans de lutte judiciaire, la Cour suprême du Canada a tranché en faveur des parents franco-colombiens. Cette décision historique a été chaudement saluée par la communauté fransaskoise.

29 juin 2020/Auteur: Lucas Pilleri – Initiative de journalisme local – APF/Nombre de vues (24788)/Commentaires (0)/
L’histoire de la fransaskoisie narrée aux jeunes

L’histoire de la fransaskoisie narrée aux jeunes

Ateliers scolaires Gardiens de lys'toire par la Société historique de la Saskatchewan

À travers sa série d’ateliers pédagogiques, la Société historique de la Saskatchewan (SHS) donne vie à l’histoire dans la salle de classe des écoles de la province. 

28 juin 2020/Auteur: Lucas Pilleri – Initiative de journalisme local – APF/Nombre de vues (25395)/Commentaires (0)/
La pandémie risque de nuire à la francophonie des universités

La pandémie risque de nuire à la francophonie des universités

Les universités francophones du pays misent sur l’inscription d’étudiants internationaux. Les mesures sanitaires en place affecteront directement les inscriptions.

14 juin 2020/Auteur: André Magny (Francopresse)/Nombre de vues (20686)/Commentaires (0)/
Toujours pas de déblocage pour le Campus Saint-Jean

Toujours pas de déblocage pour le Campus Saint-Jean

Trois semaines après que l’Association canadienne-française de l’Alberta a lancé une campagne de mobilisation pour sauver le Campus Saint-Jean de l’Université de l’Alberta, l’incertitude règne toujours quant à l’avenir de l’établissement.

13 juin 2020/Auteur: Guillaume Deschênes-Thériault – Francopresse /Nombre de vues (22167)/Commentaires (0)/
Conseil des écoles fransaskoises: À vos pupitres, citoyens!

Conseil des écoles fransaskoises: À vos pupitres, citoyens!

Si tout va bien à la rentrée de septembre, le Conseil des écoles fransaskoises (CEF) ira de l’avant avec un concept nouveau en Saskatchewan, mais qui a fait ses preuves dans d’autres provinces: l’école communautaire citoyenne.

13 juin 2020/Auteur: André Magny (Initiative de journalisme local – APF – Ouest)/Nombre de vues (23308)/Commentaires (0)/
La Cour suprême donne gain de cause aux parents franco-colombiens

La Cour suprême donne gain de cause aux parents franco-colombiens

La Cour suprême du Canada a donné raison aux francophone de la Colombie-Britannique, qui réclame depuis dix ans devant les tribunaux que le système scolaire de langue française soit mis à égalité avec le système anglophone.

12 juin 2020/Auteur: Marc Poirier – Francopresse /Nombre de vues (27178)/Commentaires (0)/
André Moquin, récit vivant de la fransaskoisie

André Moquin, récit vivant de la fransaskoisie

Fils et petit-fils de colons de l’Ouest, André Moquin a œuvré toute sa vie pour l’avancement de l’éducation en français dans sa province.

2 juin 2020/Auteur: Lucas Pilleri – Initiative de journalisme local – APF /Nombre de vues (29235)/Commentaires (0)/
L'École Mgr de Laval slame ses accents à Regina

L'École Mgr de Laval slame ses accents à Regina

L'école fransaskoise remporte un prix international

Six élèves de la 8e année du Pavillon secondaire des Quatre Vents de l'école de Monseigneur on remporté un des deux Prix du public offerts dans le cadre du concours « Slame tes accents » du Centre de la Francophonie des Amériques.

23 mai 2020/Auteur: Conseil des écoles fransaskoises/Nombre de vues (26837)/Commentaires (0)/
Un vent de solidarité au Canada pour sauver le Campus Saint-Jean

Un vent de solidarité au Canada pour sauver le Campus Saint-Jean

L’appel à l’action de l’ACFA dans le cadre de la campagne «Sauvons Saint-Jean» a été entendu d’un bout à l’autre du pays, et même au-delà de nos frontières. 

19 mai 2020/Auteur: Guillaume Deschênes-Thériault (Francopresse)/Nombre de vues (22816)/Commentaires (0)/
Une miniécole de médecine pour y voir clair

Une miniécole de médecine pour y voir clair

Le premier volet de la 24e édition de la Miniécole de médecine de l’Université d’Ottawa s’est consacré entièrement au sens de la vue, présentant l’anatomie de l’œil et jetant les bases de la prévention des troubles de la vision.

19 mai 2020/Auteur: Sébastien Durand/Nombre de vues (29268)/Commentaires (0)/
Des élèves fransaskois se livrent face à la pandémie

Des élèves fransaskois se livrent face à la pandémie

Déjà un peu plus d’un mois que les jeunes Fransaskois sont passés de la salle de classe à la table du salon et ont échangé leurs stylos pour un clavier. Comment vivent-ils cette transition et quel regard portent-ils sur la situation?

16 mai 2020/Auteur: Leslie Diaz/Nombre de vues (32309)/Commentaires (0)/
La francophonie de l’Ouest menacée : «Sauvons Saint-Jean!»

La francophonie de l’Ouest menacée : «Sauvons Saint-Jean!»

L’Association canadienne-française de l’Alberta, soutenue par plusieurs associations, est partie en croisade pour défendre le Campus Saint-Jean dont l'avenir est menacé par d’importantes coupes budgétaires.

16 mai 2020/Auteur: Geoffrey Gaye – (Le Franco)/Nombre de vues (20080)/Commentaires (0)/
RSS
Première2345791011Dernière

 - dimanche 19 mai 2024