Skip Navigation
Fonds l'Eau vive banniere
Denis Lord

L’autre côté de l’immersion

Roger Paul, directeur général de la Fédération nationale des conseils scolaires francophones (FNCSF)

Roger Paul, directeur général de la Fédération nationale des conseils scolaires francophones (FNCSF)

Si les programmes d’immersion française ont joué un rôle dans l’augmentation du nombre de Canadiens bilingues dont faisait état le dernier recensement, leurs impacts négatifs sur les francophones sont reconnus, à défaut d’être étudiés. Or, au niveau national on ignore combien d’ayants droit fréquentent de tels programmes.

« C’est sûr que ce serait une statistique utile, analyse le directeur général de la commission scolaire francophone du Yukon (CSFY), Marc Champagne, et c’est le sujet de revendications qu’on fait auprès de Statistique Canada pour le recensement. »

Le directeur général de la Fédération nationale des conseils scolaires francophones (FNCSF), Roger Paul, souligne la difficulté de faire la promotion des écoles francophones alors qu’on ne sait pas où et sont les ayants droit.

«Certains parents », dit Nicole Thibault, la directrice générale de Canadian Parents for French, un organisme qui fait la promotion du français langue seconde, « sont disposés à faire une distance supplémentaire pour inscrire leur enfant dans une école d’immersion parce que son programme attirant, ou qu’ils l’ont eux-mêmes fréquentée. Mais à cause de l’amélioration des écoles francophones, parce qu’ils sont de plus en plus conscients de leur existence, il y a de moins en moins d’ayants droit en immersion. » Mme Thibault affirme même qu’en raison de la qualité des cours et de l’animation culturelle, les écoles francophones sont très populaires auprès des non ayants droit dans la région de Toronto.

Impacts identitaires

Quels sont les impacts pour un élève francophone de fréquenter une école où, hormis les cours, tout se passe en anglais? Le danger d’assimilation existe, reconnaît Marc Champagne de la CSFY : « Une des différences fondamentales est que dans une école de français langue première, il y a un double mandat, enseigner la langue mais aussi construire l’identité en tant que francophone. »

Jean-Luc Racine se refuse à parler d’assimilation. Il souligne néanmoins que le niveau de français est moins avancé en immersion que dans une école francophone et que plusieurs études prouvent que ce sont ces dernières, en milieu minoritaire, qui forment les élèves les plus bilingues du pays. Un des graves problèmes générés par l’immersion est que  les enfants deviennent des non ayants droit. « On pénalise la génération suivante », de dire M. Racine.

« L’assimilation, c’était davantage par le passé », analyse Nicole Thibault. Elle concède cependant que lorsqu’on envoie son enfant dans un programme d’immersion, il faut compenser par un usage accru de français hors de l’école.

Pertes pour les francophones?

Comment se traduit cette perte d’élèves pour les conseils scolaires? « Au secondaire, avance Marc Champagne, de la CSFY, ça limite souvent ce qu’un conseil scolaire peut offrir en programmation dans les options. Dans certains cas, ça peut même menacer la survie du programme. »

Roger Paul tient à souligner que les écoles francophones offrent des services de qualité mais concède que la perte d’élèves au profit de l’immersion nuit aux capacités des écoles francophones d’offrir une programmation plus riche et diversifiée, et donc d’attirer davantage d’élèves. « Un cercle vicieux, résume-t-il, ajoutant que c’est aussi une perte pour la vitalité de la communauté francophone.

Au Nouveau-Brunswick, en vertu de la Politique 321 du ministère de l’Éducation, le programme d’immersion en français est interdit à ceux qui s’expriment couramment en français ou dont c’est la première langue. Ni Marc Champagne ni Roger Paul ne favorisent une telle interdiction ailleurs au Canada. « On veut pas interdire quoi que ce soit, affirme Marc Champagne. Notre approche est de convaincre les parents que l’école francophone est le meilleur choix pour conserver sa langue et atteindre un haut niveau de bilinguisme. »

M. Paul serait satisfait si les différences entre écoles francophones et d’immersion étaient plus clairement marquées et si la direction de ces dernières demandaient systématiquement aux nouveaux élèves s’ils sont des ayant droit pour, le cas échéant, leur signifier leurs choix.

Article précédent Le Pavillon Monique-Rousseau
Prochain article Regard autochtone sur l'Histoire
Imprimer
31991

Denis Lord Denis Lord

Autres messages par Denis Lord
Contacter l'auteur

Contacter l'auteur

x
Une troisième école élémentaire déjà en pourparlers à Regina

Une troisième école élémentaire déjà en pourparlers à Regina

Depuis l’automne 2018, l’école du Parc de Regina accueille quelque 200 enfants francophones dans l’attente de l’ouverture d’un établissement flambant neuf d’ici septembre 2023.

11 juin 2021/Auteur: Lucas Pilleri – IJL-Réseau.Presse/Nombre de vues (15140)/Commentaires (0)/
Assemblée des députés communautaires: du PDG à l’Académie Rivier

Assemblée des députés communautaires: du PDG à l’Académie Rivier

Pour la deuxième fois cette année, les députés de l’Assemblée communautaire fransaskoise se sont réunis en ligne pour discuter des enjeux touchant la fransaskoisie.

11 juin 2021/Auteur: Emmanuel Masson – IJL-Réseau.Presse/Nombre de vues (18902)/Commentaires (0)/
Les Fransaskois de Saskatoon se préparent à recevoir une nouvelle école élémentaire

Les Fransaskois de Saskatoon se préparent à recevoir une nouvelle école élémentaire

D’ici 2025, les francophones de la ville des ponts sont consultés pour identifier leurs besoins en infrastructure en vue de la construction d'une nouvelle école élémentaire.

27 mai 2021/Auteur: Emmanuel Masson – IJL – Réseau.Presse/Nombre de vues (16454)/Commentaires (0)/
Académie Rivier : la fransaskoisie attend un signal du gouvernement

Académie Rivier : la fransaskoisie attend un signal du gouvernement

Le budget provincial ne fait aucune mention d’aides financières dans le projet de transformation de l’ancienne Académie Rivier de Prince Albert en un centre scolaire communautaire francophone. 

17 mai 2021/Auteur: Hélène Lequitte – IJL-Réseau.Presse/Nombre de vues (18353)/Commentaires (0)/
Révéler nos racines avec un nouveau guide pédagogique

Révéler nos racines avec un nouveau guide pédagogique

Carmen Campagne vient garnir la collection « Atelier » du CCF destinée aux écoliers afin de leur faire découvrir les grands personnages de la culture fransaskoise.

26 avril 2021/Auteur: Estelle Bonetto/Nombre de vues (18679)/Commentaires (0)/
Il y a urgence d’agir en éducation postsecondaire en français

Il y a urgence d’agir en éducation postsecondaire en français

Disparition de programmes à l’Université Laurentienne, compressions au Campus Saint-Jean et à l’Université de Moncton, budget à l’encre rouge à l’Université Sainte-Anne, réduction du financement à l’Université de Saint-Boniface : l’éducation postsecondaire en français en contexte minoritaire est en difficulté.

21 avril 2021/Auteur: Francopresse/Nombre de vues (15953)/Commentaires (0)/
L’Afrique au programme de la Cité universitaire francophone de Regina

L’Afrique au programme de la Cité universitaire francophone de Regina

La Cité universitaire francophone de Regina proposera dès la rentrée prochaine une mineure bilingue en études africaines.

24 mars 2021/Auteur: Leslie Diaz/Nombre de vues (16570)/Commentaires (0)/
Comment démarrer une garderie francophone en milieu familial ?

Comment démarrer une garderie francophone en milieu familial ?

Le CÉCS a offert le 6 mars un atelier virtuel sur le démarrage d’une garderie en milieu familial.

22 mars 2021/Auteur: Sarah Vennes-Ouellet/Nombre de vues (16112)/Commentaires (0)/
Prince Albert: Le projet de l’école Rivier expliqué à la communauté

Prince Albert: Le projet de l’école Rivier expliqué à la communauté

Les détails du projet d’acquisition de l’Académie Rivier de Prince Albert ont été explicités au cours d’une session d’information.

6 mars 2021/Auteur: Emmanuel Masson/Nombre de vues (19334)/Commentaires (0)/
Le Mois de l'histoire des Noirs à l’honneur au CÉF

Le Mois de l'histoire des Noirs à l’honneur au CÉF

Nos directrices et directeurs d’écoles témoignent

À l'occasion du Mois de l'histoire des Noirs nous vous offrons trois témoignages de trois directions d'écoles fransaskoises.

23 février 2021/Auteur: Conseil des écoles fransaskoises/Nombre de vues (12530)/Commentaires (0)/
La communauté réaffirme son soutien au projet de Prince Albert

La communauté réaffirme son soutien au projet de Prince Albert

Le ministre de l’Éducation a rencontré les présidences d’organismes fransaskois afin de discuter du projet de nouvelle école francophone à Prince Albert.

4 février 2021/Auteur: Emmanuel Masson/Nombre de vues (15554)/Commentaires (0)/
Éducation en français sous respirateur artificiel

Éducation en français sous respirateur artificiel

Ça va mal dans le monde de l’éducation universitaire en français en Ontario

3 février 2021/Auteur: Réjean Grenier/Nombre de vues (13949)/Commentaires (0)/
La notation humanitaire, un « soulagement » pour la population étudiante

La notation humanitaire, un « soulagement » pour la population étudiante

Des universités canadiennes ont adopté un système de notation où les étudiants peuvent désormais choisir la mention « réussite » ou « échec »

3 février 2021/Auteur: Francopresse/Nombre de vues (13393)/Commentaires (0)/
École en pandémie : manque de ressources pour aider les élèves

École en pandémie : manque de ressources pour aider les élèves

Manque de ressources dans les écoles pour aider les élèves à gérer leurs émotions en pandémie

29 janvier 2021/Auteur: Ericka Muzzo – Francopresse /Nombre de vues (17918)/Commentaires (0)/
Louis Prince, jeune champion du français et du bilinguisme

Louis Prince, jeune champion du français et du bilinguisme

Portrait d'un jeune leader bilingue

Louis Prince, élève de 11e année à l’École canadienne-française de Saskatoon, est un des huit jeunes leaders du Français pour l’avenir.

26 janvier 2021/Auteur: Emmanuel Masson/Nombre de vues (15585)/Commentaires (0)/
RSS
123468910Dernière

 - dimanche 24 novembre 2024