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Leslie Diaz
/ Catégories: Communautaire, Regina, Immigration

La Paroisse Saint-Jean-Baptiste de Regina a célébré la diversité

Chaque année au mois de février, le Canada célèbre le Mois de l’histoire des Noirs, l’occasion de fêter la diversité culturelle et l’héritage africain. À Regina, le 9 février, c’est à la Paroisse Saint-Jean-Baptiste que cette célébration a eu lieu.

Organisé par Nancie Auguste, une fidèle de la paroisse d’origine haïtienne, l’Assemblée communautaire fransaskoise (ACF) et le Conseil culturel fransaskois (CCF), l’évènement a rassemblé une centaine de personnes qui ont pu découvrir 20 plats différents et 4 types de danses africaines.

« C’est important de se remémorer que les Afro-Canadiens ont toujours été présents et ont contribué à construire le pays. Tout le monde pense que les Africains sont une population récente au Canada, mais non, ils sont là depuis le 16e siècle et on retrouve notamment des écrits au Québec qui en font mention », souligne Stevie Souvenir, coorganisateur et agent d’inclusion auprès de l’ACF.

Un taux de participation élevé

C’est donc après la messe du dimanche matin, placée sous le signe de la paix et du partage, que le repas communautaire s’est déroulé. Les fidèles de la paroisse, des familles canadiennes et des nouveaux arrivants ont pu déguster ensemble de nombreux plats africains tels que les beignets, le plantain ou le gombo.

« Je suis très heureuse de voir que les gens sont venus et que beaucoup de fidèles sont restés après la messe. Nous avons eu près de 20 plats différents ! Organiser ce repas dans cet endroit en particulier est un message fort. La Paroisse Saint-Jean-Baptiste est la seule paroisse francophone de Regina et elle accueille les gens de partout. On peut dire que c’est un peu comme chez nous. Les gens s’y sentent bien », indique Nancie Auguste.

Roger Lepage, président du conseil pastoral de la paroisse, partage cet avis : « Pour nous, le Mois de l’histoire des Noirs trouve naturellement sa place ici puisque parmi nos fidèles nous avons des personnes et familles qui viennent de plusieurs endroits d’Afrique, ainsi que des îles. »

Ce dernier rappelle par ailleurs avec enthousiasme le désir d’inclusion et de diversité de la paroisse. « Cela fait 20 ans que la paroisse accueille des gens d’expression française de tous les horizons et s’efforce d’être la plus chaleureuse possible avec les nouveaux arrivants », dit-il.

Entre mémoire et transmission

Des robes qui virevoltent, des pieds qui frappent le sol et des bracelets qui s’entrechoquent… Les festivités ont fait la part belle aux jeunes par le biais de performances artistiques. « C’est une formidable opportunité pour la jeune génération de présenter un volet de leur culture. Ils l’ont fait grâce à la danse et au port de costumes traditionnels. Il faut que cela continue », applaudit Roger Lepage.

Les festivités ont également laissé place à l’émotion avec la lecture d’un poème sur l’esclavage afin de rappeler que la souffrance des peuples ne doit pas être oubliée ni ignorée. « Les peuples d’Afrique ont souffert et je pense que continuer de fêter le Mois de l’histoire des Noirs est un bon moyen de montrer leur culture qui est joyeuse et plus vivante que jamais », commente le prêtre de la paroisse Ricardo Escalante.

Ce dernier est rejoint par un fidèle de la paroisse, Pierre-Emmanuel Komoé, qui pense que ce type d’évènements aide les gens à se souvenir de l’apport du peuple africain malgré les souffrances du passé. « Pour moi, c’est une reconnaissance du peuple africain. C’est l’occasion pour nous de montrer notre culture, notre diversité et la richesse de notre héritage. »

Un beau travail d’équipe

La réussite de l’événement est en grande partie due à la collaboration entre organisateurs. Stevie Souvenir, à l’ACF, a aidé à la planification de la journée, à l’appui financier et à la communication sur les réseaux sociaux. Il félicite le travail d’équipe déployé : « Nancie [Auguste] avait déjà organisé par le passé des repas ou des ateliers de cuisine communautaire pour le Mois de l’histoire des Noirs. Je pense que faire appel à elle nous garantissait donc un beau succès. Enfin, sans la touche artistique du CCF pour les costumes traditionnels, cette journée n’aurait pas été aussi festive et colorée. »

Nancie Auguste salue également le formidable travail d’appui et de coordination mené par l’ACF pour l’organisation de la journée. « Stevie a été un véritable soutien pour l’organisation et la planification de cette journée. »


D’où vient le Mois de l’histoire des Noirs ?

C’est en 1993 que la Société d’histoire des Noirs de l’Ontario (OBHS) dépose avec succès une pétition auprès du gouvernement de l’Ontario pour que le mois de février soit proclamé à l’échelle de la province comme le Mois de l’histoire des Noirs. Après cette victoire, l’idée de faire reconnaître la célébration dans tout le pays est présentée et recevra une réponse positive deux ans plus tard. La première déclaration du Mois de l’histoire des Noirs a alors lieu en février 1996 et s’accompagne de nombreuses célébrations à travers le pays.

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