Skip Navigation
Vente accrues de farine : les producteurs ne font pas plus d’argent

Vente accrues de farine : les producteurs ne font pas plus d’argent

Le professeur de l’Université de la Saskatchewan et sélectionneur de blé Pierre Hucl.

Le professeur de l’Université de la Saskatchewan et sélectionneur de blé Pierre Hucl.

Crédit : Crop Development Centre de l'Université de la Saskatchewan
Les ventes de farine plus importantes des derniers mois n’ont pas rapporté plus aux producteurs de farine et de blé. Le marché international du blé et la fermeture de plusieurs boulangeries et restaurants pendant deux mois figurent parmi les raisons avancées par les producteurs et les experts. Cela dit, certains croient que la réouverture des boulangeries et des restaurants pourrait créer un engouement renouvelé pour les commerces locaux.

Pendant le confinement, bien des Canadiens ont stocké de la nourriture et se sont mis à la boulangerie, ce qui a mené à des ventes de farine plus élevées qu’en temps normal selon Statistique Canada. En mars, les ventes de farine ont augmenté de plus de 200 % comparativement à l’année dernière. 

«On a eu une légère baisse au niveau de la boulangerie artisanale. Par contre, on a eu une légère hausse au niveau de la boulangerie industrielle. Si on fait l’équation, l’un moins l’autre, on arrive à peu près pareil», constate Jules Beauchemin, le directeur général des Moulins de Soulanges au Québec. 

Même son de cloche chez Cereals Canada, un organisme à but non lucratif visant à faciliter la collaboration entre producteurs et transformateurs de céréales canadiens. Le président, Cam Dahl, soutient que les producteurs de blé ont perdu ce qu’ils ont gagné en raison de la fermeture de plusieurs restaurants et boulangeries. 

Offre et demande

Jusqu’en 2012, la Commission canadienne du blé régulait la production provenant des provinces de l’Ouest, et ce depuis 1935. Le gouvernement Harper a mis un terme à cette pratique, favorisant ainsi un système d’offre et de demande.

Selon M. Dahl, le prix du blé et de la farine est déterminé par une multitude de facteurs internationaux comme le taux de change.

«Ça dépend de la quantité de blé produite par la Russie, de la quantité de blé produite par l’Ukraine, de la quantité de blé produite par les États-Unis. La Chine est le plus grand producteur de blé du monde. De quoi ont l’air les récoltes chinoises? Tous ces facteurs détermineront l’offre et la demande», explique-t-il.

En 2019, les fermiers canadiens ont récolté plus de 30 millions de tonnes de blé selon Statistique Canada, mais le professeur de l’Université de la Saskatchewan et sélectionneur de blé Pierre Hucl assure que seulement 15 % est transformé en farine vendue au pays.

M. Dahl soutient que les fermiers n’ont pas semé davantage de blé cette année. Au début de la saison, ils décident ce qu’ils vont semer en se fiant à la demande du marché et au type de céréales cultivées l’année précédente. Pour assurer la durabilité des champs, il est important d’alterner entre les types de céréales.

Selon M. Dahl, les producteurs et les transformateurs ont mis en place des gestes barrières afin de continuer leurs activités sans pour autant compromettre la santé.   

«Les consommateurs n’ont aucune raison de s’inquiéter qu’il n’y ait pas de farine dans les épiceries ou de pain sur les étagères», souligne-t-il.

La pandémie freine le sans-gluten

«C’est très bien que les Canadiens soient à nouveau tombés amoureux du pain», dit M. Dahl.

Ce regain d’enthousiasme s’est fait sans que ne réagissent ceux qui prônent un mode de vie sans gluten, ajoute M. Hucl.

«Il y a eu un revirement de situation rapide comparativement à il y a deux, trois ans, alors que le blé et le gluten étaient attaqués par la presse à cause de certains influenceurs», enchaine-t-il.

Il croit qu’au cours des dernières années, les petites boulangeries ont pu perdre jusqu’à 25 % de leur chiffre d’affaires à cause de cette tendance à éviter le gluten.  

Une vague d’achat local?

Cet élan pour la boulangerie et la pâtisserie ne durera pas selon Pierre Hucl, mais la pandémie de COVID-19 pourrait être à l’avantage des petites boulangeries.

«Lorsque je vais acheter du pain, au cours des derniers mois, je me rends dans une boulangerie artisanale pour deux raisons : premièrement, pour soutenir les entreprises locales et deuxièmement, parce qu’il n’y a qu’un ou deux clients à la fois», dit-il en ajoutant que plusieurs pourraient être tentés de faire de même.

Selon le directeur général des Moulins de Soulanges, Jules Beauchemin, le déconfinement pourrait donner lieu à une vague de consommateurs dans les petites boulangeries.

«Les gens, ils sont tannés. Les gens, ils sortent là. J’ai un feeling que les gens vont vouloir aller dans les boulangeries.»

Imprimer
22389

Frédéric Cammarano (Francopresse)Francopresse

Autres messages par Frédéric Cammarano (Francopresse)
Contacter l'auteur

Contacter l'auteur

x
Trois minutes pour convaincre

Trois minutes pour convaincre

Le 13 mars, l'Association francophone pour le savoir (ACFAS) a convié en ligne le public à la finale fransaskoise du concours Ma thèse en 180 secondes. La relève universitaire d’expression française de la province a ainsi présenté ses projets de recherche en un format accessible, ludique et dynamique.

23 mars 2023/Auteur: Lucas Pilleri/Nombre de vues (5653)/Commentaires (0)/
Une pionnière de l’enseignement des arts industriels récompensée

Une pionnière de l’enseignement des arts industriels récompensée

La Fransaskoise Julie Lemire s’est vu remettre, le 4 novembre 2022, le Saskatchewan Youth Apprenticeship (SYA) Champion Award, un prix qui souligne les réalisations d’enseignants du secteur des arts industriels de la province.

27 janvier 2023/Auteur: Estelle Bonetto/Nombre de vues (6527)/Commentaires (0)/
Près de 16 000 ayants droit : un argument massue pour plus d’écoles fransaskoises

Près de 16 000 ayants droit : un argument massue pour plus d’écoles fransaskoises

En novembre dernier, Statistique Canada a révélé que près de 16 000 jeunes Saskatchewanais étaient admissibles à l’instruction en français en 2021. Pourtant, seulement 2 000 élèves fréquentent les écoles francophones de la province. Des personnalités de la communauté réagissent.

25 janvier 2023/Auteur: Anne-Hélène Mai – IJL-Réseau.Presse/Nombre de vues (6040)/Commentaires (0)/
Francis Kasongo, un pilier de l’éducation en français

Francis Kasongo, un pilier de l’éducation en français

Le 9 novembre, lors du congrès national du Réseau des cégeps et collèges francophones du Canada (RCCFC) à Montréal, le directeur général du Collège Mathieu Francis Kasongo a reçu le prix Pilier collégial francophone. Cette distinction vient ainsi souligner son travail pour le développement de l’éducation postsecondaire collégiale en français en Saskatchewan. Le fier récipiendaire revient sur son engagement.

25 novembre 2022/Auteur: Lucas Pilleri/Nombre de vues (6809)/Commentaires (0)/
Des bibliothèques communautaires à Regina

Des bibliothèques communautaires à Regina

Dans le cadre de la rentrée des classes, l’Association communautaire fransaskoise de Regina (ACFR), en partenariat avec le Conseil des écoles fransaskoises (CÉF), a dévoilé trois bibliothèques communautaires extérieures. L’objectif : favoriser le partage de livres et encourager à la lecture en français.

18 octobre 2022/Auteur: Marie-Lou Bernatchez – IJL-Réseau.Presse/Nombre de vues (7250)/Commentaires (0)/
Le Conseil culturel fransaskois plus près des écoles

Le Conseil culturel fransaskois plus près des écoles

En cette période de rentrée, le Conseil culturel fransaskois (CCF) veut resserrer ses liens avec le secteur scolaire. 

29 septembre 2022/Auteur: Leanne Tremblay – IJL-Réseau.Presse/Nombre de vues (6951)/Commentaires (0)/
Collège Mathieu : une nouvelle Charte pour une nouvelle ère

Collège Mathieu : une nouvelle Charte pour une nouvelle ère

Une nouvelle époque s’ouvre pour le Collège Mathieu qui vient de renouveler sa charte le 17 août. Alors que l’Église catholique ne sera plus représentée dans le conseil d’administration de l’établissement, la nouvelle loi veut faire plus de place à la jeunesse et aux femmes, ainsi qu’à certaines compétences clés. 

1 septembre 2022/Auteur: Mehdi Mehenni – IJL-Réseau.Presse/Nombre de vues (6060)/Commentaires (0)/
Le fédéral assure défendre les droits des Fransaskois

Le fédéral assure défendre les droits des Fransaskois

Mehdi Mehenni – IJL-Réseau.Presse La ministre des Langues officielles et ministre responsable de l’Agence de promotion économique du Canada atlantique, Ginette Petitpas Taylor, était en visite le 29 juillet à Regina dans la cadre des consultations pancanadiennes sur les langues officielles entamées en mai dernier. Une visite durant laquelle une annonce de 7,1 millions de dollars a été faite au profit de la Cité universitaire francophone de l’Université de Regina et du Collège Mathieu.

En évoquant le projet de Loi sur les langues officielles, toujours en cours d’adoption au Parlement, Ginette Petitpas Taylor souligne l’engagement du fédéral à s’assurer que, à l’échelle provinciale, les communautés de langues officielles en situation minoritaire « reçoivent les services et droits nécessaires pour continuer à vivre et à travailler dans leur langue maternelle ».  

12 août 2022/Auteur: Mehdi Mehenni – IJL-Réseau.Presse /Nombre de vues (4930)/Commentaires (0)/
7,1 millions de dollars pour le postsecondaire fransaskois

7,1 millions de dollars pour le postsecondaire fransaskois

La Cité universitaire francophone de l’Université de Regina et le Collège Mathieu viennent de bénéficier d’un budget de plus de 7,1 millions de dollars pour la construction, la rénovation et le développement d’espaces éducatifs postsecondaires, mais aussi pour accroître l’offre de programmes qui desservent les communautés de langue officielle en situation minoritaire.

29 juillet 2022/Auteur: Mehdi Mehenni – IJL-Réseau.Presse/Nombre de vues (6245)/Commentaires (0)/
Café le Réseau : les élèves aux manettes derrière le comptoir

Café le Réseau : les élèves aux manettes derrière le comptoir

Depuis le 8 juin, le Café le Réseau a ouvert ses portes au sein même de l’école Monseigneur de Laval. Se voulant un lieu de rencontre, l’établissement est une initiative 100 % étudiante qui fait la fierté des jeunes et de leurs enseignants, et le bonheur des clients.

2 juillet 2022/Auteur: Lucas Pilleri – IJL-Réseau.Presse/Nombre de vues (3990)/Commentaires (0)/
Joe Poirier: Une passion pour la fransaskoisie récompensée

Joe Poirier: Une passion pour la fransaskoisie récompensée

Joseph, dit Joe, Poirier a passé sa vie à défendre la cause fransaskoise. À 78 ans, il est récompensé pour ce dévouement en recevant, en avril dernier à Ottawa, la Médaille du souverain pour les bénévoles des mains de la gouverneure générale du Canada Mary Simon.

13 mai 2022/Auteur: Marie-Lou Bernatchez – IJL-Réseau.Presse/Nombre de vues (7331)/Commentaires (0)/
La francophonie entre privilèges et marginalisations

La francophonie entre privilèges et marginalisations

Les chercheurs et membres des communautés francophones de l’Ouest et du Canada se sont rassemblés de manière virtuelle dans le cadre du colloque du Centre d’études franco-canadiennes de l’Ouest, organisé par La Cité universitaire francophone de l’Université de Régina.

6 avril 2022/Auteur: Marie-Lou Bernatchez/Nombre de vues (7649)/Commentaires (0)/
L’enseignement en français au cœur des débats

L’enseignement en français au cœur des débats

Les collèges et universités francophones en milieu minoritaire font face à d’importants défis partout au Canada.

1 mars 2022/Auteur: Marie-Lou Bernatchez – IJL-Réseau.Presse/Nombre de vues (8549)/Commentaires (0)/
Les faibles taux de rétention, revers de la médaille en immersion

Les faibles taux de rétention, revers de la médaille en immersion

Les programmes d’immersion ont augmenté dans les vingt dernières années, mais moins de la moitié des élèves restent jusqu’à l’obtention de leur diplôme.

10 février 2022/Auteur: Ericka Muzzo – Francopresse /Nombre de vues (7527)/Commentaires (0)/
Postsecondaire dans l'Ouest: la demande dépasse l’offre

Postsecondaire dans l'Ouest: la demande dépasse l’offre

Dans l’Ouest canadien, la demande pour des programmes en français est plus élevée que l’offre des établissements postsecondaires. C'est ce qui ressort des États généraux sur le postsecondaire en contexte francophone minoritaire.

8 février 2022/Auteur: Marianne Dépelteau – Francopresse/Nombre de vues (8183)/Commentaires (0)/
RSS
124678910Dernière

 - samedi 16 novembre 2024