Skip Navigation

Syrie - Un coup de pied dans un nid de guêpes

Les impacts du bombardement d'installations militaires syriennes par les États-Unis

Dans la nuit du 6 au 7 avril,  Donald Trump a ordonné des frappes contre des installations militaires  syriennes, les premières depuis le début de la guerre, en riposte à une attaque chimique présumée imputée au régime de Bachar al-Assad. Ces frappes ont radicalisé les alliés du régime syrien, dont la Russie et l’Iran, et divisent la coalition occidentale. Il est tôt pour tirer des conclusions, mais elles pourraient bien marquer un tournant dans la géopolitique mondiale 

Tout ça a commencé en mars 2011, avec des manifestations sans précédent contre le régime syrien. Depuis, la guerre a fait entre 250 000 et 420 000 morts, selon les sources.  Des millions de Syriens ont fui le pays. Alep, une des citées les plus anciennes du monde encore habitée, porteuse d'une longue tradition de vivre-ensemble où se côtoyaient différentes confessions religieuses, serait devenue un tombeau.

Les acteurs

Les acteurs du conflit sont nombreux.

  • Le Régime de Bashar al-Assad, qui lutte pour garder le pouvoir hérité de son père. Il a le soutien de l'Irak, le Hezbollah libanais, l'Iran (principalement chiites) et la Russie.
  • Les forces rebelles, un ensemble hétérogène de groupes plus ou moins modérés affiliés à l'Armée syrienne libre. Ces groupes sont soutenus par l'Arabie saoudite, le Qatar, (principalement sunites), la Turquie et les Occidentaux…
  • Les Kurdes – Répartis dans 4 pays ils réclament un État kurde. Ils combattent tantôt les forces rebelles, tantôt le groupe armé État islamique. Ils sont soutenus par des Kurdes disséminés dans la région, surtout en Turquie et en Irak.
  • Le groupe armé État islamique (EI). Fondé en Irak, il s'est propagé en Syrie à la faveur du chaos qui y règne. On retrouverait plus de 30 000 combattants étrangers dans ses rangs.

Certains éléments sont faciles à comprendre. Par exemple, l'EI est l’ennemi commun. D'autres sont plus complexes. La guerre se double de jeux d'alliances souvent contradictoires. Un exemple parmi d'autres, les Kurdes.

Sur le terrain, soutenus par l'aviation américaine, ils sont les meilleurs alliés des Occidentaux contre l'EI. Ce qui déplaît grandement à la Turquie… qui bombarde les positions kurdes irakiennes et syriennes. Bien qu'alliés des Occidentaux, les Kurdes ont vu d'un bon œil l'offensive russe qui empêche le projet d'une zone de paix sous contrôle turc en Syrie.

La Russie, quant à elle, poursuit trois objectifs: maintenir au pouvoir Bachar al-Assad, le seul allié qui lui reste dans la région; conserver sa base navale en Méditerranée; limiter l'expansion de l'EI. Elle bombarde donc autant les forces rebelles que l’EI.

Pour l'Occident, l'objectif est double: assurer une transition politique sans Bachar al-Assad, et détruire l'EI. 

Compliqué vous dites?  C'est dans ce nid de guêpes que les États-Unis viennent de donner un coup de pied.

Un pas de plus vers le chaos?

Le soutien des États-Unis et des pays européens aux Forces rebelles est demeuré beaucoup plus limité que celui de la Russie à Damas. Jusqu'à la nuit du 6 au 7 avril, les frappes américaines se limitaient à des positions djihadistes. Un pas vient d'être franchi et, aux dires de M. Trump, les États-Unis pourraient récidiver.

Selon Peter Ford, ex-ambassadeur britannique en Syrie, "en réalité nous n'apprenons jamais". Se rappelle-t-on l'Irak en 2003, les armes de destructions massives, cette immense fumisterie qui a laissé un pays en ruines et favorisé la propagation de l'EI? Comme ce fut le cas en Irak, les États-Unis n'ont pas attendu les résultats d'une enquête internationale pour connaître le fond de l’histoire sur l’attaque aux armes chimiques. Ils ont fait feu tout seuls.

Monsieur Ford rappelle par ailleurs que les djihadistes stockaient des armes chimiques dans des écoles à Alep-Est et que la province d'Iblid, où a eu lieu l'attaque chimique du 4 avril, "est un nid de vipères des djihadistes les plus extrémistes".

Même si le ton belliqueux de M.Trump et son impulsivité donnent froid dans le dos, certains sont d'avis qu'il devait réagir, compte-tenu des répercussions de la décision de Barack Obama de ne pas réagir  lorsque les forces syriennes ont largué des agents chimiques sur la Ghouta en 2013. À partir de là, les États-Unis ont perdu énormément de crédibilité, ce dont les Russes ont largement profité.

Coupable d'attaque chimique ou pas, Bashar al-Assad? Parmi les hypothèses qui circulent, il y a celle qui veut que l'attaque aurait pu venir des Forces rebelles dans un tentative pour discréditer le régime Assad.

Bref, c’est une situation chaotique sur le terrain, confuse dans les sphères politiques et sans issue au niveau militaire. Pendant ce temps là, l'EI se frotte les mains de voir les divisions s’installer entre les opposants... Et les gens continuent de mourir.

Imprimer
29639

Mychèle FortinMychèle Fortin

Autres messages par Mychèle Fortin
Contacter l'auteur

Contacter l'auteur

x
Trois minutes pour convaincre

Trois minutes pour convaincre

Le 13 mars, l'Association francophone pour le savoir (ACFAS) a convié en ligne le public à la finale fransaskoise du concours Ma thèse en 180 secondes. La relève universitaire d’expression française de la province a ainsi présenté ses projets de recherche en un format accessible, ludique et dynamique.

23 mars 2023/Auteur: Lucas Pilleri/Nombre de vues (5681)/Commentaires (0)/
Une pionnière de l’enseignement des arts industriels récompensée

Une pionnière de l’enseignement des arts industriels récompensée

La Fransaskoise Julie Lemire s’est vu remettre, le 4 novembre 2022, le Saskatchewan Youth Apprenticeship (SYA) Champion Award, un prix qui souligne les réalisations d’enseignants du secteur des arts industriels de la province.

27 janvier 2023/Auteur: Estelle Bonetto/Nombre de vues (6530)/Commentaires (0)/
Près de 16 000 ayants droit : un argument massue pour plus d’écoles fransaskoises

Près de 16 000 ayants droit : un argument massue pour plus d’écoles fransaskoises

En novembre dernier, Statistique Canada a révélé que près de 16 000 jeunes Saskatchewanais étaient admissibles à l’instruction en français en 2021. Pourtant, seulement 2 000 élèves fréquentent les écoles francophones de la province. Des personnalités de la communauté réagissent.

25 janvier 2023/Auteur: Anne-Hélène Mai – IJL-Réseau.Presse/Nombre de vues (6076)/Commentaires (0)/
Francis Kasongo, un pilier de l’éducation en français

Francis Kasongo, un pilier de l’éducation en français

Le 9 novembre, lors du congrès national du Réseau des cégeps et collèges francophones du Canada (RCCFC) à Montréal, le directeur général du Collège Mathieu Francis Kasongo a reçu le prix Pilier collégial francophone. Cette distinction vient ainsi souligner son travail pour le développement de l’éducation postsecondaire collégiale en français en Saskatchewan. Le fier récipiendaire revient sur son engagement.

25 novembre 2022/Auteur: Lucas Pilleri/Nombre de vues (6812)/Commentaires (0)/
Des bibliothèques communautaires à Regina

Des bibliothèques communautaires à Regina

Dans le cadre de la rentrée des classes, l’Association communautaire fransaskoise de Regina (ACFR), en partenariat avec le Conseil des écoles fransaskoises (CÉF), a dévoilé trois bibliothèques communautaires extérieures. L’objectif : favoriser le partage de livres et encourager à la lecture en français.

18 octobre 2022/Auteur: Marie-Lou Bernatchez – IJL-Réseau.Presse/Nombre de vues (7264)/Commentaires (0)/
Le Conseil culturel fransaskois plus près des écoles

Le Conseil culturel fransaskois plus près des écoles

En cette période de rentrée, le Conseil culturel fransaskois (CCF) veut resserrer ses liens avec le secteur scolaire. 

29 septembre 2022/Auteur: Leanne Tremblay – IJL-Réseau.Presse/Nombre de vues (6977)/Commentaires (0)/
Collège Mathieu : une nouvelle Charte pour une nouvelle ère

Collège Mathieu : une nouvelle Charte pour une nouvelle ère

Une nouvelle époque s’ouvre pour le Collège Mathieu qui vient de renouveler sa charte le 17 août. Alors que l’Église catholique ne sera plus représentée dans le conseil d’administration de l’établissement, la nouvelle loi veut faire plus de place à la jeunesse et aux femmes, ainsi qu’à certaines compétences clés. 

1 septembre 2022/Auteur: Mehdi Mehenni – IJL-Réseau.Presse/Nombre de vues (6075)/Commentaires (0)/
Le fédéral assure défendre les droits des Fransaskois

Le fédéral assure défendre les droits des Fransaskois

Mehdi Mehenni – IJL-Réseau.Presse La ministre des Langues officielles et ministre responsable de l’Agence de promotion économique du Canada atlantique, Ginette Petitpas Taylor, était en visite le 29 juillet à Regina dans la cadre des consultations pancanadiennes sur les langues officielles entamées en mai dernier. Une visite durant laquelle une annonce de 7,1 millions de dollars a été faite au profit de la Cité universitaire francophone de l’Université de Regina et du Collège Mathieu.

En évoquant le projet de Loi sur les langues officielles, toujours en cours d’adoption au Parlement, Ginette Petitpas Taylor souligne l’engagement du fédéral à s’assurer que, à l’échelle provinciale, les communautés de langues officielles en situation minoritaire « reçoivent les services et droits nécessaires pour continuer à vivre et à travailler dans leur langue maternelle ».  

12 août 2022/Auteur: Mehdi Mehenni – IJL-Réseau.Presse /Nombre de vues (4936)/Commentaires (0)/
7,1 millions de dollars pour le postsecondaire fransaskois

7,1 millions de dollars pour le postsecondaire fransaskois

La Cité universitaire francophone de l’Université de Regina et le Collège Mathieu viennent de bénéficier d’un budget de plus de 7,1 millions de dollars pour la construction, la rénovation et le développement d’espaces éducatifs postsecondaires, mais aussi pour accroître l’offre de programmes qui desservent les communautés de langue officielle en situation minoritaire.

29 juillet 2022/Auteur: Mehdi Mehenni – IJL-Réseau.Presse/Nombre de vues (6247)/Commentaires (0)/
Café le Réseau : les élèves aux manettes derrière le comptoir

Café le Réseau : les élèves aux manettes derrière le comptoir

Depuis le 8 juin, le Café le Réseau a ouvert ses portes au sein même de l’école Monseigneur de Laval. Se voulant un lieu de rencontre, l’établissement est une initiative 100 % étudiante qui fait la fierté des jeunes et de leurs enseignants, et le bonheur des clients.

2 juillet 2022/Auteur: Lucas Pilleri – IJL-Réseau.Presse/Nombre de vues (4025)/Commentaires (0)/
Joe Poirier: Une passion pour la fransaskoisie récompensée

Joe Poirier: Une passion pour la fransaskoisie récompensée

Joseph, dit Joe, Poirier a passé sa vie à défendre la cause fransaskoise. À 78 ans, il est récompensé pour ce dévouement en recevant, en avril dernier à Ottawa, la Médaille du souverain pour les bénévoles des mains de la gouverneure générale du Canada Mary Simon.

13 mai 2022/Auteur: Marie-Lou Bernatchez – IJL-Réseau.Presse/Nombre de vues (7363)/Commentaires (0)/
La francophonie entre privilèges et marginalisations

La francophonie entre privilèges et marginalisations

Les chercheurs et membres des communautés francophones de l’Ouest et du Canada se sont rassemblés de manière virtuelle dans le cadre du colloque du Centre d’études franco-canadiennes de l’Ouest, organisé par La Cité universitaire francophone de l’Université de Régina.

6 avril 2022/Auteur: Marie-Lou Bernatchez/Nombre de vues (7670)/Commentaires (0)/
L’enseignement en français au cœur des débats

L’enseignement en français au cœur des débats

Les collèges et universités francophones en milieu minoritaire font face à d’importants défis partout au Canada.

1 mars 2022/Auteur: Marie-Lou Bernatchez – IJL-Réseau.Presse/Nombre de vues (8553)/Commentaires (0)/
Les faibles taux de rétention, revers de la médaille en immersion

Les faibles taux de rétention, revers de la médaille en immersion

Les programmes d’immersion ont augmenté dans les vingt dernières années, mais moins de la moitié des élèves restent jusqu’à l’obtention de leur diplôme.

10 février 2022/Auteur: Ericka Muzzo – Francopresse /Nombre de vues (7594)/Commentaires (0)/
Postsecondaire dans l'Ouest: la demande dépasse l’offre

Postsecondaire dans l'Ouest: la demande dépasse l’offre

Dans l’Ouest canadien, la demande pour des programmes en français est plus élevée que l’offre des établissements postsecondaires. C'est ce qui ressort des États généraux sur le postsecondaire en contexte francophone minoritaire.

8 février 2022/Auteur: Marianne Dépelteau – Francopresse/Nombre de vues (8368)/Commentaires (0)/
RSS
124678910Dernière

 - dimanche 17 novembre 2024