Skip Navigation
150 ans Festival Cinergie 2024
Dominique Liboiron

Entretien avec Roméo Dallaire

Roméo Dallaire

Roméo Dallaire

Ancien combattant du génocide rwandais, le lieutenant-général retraité et ancien sénateur libéral, Roméo Dallaire lance un nouveau livre intitulé Waiting for First Light: My Ongoing Battle with PTSD.
Photo: Gracieuseté
Le génocide au Rwanda était une guerre contre l’humanité. Roméo Dallaire est un ancien combattant de ce conflit. Retiré des Forces armées canadiennes, le lieutenant-général se bat contre le trouble de stress post-traumatique. Le lancement de son troisième livre, Waiting for First Light: My Ongoing Battle with PTSD, a eu lieu le 25 octobre dernier. Cet essai a été écrit dans le but d’aider sa guérison et de permettre aux Canadiens de mieux comprendre ce trouble.  

Son expérience en tant que commandant des forces de la Mission d’assistance des Nations Unies au Rwanda en 1993 et 1994 a fait l’objet de plusieurs films et documentaires. Son mémoire J’ai serré la main du diable, paru en 2004, lui a valu le Prix du Gouverneur général.

Témoin de maintes horreurs au cours du génocide de 100 jours pendant lesquels plus de 800 000 personnes ont perdu la vie, la plupart sous les coups de machette, Roméo Dallaire demeure hanté par ces atrocités, parmi lesquelles l’emploi d'enfants-soldats. Son deuxième livre,They Fight Like Soldiers, They Die Like Children, publié en 2010, traite de ce phénomène. L'ex-sénateur se consacre désormais à la lutte contre l'utilisation d'enfants-soldats dans les conflits partout dans le monde. 

Dominique Liboiron : Au niveau des gouvernements et des citoyens engagés, quelles démarchent doivent être prises pour mettre fin à l'exploitation des jeunes soldats?
Roméo Dallaire : Il est essentiel que la prévention et l’élimination de l’utilisation d’enfants comme soldats devienne une priorité centrale de tout processus de maintien de la paix et de résolution de conflit. Lorsqu'on laisse les enfants devenir les acteurs d’un cycle de violence, l’on accroît les chances de perpétuer cette violence dans le temps.

Les gouvernements devraient faire preuve d’une plus grande volonté politique pour mettre fin à cette terrible atteinte aux droits des enfants. De nombreux moyens existent aujourd’hui pour agir, seulement, la volonté politique pour mettre ces moyens en œuvre est trop souvent absente.  

Les citoyens engagés peuvent jouer un rôle important à ce chapitre en conscientisant le public face à ce problème, en demandant au gouvernement d’agir là où de graves conflits entraînent le recrutement d’enfants soldats et en appuyant les nombreuses organisations qui œuvrent à mettre fin à l’utilisation des enfants comme soldats.

DL : D'un point de vue militaire, est-ce que les jeunes combattent avec plus de zèle? Sont-ils moins soucieux du danger? En somme, pourquoi recruter des enfants?
RD : L’identité d’un jeune se construit avec le temps. À un très jeune âge, un enfant a plus de difficulté à discerner le bien du mal et une moins grande conscience du danger et de la mort. Souvent drogués et manipulés par des chefs charismatiques, les enfants-soldats peuvent faire preuve d’une grande cruauté et se lanceront souvent sans crainte dans des missions suicide. Les enfants utilisés d’une telle façon deviennent eux-mêmes une arme de guerre redoutable, obtenue à faible coût et en quantité presque illimitée, d’où la grande propension qu’ont de nombreux chefs de guerre, et des gouvernements, à recruter des enfants comme soldats.
 
DL : Quelles sont les conséquences émotives et légales pour les soldats d’âge adulte qui blessent ou tuent des soldats de moins de 18 ans?
RD : Il est certain qu’il est extrêmement difficile pour des soldats adultes de faire face à des enfants qui ouvrent le feu sur eux ou sur des populations qu’ils doivent protéger. C’est d’ailleurs également pour cette raison que les enfants sont utilisés comme soldats. Ils sèment la confusion et le désarroi dans les rangs de ceux qu’ils combattent.

Quand aux conséquences légales, cela demeure une question extrêmement délicate qui doit être éclaircie davantage par les tribunaux nationaux et internationaux.

DL : Dans les pays où les jeunes n'ont pas accès à un emploi ou à l'école, que peuvent-ils faire d'autre que devenir soldat?

RD : Les jeunes doivent se mobiliser entre eux et exiger que leurs droits soient respectés. L’établissement d’un Parlement jeunesse en République démocratique du Congo* est un bel exemple de ce type de mobilisation. 


* Le Parlement jeunesse encourage ses membres à s’impliquer au niveau politique et d’apprendre plus au sujet de la démocratie. Le Parlement encadre également la jeunesse dans le but de rebâtir leur pays.


Imprimer
24149

Dominique LiboironDominique Liboiron

Autres messages par Dominique Liboiron
Contacter l'auteur

Contacter l'auteur

x
Reconnaissance nationale pour Ronald Ajavon du CÉF

Reconnaissance nationale pour Ronald Ajavon du CÉF

Ronald Ajavon du Conseil des écoles fransaskoises est reconnu parmi les 10 personnalités influentes de la francophonie canadienne de 2021.

3 janvier 2022/Auteur: Francopresse/Nombre de vues (6686)/Commentaires (0)/
Garderies à 10 $ : pas de clause linguistique pour les francophones

Garderies à 10 $ : pas de clause linguistique pour les francophones

La Fédération des communautés francophones et acadiennes craint désengagement du fédéral de sa responsabilité de protéger l'éducation de la petite enfance en français. 

 

17 décembre 2021/Auteur: Inès Lombardo – Francopresse /Nombre de vues (7676)/Commentaires (0)/
Étudier en français sans le parler : le défi des élèves allophones

Étudier en français sans le parler : le défi des élèves allophones

L’intégration des élèves allophones, de plus en plus nombreux, représente un défi pour les écoles francophones en milieu minoritaire. 

16 décembre 2021/Auteur: Marine Ernoult – Francopresse/Nombre de vues (6358)/Commentaires (0)/
Qu'est-ce que la communauté fransaskqueer?

Qu'est-ce que la communauté fransaskqueer?

La Cité universitaire francophone de Regina organisait une table ronde sur la communauté fransaskqueer, du nom d’un projet d’études sur l’identité et les expériences queer et trans des Fransaskois.

28 novembre 2021/Auteur: Estelle Bonetto – IJL-Réseau.Presse /Nombre de vues (9420)/Commentaires (0)/
Éducation francophone : Me  Roger Lepage décortique l’article 23

Éducation francophone : Me Roger Lepage décortique l’article 23

Me Roger Lepage nous explique que la francophonie canadienne en situation minoritaire revient de loin en matière d’éducation en français.

21 novembre 2021/Auteur: Mehdi Jaouhari – IJL-Réseau.Presse/Nombre de vues (9792)/Commentaires (0)/
Quel continuum en éducation pour les Fransaskois ?

Quel continuum en éducation pour les Fransaskois ?

Le Rendez-vous fransaskois qui avait lieu du 1er au 7 novembre touchait un sujet sensible et urgent : l’éducation. Dans cet article, vous trouverez un résumé des discussions qui ont eu lieu à ce sujet.

13 novembre 2021/Auteur: Marie-Lou Bernatchez/Nombre de vues (8901)/Commentaires (0)/
Jean Féron : à la découverte d’un trésor bien caché

Jean Féron : à la découverte d’un trésor bien caché

Le Conseil culturel fransaskois a publié un troisième guide pédagogique consacre à Joseph-Marc Lebel, alias Jean Féron, l’un des joyaux les plus méconnus de la littérature francophone de l’Ouest.

 

1 novembre 2021/Auteur: Estelle Bonetto/Nombre de vues (8449)/Commentaires (0)/
Des balados en français pour les écoles

Des balados en français pour les écoles

Le Conseil culturel fransaskois a dévoilé son projet déCLIC, une série de balados éducatifs qui explore la construction langagière, identitaire et culturelle en Saskatchewan.

25 octobre 2021/Auteur: Leslie Diaz/Nombre de vues (7150)/Commentaires (0)/
Garderies à 10 $ : ententes opaques sur d’éventuelles clauses linguistiques

Garderies à 10 $ : ententes opaques sur d’éventuelles clauses linguistiques

La création d’un système public pancanadien de garderies à 10 $ améliorera le sort des parents canadiens, mais les francophones en situation minoritaire s’inquiètent du manque de places de garderie pour eux malgré tout.

8 octobre 2021/Auteur: Marine Ernoult – Francopresse/Nombre de vues (7805)/Commentaires (0)/
Garderies francophones : une cinquantaine de nouvelles places à Saskatoon

Garderies francophones : une cinquantaine de nouvelles places à Saskatoon

Apprenez-en plus sur les deux nouveaux établissements de la petite enfance francophones qui ont ouvert leurs portes récemment à Saskatoon.

7 octobre 2021/Auteur: Mehdi Jaouhari – IJL-Réseau.Presse/Nombre de vues (8514)/Commentaires (0)/
Une Journée d’orientation scolaire réussie

Une Journée d’orientation scolaire réussie

La Journée d’orientation scolaire du SAIF-SK pour les nouveaux arrivants a attiré plus d’une quinzaine de familles francophones et non francophones.

6 septembre 2021/Auteur: Mehdi Jaouhari/Nombre de vues (9455)/Commentaires (0)/
Projet de loi 96 : quel impact pour les étudiants fransaskois ?

Projet de loi 96 : quel impact pour les étudiants fransaskois ?

Le gouvernement québécois veut rapprocher la francophonie canadienne et québécoise, notamment en réduisant les frais de scolarité des programmes universitaires et collégiaux offerts en français. 

14 juin 2021/Auteur: Emmanuel Masson/Nombre de vues (13476)/Commentaires (0)/
Une troisième école élémentaire déjà en pourparlers à Regina

Une troisième école élémentaire déjà en pourparlers à Regina

Depuis l’automne 2018, l’école du Parc de Regina accueille quelque 200 enfants francophones dans l’attente de l’ouverture d’un établissement flambant neuf d’ici septembre 2023.

11 juin 2021/Auteur: Lucas Pilleri – IJL-Réseau.Presse/Nombre de vues (12816)/Commentaires (0)/
Assemblée des députés communautaires: du PDG à l’Académie Rivier

Assemblée des députés communautaires: du PDG à l’Académie Rivier

Pour la deuxième fois cette année, les députés de l’Assemblée communautaire fransaskoise se sont réunis en ligne pour discuter des enjeux touchant la fransaskoisie.

11 juin 2021/Auteur: Emmanuel Masson – IJL-Réseau.Presse/Nombre de vues (15311)/Commentaires (0)/
Les Fransaskois de Saskatoon se préparent à recevoir une nouvelle école élémentaire

Les Fransaskois de Saskatoon se préparent à recevoir une nouvelle école élémentaire

D’ici 2025, les francophones de la ville des ponts sont consultés pour identifier leurs besoins en infrastructure en vue de la construction d'une nouvelle école élémentaire.

27 mai 2021/Auteur: Emmanuel Masson – IJL – Réseau.Presse/Nombre de vues (14231)/Commentaires (0)/
RSS
124678910Dernière

 - dimanche 28 avril 2024