Skip Navigation
Face à la guerre commerciale, la Saskatchewan retient son souffle
Pascal Lévesque
/ Catégories: Société, Économie

Face à la guerre commerciale, la Saskatchewan retient son souffle

Si le président Donald Trump met ses menaces à exécution et impose des tarifs douaniers sur les produits canadiens, les conséquences pourraient être dramatiques pour la Saskatchewan, l’une des provinces les plus dépendantes des échanges commerciaux avec ses voisins américains.

Chaque année, près de 40 milliards de dollars de biens traversent la frontière entre la Saskatchewan et les États-Unis.

Les Américains consomment une grande partie de ce que la province produit, du pétrole à l'agriculture, en passant par le gaz naturel et la potasse.

« Nos économies sont étroitement liées. Si les États-Unis appliquent des tarifs douaniers, ce seront les consommateurs des deux côtés de la frontière qui en feront les frais », affirme le ministère de l’Agriculture de la Saskatchewan.

L’effet des tarifs serait immédiat : augmentation des prix à la pompe, inflation sur les produits alimentaires et destruction de milliers d'emplois de part et d'autre de la frontière.

Menace à l’horizon

Les petites entreprises, notamment celles des secteurs agricoles et énergétiques, seraient particulièrement vulnérables à ces hausses de coûts.

Le gouvernement provincial ne veut pas se lancer dans une guerre commerciale avec les États-Unis, mais prône des contre-tarifs ciblés et intelligents afin de contraindre son voisin du sud à reconsidérer sa position.

« Nous n’appuyons pas les contre-tarifs généralisés, précise le ministère de l’Agriculture de la Saskatchewan. Cela nuirait à la sécurité alimentaire, énergétique et manufacturière du continent, un domaine dans lequel les ressources de la Saskatchewan sont essentielles. »

Les petites entreprises, en particulier celles qui dépendent directement des exportations agricoles et des ressources naturelles, risquent de voir leurs activités affectées par cette nouvelle réalité commerciale.

Le Conseil économique et coopératif de la Saskatchewan (CÉCS), responsable du développement économique des communautés francophones de la province, appelle également à la prudence.

Jean de Dieu Ndayahundwa, gestionnaire au CÉCS, insiste sur l'importance de protéger les secteurs économiques qui dépendent de ces échanges.

« Nos ressources naturelles sont au cœur de la sécurité énergétique et alimentaire de tout le continent. Il faut absolument éviter que cette guerre commerciale mette en péril ces équilibres », déclare-t-il.

« Nos produits deviendraient plus chers sur le marché américain et les Américains pourraient chercher des alternatives ailleurs », ajoute-t-il.

Pour l’agent, face à une menace de guerre commerciale, il est essentiel que les entreprises de la Saskatchewan restent connectées aux marchés américains, par exemple à travers des salons commerciaux et des partenariats.

« Il est primordial que les entrepreneurs de la province communiquent avec leurs homologues américains pour rappeler à quel point nos économies sont interconnectées. Nous devons défendre ensemble l’importance de maintenir des relations commerciales sans barrières. »

Beaucoup d’incertitudes

Malgré les bonnes volontés, l’avenir reste flou pour Joël Bruneau, professeur d'économie à l’Université de la Saskatchewan.

« Nous ne savons pas ce que l’administration Trump envisage réellement. Les mesures commerciales ne sont pas encore claires et la réponse du Canada pourrait varier en fonction des circonstances », explique-t-il.

Selon l’universitaire, il est difficile de prédire les répercussions exactes sur l’économie de la province. « Tenter d'évaluer les conséquences aujourd'hui relève de la spéculation », prévient-il.

En attendant d’en savoir plus, la province espère que les négociations diplomatiques permettront d'éviter une guerre commerciale qui pourrait mettre à mal la croissance économique de la Saskatchewan, et de l'ensemble du Canada.

Imprimer
1519

Pascal LévesqueGhita Hanane

Autres textes par Pascal Lévesque
Contacter l'auteur

Contacter l'auteur

x
Les élèves de Mgr de Laval à l’école du recyclage

Les élèves de Mgr de Laval à l’école du recyclage

Visite des élèves de Mgr de Laval aux installations de recyclage de Regina.

6 mars 2014/Auteur: Luc Bengono/Nombre de vues (35326)/Commentaires (0)/
Symposium des 2014 de l’Association des parents fransaskois

Symposium des 2014 de l’Association des parents fransaskois

Toutes les familles étaient invitées au Pavillon Gustave Dubois, ce samedi 1er mars, pour échanger sur des thématiques liées au bien-être et à la sécurité des petits comme des grands. 

6 mars 2014/Auteur: Alexandra Drame (EV)/Nombre de vues (27168)/Commentaires (0)/

Le budget fédéral et la formation à l’emploi

Les francophones pris entre les colonnes

Les provinces, les employeurs et les sans emploi sont poussés au pied du mur.

27 février 2014/Auteur: Anonym/Nombre de vues (40916)/Commentaires (0)/
Le nouveau directeur du CÉF veut une analyse de la situation

Le nouveau directeur du CÉF veut une analyse de la situation

Le Conseil scolaire fransaskois (CFS) a annoncé la nomination de monsieur Donald Michaud au poste de directeur par intérim du Conseil des écoles fransaskoises (CÉF). 

20 février 2014/Auteur: Anonym/Nombre de vues (29173)/Commentaires (0)/
Êtes-vous business?

Êtes-vous business?

Des ateliers bien appréciés

C’est le samedi 1er février 2014 que le Conseil de la Coopération de la Saskatchewan (CCS) offrait son quatrième et dernier atelier pour l’année 2013 – 2014, et ce, dans le cadre de son projet « Êtes-vous business? »

20 février 2014/Auteur: Conseil économique et coopératif de la Saskatchewan/Nombre de vues (46972)/Commentaires (0)/
Toute la province a fêté la Journée de l’Alphabétisation Familiale

Toute la province a fêté la Journée de l’Alphabétisation Familiale

Comme chaque année, le 27 janvier a été synonyme de Journée de l’Alphabétisation Familiale. 

30 janvier 2014/Auteur: Alexandra Drame (EV)/Nombre de vues (24789)/Commentaires (0)/

Entrevue avec Marcel Michaud, directeur général du Collège Mathieu

Il l’affirme sans broncher, les défis que devra relever le Collège Mathieu sont énormes. De plus, la diminution du nombre d’élèves fréquentant son école l’inquiète beaucoup.

12 avril 2001/Auteur: L'Eau vive/Nombre de vues (23826)/Commentaires (0)/
RSS
Première282930313233343537

 - mardi 15 avril 2025