École à distance : Les élèves du CÉF ont hâte de se brancher
Ronald Ajavon
Le directeur général du Conseil des écoles fransaskoises a adopté le télétravail pendant la fermeture forcée des écoles.
Crédit : CÉF
Sur fond de pandémie de COVID-19, le gouvernement de la Saskatchewan a pris la décision de fermer les écoles provinciales depuis le 20 mars pour une durée indéterminée. Le Conseil des écoles fransaskoises (CÉF) a proposé dans la foulée un enseignement à distance, que le ministère de l’Éducation a cependant temporisé. Quel état d’esprit règne aujourd’hui au sein des familles ? Quel accueil réservent-elles au télé-enseignement ?
Le 19 mars, le CÉF transmettait une note d’information à des centaines de parents pour clarifier le processus de mise en place d’un service éducatif en ligne à destination des élèves de la prématernelle à la 12e année.
Si les équipes technique et enseignante ont œuvré sans relâche pour offrir cette alternative dès le lundi 23 mars, elles ont dû se résoudre à suivre une directive d’un ministère de l’Éducation soucieux de laisser aux familles un temps d’adaptation.
Dans sa note, Ronald Ajavon, directeur général du CÉF, fournit le calendrier des prochaines étapes : « Du 30 mars au 3 avril, les équipes-écoles poursuivront leur préparation au nouveau mode de livraison des cours. »
Cette semaine inclura notamment « une journée de vérification du branchement avec les élèves » sur la plateforme afin de résoudre d’éventuels soucis techniques. Les activités éducatives débuteront quant à elles le lundi 6 avril.
Une pause mise à profit
En attendant l’ouverture de la plateforme, nombreux sont les élèves qui continuent leur apprentissage à la maison. Afin de stimuler son fils Samwel, inscrit à l’école maternelle de l’école Ducharme de Moose Jaw, Damien Musekura lui « donne quelques travaux éducatifs et des options comme la télévision ou encore le sport ».
Du côté de Timotej Fasiang, élève en 12e année à l’école Monseigneur de Laval de Régina, cette période de confinement est mise à profit pour suivre le programme Calculus suggéré par l’école. Timotej souhaite ainsi prendre de l’avance : « Si je passe, je reçois un crédit universitaire et je n’aurai pas besoin de prendre le cours à l’université. »
L’école n’est pas finie
L’objectif est clair pour le directeur du CÉF : « Il reste encore 4 mois d’apprentissage et on doit pouvoir préparer les élèves le plus possible à la réussite universitaire ou à la réussite de leurs prochaines années. » C’est l’esprit qui anime les équipes du CÉF qui mettent « les bouchées doubles pour s’assurer d’offrir le meilleur service possible », souligne le responsable.
Parents comme élèves semblent partager cette vision et reconnaissent l’importance de poursuivre l’enseignement prescrit, même si le gouvernement a par ailleurs précisé qu'il était facultatif.
Sanjana Amaroo, maman d’une fille en 7e année, en est convaincue : « Il faut absolument qu’elle suive ces sessions en ligne parce que je m’inquiète quand même, elle est dans la 7e année et il y a beaucoup au niveau du curriculum qu’elle va manquer. »
« Le contenu sera adapté, pas dilué », assure Ronald Ajavon. Timotej, lui, est serein sur la qualité des contenus qui seront proposés : « On est chanceux ici à Régina et au CÉF d’avoir de bons enseignants. Je suis certain qu’ils vont tout inclure et je suis sûr qu’ils vont pouvoir bien nous enseigner même en ligne. »
Une plateforme de socialisation
Au-delà de l’aspect éducatif, la plateforme en ligne du CÉF a été pensée pour permettre aux élèves de côtoyer leurs camarades. Ronald Ajavon souligne l’importance de recréer un environnement de classe virtuelle dans un contexte de distanciation physique : « Avec l’isolement, on veut s’assurer que les élèves puissent garder ce volet de socialisation avec leurs amis. »
L’argument séduit déjà les familles. Myriam Ben Naceur, maman de Sara-Marie en 1ère année à l’école Monseigneur de Laval, apprécie cette idée de polyvalence qu’elle résume ainsi : « Oui, c’est pour apprendre, mais ça serait en plus pour garder la connexion. »
Une formule qui plaît
Sara-Marie aura par ailleurs la possibilité de poursuivre son entraînement de gymnastique grâce à la flexibilité de l’offre de télé-enseignement. Là encore, Ronald Ajavon « garde à l’esprit que le contact extérieur est important. […] Tout cela fait partie de notre plan, il y a plusieurs choses que l’on peut apprendre, découvrir ou explorer à cet âge-là. »
Myriam Ben Naceur relève un ultime avantage à l’heure du numérique : « Les jeunes ont hâte. Comme moi, ma fille n’a jamais eu l’occasion de se mettre devant un ordi pour travailler ou pour étudier. Ils vont découvrir quelque chose de nouveau. » Pour les dernières générations, prendre en main la plateforme sera sans doute un jeu d’enfant.
L’engouement pour le télé-enseignement est palpable et devrait attirer l’essentiel des familles selon le directeur du CÉF qui s’attend à une grande participation : « On reçoit des appels de parents qui ont hâte de commencer les cours », témoigne-t-il.
Ronald Ajavon assure enfin que le CÉF reste présent pour accompagner les parents qui décideront d’assurer l’éducation à domicile de leurs enfants.
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