Skip Navigation
Festival Cinergie 2024
Des pistes de réflexion pour financer l’éducation postsecondaire francophone

Des pistes de réflexion pour financer l’éducation postsecondaire francophone

FRANCOPRESSE – La récente victoire du Conseil scolaire francophone de la Colombie-Britannique (CSFCB) en Cour suprême laisse présager une possible expansion de l’article 23 de la Charte canadienne des droits et libertés. Alors que les récentes compressions dans les programmes en français au Campus Saint-Jean de l’Université de l’Alberta, à l’Université Saint-Paul et à l’Université Laurentienne incitent à revisiter les modes de gouvernance actuels, le financement de l’éducation postsecondaire francophone pourrait aussi bénéficier d’un retour à la table à dessin.

La récente victoire du CSFCB devant la Cour suprême pourrait ouvrir d’autres avenues de financement de l’éducation postsecondaire en français, croit la politologue Stéphanie Chouinard.

L’article 23 confère le droit à la minorité linguistique francophone ou anglophone d’obtenir une éducation primaire et secondaire dans leur langue. Une interprétation généreuse de l’article 23 – telle que préconisé par certains juristes, dont Mark Power – ouvrirait la porte au financement de l’éducation postsecondaire, selon Mme Chouinard.

«Afin d’être en mesure d’offrir un enseignement dans la langue de la minorité officielle dans toutes les provinces, il faut qu’il y ait un endroit pour former les futurs enseignants, pour former les futurs conseillers scolaires, les futurs psychologues», fait remarquer la politologue.

La récente victoire du CSFCB devant la Cour suprême pourrait ouvrir d’autres avenues de financement de l’éducation postsecondaire en français, croit la politologue Stéphanie Chouinard.

L’ACFA s’en mêle

Sheila Risbud, présidente de l’Association canadienne-française de l’Alberta (ACFA) précise que l’article 23 ne parle pas d’éducation postsecondaire.

« Pour le Campus Saint-Jean, le lien qu’on voit, c’est que c’est le lieu de formation des enseignants pour nos écoles francophones et nos écoles d’immersion. Si ces institutions ne sont pas financées adéquatement, comment est-ce qu’on peut fournir un enseignement de qualité à nos enfants [comme le préconise] l’article 23 de la Charte? »

— Sheila Risbud, présidente de l'ACFA

Rémi Léger, politologue à l’Université Simon Fraser, souligne comme Stéphanie Chouinard qu’une telle interprétation de l’article 23 n’a jamais été testée devant les tribunaux.

Une situation qui pourrait changer, puisque l’ACFA vient d’entamer une poursuite contre la province de l’Alberta pour le sous-financement du Campus Saint-Jean. Un des piliers de leur stratégie juridique est ancré dans cette lecture de l’article 23 : sous-financer le Campus Saint-Jean nuirait à la formation d’enseignants qualifiés pour œuvrer dans les écoles de langue française de la province, ce qui constituerait une entrave à l’éducation des jeunes Franco-Albertains.

À lire aussi : Éducation postsecondaire en français, une «zone grise» de l’intervention fédérale

Structures de gouvernance

Outre les enjeux de financement, certains songent à reconsidérer les structures de gouvernance des établissements postsecondaires qui offrent des programmes en français, dont le Campus Saint-Jean. «On se retrouve dans une situation qui est unique au Canada», souligne Stéphanie Chouinard.

« Le Campus Saint-Jean est une institution qui autrefois était autonome, sous les Oblats, mais qui a été amenée par la province dans un espèce de mariage forcé avec l’Université de l’Alberta dans les années 1970. À partir de ce moment-là, elle s’est vue régie par une autorité qui n’a pas trop compris l’apport particulier de cette institution dans le cadre plus large de l’Université de l’Alberta. »

— Stéphanie Chouinard, politologue au Collège militaire royal du Canada

Sheila Risbud croit que le Campus Saint-Jean devrait avoir une plus grande autonomie. «On [l’ACFA] a déposé un mémo il y a deux semaines au comité qui est en train de revoir la structure de gouvernance de l’Université de l’Alberta, et on y suggère un modèle fédéré pour le Campus Saint-Jean qui nous donnerait une plus grande liberté au niveau académique et administratif.»

Le cas de l’Université Laurentienne à Sudbury, qui est aussi un établissement bilingue, soulève d’autres questions, selon Stéphanie Chouinard. «L’Université Laurentienne est à priori une institution bilingue, mais contrairement à l’Université d’Ottawa, elle ne s’est jamais donné de quota ou de plancher d’étudiants francophones. Le résultat est une institution qui a déjà été beaucoup plus bilingue, mais qui se retrouve seulement avec 10 à 15 % d’étudiants francophones. Donc, les programmes qui sont offerts en français sont souvent plus vulnérables aux pressions financières parce qu’il y a très peu d’étudiants dans ces programmes-là.»

Dans le cas de l’Alberta, convient Sheila Risbud, le problème est en partie lié à une situation économique difficile. «En même temps, nous avons un gouvernement qui croit qu’il ne devrait pas avoir un grand rôle, qu’il ne devrait pas financer le postsecondaire comme il le fait. Alors ça frappe tout le postsecondaire, mais pour une institution plus petite comme le Campus Saint-Jean, l’impact est plus grand.»

Pour Rémi Léger, des structures de gouvernance autonome ne sont pas nécessairement une panacée puisque les réalités financières demeureraient les mêmes.

« Si les programmes en langue française à l’Université Laurentienne étaient gérés par les francophones et pour les francophones, est-ce qu’on aurait dû couper dix programmes? Bon, on ne le sait pas, parce qu’on n’est pas dans cet univers parallèle […] Mais si la situation financière de l’institution est difficile, que l’institution soit gouvernée par des francophones ou pas, ça se peut fort bien qu’elle doive couper des programmes. »

— Rémi Léger, politologue à l'Université Simon Fraser

Le professeur Léger ajoute qu’il faut considérer que les programmes offerts en français dans la francophonie canadienne dépendent tout de même d’un petit bassin de population et qu’il faudrait établir des priorités en conséquence, voire penser à se spécialiser. «Est-ce que l’offre de l’Université de Moncton devrait être la même que celles de l’Université de Montréal ou de l’Université d’Ottawa?» La question se pose.

Article précédent Quand on l’attaque, la francophonie contre-attaque
Prochain article Les écoles fransaskoises réussissent leur rentrée malgré la pandémie
Imprimer
14700

Bruno Cournoyer Paquin (Francopresse)Francopresse

Autres messages par Bruno Cournoyer Paquin (Francopresse)
Contacter l'auteur

Contacter l'auteur

x
Robert Craig, lauréat du prix Prix Alpha Sask

Robert Craig, lauréat du prix Prix Alpha Sask

Grâce à la communauté fransaskoise j’ai pu garder mon français

Cette année, le prix Alpha Sask récompensait un texte répondant à la thématique Pourquoi avez-vous décidé d’apprendre le français? C’est totalement par hasard que Robert Craig est tombé sur l’affiche du concours, pendant sa pause café. C’était le dernier jour pour envoyer les textes. Il a décidé de tenter sa chance. En effet, il avait bien des choses à dire sur son histoire d’amour avec le français.

20 novembre 2014/Auteur: Alexandra Drame (EV)/Nombre de vues (26109)/Commentaires (0)/
Parents et petits à Prince Albert

Parents et petits à Prince Albert

Des activités ludiques... en français!

Si vous vous promenez du côté de la bibliothèque John M. Cuelenaere à Prince Albert, le samedi matin vers 10 h, vous assisterez à  la venue d’une joyeuse troupe mêlant parents et enfants et ayant pour but la découverte du français de façon amusante.

20 novembre 2014/Auteur: Ahmed Hassan (EV)/Nombre de vues (30506)/Commentaires (0)/
École St-Isidore : de bonnes raisons pour se réjouir

École St-Isidore : de bonnes raisons pour se réjouir

Terry Gaudet nommé l’entraîneur de performance masculine de l’année par l’Association de Volleyball de la Saskatchewan.

À l’École St-Isidore, il y a cette année bien des raisons de se réjouir. On vient de mettre la dernière touche au plancher tout neuf du gymnase, un sol de sport Pulastic. Cette nouvelle acquisition arrive à point nommé. En effet, l’école et la communauté de Bellevue, en collaboration avec la communauté de Wakaw, seront les hôtes du tournoi de volleyball de la ligue provinciale masculine 3A de la Saskatchewan High School Athletics Association (SHSAA) 

20 novembre 2014/Auteur: Jennie Baudais (CÉF)/Nombre de vues (32495)/Commentaires (0)/
Les jeunes s’emparent du Parlement

Les jeunes s’emparent du Parlement

REGINA - Le Parlement franco-canadien du Nord et de l'Ouest (PFCNO) se déroule chaque année et rassemble les jeunes francophones des provinces du Nord et de l'Ouest du Canada. Cet évènement national donne la chance aux jeunes qui ont entre 16 et 25 ans de donner leur propre avis à propos des politiques adoptées par le Parlement officiel et, bien sûr, de se faire plein d’amis.

13 novembre 2014/Auteur: Anonym/Nombre de vues (31605)/Commentaires (0)/
Pour une éducation fransaskoise de la pré-maternelle à l’université

Pour une éducation fransaskoise de la pré-maternelle à l’université

L'éducation au coeur des discussions au Rendez-vous fransaskois 2014

SASKATOON - Cette année, l’édition 2014 du Rendez-vous fransaskois se déroulait à Saskatoon sous le thème de l’éducation. En ouverture, samedi le 8 novembre, la présidente nouvellement réélue de l’Assemblée communautaire fransaskoise (ACF), Françoise Sigur-Cloutier, a rappelé l’importance de cette thématique. Ainsi, selon elle, ‘’toute la valeur de notre communauté dépend de cette cause’’

12 novembre 2014/Auteur: Arnaud Decroix/Nombre de vues (31056)/Commentaires (0)/

Postsecondaire : petit voyage dans le temps

Au Rendez-vous fransaskois, le kiosque de l’Eau vive permettait de faire un petit voyage dans le temps en se promenant dans les albums de l’hebdomadaire des 30 dernières années. Les gens s’amusaient à regarder les photos des membres de la communauté à une époque où les cheveux étaient plus foncés ou plus fournis.

12 novembre 2014/Auteur: Jean-Pierre Picard/Nombre de vues (25410)/Commentaires (0)/
Mais que font les professeurs quand ils ne sont pas en classe?

Mais que font les professeurs quand ils ne sont pas en classe?

Congrès annuel de l’Association des professeurs de français de la Saskatchewan (APFS)

Quand vous regardez le calendrier scolaire de votre enfant, vous voyez toutes ces journées mystérieuses : perfectionnement professionnel, session de planification, conventions... Et je suis sûre que vous vous demandez ce que ce font les enseignants au lieu d’être en classe avec votre enfant. 

6 novembre 2014/Auteur: Alexandra Drame (EV)/Nombre de vues (27185)/Commentaires (0)/
L’École Valois à l’heure de l’Halloween

L’École Valois à l’heure de l’Halloween

PRINCE ALBERT - Sous les yeux du Père Valois, le fondateur de la seule école francophone de Prince Albert, et avec l’accord de M. RIVARD, directeur des lieux, les chaises, les tables et les enfants studieux ont laissé place à des locataires d’un soir à savoir des fantômes, des animaux de la nuit, des toiles d’araignée et beaucoup d’autres personnages.

6 novembre 2014/Auteur: Ahmed Hassan Farah (EV)/Nombre de vues (27799)/Commentaires (0)/
« Ne pas perdre ma langue! »

« Ne pas perdre ma langue! »

Jamie Gignac de Vonda au Campus St-Jean

Il y a deux ans, la Fransaskoise Jamie Gignac, alors élève de 12e année à l’école Providence de Vonda, s’est retrouvée devant un dilemme : quoi faire au terme de ses études secondaires? « J’ai changé d’idée au moins cinq fois en cours d’année », avoue candidement la jeune femme. 
29 octobre 2014/Auteur: Étienne Alary/Nombre de vues (30406)/Commentaires (0)/
Mgr de Laval lutte contre la faim, avec enthousiasme

Mgr de Laval lutte contre la faim, avec enthousiasme

Certains auront du mal à y croire. « La faim existe au Canada »1, qui fait partie des 10 pays les plus riches de la planète. Les élèves de l'école Mgr de Laval de Regina ont décidé de faire quelque chose.

22 octobre 2014/Auteur: Luc Bengono/Nombre de vues (28179)/Commentaires (0)/
Congrès annuel du Réseau des cégeps et des collèges francophones du Canada (RCCFC)

Congrès annuel du Réseau des cégeps et des collèges francophones du Canada (RCCFC)

François Kasongo élu représentant de l'Ouest au conseil d'administration

Plus de 85 personnes, présidences des collèges, directions générales, directions des études et de la formation continue, ainsi que de nombreux partenaires, ont participé encore une fois au congrès annuel du Réseau des cégeps et des collèges francophones du Canada (RCCFC) qui s’est tenu les 2 et 3 octobre derniers à Ottawa sous l’égide de La Cité. 

22 octobre 2014/Auteur: Réseau des cégeps et des collèges francophones du Canada (RCCFC)/Nombre de vues (28410)/Commentaires (0)/
Congrès de la Fédération nationale des conseils scolaires francophones

Congrès de la Fédération nationale des conseils scolaires francophones

La Fédération nationale des conseils scolaires francophones (FNCSF) représentant environ 150 000 élèves de langue française répartis dans plus de 640 écoles partout au pays tenait son congrès annuel sur le thème du démarchage, à Niagara Falls, du 16 au 18 octobre.

22 octobre 2014/Auteur: L'Eau vive/Nombre de vues (28985)/Commentaires (0)/
Émile Fortier: Comme une grande famille!

Émile Fortier: Comme une grande famille!

Un fransaskois au Campus St-Jean d'Edmonton

EDMONTON - Avec ses 750 étudiants, le Campus Saint-Jean est considéré comme un petit établissement au sein de l’Université de l’Alberta qui accueille chaque année près de 30 000 étudiants.

22 octobre 2014/Auteur: Étienne Alary/Nombre de vues (29500)/Commentaires (0)/
Capacité d’apprentissage: Six lieux, 3 groupes et un couffin

Capacité d’apprentissage: Six lieux, 3 groupes et un couffin

Des chercheurs ont suivi pendant quatre ans des jeunes enfants en milieu minoritaire pour mesurer l’impact d’un programme enrichi créé en Saskatchewan. Le résultat est « significatif » et pertinent.

22 octobre 2014/Auteur: Anonym/Nombre de vues (25304)/Commentaires (0)/

Des facteurs socioéconomiques et culturels influent sur la performance au chapitre de l'éducation et des compétences

Il faut mieux comprendre les défis particuliers auxquels sont confrontés les autochtones.

Selon un nouveau rapport du Conference Board du Canada sur l'éducation et les compétences dans les territoires produit dans le cadre de l'analyse Les performances du Canada, les résultats des territoires au chapitre de l'éducation et des compétences sont inférieurs à ceux des provinces en raison d'écarts notables entre les niveaux de scolarité des populations autochtones et non autochtones.

16 octobre 2014/Auteur: Conference Board of Canada/Nombre de vues (21261)/Commentaires (0)/
RSS
Première2122232426282930Dernière

 - dimanche 5 mai 2024