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À l'aide

À l'aide
22 novembre 2018
Illustration : Francine Proulx-Kenzle

Proche aidant, aidant familial, aidant naturel, personne aidante… différents termes qui décrivent des personnes ayant une même mission : accompagner un être cher en partageant son temps, ses talents et ses ressources. Une personne aidante peut aussi bien prodiguer des soins à des membres de la famille ou à des amis en besoin, ou encore, s’occuper de faire les repas ou le ménage. Quel est le lien entre une personne aidante et la santé mentale ? On sait que pour prendre soin d’une autre personne, on doit prendre soin de soi. La consigne des agents de bord est claire : on doit mettre le masque d’oxygène sur notre propre visage avant d’aider la personne assise à côté de nous.

N’ayant aucun contrôle sur l’état physique ou mental de nos proches, nous pouvons nous retrouver dans le rôle d’une personne aidante du jour au lendemain ! En fait, j’ai été surprise d’apprendre qu’en 2012, 8 millions de Canadiens, soit 28 % de la population âgée de 15 ans et plus, ont fourni des soins à un proche ayant un problème de santé chronique, une incapacité ou des problèmes liés au vieillissement.1 Souvent, le défi d’une personne aidante est de trouver l’équilibre entre faire de son mieux pour jongler avec ses heures de travail ou ses autres engagements personnels ou professionnels ET être présente pour la personne en besoin.

Les conséquences sur la vie d’une personne aidante sont nombreuses. Du côté financier, une personne aidante peut avoir à réduire ses heures de travail, ou même faire un arrêt de travail pour prendre soin d’un proche. Tant mieux si l’employeur offre des avantages sociaux qui couvrent ces situations, mais, malheureusement, ce n’est pas toujours le cas. Au niveau personnel, une personne aidante peut devenir plus vulnérable et avoir de la difficulté à garder son équilibre mental et émotionnel. Le sentiment d’impuissance devant la dégradation de la santé d’une personne qu’on aime peut nous stresser et nous angoisser. La fatigue, l’isolement et la culpabilité entre autres peuvent provoquer chez la personne aidante un changement dans sa santé mentale et physique. Alors que faire pour ne pas tomber dans une spirale de dépression et de mécontentement ? Comment s’assurer de prendre soin de soi pour pouvoir prendre soin d’un proche ?

Premièrement, il faut s’informer ! S’informer dans un premier temps sur la maladie ou le trouble qui atteint la personne qui a besoin d’aide. Mieux comprendre les limites qu’engendrent les troubles cognitifs, comme la maladie d’Alzheimer, peut outiller une personne aidante dans son accompagnement. Mieux comprendre les signes et les symptômes d’une dépression pour se sentir plus à l’aise d’accompagner et de faire un espace d’attente pour quelqu’un qui nous est cher. Mieux comprendre le processus de guérison suite à un infarctus ou encore un cancer.

Deuxièmement, il faut en parler! Une personne aidante n’a pas de super pouvoirs. Sauf qu’elle a le pouvoir de se donner la permission de parler à une personne de confiance pour se défouler et dégager ses émotions. Il est tout à fait normal pour une personne aidante de vivre des moments de ressentiment, de culpabilité et d’impuissance. Garder ces sentiments cachés en soi peut devenir toxique et en peu de temps, avoir un impact sur sa propre santé mentale et physique.

Troisièmement, c’est de reconnaître ses limites ! Après un certain temps dans le rôle de personne aidante, on doit prendre un petit recul et recharger ses batteries. En Saskatchewan, il existe des organismes dédiés à donner des soins et des moments de répit aux personnes aidantes afin de leur donner la chance de prendre soin d’elles-mêmes. Une petite vacance, un weekend, une journée au spa, un temps pour faire une activité plaisante, et j’en passe ! La personne aidante doit être consciente de ses limites et écouter la petite voix qui lui dit qu’un temps de répit est nécessaire si elle veut continuer à se donner. D’ailleurs, à cet égard, une ressource intéressante en français a été conçue par l’Institut universitaire de gériatrie de Montréal.2 Vous y trouverez des conseils pertinents pour les personnes aidantes.

En terminant, saviez-vous que ces deux dernières années, notre province a déclaré une Semaine des personnes aidantes durant le mois de mars ? J’ai trouvé la référence sur le site web de la Fédération des ainés fransaskois.3 Pour moi, et possiblement pour vous aussi, cette semaine est passée sous le radar. Pourtant, je reconnais la valeur incommensurable qu’apportent les personnes aidantes à leurs proches. Je me promets de garder les yeux ouverts pour la prochaine déclaration en 2019 ! Entre temps, rien ne nous empêche de dire un merci spécial à ceux et celles qui se dévouent dans le rôle de personne aidante. Se donner pour venir à l’aide, c’est un cadeau inestimable !


1 - Source : https://www150.statcan.gc.ca/n1/pub/75-006-x/2013001/article/11858-fra.htm

2 - Source : http://www.iugm.qc.ca/sante-aines/aidants.html

3  - Source : http://aines.fransaskois.net/semaine-des-personnes-aidantes

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Francine Proulx-KenzleFrancine Proulx-Kenzle

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