De grandes réalisations pour l’ACF
Le 22 juin, l’Assemblée communautaire fransaskoise (ACF) a tenu son assemblée générale annuelle en présence d’une cinquantaine de membres et sympathisants. À travers son bilan annuel, c’est le pouls de la communauté qui est pris. Retour sur les points saillants de l’organisme porte-parole de la Fransaskoisie.
L’auditeur agréé de l’ACF, la firme Bergeron & Co, a dressé un rapport de la gestion des finances de l’organisme, rapport qui atteste d‘une bonne santé financière.
Aux dires de l’auditeur, les pratiques comptables au sein de l’ACF sont exemplaires, car cette dernière achève son année financière 2022-2023 avec un solde excédentaire.
De quoi réjouir Denis Simard, président de l’organisme : « On est très heureux que le rapport de l’auditeur nous permette de valider le fait que la gestion des finances en interne est très, très bonne. […] C’est un rapport qui veut dire que l’auditeur n’a aucun doute sur notre gestion financière. »
Denis Simard, président de l'ACF, a présenté son rapport par montage vidéo enregistré.
L’ensemble des membres présents ont approuvé ce résultat positif qui, pour Denis Simard, ne fait qu’augmenter la confiance qui existe entre l’organisme et ses bailleurs de fonds.
Les soutiens de l’ACF incluent le ministère d’Immigration, Refugiés et Citoyenneté Canada (IRCC), Patrimoine canadien, le gouvernement de la Saskatchewan, ainsi que des partenaires communautaires.
Les beaux coups
Cela faisait six ans que l’ACF, en concertation avec la Fédération des communautés francophones et acadienne (FCFA), travaillait auprès du gouvernent fédéral sur la modernisation de la Loi sur les langues officielles.
Le projet de loi C-13 a été finalement adopté officiellement le 20 juin, modifiant la Loi sur les langues officielles, édictant la Loi sur l'usage du français au sein des entreprises privées de compétence fédérale et apportant des modifications connexes à d'autres lois.
Une belle récompense pour le président de l’ACF : « Le gouvernement du Canada s’engage ainsi à s’assurer que le bilinguisme soit plus fort, plus réel, avec des investissements dans le secteur de l’éducation, de l’immigration et des services. »
Et de poursuivre : « Mais aussi à permettre que tout francophone puisse accéder à un large éventail de droits auxquels il n’avait pas accès avant. »
Ce changement consacre donc un nouveau droit de travailler et d'être servi en français tant au Québec que dans les régions à forte présence francophone des autres provinces, dans les entreprises privées de compétence fédérale, comme les banques et les compagnies aériennes ou ferroviaires.
L’immigration à la traîne
En outre, la nouvelle loi implique aussi des investissements fédéraux accrus au niveau provincial pour encourager l’immigration francophone ciblée.
Denis Simard déplore le fait que le gouvernement de la Saskatchewan est l’une des deux provinces où la grande majorité des processus d’immigration passent par des programmes provinciaux et non fédéraux.
De plus, toujours selon le président de l’ACF, le gouvernement provincial ne se fixe pas d’objectif en matière d’immigration francophone.
Ce dernier espère alors que la modernisation de la Loi sur les langues officielles aura un impact positif sur le dossier.
« L’immigration internationale est le moyen principal pour nous de renouveler et d’accroître le nombre de francophones en Saskatchewan, avance-t-il […]. Si cette tendance ne change pas, le poids démographique des francophones au Canada continuera à baisser. »
« En 2008, les francophones étaient en moyenne 4,4 % de la population canadienne. En 2022, c’était 3,8 % », alerte-t-il dans son rapport annuel.
Mobiliser les troupes
L’avènement de la pandémie a causé une baisse de la mobilisation communautaire au sein des différentes régions que couvre l’ACF.
Même depuis la levée des mesures barrières, le désengagement communautaire semble persister. Faible taux de bénévolat, pénurie de main-d’œuvre, démobilisation dans les événements...
À cet égard, l’Assemblée des députés communautaires (ADC) « demande qu’un projet spécial soit entrepris par l’ACF afin de trouver des solutions pour appuyer les régions et rendre la participation citoyenne plus attrayante ». « Ce projet se réalisera dans les prochains mois », rassure le président de l’ACF.
Une nouvelle faculté
Cela fait plus d’un demi-siècle que la communauté fransaskoise cherche à obtenir une place de choix au campus de l’Université de Regina.
C’est chose faite depuis 2022 puisque la nouvelle faculté s’est dotée de son propre doyen et est désormais accréditée pour créer des programmes qui pourront mieux répondre aux besoins de la communauté fransaskoise.
De la concertation
Durant l’exercice 2022-2023, l’ACF a été très présente sur la scène locale. Son implication a été remarquée au niveau de la concertation communautaire, « une opportunité de repenser ensemble l’avenir et le développement de la communauté », note Ronald Labrecque, directeur.
Et d’ajouter : « L’ACF s’est donné comme objectif de rassembler les membres du réseau fransaskois pour mieux définir les principaux enjeux et défis rencontrés et y répondre de manière efficiente. »
Alexandre Chartier
Alexandre Chartier, directeur de la Société historique de la Saskatchewan (SHS), était le modérateur et président de l'AGA.
Par ailleurs, en partenariat avec la Cité universitaire francophone, l’ACF a élaboré une formation professionnelle destinée aux dirigeants d’organismes communautaires.
L’objectif d’une telle initiative est de permettre aux candidats d’acquérir les capacités et outils de leaders en milieu minoritaire, en vue de bien gérer leur organisme. La formation a débuté en avril dernier et se poursuit jusqu’à fin novembre 2023.
Les élections à venir
Les Fransaskois sont appelés aux urnes le 1er novembre 2023 pour une élection générale de l’ACF.
L’occasion de renouveler ou de reconduire les mandats des 15 postes de députés, ainsi que celui de la présidence.
« J’encourage les personnes intéressées, tous ceux et celles qui cherchent à faire rayonner le fait français en Saskatchewan et à enrichir l’expérience de la francophonie chez nous, à se présenter dans le cadre de cette élection », lance Denis Simard.
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