Skip Navigation
Bon 36366
Dominique Liboiron

J’ai vécu dans une tente pendant 6 mois

Vivre dans une tente

Vivre dans une tente

Mon chez-moi pendant six mois. Après avoir perdu ma maison à la suite à une inondation, j’ai vécu dans cette tente du mois de juin jusqu’au mois de décembre 2010.

Photo : Dominique Liboiron

J’adore le camping. À vrai dire, j’aime tellement ça que j’ai vécu dans une tente pendant six mois. Avant de vous décrire cette expérience, laissez-moi vous dire pourquoi j’ai eu la chance de passer une demi-année dans ma tente en canevas.

J’ai vécu dans une tente parce que j’ai perdu ma maison. Elle a été envahie d’eau et d’égouts lors d’une inondation qui a frappé la Saskatchewan et l’Alberta à la mi-juin, en 2010. Quand on perd sa maison, les gens nous demandent toujours la même question, « Qu’est-ce que tu as perdu ? » Honnêtement, je peux vous dire que j’ai profité de la perte de ma maison. Permettez-moi de m’expliquer.

D’abord, je pense que c’est tout à fait normal qu’on me demande si mes possessions ont été détruites. Nos possessions nous sont chères et dans notre culture nous accordons beaucoup d’importance à nos biens matériels. Mais en les perdant, nous nous rendons compte du peu de valeur qu’ils avaient. Je crois que j’ai profité de l’inondation non seulement parce que je me suis rendu compte que la majorité des biens matériels sont superflus, mais aussi parce que j’ai maintenant une très bonne idée sur qui je peux compter pendant un moment de crise. J’ai gagné une toute nouvelle appréciation pour les amis qui se sont pointés chez moi au moment où j’ai eu besoin d’eux le plus. J’étais témoin de charité, de sacrifice, d’entraide et de partage. Mes amis et moi avons partagé une expérience qui nous a rapprochés. De plus, en très peu de temps, je me suis fait beaucoup de nouveaux amis parmi les autres sinistrés. Les catastrophes tissent rapidement de liens serrés.

À Maple Creek, plus de 300 maisons ont subi des dommages lors de l’inondation. La demande d’hébergement est donc soudainement montée en flèche. Des maisons à louer et même des chambres d’hôtel sont devenues choses rares. De mon point de vue, le manque d’hébergement était en réalité un atout. Je n’avais plus de chez-moi alors j’étais libre de vivre dans ma tente en canevas et de vraiment prendre mon camping au sérieux. J’ai donc installé ma tente dans un coin tranquille des collines de Cyprès, cette véritable oasis d’arbres et de buttes entourée de plaines desséchées. J’y ai vécu six mois, du mois de juin au mois de décembre 2010, dans une tente qui mesure 10 pieds par 15 pieds, c’est-à-dire 3 mètres par 4,5 mètres.

L’expérience de vivre dans une tente a été presqu’entièrement positive. Le seul véritable inconvénient était le froid le matin à la fin d’automne et au début de l’hiver. Au cours de la nuit, le feu s’éteignait. Quand il faisait -15 ou -20 o C, je n’avais pas toujours le goût de sortir de mon lit chaud le matin pour allumer le poêle à bois. Lorsque je me concentrais sur les étapes à suivre pour faire un feu, je ressentais moins le froid. Un bon feu réchauffe rapidement une tente en canevas. J’avais juste à attendre 10 minutes.

Autrement, je ne garde que de bons souvenirs de cette période de temps passée sous ma tente en canevas. Surtout, je me souviens de mes « voisins », pour ainsi dire. En d’autres mots, je voyais souvent des animaux, gros et moins gros, et le contact avec la faune a toujours été pour moi une source de joie. Je me souviens d’un original qui a trébuché sur une des cordes de la tente, ce qui a fait secouer toute la tente, sans toutefois rien casser. Une autre fois, un vison est entré alors que je dormais. Je me suis réveillé avec le sentiment que quelqu’un me regardait. J’ai été très surpris d’ouvrir mes yeux et de voir un vison si près. Voulant faire peur au vison pour qu’il parte, j’ai crié. Le vison est parti, mais je suis convaincu qu’il m’a jeté un mauvais regard pour me dire qu’il s’est senti offusqué que je lui demande de quitter. Toutes ces petites interactions avec des animaux représentent beaucoup pour moi.

J’avais assez d’espace dans ma tente pour une table, des chaises, une armoire et un futon. Même l’été, les nuits sont fraiches dans les collines de Cyprès, alors je m’abriais avec une couverture de la baie d’Hudson. Quand l’automne s’est installé, j’ai posé une peau de bison sur mon futon et je n’ai jamais eu froid, même l’hiver.

Pour cuisiner, je me servais de mon poêle à bois ou d’un poêle au butane. J’avais installé ma tente pas trop loin d’où je travaillais à l’époque. Je prenais ma douche au travail en plus d’y laver mon linge. J’avais l’intention de passer l’hiver sous la toile, mais la grande quantité de neige qui est tombée au mois de novembre cette année-là a rendu difficile mon accès à ma tente. Je suis donc déménagé en ville, ce qui mit fin à mon excursion de camping.

Imprimer
26491

Dominique LiboironDominique Liboiron

Autres messages par Dominique Liboiron
Contacter l'auteur

Contacter l'auteur

x
Les élèves de Debden découvrent la Ville de Québec

Les élèves de Debden découvrent la Ville de Québec

DEBDEN - En septembre 2014, nous avons commencé à planifier notre voyage éducatif à Québec. Avec l'aide de nos parents, notre communauté, notre division scolaire et nos enseignantes, nous avons commencé les levées de fonds. 
27 avril 2016/Auteur: Anonym/Nombre de vues (31810)/Commentaires (0)/
Ma culture, où est-elle sur le campus?

Ma culture, où est-elle sur le campus?

Conférence à la Cité universitaire francophone

REGINA - Conférence portant  sur l'identité, l'intégration et le bien-être de la jeunesse fransaskoise et métisse dans un environnement universitaire.
21 avril 2016/Auteur: Anonym/Nombre de vues (29841)/Commentaires (0)/
Un ancien président du CSF se prononce

Un ancien président du CSF se prononce

Rencontre avec Yvan Lebel

« Est-ce qu’on pense à nos jeunes dans tout ça ? » C’est le cri du cœur d’Yvan Lebel qui a déjà occupé la présidence du Conseil scolaire fransaskois pendant 4 ans.
21 avril 2016/Auteur: Jean-Pierre Picard/Nombre de vues (25375)/Commentaires (0)/
Rencontre avec Kenneth Bos: histoire d'une chronique

Rencontre avec Kenneth Bos: histoire d'une chronique

Rencontre avec Kenneth Bos, à l'origine de "S'exprimer autrement", chronique qui paraît dans l'Eau vive depuis le 24 mars.
21 avril 2016/Auteur: Mychèle Fortin/Nombre de vues (36559)/Commentaires (0)/
Le centre éducatif Les Petits Pois de Bellevue

Le centre éducatif Les Petits Pois de Bellevue

Défis et projets d'une garderie en milieu rural

BELLEVUE - Après une occupation temporaire au sein du restaurant le Rendez-Vous, l’équipe et les enfants du centre éducatif Les Petits Pois ont intégré leurs locaux flambant neufs au sein de l’école.
21 avril 2016/Auteur: Sandra Hassan Farah /Nombre de vues (24615)/Commentaires (0)/
Communications scolaires

Communications scolaires

Ça a bardé ces dernières semaines dans les couloirs d’écoles. L’annonce du retour de l’ancien directeur de l’Éducation du Conseil des écoles fransaskoises (CÉF) a fortement polarisé les parents.
7 avril 2016/Auteur: Jean-Pierre Picard/Nombre de vues (27462)/Commentaires (0)/
Les 5 choses essentielles à apprendre avant l’âge de 20 ans

Les 5 choses essentielles à apprendre avant l’âge de 20 ans

Dans notre vie moderne, développée et diverse, il y a des choses que tous les jeunes devraient apprendre en grandissant pour potentiellement sauver des vies ou éviter des événements tragiques.
7 avril 2016/Auteur: Pat Connolley/Nombre de vues (32785)/Commentaires (0)/
Projet intergénérationnel à Gravelbourg

Projet intergénérationnel à Gravelbourg

Des aînés et des jeunes élèves de Gravelbourg ont discuté carrières.
7 avril 2016/Auteur: Michel Vézina/Nombre de vues (30859)/Commentaires (0)/
Concours Flash ton école: prix Coup de coeur des RVF à l'École Valois

Concours Flash ton école: prix Coup de coeur des RVF à l'École Valois

Rencontre avec la monitrice de langue Éliane Garcia

PRINCE ALBERT - L'école Valois a remporté la deuxième place du concours Flash ton école en se méritant le prix Coup de coeur du jury.
5 avril 2016/Auteur: Sandra Hassan Farah /Nombre de vues (34208)/Commentaires (0)/
L’article 23 inclut-il le préscolaire ?

L’article 23 inclut-il le préscolaire ?

Un vide juridique relentit les gouvernements provinciaux

Le ministère de l’Éducation du Nouveau-Brunswick attend un examen du régime de garderies avant de décider s’il demandera l’avis de la Cour d’appel. En Ontario, où la petite enfance est également intégrée au ministère de l’Éducation, on attend une loi habilitante pour la prise en charge de services éducatifs préscolaires.

25 mars 2016/Auteur: Anonym/Nombre de vues (32633)/Commentaires (0)/
Débats houleux entre CSF et parents

Débats houleux entre CSF et parents

La réembauche de Bernard Roy au cœur de l’Assemblée des électeurs du CSF

REGINA - L’assemblée générale des électeurs du Conseil scolaire fransaskois qui s'est tenue  vendredi le 11 mars était hautement attendue.  Et les plumes ont volé.

24 mars 2016/Auteur: Jean-Pierre Picard et Frédéric Dupré/Nombre de vues (26879)/Commentaires (0)/

L'École Beau Soleil et l'École Mathieu de Gravelbourg soulignent le Mois de l’histoire des Noirs

GRAVELBOURG - Le tissu social de la Saskatchewan est constitué de plus d’une soixantaine de nationalités différentes.
24 mars 2016/Auteur: Michel Vézina/Nombre de vues (25674)/Commentaires (0)/
L’Université d’Ottawa tend la main aux Fransaskois

L’Université d’Ottawa tend la main aux Fransaskois

Un programme de common law offert en français en Saskatchewan

L’Université d’Ottawa et l'Université de la Saskatchewan sont partenaires pour offrir des études de common law en français
24 mars 2016/Auteur: Mila Roy (Gazette de l'Université d'Ottawa)/Nombre de vues (29573)/Commentaires (0)/
Foire du Patrimoine à Mgr de Laval

Foire du Patrimoine à Mgr de Laval

Les élèves de la 4ème à la 7ème année de l'École Monseigneur de Laval ont tenu leur Foire du patrimoine.
24 mars 2016/Auteur: Alexandre Chartier (SHS)/Nombre de vues (30303)/Commentaires (0)/

L'École Beau Soleil et l'École Mathieu de Gravelbourg soulignent le Mois de l’histoire des Noirs

On retrouve plus d’une soixantaine de nationalités différentes en Saskatchewan.

24 mars 2016/Auteur: Michel Vézina (Collaboration avec ÉBS et ÉMG)/Nombre de vues (26648)/Commentaires (0)/
RSS
Première1213141517192021Dernière

 - jeudi 30 mai 2024