Skip Navigation
Festival Cinergie 2024 150 ans
Dominique Liboiron
/ Catégories: 2018, Aventure et plein air

L’Aventure de nos grands-pères : le vagabondage par train

Vagabondage en train

Vagabondage en train

Le plus souvent, les jeunes qui pratiquent aujourd’hui le vagabondage par train cherchent à s’évader. Autrement dit, les jeunes vagabonds n’ont pas une destination en tête. Ils ne voyagent pas pour arriver en quelque part. Ils voyagent pour fuir.
Photo : Dominique Liboiron
Nombreux sont les Fransaskois durant la Grande Dépression qui ont traversé le pays à bord d’un train. À la recherche d’un emploi, nos pères, grands-pères, oncles et frères ont sauté à bord des trains d’un bout du Canada à l’autre. Le vagabondage par train était un phénomène bien répandu dans les années 1930, mais ne pensez pas que ça n’existe plus.

Emerald Ross, de Gravelbourg, compte parmi les Fransaskois qui se sont déplacés par train au cours de la Grande Dépression et l’expérience a changé la trajectoire de sa vie.  Malheureusement, il est décédé en 2012, à l’âge de 95 ans, et donc je me suis entretenu avec son neveu, René Ross, qui a partagé l’histoire intéressante de son oncle.

Selon René Ross, son oncle sautait à bord des trains à cause de la sécheresse et de la faillite des récoltes. Emerald Ross a traversé le Canada pour trouver du travail. Sans l’argent pour s’acheter un billet, il faisait comme bien d’autres hommes – il montait sur des trains en mouvement. Conscient du danger de tomber et soucieux des policiers, qui attendaient les vagabonds de ville en ville, Emerald Ross a connu des difficultés, mais grâce à ses voyages en train il a pris connaissance de son pays. Marqué par sa découverte du Canada, Emerald Ross a décidé que c’était un pays pour lequel il voulait se battre. Il s’est donc joint à l’armée de l’air et est devenu pilote de Lancaster pendant la Deuxième Guerre mondiale.

Suite à la guerre, le Canada a connu un éveil économique. De plus, les grandes sécheresses ont cessé. Ce faisant, le vagabondage par train est devenu un phénomène rare, mais les Canadiens n’ont jamais oublié cette partie de leur histoire.

Dans le but de savoir si ce vagabondage existe encore, j’ai demandé une entrevue avec le Canadien Pacifique, mais la compagnie ferroviaire n’a pas voulu commenter. Récemment, j’ai vu un train arrêté près de l’élévateur de Maple Creek et un des membres de l’équipage a répondu à mes questions.

Selon lui, les gens sautent à bord des trains beaucoup moins qu’auparavant, mais le phénomène existe toujours, surtout comme moyen de transport. Par exemple, les dernières personnes qu’il a trouvées à bord son train tentaient de se rendre de Coquitlam, en C.-B., à Moose Jaw, soit une distance de 1 000 miles ou 1 600 kilomètres. Les trois personnes en question voyageaient afin d’assister à un enterrement. Elles ont dû descendre.

Selon le membre de l’équipage, les vagabonds d’aujourd’hui aiment se cacher dans les locomotives supplémentaires, c’est-à-dire les engins situés au milieu d’un train où il n’y a pas de personnel. Ces locomotives-là sont vides parce qu’elles sont contrôlées à partir de la locomotive principale, située à la tête du train. Le trio de gens qui se rendait à Moose Jaw s’était caché dans une locomotive au milieu du train.

De nos jours, les trains tirent moins de wagons de marchandises (box cars en anglais) et il y a donc moins de wagons qui se prêtent bien au vagabondage. Les wagons de charbon sont salissants alors que les wagons de blé, de potasse ou de pétrole laissent peu de place où se cacher.

Alors que certaines personnes se servent des trains de marchandises comme moyen de transport, il en existe d’autres qui sautent à bord des trains par goût de l’aventure ou même par intérêt artistique. Un d’entre eux, Mike Brodie, estime avoir parcouru environ 50 000 miles ou 80 500 kilomètres en fugue à bord des trains. Au cours de ses multiples péripéties, il avait toujours son appareil photo à la main.

Désireux d’une vie libre sans responsabilités, à la fois obsédé par la passion du voyage et dévoré par le besoin de photographier le mode de vie des vagabonds, Mike Brodie a pris des centaines d’images avec lesquelles il a publié deux livres. Le premier, A Period of Juvenile Prosperity, a paru en 2013, et le deuxième, Tones of Dirt and Bone, en 2015.

Selon Mike Brodie, les vagabonds d’aujourd’hui sont surtout des adolescents, mais quelques vétérans sillonnent toujours les rails. Les jeunes vagabonds, dit-il, sont souvent idéalistes et hésitent à accepter les responsabilités et les contraintes du monde adulte. Les jeunes vagabonds cherchent surtout à s’évader, fait savoir Mike Brodie. Autrement dit, les vagabonds n’ont pas une destination en tête. Ils ne voyagent pas pour arriver. Ils voyagent pour fuir.

Nous voyons donc un contraste entre le vagabondage d’autrefois et celui d’aujourd’hui. Pendant la Grande Dépression, les hommes sautaient à bord d'un train à la recherche d’emplois. Quoique certaines personnes se servent présentement des trains comme mode de transport gratuit, d’autres y voient un moyen d'échapper à leur réalité.

Pour lire davantage au sujet de Mike Brodie, ou pour voir ses photos et ses livres, visitez mikebrodie.net.

Imprimer
16527

Dominique LiboironDominique Liboiron

Autres messages par Dominique Liboiron
Contacter l'auteur

Contacter l'auteur

x
Cours sur les premiers soins en santé mentale

Cours sur les premiers soins en santé mentale

MOOSE JAW - Les 5 et 6 mai derniers, une douzaine de personnes ont participé à une formation sur les premiers soins en santé mentale, animée par Francine Proulx-Kenzle et Roger Gauthier à Moose Jaw.

10 mai 2018/Auteur: L'Eau vive/Nombre de vues (32288)/Commentaires (0)/
Une soirée de célébrations pour La Cité et le Bac !

Une soirée de célébrations pour La Cité et le Bac !

50 ans d'enseignement en français à l'Université de Regina

REGINA - Voilà maintenant 50 ans que les étudiants et professionnels ont la possibilité d’étudier le français et d’apprendre en français à l'Université de Regina.

10 mai 2018/Auteur: Céline Galophe/Nombre de vues (35477)/Commentaires (0)/
Un deuxième pavillon pour l'école élémentaire fransaskoise à Regina

Un deuxième pavillon pour l'école élémentaire fransaskoise à Regina

REGINA - Selon un communiqué émis par le Collectif des parents inquiets et préoccupés (CPIP), une entente conclue avec la province permettra à l’École Mgr de Laval de compter sur un deuxième pavillon pour désengorger ses locaux actuels.

24 avril 2018/Auteur: Jean-Pierre Picard/Nombre de vues (36979)/Commentaires (0)/

C’est fait, une bataille gagnée par le CPIP !

Regina aura une deuxième école élémentaire

Communiqué du Collectif des parents inquiets et préoccupés faisant part de la décision du gouvernement de la Saskatchewan de louer les anciens locaux de l’école St Andrew pour dépeupler le pavillon primaire de l’école Monseigneur de Laval. 

24 avril 2018/Auteur: Jean de Dieu Ndayahundwa/Nombre de vues (28302)/Commentaires (0)/
Mise à jour de la cause du CPIP

Mise à jour de la cause du CPIP

Résultats prometteurs de la médiation !

En octobre 2017, le Collectif des parents inquiets et préoccupés (CPIP) a déposé un recours judiciaire contre le gouvernement de la Saskatchewan et le Conseil scolaire fransaskois (CSF) pour la construction d’une nouvelle école primaire à Regina et l’offre des programmes et services équivalents à ceux des écoles de la majorité anglophone.

12 avril 2018/Auteur: Jean de Dieu Ndayahundwa/Nombre de vues (31518)/Commentaires (0)/
Lancement de "Contre toute attente"

Lancement de "Contre toute attente"

50 de vie francophone à l’Université de Regina

REGINA - Le 15 mars 2018 , une quarantaine de personnes se sont rendues à La Cité universitaire francophone pour assister au lancement du livre Contre toute attente de l’historien Michael Poplyansky et du chercheur Abdoulaye Yoh.

29 mars 2018/Auteur: Jean-Pierre Picard/Nombre de vues (33420)/Commentaires (0)/
Lire avec fiston

Lire avec fiston

Travail d’équipe pour donner le gout de la lecture aux garçons

Lire avec fiston est un projet qui vise à donner le gout de la lecture aux garçons de 3e et 4e années en prêchant par l’exemple.

29 mars 2018/Auteur: Julien Cayouette (Le Voyageur)/Nombre de vues (31409)/Commentaires (0)/
Un cri d’alarme dans les garderies de l’Ouest

Un cri d’alarme dans les garderies de l’Ouest

Comité des langues officielles en tournée

Un groupe de sept membres du Comité permanent des langues officielles des Communes a récemment séjourné dans l’Ouest canadien pour s’informer sur place de l’état critique des services à la petite enfance francophone.

25 mars 2018/Auteur: Anonym/Nombre de vues (32298)/Commentaires (0)/
Un livre sur 50 ans de présence francophone à l’Université de Regina

Un livre sur 50 ans de présence francophone à l’Université de Regina

En septembre 1968, le Centre d’études bilingues de Regina voyait le jour au cœur de l’Université de Regina. Cinquante ans plus tard, La Cité universitaire francophone et le programme du Bac en éducation française sont les fiers représentants de la francophonie à l'université.

1 mars 2018/Auteur: Marie Galophe/Nombre de vues (37461)/Commentaires (0)/
Ponteix obtient sa région scolaire fransaskoise

Ponteix obtient sa région scolaire fransaskoise

Le 7 février dernier, lors de sa séance régulière à Regina, le Conseil scolaire fransaskois (CSF) a décidé d’accorder une région scolaire distincte à Ponteix, accompagnée d’un siège à la table des conseillers scolaires.

24 février 2018/Auteur: Pierre-Émile Claveau/Nombre de vues (34294)/Commentaires (0)/
Un soutien au
 développement de 
l’éducation postsecondaire en français

Un soutien au
 développement de 
l’éducation postsecondaire en français

Collaboration du Collège Mathieu, Saskatchewan Polytechnic et l'Université de Regina

Le Collège Mathieu, la Saskatchewan Polytechnic et l’Université de Regina ont signé une lettre d’intention visant la collaboration mutuelle au chapitre des programmes d’éducation en français dans le domaine de la santé, le 18 janvier dernier, à la Rotonde de la Cité universitaire.

1 février 2018/Auteur: Pierre-Émile Claveau/Nombre de vues (32684)/Commentaires (0)/
Journée des carrières en santé

Journée des carrières en santé

Le Consortium national de formation en santé de La Cité universitaire francophone de l’Université de Regina a organisé, pour la première fois, une journée des carrières en santé, en collaboration avec l’Université d’Ottawa, le 13 janvier dernier. 

1 février 2018/Auteur: Jeanne Dumas/Nombre de vues (26978)/Commentaires (0)/
Deux enseignantes de la Saskatchewan reçoivent le Prix d’histoire
 du Gouverneur général pour l’excellence en enseignement

Deux enseignantes de la Saskatchewan reçoivent le Prix d’histoire
 du Gouverneur général pour l’excellence en enseignement

Le 22 novembre 2017, à Rideau Hall, les enseignantes saskatchewannaises Naomi Fortier-Fréçon et Leia Laing ont reçu le Prix d’histoire du Gouverneur général pour l’excellence en enseignement 2017

7 décembre 2017/Auteur: L'Eau vive/Nombre de vues (29499)/Commentaires (0)/
Les conseillers scolaires à la rencontre des aspirants chefs

Les conseillers scolaires à la rencontre des aspirants chefs

Les conseillers scolaires fransaskois ont commencé à rencontrer les candidats à la chefferie du Parti saskatchewannais et du Nouveau Parti Démocratique, le 4 décembre dernier à Regina. 
6 décembre 2017/Auteur: Pierre-Émile Claveau/Nombre de vues (35475)/Commentaires (0)/
L’intégration socioscolaire des jeunes immigrants

L’intégration socioscolaire des jeunes immigrants

Café causerie organisé à Regina dans le cadre de la Semaine nationale de l'immigration francophone

Pour une famille venue d’ailleurs, l’intégration d’un enfant dans un nouveau milieu scolaire est l’un des nombreux défis liés à son arrivée dans une communauté d’accueil.

14 novembre 2017/Auteur: Jean-Pierre Picard/Nombre de vues (33543)/Commentaires (0)/
RSS
Première678911131415Dernière

 - samedi 27 avril 2024