Skip Navigation
Fonds l'Eau vive banniere
Des pistes de réflexion pour financer l’éducation postsecondaire francophone

Des pistes de réflexion pour financer l’éducation postsecondaire francophone

FRANCOPRESSE – La récente victoire du Conseil scolaire francophone de la Colombie-Britannique (CSFCB) en Cour suprême laisse présager une possible expansion de l’article 23 de la Charte canadienne des droits et libertés. Alors que les récentes compressions dans les programmes en français au Campus Saint-Jean de l’Université de l’Alberta, à l’Université Saint-Paul et à l’Université Laurentienne incitent à revisiter les modes de gouvernance actuels, le financement de l’éducation postsecondaire francophone pourrait aussi bénéficier d’un retour à la table à dessin.

La récente victoire du CSFCB devant la Cour suprême pourrait ouvrir d’autres avenues de financement de l’éducation postsecondaire en français, croit la politologue Stéphanie Chouinard.

L’article 23 confère le droit à la minorité linguistique francophone ou anglophone d’obtenir une éducation primaire et secondaire dans leur langue. Une interprétation généreuse de l’article 23 – telle que préconisé par certains juristes, dont Mark Power – ouvrirait la porte au financement de l’éducation postsecondaire, selon Mme Chouinard.

«Afin d’être en mesure d’offrir un enseignement dans la langue de la minorité officielle dans toutes les provinces, il faut qu’il y ait un endroit pour former les futurs enseignants, pour former les futurs conseillers scolaires, les futurs psychologues», fait remarquer la politologue.

La récente victoire du CSFCB devant la Cour suprême pourrait ouvrir d’autres avenues de financement de l’éducation postsecondaire en français, croit la politologue Stéphanie Chouinard.

L’ACFA s’en mêle

Sheila Risbud, présidente de l’Association canadienne-française de l’Alberta (ACFA) précise que l’article 23 ne parle pas d’éducation postsecondaire.

« Pour le Campus Saint-Jean, le lien qu’on voit, c’est que c’est le lieu de formation des enseignants pour nos écoles francophones et nos écoles d’immersion. Si ces institutions ne sont pas financées adéquatement, comment est-ce qu’on peut fournir un enseignement de qualité à nos enfants [comme le préconise] l’article 23 de la Charte? »

— Sheila Risbud, présidente de l'ACFA

Rémi Léger, politologue à l’Université Simon Fraser, souligne comme Stéphanie Chouinard qu’une telle interprétation de l’article 23 n’a jamais été testée devant les tribunaux.

Une situation qui pourrait changer, puisque l’ACFA vient d’entamer une poursuite contre la province de l’Alberta pour le sous-financement du Campus Saint-Jean. Un des piliers de leur stratégie juridique est ancré dans cette lecture de l’article 23 : sous-financer le Campus Saint-Jean nuirait à la formation d’enseignants qualifiés pour œuvrer dans les écoles de langue française de la province, ce qui constituerait une entrave à l’éducation des jeunes Franco-Albertains.

À lire aussi : Éducation postsecondaire en français, une «zone grise» de l’intervention fédérale

Structures de gouvernance

Outre les enjeux de financement, certains songent à reconsidérer les structures de gouvernance des établissements postsecondaires qui offrent des programmes en français, dont le Campus Saint-Jean. «On se retrouve dans une situation qui est unique au Canada», souligne Stéphanie Chouinard.

« Le Campus Saint-Jean est une institution qui autrefois était autonome, sous les Oblats, mais qui a été amenée par la province dans un espèce de mariage forcé avec l’Université de l’Alberta dans les années 1970. À partir de ce moment-là, elle s’est vue régie par une autorité qui n’a pas trop compris l’apport particulier de cette institution dans le cadre plus large de l’Université de l’Alberta. »

— Stéphanie Chouinard, politologue au Collège militaire royal du Canada

Sheila Risbud croit que le Campus Saint-Jean devrait avoir une plus grande autonomie. «On [l’ACFA] a déposé un mémo il y a deux semaines au comité qui est en train de revoir la structure de gouvernance de l’Université de l’Alberta, et on y suggère un modèle fédéré pour le Campus Saint-Jean qui nous donnerait une plus grande liberté au niveau académique et administratif.»

Le cas de l’Université Laurentienne à Sudbury, qui est aussi un établissement bilingue, soulève d’autres questions, selon Stéphanie Chouinard. «L’Université Laurentienne est à priori une institution bilingue, mais contrairement à l’Université d’Ottawa, elle ne s’est jamais donné de quota ou de plancher d’étudiants francophones. Le résultat est une institution qui a déjà été beaucoup plus bilingue, mais qui se retrouve seulement avec 10 à 15 % d’étudiants francophones. Donc, les programmes qui sont offerts en français sont souvent plus vulnérables aux pressions financières parce qu’il y a très peu d’étudiants dans ces programmes-là.»

Dans le cas de l’Alberta, convient Sheila Risbud, le problème est en partie lié à une situation économique difficile. «En même temps, nous avons un gouvernement qui croit qu’il ne devrait pas avoir un grand rôle, qu’il ne devrait pas financer le postsecondaire comme il le fait. Alors ça frappe tout le postsecondaire, mais pour une institution plus petite comme le Campus Saint-Jean, l’impact est plus grand.»

Pour Rémi Léger, des structures de gouvernance autonome ne sont pas nécessairement une panacée puisque les réalités financières demeureraient les mêmes.

« Si les programmes en langue française à l’Université Laurentienne étaient gérés par les francophones et pour les francophones, est-ce qu’on aurait dû couper dix programmes? Bon, on ne le sait pas, parce qu’on n’est pas dans cet univers parallèle […] Mais si la situation financière de l’institution est difficile, que l’institution soit gouvernée par des francophones ou pas, ça se peut fort bien qu’elle doive couper des programmes. »

— Rémi Léger, politologue à l'Université Simon Fraser

Le professeur Léger ajoute qu’il faut considérer que les programmes offerts en français dans la francophonie canadienne dépendent tout de même d’un petit bassin de population et qu’il faudrait établir des priorités en conséquence, voire penser à se spécialiser. «Est-ce que l’offre de l’Université de Moncton devrait être la même que celles de l’Université de Montréal ou de l’Université d’Ottawa?» La question se pose.

Article précédent Quand on l’attaque, la francophonie contre-attaque
Prochain article Les écoles fransaskoises réussissent leur rentrée malgré la pandémie
Imprimer
15835

Bruno Cournoyer Paquin (Francopresse)Francopresse

Autres messages par Bruno Cournoyer Paquin (Francopresse)
Contacter l'auteur

Contacter l'auteur

x
La réussite des enfants au coeur du congrès des parents fransaskois

La réussite des enfants au coeur du congrès des parents fransaskois

SASKATOON - L’Association des parents fransaskois (APF) a tenu son symposium le 26 octobre autour du thème « Être parent en 2019 ».  L’événement a rassemblé 128 participants.

1 décembre 2019/Auteur: Marie-Lou Bernatchez/Nombre de vues (27046)/Commentaires (0)/
Les élèves fransaskois honorent la mémoire des anciens combattants

Les élèves fransaskois honorent la mémoire des anciens combattants

Survol des activités organisées par les écoles fransaskoises pour souligner le jour du Souvenir.

29 novembre 2019/Auteur: Conseil des écoles fransaskoises/Nombre de vues (28048)/Commentaires (0)/
Le Collège Mathieu surfe sur la vague du numérique

Le Collège Mathieu surfe sur la vague du numérique

Regina a accueilli le congrès du Réseau des cégeps et des collèges francophones du Canada

REGINA - Le Collège Mathieu était l'hôte du congrès annuel du Réseau des cégeps et des collèges francophones du Canada les 6 et 7 novembre 2019. Le thème de cette année : « Le numérique, un dénominateur commun. »

28 novembre 2019/Auteur: Marie-Lou Bernatchez/Nombre de vues (28592)/Commentaires (0)/
Au CÉF, l’école se veut communautaire et citoyenne !

Au CÉF, l’école se veut communautaire et citoyenne !

Entretien avec Ronald Ajavon, directeur général du Conseil des écoles fransaskoises

Le CÉF travaille à établir un modèle unique d’école communautaire citoyenne en Saskatchewan. Il vise à favoriser à la fois la réussite des élèves et l’épanouissement des communautés.

19 novembre 2019/Auteur: Conseil des écoles fransaskoises/Nombre de vues (25054)/Commentaires (0)/
École et descendance française : Les francophones doivent-ils se satisfaire du minimum?

École et descendance française : Les francophones doivent-ils se satisfaire du minimum?

Une semaine après que les Franco-Colombiens aient demandé de meilleures écoles devant la Cour Suprême…

2 novembre 2019/Auteur: Réjean Paulin/Nombre de vues (24461)/Commentaires (0)/
Sciences infirmières : un examen national décrié par les francophones

Sciences infirmières : un examen national décrié par les francophones

Le NCLEX (National Council Licensing Examination) fait trembler bien des candidats francophones au programme de sciences infirmières. Si dans sa version anglaise plus de 80 % d’entre eux réussissent au niveau national, le taux de réussite tombe à 30 % pour les candidats en français.

31 octobre 2019/Auteur: Lucas Pilleri/Nombre de vues (29047)/Commentaires (0)/
Une communauté dévouée pour son école

Une communauté dévouée pour son école

Un nouveau terrain de jeu pour l'École Providence de Vonda

Grâce à la mobilisation des parents, du personnel et de la ville, l’École Providence de Vonda s’est paré d’un terrain de jeu flambant neuf pour le plus grand plaisir des enfants.

23 septembre 2019/Auteur: Conseil des écoles fransaskoises/Nombre de vues (32275)/Commentaires (0)/
Coup d'oeil sur l'École Mgr de Laval de Regina

Coup d'oeil sur l'École Mgr de Laval de Regina

L’école Monseigneur de Laval, Pavillon secondaire des Quatre Vents à Regina, n’a rien à envier aux établissements de la majorité.

23 septembre 2019/Auteur: Conseil des écoles fransaskoises/Nombre de vues (25777)/Commentaires (0)/
La langue michif au programme d'une école de Saskatoon

La langue michif au programme d'une école de Saskatoon

Un programme offert de la maternelle à la 3e année

SASKATOON - Les étudiants de la maternelle à la 3e année de l’école St. Michael Community School à Saskatoon auront l’occasion de suivre le premier programme d’apprentissage de la langue michif offert dans la ville et l’un des deux seuls programmes à l’échelle de la province.

15 septembre 2019/Auteur: Jean-Philippe Deneault/Nombre de vues (27713)/Commentaires (0)/
Retrouvailles au Collège Mathieu

Retrouvailles au Collège Mathieu

45 ans après avoir terminé leurs études au Collège Mathieu d'anciens élèves se sont rencontrés à Gravelbourg.

 

29 août 2019/Auteur: Conseil des écoles fransaskoises/Nombre de vues (28273)/Commentaires (0)/
Portraits de professeurs francophones de l’Université de la Saskatchewan

Portraits de professeurs francophones de l’Université de la Saskatchewan

SASKATOON - Sur près de 1 200 professeurs à l’Université de la Saskatchewan, on compte une vingtaine de francophones. L'Eau vive en a rencontré six.

21 juillet 2019/Auteur: Jean-Philippe Deneault/Nombre de vues (29749)/Commentaires (0)/
Amélie Boutin, diplômée de l'École canadienne-française de Saskatoon

Amélie Boutin, diplômée de l'École canadienne-française de Saskatoon

Née à Saskatoon, Amélie a effectué tout son parcours scolaire à l’École canadienne-française, depuis la garderie jusqu’à la 12e année. Elle part maintenant étudier les sciences en français à l’Université d’Ottawa.

19 juillet 2019/Auteur: Conseil des écoles fransaskoises/Nombre de vues (26309)/Commentaires (0)/
Quand les jeunes s’investissent pour la science !

Quand les jeunes s’investissent pour la science !

Remise des prix Expo-science 2019

REGINA - Le 20 juin dernier, à l’école Monseigneur de Laval de Regina, on a pu assister à un spectacle de chansons, de danses concocté par les classes de 3e année,ainsi qu'à la remise des prix aux gagnants de l’Expo-sciences qui s‘était déroulée au début du mois.

16 juillet 2019/Auteur: Linda Morales/Nombre de vues (27270)/Commentaires (0)/
Deux enseignants reconnus pour leur engagement sportif

Deux enseignants reconnus pour leur engagement sportif

Terry Gaudet et Michel Forest honorés par la Saskatchewan High Schools Athletic Association

Terry Gaudet et Michel Forest, enseignants respectivement à l’École St-Isidore à Bellevue et à l’École Mathieu de Gravelbourg, ont chacun reçu le Prix du service de la Saskatchewan High Schools Athletic Association (SHSAA). Ces récompenses viennent souligner l’implication remarquable des deux instituteurs pour le sport à l’école.

13 juillet 2019/Auteur: Lucas Pilleri/Nombre de vues (29707)/Commentaires (0)/
Une foire des sciences totalement en français

Une foire des sciences totalement en français

Expo-sciences à Mgr de Laval

REGINA - Le jeudi 6 juin 2019 avait lieu la foire des sciences de l’école Monseigneur de Laval. Les élèves de la 3e et de la 5e année étaient présents pour exposer leurs projets de recherche. 

22 juin 2019/Auteur: Linda A. Morales/Nombre de vues (28039)/Commentaires (0)/
RSS
Première567810121314Dernière

 - jeudi 21 novembre 2024