Un journal communautaire a besoin de sa communauté pour parler d'elle
J’ai reçu un appel d’une abonnée qui me faisait part de sa déception de ne pas voir de photos de graduation des jeunes des écoles fransaskoises dans l’Eau vive. Comme je la comprends. S’il y a une manifestation de la réussite, non seulement de nos jeunes mais également de nos écoles, c’est bien la fin de l’année scolaire. Dans le couloir du Pavillon secondaire de Mgr de Laval, on peut voir la progression de la fréquentation de l’école au fil des années. Il n’y a qu’une seule photo de finissante sur le cadre de 1992-93, on en trouve 22 sur celui de l’année 2012-13 et 15 sur celui de 2013-2014.
Bref, l’Eau vive aurait dû parler des graduations, mais, car il y a un mais, à une exception près, aucun effort n’a été fait pour nous faire part des dates des activités de graduation. Une demande envoyée aux diverses écoles pour nous faire parvenir des photos est restée sans suite.
Un journal communautaire a besoin de sa communauté pour bien parler d’elle. Avec ses maigres ressources, même avec un réseau de correspondants sur lesquels nous avons la chance de pouvoir compter, l’Eau vive ne peut tout couvrir, assister à tous les événements, sur un territoire aussi vaste que celui de la Fransaskoisie.
Les ressources des organismes sont souvent insuffisantes pour faire face au quotidien. Et ce sont généralement les communications qui écopent. On organise des activités mais on en parle peu, mal, ou pas du tout. Par exemple, les difficultés financières du Conseil des écoles fransaskoises ont eu des répercussions sur ses activités de communication. Après les éditions précédentes des Jeux du CÉF, un communiqué nous était envoyé avec un résumé des faits saillants. Cette année, seul un tableau des résultats des dernières années nous est parvenu.
Pourtant aujourd’hui, c’est si simple d’envoyer une photo et quelques lignes. Parmi les centaines d’images que les membres de la communauté fransaskoise publient sur les réseaux sociaux, il y en a qui valent la peine d’être versées dans la mémoire collective de la communauté et que nous nous ferions un plaisir de publier... si on nous les faisait parvenir.
Il y a plein d’histoires à raconter. Cette semaine, nous avons reçu un texte de Saint-Brieux qui partage un bel épisode à propos de réfugiés vietnamiens hébergés quelques mois dans ce village en 1980 et qui sont revenus visiter ceux qui les avaient si bien accueillis. Ce sont des petites histoires comme celles-là qui, mises bout à bout, forment la grande histoire, celle dont nous voulons garder la trace.
Des consultations publiques, à l'automne 2013 et au printemps 2014, ont révélé que les gens étaient attachés à L'Eau vive. Qu'on se le dise, sans la participation de la communauté, votre journal communautaire ne peut s'acquitter de sa tâche comme il le voudrait. Facebook c'est bien, mais c'est éphémère. Ce n'est pas sur les médias sociaux que nos descendants trouveront les traces de leur histoire.
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